Shadowrun.fr - Article Site participatif sur le jeu de rôles Shadowrun où vous trouverez actualités de la gamme, aide de jeu, scénarios, forums pour discuter avec les joueurs et les traducteurs français de SR4, un wiki encyclopédique, etc. tag:shadowrun.fr,2005:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/article Textpattern 2012-12-21T16:41:31Z Jérémie Bouillon http://shadowrun.fr/ Anthony Bruno 2011-01-22T09:06:41Z 2011-01-22T09:06:41Z Errata gamme SR4 09/01/2011 tag:shadowrun.fr,2011-01-22:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/e60aa45dfbea90c744885981372d1566 Romano Garnier du collectif Ombres Portées a concocté la toute dernière version des errata pour la gamme SR4.

Bonne nouvelle : ils sont courts ! (moins de 5 pages pour le livre de base SR4A et les suppléments de règles La Magie des Ombres, Augmentations, Arsenal, Unwired – Matrice 2.0).

Merci à Ghislain et à Roms pour la réalisation des errata, et à la communauté SR pour avoir fait remonter les éléments !

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Ghislain Bonnotte et Romano Garnier du collectif Ombres Portées vous ont concocté la toute dernière version des errata pour la gamme SR4.

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K.H. (Ultyme) 2010-10-17T18:28:22Z 2010-10-18T05:02:24Z Strip and Play (Introduction) tag:shadowrun.fr,2010-10-17:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/ad1f2d5ce8ac6268dd5086370b01b66c Tout se jouait ce soir. Cette première course dans les Ombres serait couronnée de succès. Elle pourrait tout autant être leur dernière balade.

Le vieil orc au sourire moqueur les avait rassemblés deux nuits auparavant. Un simple message que le filtre anti-spam de leur commlink n’avait pas jugé bon d’arrêter. Une heure, un lieu.

Chacun s’était préparé avec attention, veillant à respecter les quelques consignes glanées à l’occasion d’une recherche dans les coins détournés de la Matrice. Laisser l’artillerie lourde à la maison mais prévoir tout de même une mauvaise surprise. Arriver à l’heure tout en ayant repéré les lieux. Avoir l’air décontracté bien qu’il s’agisse, de fait, d’un vrai baptême du feu.

Les blogueurs du Nexus n’avaient en revanche pas mentionné la pluie chaude et légèrement acide qui coulait sournoisement au creux de la veste en kevlar. Ni la contraction d’estomac, empreinte d’un frisson glacé, lorsqu’un véhicule blindé de la Lone Star s’arrêtait au feu juste derrière vous, avant de tourner à la prochaine à droite.

Seul le nain était arrivé en retard, mais les grenades rouillées à sa ceinture avaient incité les autres à garder pour eux tout éventuel reproche. Ils ne s’étaient encore jamais croisés, ni ne s’étaient trouvés dans une telle situation. Chacun avait tenté d’être discret lorsqu’il avait dévisagé ses futurs comparses.

Le silence avait perduré jusqu’au grincement qui les fit sursauter. Ils avancèrent, maladroits et gênés, dans la pièce désormais accessible. Le contraste était saisissant. La crasse du couloir et les fissures des murs couverts de tags avaient cédé la place au luxe clinquant d’un bureau digne d’un cadre supérieur de Horizon.

La suite se passa simplement, comme si basculer dans les Ombres était finalement chose facile. Le briefing terminé, ils se réunirent autour d’un verre, dans un bar où ils n’auraient jamais osé poser les pieds quelques jours plus tôt. Il disposait de quarante-huit heures pour faire connaissance et apprendre à fonctionner ensemble.

Ils verraient cette nuit s’ils avaient bien travaillé.

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Strip and Play est la première mission proposée à mes joueurs sur SR4.

Les joueurs et leurs personnages sont des débutants. Cette introduction pose les bases du déroulement de cette première course dans les Ombres… que j’espère vous raconter si cela suscite votre intérêt !

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Anthony Bruno 2010-09-26T08:18:58Z 2011-02-15T04:40:59Z SRM03-01 En avant Gogh tag:shadowrun.fr,2010-09-26:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/ac02c75b6242e14d6adc49c909078ddb La communauté française a encore frappé, cette fois-ci pour traduire la suite des Shadowrun Missions de la 4e édition : SRM-03-01 En avant Gogh. Cette mission, qui se déroule à New York, envoie les runners à l’assaut d’un musée d’art moderne, afin de subtiliser une oeuvre un peu particulière…

Un grand merci à Rapharen, Krevet, Finkelstein, Archaos et Roms et à tous ceux qui les ont aidés pour le boulot fourni ! On attend la suite ! ;)

Pour rappel, des informations complètes sur la campagne de Shadowrun Missions sont disponibles, en anglais, sur www.shadowrun4.com/missions et incluent un guide de création des personnages pour les Missions et une FAQ régulièrement mise à jour.

New York, qui sert de cadre de campagne à cette saison des SR Missions, est décrite en détail dans le supplément en français Enclaves corporatistes.

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La communauté française a encore frappé, cette fois-ci pour traduire la suite des Shadowrun Missions de la 4e édition : SRM-03-01 En avant Gogh. Cette mission, qui se déroule à New York, envoie les runners à l’assaut d’un musée d’art moderne, afin de subtiliser une oeuvre un peu particulière…

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Anthony Bruno 2010-09-17T19:38:31Z 2010-09-17T19:48:32Z Glossaire SR4 v1.14 tag:shadowrun.fr,2010-09-17:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/1a7f20fe285232a825ebccc48d0088ca Voici la toute dernière version du glossaire officiel des gammes Shadowrun, Quatrième Édition et Shadowrun Vintage (Version 1.14 en date du 4 septembre 2010).

Compilé géré par Ghislain Bonnotte, enrichi par tous les contributeurs du Collectif Ombres Portées.

Attention, si vous êtes joueur, spoiler inside !

Ce glossaire couvre tous les ouvrages de ces gammes jusqu‘à et incluant

  • Cartels fantômes pour Shadowrun, Quatrième Édition
  • Insectes pour Shadowrun Vintage

ATTENTION – ces termes n’ont pas vocation à être remplacés ! Si vous trouvez une erreur, n’hésitez pas à la signaler dans le forum « Errata ». Si vous n’aimez pas un choix de traduction, en revanche, n’allez pas y poster votre argumentation, nous essayons de garder le thread aussi clean que possible pour pouvoir l’exploiter correctement. Merci !

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Voici la toute dernière version du glossaire officiel des gammes Shadowrun, Quatrième Édition et Shadowrun Vintage (Version 1.14 en date du 4 septembre 2010).
Compilé géré par Ghislain Bonnotte, enrichi par tous les contributeurs du Collectif Ombres Portées.

Attention, si vous êtes joueur, spoiler inside !

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Anthony Bruno 2009-12-07T22:04:51Z 2011-02-15T04:40:23Z SRM03-00 Encerclé d'amis tag:shadowrun.fr,2009-12-07:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/24555c8bb31fe8df66e4864927877d82 La communauté française s’est rassemblée pour traduire la première Shadowrun Missions de la 4e édition : SRM-03-00 Encerclé d’amis. Cette mission effectue la transition avec l’ancienne campagne SRM-02, et conduit les runners de Denver à New York.

Pour rappel, des informations complètes sur la campagne de Shadowrun Missions sont disponibles, en anglais, sur www.shadowrun4.com/missions et incluent un guide de création des personnages pour les Missions et une FAQ régulièrement mise à jour.

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La communauté française s’est rassemblée pour traduire la première Shadowrun Missions de la 4e édition : SRM-03-00 Encerclé d’amis. Cette mission effectue la transition avec l’ancienne campagne SRM-02, et conduit les runners de Denver à New York.

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Anthony Bruno 2009-09-26T13:33:20Z 2009-09-26T13:53:32Z Trois petits tours pour un cadavre tag:shadowrun.fr,2009-09-26:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/5d91c47cb485d7b38ed9459632a73556 Histoire de vous familiariser avec les Ombres de Marseille (décrite en détail dans Capitales des Ombres), Romano Garnier de l‘équipe d’OP vous propose Trois petits tours pour un cadavre, une enquête idéale comme scénario d’introduction ou pour jouer une aventure d’une soirée ou deux.

Les runners doivent mettre la main sur le cadavre d’un vieil ork SINless avant qu’on incinère ce corps qui n’intéresse personne… Mais alors pourquoi le Johnson tient-il tellement à l’autopsier ?

SPOILER !
Ce scénario n’est autre que la première aventure de la campagne incluse dans le supplément SOX – Ombres radioactives d’Europe.

Vous pouvez le faire jouer en one-shot, inventer vos propres suites, ou enchaîner sur la campagne , Mauvais Présage, en achetant le supplément.

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Histoire de vous familiariser avec les Ombres de Marseille (décrite en détail dans Capitales des Ombres), Romano Garnier de l‘équipe d’OP vous propose Trois petits tours pour un cadavre, une enquête idéale comme scénario d’introduction ou pour jouer une aventure d’une soirée ou deux.

Les runners doivent mettre la main sur le cadavre d’un vieil ork SINless avant que les services de l’hôpital n’incinèrent ce corps qui n’intéresse personne… A moins qu’il ne cache quelque chose.

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Anthony Bruno 2009-04-08T12:36:44Z 2009-04-08T23:05:10Z Preview d'Augmentations tag:shadowrun.fr,2009-03-09:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/1081c062dfa5d95fbcec813e1cc1bd9b Vous ne pouvez plus attendre avant de vous équiper des derniers implants cyber, bioware et nanotech ? Augmentations est pour bientôt, et Ombres Portées vous en offre un aperçu en avant-première !

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Vous ne pouvez plus attendre avant de vous équiper des derniers implants cyber, bioware et nanotech ? Augmentations est pour bientôt, et Ombres Portées vous en offre un aperçu en avant-première !

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Anthony Bruno 2009-04-06T09:46:29Z 2009-04-06T09:46:29Z Récaptitulatif du hacking dans SR4 tag:shadowrun.fr,2009-04-06:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/80e7b69ef03380f065ac61a707b20508 Deux pages récapitulatives des actions de hacking (piratage matriciel) dans Shadowrun 4 : quel test faire, comment, etc.

Mise à jour du 06/04/2009, incluant les nouveautés d’Unwired :

Un grand merci à Morphée « The Joker » pour cette aide de jeu !

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Morphée « The Joker » nous gratifie d’une update sur le hacking dans SR4, incluant ce coup-ci les nouveautés publiées dans Unwired, le supplément de règles avancées sur la Matrice 2.0.

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Anthony Bruno 2009-03-09T20:52:29Z 2009-03-09T20:53:11Z Preview d'Emergence tag:shadowrun.fr,2009-03-09:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/489119ffef853ddd0c8ce3c53b0c5af1 Histoire de patienter un peu avant la sortie d’Emergence, Ombres Portées vous offre une preview de ce supplément d’univers et de background.

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Histoire de patienter un peu avant la sortie d’Emergence, Ombres Portées vous offre une preview de ce supplément d’univers et de background.

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Thomas Moreau 2009-01-09T12:29:31Z 2009-01-09T12:31:35Z Winternight tag:shadowrun.fr,2009-01-08:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/8550304b2d69d80b7fa9bc7f02f362b3 (Ca fait près de 2 semaines que ça tourne en boucle sur le Shadowland, et j’ai passé la plupart du temps à me demander si cette bizarrerie avait sa place ici. Gardant à l’esprit la leçon première de ce monde de dingues — rien n’est impossible — j’ai décidé de poster ce document, avec des réserves. Ca pourrait bien n‘être rien d’autre qu’une de ces histoires de tabloïds, ou les délires d’un cinglé. Ou alors, ce pourrait être la tentative désespérée d’un homme qui est en train de perdre petit à petit la raison, et qui essaie de nous adresser un avertissement à propos des charmantes personnes qui l’ont amené sur cette voie. Ou quelque chose entre les deux. S’il y a une chance que cette histoire contienne un seul élément de vérité, je la laisse à disposition du Shadowland. Faites-en ce que vous voulez — et si jamais vous trouvez quoi que ce soit qui puisse apporter du crédit à tout ceci, pour l’amour de Dieu, DITES-LE NOUS.)

Captain Chaos (06:34:21/05-22-57)

Tout n’est que cendres

J’ai trahi tout ce en quoi je croyais. Ma carrière est foutue, ma famille est morte de mes propres mains. Tout ça à cause de Winternight. A cause des monstres, des créatures inhumaines qui m’ont faite TUER TUER MA FAMILLE TUES LES TOUS NOIES LES DANS LE SANG NOYER JE ME NOIE
Non. Pas inhumaines. Trop humaines — au sens premier du terme. Ils sont notre propre reflet déformé, le coté sombre de toute la race humaine. S’ils étaient si inhumains, je ne serais pas devenu l’un d’eux aussi facilement.
Peu importe ce que ça me coûtera, je mourrais en homme libre. Maintenant que ma famille m’a quitté, plus personne ne pourra souffrir des révélations contenues dans ce fichier. Et je dois révéler toute la vérité et tous ces détails atroces, sans quoi le monde entier périra. Je ne sais pas comment et je ne sais pas quand… Ils ont des gens qui œuvrent à la destruction de la terre de plus de manières qu’il n’est possible de l’imaginer… Et ils ont l’intention de les mettre en pratique très bientôt. Je ne peux pas faire grand chose pour les en empêcher — rien qu’un cri d’alerte et l’espoir que Dieu fasse qu’on m’entende. Si Dieu existe.
Il faut que quelqu’un me croie. C’est ma seule façon de me racheter pour ce que j’ai fait. J’ai fait des choses… des choses terribles. Certaines dont je ne me souviens plus. Et certaines dont j’ai trop peur de me souvenir. PEUR J’AI PEUR QU’ILS NE VIENNENT POUR ME TUER NE POURRONT PAS ME RETROUVER COURRIR COURRIR SE CACHER SE CACHER SE CACHER DANS LE NOIR MOURRIR DANS LE NOIR
La puce. Ca a fait quelque chose à mon cerveau. Il faut que j’arrête… Dois me concentrer, en finir avec tout ça, l’envoyer là où ça sera bien utilisé. Je dois me contrôler.
Il y a trois ans, j’ai été nommé responsable de la division des armes spéciales. La division des armes spéciales traque, gère et stocke les armes de destruction massives. Armes nucléaires, chimiques, biologiques… Toutes les horribles créations que l’humanité ait jamais sorti de son sac à malice avant que l’Eveil ne nous amène la magie comme nouveau moyen de choix pour nous entre-détruire. PAR LE FEU ET LE SANG DANS L’AGONIE LES INFIDELES PERIRONT DANS LES FLAMMES
Mes absences sont de pire en pire. Je ne dispose que de peu de temps. Je me souviens observant les camions dans cette entreprise de jouet. Toronto, c’est là que ça c’est passé. Quelques personnes avec moi… Collègues, amis…
Des voix dans les communicateurs. Voir à travers les yeux froids d’une caméra. Des gants gris… Ils transportaient des boîtes de petites voitures, en portant de gros gants gris. Je savais ce que ces gants voulaient dire. Des gants renforcés. Qui empêchaient tout contact avec le poison, les radiations.
Combien de temps ? Je ne sais plus. est ce que la puce fait ça, aussi ? Ou alors ils me l’ont aussi pris ? Effacé ma mémoire, ne laissant que quelques fragments… Mon Dieu, si vous êtes là, faites que ce ne soit pas vrai. Faites que ce ne soit pas vrai. Mon Dieu. Si je ne peux pas raconter cette histoire, je ne pourrais pas expier mes pêchés, et je serais damné BRULE EN ENFER BRULE COMME LES VERS LES CAFARDS LA VERMINE QUI GROUILLE DANS LA POUSSIERE AVEC TOUS LES AUTRES ET HURLE DE DOULEUR DANS LES FLAMMES.
Au début de l’année 2055, un rapport est arrivé sur mon bureau. Un petit fabriquant de jouet à Toronto avait reçu un petit chargement de matériel nucléaire. Nous les avons placés sous surveillance, espérant apprendre qui se cachait derrière tout ceci avant de leur rentrer dedans et de procéder aux arrestations. Après des mois d’observations infructueuses, quelques kilos de matériel nucléaire sont arrivés cachés dans un chargement de résine plastique. Nous avons remonté le matériel jusqu‘à un entrepôt de Nairobi, Kenya — qui fut détruit dans un incendie deux jours après que nous eûmes la confirmation de cette adresse. D’où pouvaient provenir les matériaux de contrebande avant Nairobi restait pour nous un mystère. Je connais la réponse à présent — mais aucun de mes supérieurs ne veut me croire. Ce qui me croiraient seraient de toutes les façons tués sur le champ par les agents de Winternight. TUES MORT SANG DU SANG PARTOUT POURQUOI ARRETER DE HURLER ARRETE ARRETE ARRETE
Je ne peux rien dire à la Division. C’est la seule façon d’alerter quelqu’un d’autre.
Ils ont transféré les boîtes. Je m’en souviens bien. Les T-Shirts d’Urban Brawl — C‘était la partie la plus amusante. Tant de camions, tant de petites villes… Il faisait froid en ce temps là. L’hiver en Nouvelle Angleterre. Toujours détesté l’hiver dans les Etats du Nord, New York, Philly, Boston… On se les gelait. Notre van ne nous a pas lâché. Aucun d’entre eux ne nous a lâché. Je me souviens de Jake disant que c‘était de la magie. Ouaip… Un sort de «  Recharge-Batterie « 
Ou est ce que tout ça a fini ? Tout ce dont je me souviens est d’avoir conduit sans arrêt à la poursuite de semi-remorques dans la neige froide et mordante HIVER LE MONDE FINIRA DANS UN HIVER SOMBRE ET FROID ET LA MORT
Je me souviens que le pauvre Hauser est mort. Arrêt du cœur. Il avait trouvé que les numéros d’immatriculation des camions avaient été falsifiés. Il est mort une semaine après.
Le chargement final — qui avait été enregistré comme un ensemble de tridéo et tous ses accessoires, le tout à la pointe de la technologie — arriva enfin dans une résidence privée. Je ne me souviens plus où. La personne qui louait cette résidence écrivait des livres de voyage et était également chercheur à mi-temps pour le MIT&M. Rien n’indiquait quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire : il n‘était affilié à aucun parti politique, et rien dans toutes nos recherches n’apparaissait comme étant falsifié. La seule bizarrerie à propos de cette maison et de son résident, hormis qu’il recevait des matériaux nucléaires, était la forte barrière magique qui entourait le bâtiment. Aucun de nos agents ne pouvait passer au travers.
Je me souviens d’un endroit très sombre et très froid. Si froid que mes doigts s’engourdissaient… Plus bas… Je me souviens d‘être descendu toujours plus bas. Marchant sur un sol en pente. Non, un passage. Le froid, de grosses pierres sous mes pieds. Je ne pouvais pas m’empêcher de grelotter. LE FROID LE FROID ET LES TENEBRES ET LA MORT MORT ETOUFFER SUFFOQUER ENFERME OH MON DIEU LES MURS LES MURS ILS VONT SE REFERMER SUR MOI
Une mine de charbon. Je conduisait mon équipe dans une mine de charbon. Il était tard… ténèbres… Calme. Dans un puit d’air à mi chemin dans une galerie depuis longtemps inutilisée, presque entièrement bloqué par des débris qui étaient tombés après un éboulement survenu il y a longtemps, nous avons découvert huit armes nucléaires. Elles étaient couvertes d’inscriptions magiques incrustées d’orichalque.

Orichalque ?! Ils devaient vouloir… non. Je ne vais tout de même pas écrire ça ici. Putain mais c’est dingue !

Wozzerd (08:11:21/05-22-57)

Ce sont des conneries. Est ce que vous pouvez parler de «  Focus d’arme et nucléaire ? «  Est ce que vous pouvez parler de «  mélange de technologie et de magie — Ca n’existe pas ?

Wiz Kid (08:26:35/05-22-57)

Est qu’on peut parler de “ cybermancie ? ” Il y a de la technologie et de la magie, au cas où tu ne le saurais pas. Ce n’est pas parce que personne n’a jamais conçu une bombe nucléaire magique — ou qu’on ne soit pas encore au courant — que ça veut dire que c’est impossible.

Whisper (08:26:36/05-22-57)

Je ne veux même pas y penser.

Dancer (08:32:45/05-22-57)

Alors casses-toi.

Bung (08:35:43/05-22-57)

Nous avons arrêté 58 suspects, parmi lesquels 51 ne savaient rien des matériaux nucléaires et des armes. Ils savaient juste qu’une personne anonyme leur avait donné un sacré paquet d’argent pour conduire un camion d’un point A vers un point B, ou alors pour entrer de fausses informations dans une manifeste de chargement. Aucun d’entre-eux n’avaient de boulots particulièrement bien payés. Lorsqu’on leur avait offert un an de salaire ou plus pour une toute petite chose, ils avaient sauté sur l’occasion. Les sept suspects restants se suicidèrent lors des interrogatoires.
Je préparais un rapport — comme celui-ci — et le soumettait aux officiers supérieurs. Trois jours après, lors d’une inspection à Cincinnati, je me retrouvais attaché à mon lit dans ma chambre d’hôtel. Quatre hommes étaient également présents. L’un d’eux se pencha vers moi. Il inséra une puce dans mon datajack, et soudain, je suis devenu un Dieu
EXTASE PERFECTION POUVOIR FORCE JOIE PUISSANCE LE REFLET DE L’EPEE QU’ON LAISSE TOMBER TOMBER SUR L’ENNEMI REGARDE LE SANG REGARDE PRENDS LE BOIS LE RIS TANDIS QUE TES ENNEMIS MEURENT
Le pouvoir absolu. La certitude absolue. Faisant tournoyer une hache sur les têtes de mes ennemis. Ils mourraient dans des geysers de sang. Je riais. Mes amis riaient avec moi. Riaient et dansaient et se saoulaient. Nous étions toujours vivants. Nous étions les élus. Nous allions vivre pour les siècles et les siècles. Amen.
OBSCURITE MORT FROID DOULEUR CA FAIT MAL MAL MAL TOUS MORTS TOUS MORTS TOUS MORTS JE MEURS MOURIR MORT NE ME LAISSEZ PAS MOURRIR JE VEUX VIVRE JE DOIS VIVRE PITIE PITIE PITIE
Pourquoi est-ce que ça fait si mal de pleurer ?
La puce était finie. Il la reprit. Je tombais du ciel, pour replonger dans les abîmes de l’enfer. Froid, vide, désolé. Quelqu’un était en train de geindre comme un chien blessé. Lorsque mes yeux commencèrent à brûler, je me rendis compte que celui qui geignait, c‘était moi.
L’homme qui m’avait donné la puce — il était svelte, bien habillé, avait des cheveux noirs plaqués vers l’arrière et des lunettes à monture dorées — me fit la promesse que je pourrais encore en avoir si j‘écoutais attentivement ce qu’il avait à me dire. J‘écoutais. Je prenais garde à ne pas respirer trop fort, de peur que le bruit ne m’empêche d’entendre chacun de ses mots.
Lorsqu’il parlait, j’entendais le battement des ailes d’un oiseau. L’ombre qu’il projetait sur les murs était celle d’un corbeau. Ses cheveux avaient la couleur des ailes d’un corbeau. Amusant.
Il me parla de Winternight. Winternight voulait détruire le monde afin de ressusciter les anciens dieux des mythologies Nordiques. Ils pensaient que l’Eveil avait préparé le monde à l’avènement des Dieux — tout ce qui restait à faire était de préparer, de créer le Ragnarok.
Le Ragnarok est la guerre de destruction ultime. Toute forme de vie doit mourir au cours de cette bataille, afin que les élus de Winternight puisse recevoir la toute puissance des formes de vies ainsi sacrifiées afin de transformer le monde en Midgard et ces derniers en Dieux. Toute personne qui les aiderait en connaissance de cause, même ceux qui ne faisaient pas partie des Elus, deviendraient des Dieux en récompense pour leurs efforts. Même la mort ne leur enlèverait pas cet état de transcendance.

L’hiver nucléaire. C‘était un moyen. Ou une Guerre biochimique. Toutes les récoltes de nourriture du monde entier détruites. Puis ceux d’entre nous qui restent mourrant de faim, lentement. Notre agonie plairait aux anciens dieux. Au plus nous mettrions du temps, au plus ils seraient puissants.
Ebola… Est ce que ça venait d’eux ? Je ne m’en souviens plus. Certainement. Ils sont diaboliques. Je sais que des scientifiques travaillent pour eux. Ces apprentis sorciers mettent au point des microbes qui sont capables de dissoudre de la chair innocente au point qu’elle disparaît presque complètement. Ce sont des monstres.
Je suis un monstre.

Il est atteint. Fumé comme un hareng. Il est complètement, totalement, et sans aucun doute possible cinglé. Mais c’est quoi ces conneries ?

Big Daddy (10:23:43/05-22-57)

Mon ami à la puce me dit que Winternight avait besoin de moi. Je leur serait très utile. Si j‘étais un bon garçon et que je faisais tout ce qu’ils me disaient, j’aurais droit à une nouvelle puce-Dieu et je pourrais jouer avec. C’est comme ça qu’il l’appelait — une puce-Dieu. A chaque fois que je ferais du bon travail pour Winternight, mes amis m’enverraient une puce-Dieu équipée d’un système d’autodestruction. Juste une dose, et puis PFFFT ! Il me fit la promesse que je pourrais en avoir si je rejoignais Winternight. Sinon, il faudrait qu’ils me tuent. Il était si triste en me disant ça TUE TUE SANG ROUGE ROUGE FUMEE PARTOUT HURLEMENTS QUELQU’UN HURLE ET CA NE S’ARRETERA PAS
Le recruteur me donna deux drônes, petits, ovales, et qui se déplaçaient grâce à des propulseurs à poussée vectorielle. Pas de signes distinctifs ou de numéros de série. Ils auraient pu venir de n’importe où. Il me dit qu’il m’apprendrait tout ce que j’aurais besoin de savoir lorsque j’en aurais besoin.
En rentrant à Cincinnati, Angeline me demanda si je n’avais pas choppé la grippe. Je m’allongeais dans mon lit et je dormais pendant trois jours sans m’arrêter, en rêvant que j‘étais un Dieu.
Durant les… mois ??? années ??? qui suivirent. Tout est si confus dans ma tête… J’ai répondu à tellement d’ordres. Certains rapports devaient être discrédités ou égarés, certaines connections devaient être passées sous silence, certaines personnes devaient être transférées d’un poste à un autre. Quelques fois, ils m’envoyaient des créditubes, avec pour ordre de recruter des shadowrunners pour des boulots par ci par là — des vols de données, des sabotages. Je n’ai jamais vu aucun de mes contacts. Ils m’envoyaient mes instructions via drônes. Et j’envoyais mon rapport qui disait que c‘était fini de la même manière. Quelque fois, un de ces drônes de plastique me ramenait une puce-Dieu. Je ne vivais que pour ces jours là.
Un jour, j’ai détruit les drônes. Quelqu’un m’avait parlé, je me souviens… Des voix douces, agréables, qui me disaient que j’y pouvais rien. Que ce n‘était pas ma faute. Drogué. Quel mot atroce… Drogué. Presque pire que cinglé. Psycho.
Monstres. MONSTRES PARTOUT TUES LES TOUS TRANCHES LES COUPES LES EN MORCEAUX REGARDE LES PISSER LE SANG ET CREVER CREVER CREVER
Mais je n‘étais pas un monstre, pas vraiment. C’est ce que les douces voix me disaient. Elles me donnèrent la force. La force de détruire les drônes… D‘écrire, tard le soir, dans mon bureau, tout ce dont je pourrais me souvenir au sujet de Winternight et ce qu’ils m’avaient fait subir. La mémoire me revint difficilement… Des fragments épars dont je pouvais à peine croire qu’ils étaient vrais. Mais je m’accrochais, sachant que le temps jouait contre moi, sachant pertinemment que tôt ou tard, ils se rendraient compte de ma trahison, et qu’ils me supprimeraient.
Puis Leslie disparut.
Pauvre petite fille, partie sur le chemin entre l‘école et la maison un après-midi. Je me souviens d’Angeline regardant la pendule encore et encore. Cinq heure, Six. Sept. Huit. Aucun appel. Pas un mot. Dix. Appelle la police Lucius. Maintenant, , allez, je suis sûr qu’elle va bien. Ca a été un peu tendu ces jours-ci. Elle est en train de jouer dehors. Elle ne va pas tarder à appeler. Elle veut juste nous faire peur. Elle veut juste attirer l’attention de son vieux père et de sa maman sur elle. Pitié, Lucius. Il est presque minuit. J’appelle la police. Quel sorte de père es-tu ? Angeline appela la police à minuit et demie. Je sortais pour tenter de retrouver Leslie. Je prenais la voiture et commencer à patrouiller dans les rues
J‘étais dans une drôle de chambre d’hôtel, nauséeux et malade, la vision troublée par un affreux mal de crâne. Quelqu’un se tenait derrière moi, me tenait les bras. Le corps de Leslie gisait sur le lit en face de moi. Son sang avait inondé les draps. Seul son visage était encore intact — les yeux grands ouverts, la bouche tordue de douleur par les hameçons qui la retenaient au matelas.
Dans la penderie se trouvaient deux nouveaux drônes messagers. Une voix m’ordonna de les prendre. Mon ami avec les lunettes et les puces. Il me dit que la mort de Leslie était ma punition pour lui avoir désobéi. Si je les trahissait encore une fois, Winternight s’occuperait d’arranger d’horribles accidents pour tout le reste de ma famille. Ils m’avaient épargné pour la seule et unique raison que je pouvais encore leur être utile. Si je ne leur servait plus à rien, mon fils Jamie serait le suivant sur la liste. Puis Elisabeth et Jerry, le bébé Tommy, puis enfin Angeline.
Il employa un vocabulaire très imagé pour me raconter ce qu’ils avaient prévu pour Angeline. Je suis heureux de ne plus m’en souvenir.
Je rentrais directement chez moi, comme ils me l’avaient dit. Je savais qu’ils m’observaient. Angeline pleurait dans notre chambre. Elle pleura longtemps.
J’allais à mon bureau. Mes notes avaient disparu. Ils avaient tout pris. Mais ils ne savaient pas ce que j’avais appris. J’avais appris comment les combattre. Pour vaincre les monstres, je devais en devenir un.

Les symptômes classiques de délires psychotiques. Je suis surpris que le toubib qui a traité ce cas de toxicomanie ne se soit pas rendu compte de tout ceci et qu’il n’ait rien fait.

Headshrinker (11:01:21/05-22-57)

Tôt dans la soirée, j’ai tué ma famille. Je les ai tous tués, vite fait bien fait. Winternight ne les aura pas. Puis je suis venu ici et j’ai commencé à rédiger ce texte. Ils croyaient qu’ils avaient le contrôle total, mais il n’en est rien. Il n’ont pas eu mon esprit. Pas tout, en tous les cas. Je me souviens d’assez de choses pour leur faire un maximum de mal, et si quelqu’un m‘écoute et qu’il va fouiner dans les bons endroits. C’est tout ce que je peux faire pour arrêter ces monstres.
Une fois que j’aurais fini ce post, plusieurs kilos de C-12 détruiront ce terminal et me tueront. Winternight ne m’aura pas non plus. Et ils n’auront pas non plus ce fichier. Ce message d’avertissement ira directement au Shadowland. S’il vous plaît, qui que vous soyez, s’il vous plaît, tenez en compte et faites quelque chose. Tout ce que j’ai dit est vrai. Je ne suis pas fou. Non, je ne le suis pas. Winternight existe, et ils tueront tout le monde à moins que vous n’interveniez. Arrêtez-les. Arrêtez-les.

J’ai déjà entendu parler de ce type. Général de Brigade Lucius Harding — il a tué toute sa famille, et a fait exploser une bombe au Pentagone. Et il a fait tout ça rien que pour une puce…

Muskrat (12:00:35/05-22-57)

Tu crois à toutes ces conneries ? Le parano qui dit que c’est une puce qui lui a ordonné de massacrer toute sa famille ? Et si il avait dit « c’est le diable qui m’a dit de le faire », tu l’aurais cru ?

Pretty Polly (12:06:57/05-22-57)

Je pensais que c‘était ce qu’il avait dit. Ces types de Winternight m’ont vraiment l’air d‘être cinglés.

Wild Man (12:15:43/05-22-57)

Si jamais ils existent.

Eponine (12:19:35/05-22-57)

J’ai entendu des rumeurs à propos d’une nouvelle puce qui serait arrivée dans la rue et qui me fait horriblement penser à la puce-Dieu de Harding. Ils l’appellent la Puce Berserker, et ça vous transforme en une machine à tuer impossible à arrêter. Ca vous secoue les pulsions violentes du cerveau et ça vous fait aimer ça. Pour ce que j’en ai compris, ces trucs ne fonctionnent pas de la même manière que les BTL traditionnelles. Au lieu de remplacer les sensations de l’utilisateur qui les enfiche dans son cerveau, la berserker amplifie le processus identitaire, l‘égo et les réponses endocriniennes. Ca transforme la douleur en un plaisir, et ça produit un drôle d’effet sur les centres du plaisir. On m’a aussi dit que ça augmentait le sentiment de peur. L’esclave corporatiste moyen pourrait s’en procurer et se l’enficher et devenir frénétique et ivre de violence, tabassant toute personne aux alentours jusqu‘à ce que quelqu’un lui colle un pruneau dans le cerveau. Si Harding est devenu accroc à un truc de ce genre et que ça lui a démoli le cerveau, ça pourrait expliquer toutes ces explosions de violence à propos de la mort et du sang qu’on peut lire dans son texte.

Lazarus (12:37:32/05-22-57)

Ça ne prouve absolument pas qu’une bande de cinglés qui veulent détruire le monde lui ait donné cette puce. Peut être est-ce qu’il l’a trouvée chez son dealer de quartier.

Pretty Polly 12:43:11/05-22-57)

Quelqu’un a remarqué la multiplication des histoires de vols dans des laboratoires ? Partout dans le monde, j’en ai au moins relevé 5 ces derniers mois. Ca a peut être un rapport.

Bitbert (13:10:35/05-22-57)

Mais bien sûr. « Un Orang-Outang kidnappé du département de recherche animale de l’Université du Nord-Ouest par des amoureux des animaux. Un message laissé derrière disait «  Les primates sont aussi des êtres humains ». C’est ça les preuves d’une conspiration visant à détruire le monde et à créer le Valhala à sa place ?

D.Bunker (13:18:56/05-22-57)

Pas l’histoire de l’Orang-Outang, gros naze. Mais les autres. Par exemple cette histoire de centrale chimique à Seattle qui ont vu leurs entrepôts forcés il y a un mois ou plus — tout ça pour embarquer un baril d’un poison particulièrement vicieux que les non initiés ne pourraient même pas épeler. Où alors cette annexe de Shiawase non loi de Sapporo qui a perdu toute une trimballée de rapports de test de vaccins pour des virus. Il y en a même qui se sont amusés à aller faire un raid dans un entrepôt appartenant à Saeder-Krupp quelque part sur la côte de la Mer du Nord. L’endroit n‘était rien de plus qu’une décharge pour des matériaux industriels polluants — genre des matériels nucléaires non traités. Personne n’a été capable de dire ce qui manquait, ni combien il en manquait, parce que l’endroit ne fait pas vraiment d’inventaire. Des poisons chimiques, du matériel nucléaire, des recherches sur les virus — Vous voyez le topo maintenant ?

Bitbert (13:23:44/05-22-57)

HEY ! J’ai fait quelques recherches et j’ai trouvé quelque chose de vraiment bizarre à propos de cette installation de S-K. La personne chargée de faire en sorte que toutes les saloperies qui sont faites là-bas continuent à être faites a récemment contribué à un sacré don d’argent à la Fondation Nouvelle Frontières. Nouvelle Frontière va d‘école de districts en quartier pauvre, proposant une scolarité aux enfants pauvres mais intelligents et ayant une aptitude pour l‘étude des sciences. La première fournée de ces diplômés d‘études supérieures devrait passer des maîtrises dans des domaines tels que la biotechnologie et la physique cette année, avec des contrats corporatistes à la clé dès que leurs noms seront inscrits sur leurs diplômes.

Muskrat (15:24:31/05-22-57)

Quelles corpos ?

Eponine (15:32:54/05-22-57)

Les Big Eight, plus une demi-douzaine dont je n’ai jamais entendu parler.

Muskrat (15:32:54/05-22-57)

Alors ce pisse-copie de chez Saeder-Krupp aurait eu un sursaut de conscience. et alors ?

Tin Lizzie (15:54:32/05-22-57)

Lizzie, Lizzie… Depuis quand les corps disposent d’une conscience ? T’en as déjà entendu parler ? Une fois que tu auras gagné quelques crédits après avoir bossé pour une corp, on te retirera chirurgicalement ta conscience. C’est quelque part dans leurs contrats. Fais-moi confiance. Il y a quelque chose derrière tout ça.

Tin Lizzie (15:54:32/05-22-57)

Une fuite des cerveaux ? Si ces tarés de chez Winternight, et qu’ils veulent détruire la planète de toutes les manières possibles et imaginables, il faut qu’ils utilisent quelques brillants cerveaux scientifiques. Autant les prendre jeunes, comme ça on peut les entraîner à faire toute sortes de choses horribles pour vous sans même faire naître un battement de cil. En quelques années d’efforts investis, ils disposeront d’un pool de rats de laboratoires aussi brillants qu’amoraux qui débouleront avec des percées dans les domaines de la biochimie, de la physique nucléaire, ou toute autre branche scientifique visant à la destruction de son prochain à laquelle vous pourriez penser.

Lazarus (16:20:43/05-22-57)

Ils font des plans à si long termes ? Mec, on est vraiment dans la merde.

Dancer (16:23:54/05-22-57)

Est-ce que ce Harding n’aurait pas dit qu’il avait embauché des runners pour le compte de ces tarés de Winternight ? J’ai bien lu ?

Jack-In-the-Green (17:00:21/05-22-57)

Raison de plus pour faire quelques vérifications sur votre Johnson. Essaie avant d’acheter, mon pote.

Miz Liz (17:05:35/05-22-57)

Mais bien sûr : comme si tu pouvais remonter aussi loi. Si Winternght a si bien couvert ses traces que personne n’en ait encore jamais entendu parler jusqu‘à présent, ils ont très certainement les moyens de garder leurs connexions avec leurs Johnsons secrètes. N’importe lequel d’entre nous aurait plus accepter un job d’eux sans même s’en rendre compte.

Wild Man (17:09:32/05-22-57)

Pourquoi est-ce que tout le monde prend ça au sérieux ? Winternight n’est pas réel. C’est juste une version délirante du croquemitaine. S’ils existaient vraiment, on aurait bien fini par en entendre parler.

Pretty Polly (17:21:43/05-22-57)

Peut être qu’on a déjà été avertis, et qu’on ne s’en est encore jamais rendu compte. Est-ce que vous avez remarqué l’augmentation des incidents terroristes durant les 10 dernières années ? Tous ces groupes qui sortent des fourrés. Tsunami au Japon, Armageddon au Moyen-Orient, Red Tide en Europe – Bizarre qu’ils aient autant de points communs, pas vrai ? Le chaos qui fera naître un nouveau monde de ses cendres. Et si tout ça était un peu plus qu’une bête coïncidence ? Qu’est ce qui se passerait si tous ces groupes n‘étaient que des branches d’une seule et unique organisation qui serait vouée à la naissance d’une nouvelle guerre mondiale ?

Bitbert (17:28:45/05-22-57)

Ce “ Mec à la puce ” dont Harding parle… Ca me chiffonne. J’ai fait un run avec un chaman corbeau — un toxique, complètement cintré. Lorsque je l’ai observé dans l’astral, j’ai vu le même oiseau bizarre que celui dont Harding a parlé. Si ce groupe Winternight a des toxiques qui bossent pour eux…

Casper (17:44:32/05-22-57)

Les corbeaux toxiques pourraient être crédibles (si tant est que tout ceci soit crédible), si on considère que le dieu corbeau était assez important dans la mythologie nordique…

Casper 17:44:32/05-22-57)

Oh, mec… Je viens juste de penser à quelque chose et JE N’AIME PAS DU TOUT CA… ! moi et quelques potes on s’est embrouillés avec quelques clients vraiment chiants dans les Salish l‘été dernier – ne me demandez pas plus de détails, je ne tiens pas en parler. Mais quatre des fumiers qu’on s’est tapé étaient des chamans toxiques. Quatre. Ils bossaient ensemble. Un corbeau et 3 loups. Réflechissez-y une minute. Ca vous fait tilt ?

Jack-in-the-Green (18:01:22/05-22-57)

Les toxiques ne bossent pas ensemble. Ils sont trop barges pour bosser avec qui que ce soit. Ils s’entretueraient pour savoir qui est le plus puissant des lanceurs de sorts dans les trois secondes. Et c’est heureux. C’est la seule chose qui les ait empêché de nous faire une vraie salle crasse… Oh merde.

Eponine (18:06:32/05-22-57)

Tout à fait.

Jack-in-the-Green (18:11:46/05-22-57)

INFORMATION DE JEU
Dans la mythologie scandinave, le Ragnarok est une grande bataille qui doit détruire les vieux dieux nordiques assoiffés de sang pour inaugurer une nouvelle ère de paix. Pour Winternight, ce conte est une prophétie —ses membres pensent qu’en aidant la venue du Ragnarok, ils pourront gagner une place dans le nouveau panthéon nordique, et ainsi diriger la Terre.
Pour arriver à ses fins, Winternight utilise un réseau, rivalisant en taille et en puissance avec celui de Lofwyr, afin de stocker des missiles nucléaires et de collecter et de créer des objets magiques uniques ; tout cela en planifiant tranquillement ses atrocités. Pour parvenir à un Armaggedon global, ils sont absolument impitoyables, implacables, infâmes et très, très intelligents. La seule chose qu’ils souhaitent aux autres est la mort.
Winternight est subtile et discrète. Les PJ ne devraient pas être au courant de sa vraie nature avant d’entrer en confrontation directe avec l’organisation, et alors, la violence déclenchée doit être un véritable choc pour eux. Winternight accomplit de bon cœur et avec désinvolture le massacre d’une famille, une prise d’otages, ou même la destruction complète d’un bâtiment, mais fait aussi chanter les gens pour parvenir à ses fins. Les scénarios qui impliquent Winternight devraient faire stresser vos joueurs. Avec Winternight, le cauchemar devient réalité.

UTILISER WINTERNIGHT
Winternight est organisé en cellules de 3 à 20 membres. Seul le chef d’une cellule peut prendre l’initiative d’un contact avec une autre cellule ou entre ses membres. Cela se fait généralement par l’intermédiaire de drones porteurs de messages, en général des petits modèles largement commercialisés. Winternight recrute constamment de nouveaux talents et utilise des techniques de recrutement telles que la corruption ou la camaraderie, mais aussi l’extorsion, le chantage, et la manipulation psychologique.
Ce type d’organisation est presque impossible à remonter et éliminer dans sa totalité, mais une cellule peut être un formidable adversaire pour une équipe de shadowrunners. Ces membres peuvent être les membres haut placés d’une corporation (par exemple, des financiers qui détournent des fonds pour le compte de Winternight), ou de simples punks. Les joueurs peuvent rencontrer des agents de Winternight quasiment partout.
Les cellules les plus importantes agissent comme un force de frappe, et sont chargées de détruire toute sorte de cibles, ou plus simplement, de causer des troubles. La composition des ces équipes ressemble à celle d’un groupe de shadowrunners, ou à une petite bande de mercenaires, avec au moins un chaman Toxique Loup par groupe. Mis à part les chefs, aucun des membres de ces cellules ne savent qu’il travaillent pour Winternight. De plus petites cellules beaucoup plus discrètes se spécialisent dans le maquillage d’accident, l’empoisonnement ou tout autre mode d’élimination plus subtil, tel que la violence aveugle, le suicide ou la manipulation d’autres groupes.
L’équipement qu’utilise Winternight est fabriqué sur des chaînes de montage classiques, mais sans numéro de série. Il est ensuite répertorié comme surplus de production et envoyé à des sociétés-écrans où les cellules d’agents peuvent récupérer ce dont ils ont besoin. Winternight dispose d’une centaine de ces manufactures d’armes clandestines de part le monde. Winternight obtient ses drones messagers et de combat — vitaux pour la réussite de ses opérations — par les mêmes canaux (voir Règles).
Winternight refuse d’utiliser la Matrice, car ses membres sont convaincu que la grille de communication est la création de Loki, le dieu filou de la mythologie scandinave. Ils voient dans la Matrice un grand ennemi, trompeur et un espion. Il est possible d’identifier les organisations appartenant à Winternight par leur absence complet d’accès à la Matrice.
Beaucoup de magiciens de Winternight appartiennent à des cellules poursuivant des objectifs technologiques. Ces cellules sont chargées de créer les instruments que Winternight utilisera pour son Armaggedon. Leur première priorité est de construire et/ou voler des armes nucléaires, et de poursuivre des recherches pour faire de ces bombes des foci de combat. D’autres cellules technologiques réalisent des forages miniers dans les failles géologiques et gravent des runes dans les plaques tectoniques afin que la transformation du monde soit complète. Winternight recherche aussi de nouvelles armes de destruction (charges nucléaires à masses supercritiques et cryogénisées, liens dimensionnels subatomiques, rituels de transformation nécromantiques, déclencheurs à résonance nucléaire pour les plaques tectoniques, et même un virus capable de provoquer d’énormes incendies qui décimeront la terre, la plongeant dans un hiver nucléaire sans même avoir besoin d’utiliser une seule bombe.)
Connaissant la puissance de la plupart des autres groupes secrets, tels les services secrets des mégacorporations et des gouvernements, et sachant l’hostilité de ces groupes à l’égard de Winternight, l’organisation sait que sa survie dépend de son organisation en cellules et du secret de son existence. Après de préserver ce secret, la plupart de ses membres disposent de moyens de se suicider, tels que des bombes corticales ou du poison, ou encore l’invocation d’un esprit chargé de tuer les agents capturés.

REGLES
Winternight utilise 3 éléments du monde de Shadowrun d’une manière unique : les chamans toxiques, les puces simsens et les drones.

Chamans Toxiques
L’organisation Winternight étant basée sur la mythologie scandinave, il semble inévitable que les chamans Corbeau et Loup y jouent un rôle important. Le côté très « nécromancien » de la plupart des activités de Winternight vous assure que les chamans qui rejoindront ses rangs seront toujours dérangés et toxiques dans le plus pur sens du terme. Les Corbeau toxiques sont des Vengeurs, (Voir la p. de Magie des Ombres) et sont la force agissant sur le terrain visant à rebâtir la terre. Leurs rituels sont quasiment incompréhensibles pour ceux de tradition hermétique. Winternight accueille également nombre de chamans Loups. Le chaman Toxique Loup est en général un berserker assoiffé de sang, ne cherchant que la destruction, et entièrement tourné envers le but que veut atteindre. Ce sont presque toujours des Empoisonneurs (Voir la p. de Magie des Ombres) et sont inspirés par le Grand Loup Fenris, qui cherche la fin de toutes choses. Contrairement aux chamans corbeaux, les chamans loups ne rechignent pas à participer aux combats de manière active, en procurant un appui magique aux différentes cellules. Il y a plus de Corbeaux que de Loups dans Winternight, mais les Loups ont en général de meilleures caractéristiques et seront plus souvent confrontés aux équipes de shadowrunners.
Quand un groupe de Winternight contient plus d’un chaman toxique — et oui, il semblerait que Winternight ait réussi à les faire cohabiter — le MJ simule cet union du mal en mettant en commun leurs dès de Potentiel Toxique (Voir la p. Magie des Ombres) en une seule réserve qu’on appelera Potentiel Toxique Commun. Ceci permet au MJ de répartir les dès de Potentiel Toxique Commun entre chaque chaman en accord avec le déroulement de l’aventure. Ainsi, un seul chaman peut recevoir tous les dés, et les autres aucun. Cet avantage dispose de quelques restrictions. Les chamans doivent appartenir à la même cellule de Winternight. Si un chaman contribuant au Potentiel Toxique Commun meurt, il faut retirer ses dés. Pour réallouer les dés de Potentiel Toxique Commune entre les membres, tous les contributeurs doivent être en vue et sur le même plan (physique ou astral). Les dés du Potentiel Toxique Commun peuvent être réassignés un nombre de fois par jour égal au plus haut Potentiel Toxique du groupe.

Puces Berserker
Un des outils qu’utilise Winternight pour booster ses cellules est une version démoniaque des puces BTL autrement appelées « puces berserkers ». D’ordinaire, les Puces Simsense ou BTL suppriment complètement les sens des consommateurs, les remplaçant par les informations contenues dans la puce. En plus de tout cela, elles augmentent l’ego et les réponses hormonales de l’utilisateur. Les puces Winternight augmentent encore l’ego, et les réponses endocriniennes. Elles convertissent aussi la douleur en plaisir et établissent une forte connexion aux centres nerveux du plaisir. Elles suppriment aussi toutes les informations concernant la peur, et implantent au contraire des compulsions, comme par exemple le désir de tuer. De nombreuses versions contiennent aussi des compétences, utilisables comme des puces de compétences normales.
Chaque puce berserker est unique et est créée pour une mission spécifique, et même les puces génériques produisent des effets très variables. Le MJ peut introduire dans sa campagne une grande variété de ces puces, qui créent une grande dépendance. En terme de jeu, une puce berserker peut produire un ou plusieurs des effets suivants : Force +2, Rapidité +2, Volonté +2 et Initiative +1d6. Cependant, elle réduit l’Intelligence et/ou le Charisme d’un nombre égal au total des augmentations. Cette réduction dure un nombre de jours égal au total des augmentations. Par exemple, une puce donnant tous les bonus précédents réduira l’Intelligence de 3 et le Charisme de 4 (ou n’importe quelle combinaison) pendant 7 jours. Ces augmentations et diminutions sont à ajouter à tous les modificateurs dus au cyberware ou au bioware (le minimum étant de 1).
Parce que les puces bloquent les messages de douleur le consommateur de ces puces ne souffrira pas des pénalités dues aux dommages ou à l’étourdissement. Il continuera à attaquer jusqu’à ce qu’il dépasse son Surplus de Dommages, moment où il mourra.
S’il n’est pas tué pendant qu’il utilise la puce, l’utilisateur doit faire un test de Constitution quand il l’enlève. Le Seuil de Réussite est de deux fois le nombre de rounds d’utilisation de la puce, auquel il faut soustraire tous les modificateurs dus aux blessures. S’il n’obtient aucun succès, il meurt immédiatement. Sinon, il doit faire un test de Volonté d’un Seuil de Réussite égal au nombre de rounds d’utilisation de la puce, plus le nombre de cases de dommages physiques, plus le nombre de fois où il a utilisé des puces berserker. S’il n’obtient aucun de succès, il devient immédiatement accroc aux puces berserker. Le Maître du Jeu peut éventuellement déterminer quels sont les effets de l’accoutumance, mais une perte permanente d’Intelligence, de Charisme, de Volonté, d’Essence ou un niveau de dommages permanent semblent à l’ordre du jour.
Toutes les puces berserker contiennent deux procédures d’autodestruction. en premier lieu, la puce n’est utilisable qu’une fois. Une simple utilisation détruit toutes les données qui y sont contenues et détruit l’algorithme de programmation. Deuxièmement, si l’utilisateur meurt ou si on tente de l’enlever, une mini-charge thermique la réduit à l’état de bout de plastique fumant.

Drones
Winternight fait un grand usage de drones. De petits drones autonomes constituent le seul moyen de communiquer entre cellules en utilisant un système qui protège à la fois l’émetteur et le récepteur. La première cellule programme le drone pour faire de courts trajets et émettre un signal à chaque arrêt. La première cellule l’envoie à la seconde. La seconde cellule embarque le drone et programme une deuxième puce qui contient les destinations et les signaux qui doivent être émis pour pouvoir les récupérer. Ces deux puces sont scellées dans le drone qui s’auto-détruit s’il est intercepté (s’il n’atteint pas un des points de saut en temps voulu).
Quand l’organisation a besoin d’une force de frappe importante, elle utilise des drones équipés d’armes lourdes. Un interfacé contrôlant plusieurs drones est considéré par Winternight comme présentant moins de risques pour la sécurité qu’une équipe de personnes. Chaque drone contient une petite charge thermique qui se déclenche si quelqu’un tente de remonter jusqu’à l’organisation. Un message sur un canal « sûr » est régulièrement envoyé par l’interfacé aux drones, et si ceux-ci ne le reçoivent pas, ils passent en « Mode Frappe Alpha », ils ne répondent alors plus au contrôle du rigger, et vident toutes leurs munitions sur la cible la plus proche, puis s’auto-détruisent. De même ils s’auto-détruisent s’ils tombent à cours de munitions, ou de fuel, ou sont neutralisés, ou encore s’ils sont capturés entre deux missions, ou s’ils en reçoivent l’ordre de la part du rigger qui les contrôle.
Les drones de combat couramment utilisés sont les Dobermans, les Steel Lynxes et les Wandjinas. Winternight préfère les équiper d’armes lourdes, de canons d’assaut ou de lances missiles. Ils utilisent des munitions APDS si la situation demande une puissance de feu accrue. En cas de menace extrême, Winternight peut éliminer tous les survivants et détruire tout ce qui se trouve aux alentours afin camoufler ses véritables desseins.

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La traduction du chapitre Winternight, publié à l’origine en anglais dans le supplément Threats, par Thomas Moreau.

Une version maquettée et mise en page ici.

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Thomas Moreau 2009-01-09T12:26:25Z 2009-01-09T12:32:25Z Vol au-dessus d'un nid de dragons tag:shadowrun.fr,2009-01-08:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/fb1dafbd12273dfc945dea4aed846ef3 Et voici (et oui, encore) un message d’avertissement sur les dangers qu’il y a de se retrouver mêlé aux activités de formes de vies plus développées que soi. Ou, comme l’a si bien dit Miz Liz, « Ne traite jamais avec un dragon ». Quoi que vous fassiez, vous n’arriverez jamais à leur niveau. Pendant que vous aurez analysé la situation sous huit angles différents et que vous aurez dégagé sept manières différentes de résoudre le problème, Lofwyr aura tiré plus de quarante plans, qui se termineront tous par un succès quelles que puissent être vos actions — et quoi que vous puissiez décider. Et quelque circonvonlu que soit votre cerveau, seul un paquet étiquetté « fragile » et envoyé au tarif économique finit avec plus de replis et de fronces que l’esprit tordu de Lofwyr. Il émet plus de bonnes idées avant le petit-déjeuner que la plupart d’entre nous ne pourrait en avoir en un mois. En d’autres termes, vous ne pourrez jamais le battre — il anticipe chacun de vos mouvements et a toujours cinq coups d’avance, et même quand vous pensez que vous allez gagnez, vous perdez. Si vous ne pouvez pas éviter d‘être impliqué dans les affaires de Lofwyr, mettez de l’ordre dans votre vie et vos affaires ; tôt ou tard, il y mettra un point final.

Captain Chaos (5:22:15/04-22-57)

A tous, c’est ma tournée, rendez-vous au Club Penumbra à partir de dix heures. Dites que vous venez de la part de Rod, et prenez un verre au bar. Toute personne présente au bar entre dix et onze heures se verra offrir son poison favori, c’est pour moi !

Roderigo (14:31:14/03-20-57)

On fête quelque chose Roddy ? Tu es passé en sixième ?

Miz Liz (15:45:31/03-20-57)

Tu peux toujours te marrer, sale garce. On verra si tu te marreras toujours quand je t’aurais dit ce que je fête. Le petit shadowrunner blaireau que je suis vient juste de baiser Lofwyr — et ouais, Lofwyr, le big boss de Saeder-Krupp, le lézard le plus riche et le plus puissant du monde — à son propre putain de double-jeu à la con. Et en plus, j’en retire un certain profit ! (Alors, toujours en train de te marrer, chica ?)

p(aST)S. Roderigo (16:00:01/03-20-57)

Objection. Lofwyr n’est pas le dragon le plus puissant au monde…

The Big D (16:10:10/03-20-57)

Tsss… Tu n’as pas doublé Lofwyr. Personne ne double Lofwyr. C’est quoi la super-puce que tu t’es injectée, Roddy ?

Miz Liz (16:11:56/03-20-57)

_Je suis clean. Lis et pleure, ma petite Lizzie. Peut être que la prochaine fois tu feras moins ta mijaurée quand je te proposerais un job, Mmm ?
Mes potes et moi on vient de terminer un petit boulot pour un Johnson qui se fait appeler Brackhaus — tu sais qui c’est, pas vrai Liz ? Un truc simple, qu’il a dit — un petit sabotage, vous entrez dans les labos et vous démolissez tout ce qui concerne leurs recherches. La cible était une petite corpo de rien du tout qui était pas mal cotée dans l’industrie chimique et pharmaceutique ; il semblait qu’ils bossaient sur un médicament contre le rejet des implantations, et qu’ils étaient sur le point de faire une percée majeure dans le domaine. Cette petite corpo croyait sincèrement qu’elle pouvait se battre à la loyale contre les départements R&D de Saeder-Krupp dans ce domaine, mais se battre à la loyale n’entre pas en ligne de compte quand on veut réaliser des profits. Et le vieux lézard décida d’y aller de façon plus directe. Il m’engagea moi et mes potes, et nous décrivit l’endroit où se trouvait les installations que nous étions censés attaquer, nous fit un topo sur la sécurité, et nous convîmes d’un salaire pour le saccage de l’endroit. (En n’oubliant pas la moitié du paiement d’avance — on est pas des bleus.)
Nous avons donc vérifié les informations concernant la sécurité que ce Brackhaus nous avait refilé — on savait la confiance qu’on pouvait avoir en ce que peut raconter un Johnson. Une fois que tout fut vérifié, recoupé avec toutes les sources qu’on avait pu contacter, (et j’en arrive encore à me demander comment cette saloperie de lézard a bien pu réussir un tel coup.) nous étions parés pour faire face à n’importe quelle connerie — parce qu’il faut toujours être prêt, pas vrai ? Mais rien de tout ce qu’on avait fait n’aurait pu nous préparer à ce qui nous est tombé dessus.
Franchir le mur se passa sans problèmes — on avait blousé toutes les caméras, même pas un seul projecteur. Morse, notre sam’ des rues, et par ailleurs un excellent pote à moi, me demanda comment ça se faisait qu’il n’y ait ni détecteurs ni armes automatiques sur les murs — mais quand nous sommes entrés à l’intérieur, nous avons tout de suite compris pourquoi. Un hurlement inhumain déchira la nuit, puis l’instant d’après, une meute de Loups de Fenrir sortit de l’ombre pour fondre sur nous. Nous n’avons pas demandé notre reste — il n’existe pas de métacréature plus grosse, plus terrible et plus rapide. Il y avait deux gardes qui les accompagnaient, mais ils se tenaient en retrait et ils observaient. Ils n‘épaulèrent même pas leurs armes ; la meute de loups était sur nous avant même que Morse n’aie le temps de finir de dire « putain de merde ! »
Je sais ce que certains tocards parmi vous vont me dire : « Conneries, des Loups de Fenrir. Personne n’en utilise comme métacréatures pour surveiller quoi que ce soit. On ne peut pas tenir en laisse ces saloperies — ils sont trop cinglés. Ils arracheraient leurs chaînes pour déchiqueter la première personne sur leur chemin. » Ouaip, et bien je vous le dit, cette petite corpo avait réussi à trouver une solution au problème. Qu’ils aient implanté quelque chose de cyber ou autre sur les loups, ou alors qu’ils aient tout simplement des supers-dresseurs, j’en sais rien. Misty, notre mago, m’a dit que l’un des gardes devait être un chaman Loup — et qu’il les avait peut être entraînés. Peu importe. Les loups foncèrent droit sur nous et nous attaquèrent à plusieurs. Dieu tout puissant. C‘était comme d’affronter une escouade de militaires à quatre pattes ou quelque chose de ce genre… Ces enfoirés avaient adopté une stratégie qui visait à nous diviser et à nous mettre à terre. Si je ne les en savait pas capables, j’aurais pu jurer qu’ils étaient intelligents. Peu importe, lorsque les loulous furent sur nous, je me mis à courir droit devant moi. Morse et Misty se mirent également à courir derrière moi. Et grâce à un putain de coup de bol, nous nous dirigions vers le laboratoire plutôt que vers le mur d’enceinte — et nous n’avions pas le temps de changer de direction, sans quoi il ne fait aucun doute que les loups nous auraient eu.
Je ne me suis toujours pas fait à l’idée que Misty et moi avons réussi à entrer avant que les loups n’aient pu nous tomber dessus. Morse n’eut pas cette chance — il était à 10 mètres de la zone de chargement quand les loups l’ont eu. Depuis, toutes les nuits, je l’entends crier dans mes rêves. Et je ne suis pas du genre à m’en faire quand je fais un cauchemar, okay ? Quel bruit horrible… C’est humide et ça jaillit à gros bouillons, comme si une dizaine de mâchoires de loups l’avaient ouvert en deux…
Donc, nous voilà, Misty et moi, en train de pénétrer dans les laboratoires qu’on nous avait demandé de dégommer, arrosant les mecs de la sécurité et autres porte-flingues. Le plus drôle dans tout ça est qu’il n’y avait pas autant de vigiles et de porte-flingues que ce que Brackhaus nous avait indiqué. S’ils étaient vraiment autant que ce qu’on nous avait dit, nous ne nous en sommes pas aperçus. Par contre, il n’avait pas pipé un seul putain de mot à propos des loups — ni à propos d’aucune métacréature, d’ailleurs. D’une manière ou d’une autre, et pour une raison ou pour un autre, cet enfoiré de lézard nous avait doublé. Pourquoi je n’en sais rien — mais tandis que je commençais à me rendre compte que le dragon m’avait eu, je commençais à réfléchir à une moyen de rendre la monnaie de sa pièce à ce gros enfoiré d‘écailleux.
Nous étions dans les laboratoires et ils étaient déserts. Tandis que Misty plaçait les charges aux points stratégiques de la pièces, je me branchais sur le système du laboratoire et je partais à la recherche des données qu’on nous avait demandé de détruire. Il ne me fallut pas longtemps pour mettre la main dessus — après la fusillade, j‘étais chargé à bloc d’adrénaline et je virevoltais au milieu des électrons plus vite que jamais. Je trouvais la banque de données, et je me préparais à l’exploser… Quand ma vengeance prit forme.
J’explosais la banque de données — mais auparavant, j’en fis une copie.
Misty finissait de poser la dernière charge lorsque je refis surface. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la sortie aussi vite que nos pieds nous le permettaient. Un de ces enfoirés de vigile toucha Misty dans la nuque à quelques mètres de la sortie du quai de chargement — la pauvre malheureuse n‘était pas été assez rapide. Je continuais, cherchant du regard les loups de Fenrir. Heureusement pour moi, ils n‘étaient pas dans le coin ; je pense qu’eux et leurs maîtres devaient être occupés à patrouiller ailleurs. Dès que je fus de l’autre coté du mur, j’appuyais sur le bouton magique et le laboratoire disparut dans une grosse boule de feu. Ça a fait un joli bûcher funéraire.
Quelques heures plus tard, après que j’aie enfin la chance de pouvoir dormir, manger, et de ne plus ressembler à un cadavre, j’appelais quelques vieux amis qui avaient des relations au sein de la Shiawase Corp. Moi et mes potes, on avait fait quelques boulots avec eux quelques mois auparavant, et je savais en qui je pouvais avoir confiance (et jusqu‘à quel point). Sans entrer dans les détails, disons que depuis ce midi je suis bien plus riche que je ne le serais jamais avec Brackhaus — et Shiawase Biotech est l’heureux propriétaire d’un projet de médicament révolutionnaire pour combattre les rejets post-implantation, projet qui lui permettra de réaliser un joli profit. Alors restez à l‘écoute d’un nouveau médicament produit par Shiawase et qui va faire du bruit dans vos pharmacies — quand à Lofwyr, j’espère qu’il s‘étouffera avec. Enfoiré de lézard qu‘à essayé de me baiser._

Roderigo (17:30:22/03-20-57)

_Rodney James Goodhue, alias « Roderigo », a été trouvé raide mort ce matin devant son deck. Il était mort depuis plusieurs jours, mais personne n’avait signalé sa disparition. Il a été découvert par un gang de squatters qui s‘étaient installés juste à coté et qui se sont posés des questions à propos de la puanteur qui régnait chez eux. Après s‘être rendu compte que même de la pizza moisie ne pouvait pas puer autant, ils se sont finalement décidés à défoncer la porte d‘à côté. La cause du décès de Roddy demeure officiellement inconnue, mais je vous parie à dix contre un que Lofwyr et ses sbires ont quelque à chose à voir dans sa mort — le lézard est bien connu pour faire durer le plaisir quand il s’agit de faire crever les gens.

Roz (11:35:44/03-27-57)

Wow ! Je suis étonné que cette grosse tâche ait réussi à survivre aussi longtemps dans la rue. Même après coup, il n’aurait pas pu se rendre compte qu’il était tombé dans le panneau ? Des mesures de sécurité dont ils ne savaient rien, et le nombre de gardes qui n’est pas bon ? Un laboratoire vide ? Des loups qui « devaient être occupés à patrouiller ailleurs » ? Ce qui est hallucinant, c’est que ce gars ait réussi à se faire une place dans ce business, en se baladant avec un grand panneau avec marqué « entubez-moi » dans son dos. Wow. Il a accepté un boulot de Lofwyr et il s‘étonne encore à être surpris de s‘être fait doubler… Tout ça me laisse sans voix.

Bung (15:21:46/04-01-57)

_J’ai fait quelques recherches depuis le premier post, et je suis parvenu à trouver quelques trucs qui devraient vous intéresser.
Primo : tous les runners qui composaient l‘équipe de Roderigo ont été impliqués dans au moins une run contre Saeder-Krupp ou une de ses filliales au cours de ces dernières années. Et vu comment les liens entre les filliales et S-K étaient profondément enfouis, je ne peux même pas dire si les potes de Roddy étaient au courant qu’ils avaient causé du tort à Saeder Krupp — et je sais qu’au yeux de Lofwyr, ça n’aurait fait aucune différence. Tout homme qui s’attaque à lui est un homme mort — point final. Ça fait un bail que Roddy et ses potes, et en particulier Morse, bossaient pour Shiawase. Les « quelques boulots » font référence aux runs que Morse et Roddy ont accompli pour le compte de Shiawase il y a quelques temps, et ont consisté à extraire un des meilleurs chercheurs de S-K dans le domaine de la technologie des drones. (Et je doute qu’ils soient allés chercher ce pauvre type dans une des filiales connues de Saeder-Krupp ; j’ai du passer au travers de quatre séries de holdings avant de me rendre compte que S-K était en fait propriétaire de la corpo où bossait ce chercheur.)
Secundo : le « projet révolutionnaire » que Roddy a vendu à Shiawase est un attrape-couillon. Oh, bien sur, à première vue, ça a l’air très bien — juste ce qu’il faut d’hypothèses farfelues pour qu’une trimbalée de petits chimistes en herbe se mordent la queue pendant des semaines avant de sombrer dans la folie la plus totale. Ce qui, j’en suis sûr, était le but de Lofwyr. Il connaissait Roddy je suis sur qu’il a passé en revue la vie de ce pauvre gars avant de l’embaucher lui et ses potes pour cette run — et il comptait sur lui pour voler les données au lieu de les détruire. Il comptait également sur Roddy pour les revendre à Shiawase à la première occasion.
Quand aux loups de fenrir, je ne suis pas sur que Roddy ait dit la vérité sur ce coup là. Je pense qu’il nous a baratiné, mais on lui pardonnera cet écart. Ce qui est certain en tous les cas est que cette run était montée de toutes pièces. La petite corpo qui devait voir ses laboratoires détruits ? Elle n’existe même pas sur le papier. Le building dans son intégralité — du sol au plafond et tout ce qui se trouve entre les deux — appartient à Saeder-Krupp (là encore, au milieu d’une centaine de milliers de sociétés-écrans). Mais il y a plus encore, les propriétaires légitimes du laboratoire venaient tout juste de souscrire à une grosse police d’assurance qui garantissait une couverture pour le bâtiment et les alentours contre « les agissements criminels ainsi que les châtiments divins. »
En un seul mouvement, Lofwyr a fait exécuter une équipe de runners qui lui avait causé du tort à plusieurs reprises, a pigeonné l‘équipe de R&D de Shiawase en la punissant pour avoir tenté de l’entuber, s’est fait un beau paquet d’argent avec une prime d’assurance pour un petit laboratoire de rien du tout, et — mais ça reste à prouver — fait un test grandeur-nature pour son projet visant à entraîner des loups de fenrir en tant que toutous de garde (et même si ce dernier point s’est transformé en un joyeux merdier, trois réussites sur quatre est un très bon score.)
Vous savez ce qu’on dit… Ne traite jamais avec un dragon._

Miz Liz (10:22:14/04-10-57)

INFORMATIONS DE JEU
Dans le monde de Shadowrun, un seul nom peut faire naître des frissons dans les échines de toutes les créatures vivantes, depuis le cadre mégacorporatiste hyper-protégé jusqu’au dernier des runners sans SIN : Lofwyr. Le grand dragon Lofwyr pourrait bien être la plus grande menace qu’ait connu le monde Éveillé pour la simple et bonne raison qu’il dispose du plus vaste terrain de jeu de toute la planète. En tant que Président, Directeur Général et Président du Conseil d’Administration de la plus grande des plus importantes mégacorporations, Lofwyr utilise son sens des affaires pour lutter contre d’autres géants commerciaux qui se situent au sommet de la pyramide financière, un monde qui est bien loin de surpasser même les rêves les plus fous des shadowrunners. Il s’assied au Conseil des Princes, le corps législatif du Tir Tairngire, ce qui le rend très proche des secrets et des plans des elfes immortels. Et c’est un dragon, un des membres d’une des races les plus intelligentes et les plus puissantes magiquement du monde Éveillé. Quels secrets de l’univers partage-t’il avec ses potes lézards ?
Lofwyr semble avoir posé ses griffes sur presque tous les aspects de ce monde, et il aborde toute négociation, interaction ou conflit en position de force. S’il est aussi omniprésent qu’il en à l’air d‘être partout à la fois, combien de temps avant qu’il n’ait le contrôle sur tout ?

UTILISER LOFWYR
Si les lecteurs peuvent avoir du mal à cerner la personnalité, le comportement et les opinions de Lofwyr au travers des différents suppléments publiés pour Shadowrun, la taille de sa sphère d’influence est elle, immanquable. Lofwyr et/ou Saeder-Krupp fait une apparition dans cinq romans Shadowrun, et au moins trois suppléments – et c’est ce que nous avons trouvé sans même approfondir nos recherches. Toute mention faite à Saeder-Krupp doit être comprise comme faisant référence à Lofwyr. Depuis l’implication du dragon dans l’histoire de Sam Verner dans Ne Traite Jamais avec un Dragon à la description de l’influence qu’il a au sein de Saeder-Krupp dans Corporate Shadowfiles, Lofwyr est sans doute un des personnages les plus célèbres de Shadowrun. Il a plus d’influence dans plus d’endroits que n’importe qui d’autre dans le monde de Shadowrun, bien que les personnes qui se retrouvent impliqués dans la toile de ses intrigues se rendent rarement compte de la participation ou de l’intérêt du dragon. Comme un maître d‘échec, Lofwyr planifie ses parties avec tellement de coups à l’avance que ses opposants ne peuvent même pas espérer anticiper le comment, le qui ou même le pourquoi de ses plans. En tant que dragon, il est capable d’inventer et de suivre l‘évolution de plus de plans que ce que ces adversaires seraient capables de suivre ou même d’inventer en l’espace de toute une vie.
Lorsqu’il utilise Lofwyr en tant qu’adversaire, le meneur de jeu doit prendre garde à dissimuler l’implication du grand dragon aussi profondément que possible. Bien que les joueurs puissent travailler pour tout un nombre de raisons, depuis l’argent jusqu‘à la vengeance, quelque part, de quelque manière que ce soit, Lofwyr a pipé les dès pour des raisons qui lui sont propres. Ce peut être pour faire grimper la valeur financière de Saeder-Krupp, ou arriver à une meilleure position au sein du marché, ou encore mettre un terme à une vieille vendetta personnelle. Le dragon préfère utiliser les gens pour faire son sale boulot, afin de conserver une vision globale des choses. Si Lofwyr se montre en personne afin de vérifier ou régler quelque chose, soyez assurés que le sujet à l’ordre du jour est très personnel, et très important.
Bien que son schéma de pensée soit incompréhensible pour le citoyen moyen, Lofwyr a mis en place une politique de récompense des succès et de punition des trahisons qui est très claire, et qui n’a jamais été remise en question. Les récompenses sont nombreuses et variées, et comblent bien souvent de bonheur le récipiendaire. La sanction pour trahison est la mort.

GLES
Comme tous les puissants de ce monde, Lofwyr se considère comme étant au-dessus des lois – il joue selon ses propres règles. Comme le ferait n’importe lequel de nos contemporains qui se retrouverait à la tête d’un gros business, légal ou pas, Lofwyr exerce un contrôle absolu et conduit sa vie comme s’il était intouchable. Contrairement aux humains ordinaires, bien sur, Lofwyr est invulnérable. Si cela correspond à son style de jeu, le meneur de jeu peut utiliser Lofwyr comme le marionettiste ultime, manipulant en arrière-plan quasiment tout ce dans quoi les joueurs sont impliqués. Les runners qui se retrouvent associés à Lofwyr ne pourront plus jamais faire demi-tour. S’ils accumulent les réussites pour le dragon, ce dernier continuera à faire appel à eux. S’ils échouent ou s’ils tentent de le doubler, Lofwyr s’arrangera pour qu’ils meurent tôt ou tard. Le meneur de jeu doit se souvenir que Lofwyr a des milliers de plans en cours en même temps, et ils dispose bien souvent de plusieurs plans pour accomplir le même objectif. En sachant rester entre les deux extrémités, le dragon s’assure à terme de la réussite de son objectif – l‘échec d’une équipe de shadowrunners peut s’avérer avantageux sur le long terme. Lofwyr est prêt à accepter ce type de pertes.
Les meneurs de jeu qui préfèrent accorder plus d’autonomie à leurs joueurs peuvent utiliser Lofwyr comme une sorte de roue de la fortune. Si les joueurs acceptent de travailler pour Lofwyr, ils peuvent y gagner beaucoup de prestige et beaucoup d’argent en s’impliquant dans ses machinations. Les personnages-joueurs doivent également accepter que le dragon qui fait tourner cette roue de la fortune aime à la faire tourner à son rythme ; peu de personnes ont pu estimer avec succès quel était pour eux le meilleur moment pour quitter la partie, ou ont pu anticiper les changements de trajectoire de la roue et s’en sont sortis à temps. Rester trop longtemps ne peut qu’apporter la mort. Peu importe le nombre de succès qu’ils aient remportés pour Lofwyr, peu importe le nombre de boulots en provenance du QG de S-K qui ont été accomplis, peu importe le nombre de fois que les runners ont aidé Lofwyr ou l’argent qu’ils lui ont fait gagner. Une seule erreur, et c’est fini. Les runners ne devraient jamais commettre l’erreur de penser qu’ils ont pu doubler le maître de la manipulation. A ce moment, la roue de la fortune aura déjà tourné, et tôt ou tard, le grand Lofwyr viendra chercher ce qui lui est dû.

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La traduction du chapitre Vol au-dessus d’un nid de dragons, tiré du supplément Threats, par Thomas Moreau.
Une version mise en page et maquettée est disponible ici.

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Anthony Bruno 2008-11-26T15:35:43Z 2008-11-26T15:45:36Z Glossaire SR4 v1.7 tag:shadowrun.fr,2008-06-27:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/c1ad3459713eab5cee08255186fa208c Voici la toute dernière version du glossaire officiel pour SR4 (v1.7, 26/11/08).

Attention, si vous êtes joueur, spoiler inside !

Le glossaire comprend les traductions définitives des termes des suppléments à venir Emergence, Augmentations, SOX et Enclaves corporatistes.

ATTENTION – ces termes n’ont pas vocation à être remplacés ! Si vous trouvez une erreur, n’hésitez pas à la signaler dans le forum « Errata ». Si vous n’aimez pas un choix de traduction, en revanche, n’allez pas y poster votre argumentation, nous essayons de garder le thread aussi clean que possible pour pouvoir l’exploiter correctement. Merci !

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Voici la toute dernière version du glossaire officiel pour SR4 (v1.7, 26/11/08). Merci à Nam pour tout le travail de compilation, et à Ygg, Murdoch et Shadowroms pour leur contribution.

Attention, si vous êtes joueur, spoiler inside !

Le glossaire comprend les traductions définitives des termes des suppléments à venir Emergence, Augmentations, SOX et Enclaves corporatistes.

N’hésitez pas à nous faire remonter toute correction ou doublon sur nos forums.

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Morphée, the Joker 2008-06-25T10:47:44Z 2008-06-25T10:52:05Z Archétypes du livre de base SR4 prêts à imprimer tag:shadowrun.fr,2008-06-23:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/5b49e7c42ca74a7df0795305e87fe2ca Pour initier de nouveaux joueurs, il vaut mieux avoir des persos pré-tirés sous la main, histoire de ne pas se prendre la tête avec la création (et ne pas faire peur à un nouveau joueur).

Pour ça, les archétypes du livre de base de Shadowrun sont parfaits. Mais il reste quand même à les recopier sur une fiche de perso, ce qui peut s’avérer long et fastidieux.

Voici donc sous format PDF des fiches de persos pré-remplies présentant ces archétypes. Il n’y a plus qu‘à imprimer…

Vous trouverez aussi, à la fin de l’article, une compilation des archétypes pour vous faciliter la vie…

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à jeter un œil sur le site de l’Assemblée du Griffon

Télécharger les fiches

L’adepte pistolero

La brute

La chamane des rues troll

La chamane éco-radicale

Le chasseur de primes troll

La contrebandière

Le détective de l’occulte

La face naine

Le ganger ork

Le hacker ork

Le mage de combat elfe

Le rigger de drones nain

La spécialiste des armes elfe

La spécialiste des opérations clandestines

Le samouraï des rues

La technomancienne

Remerciements

Merci à Black Book Editions pour m’avoir permis d’utiliser leur fiche de personnage inscriptible pour publier ces archétypes, et encore merci pour leur enthousiasme.

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Voici sous format PDF des fiches de persos remplies présentant les archétypes du livre de base de Shadowrun 4. Il n’y a plus qu‘à imprimer…

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Anthony Bruno 2008-06-23T07:35:38Z 2008-06-23T07:38:30Z Tables récapitulatives La Magie des Ombres tag:shadowrun.fr,2008-06-23:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/b693e4036db79f5a6d0374c493cb277f Histoire de ne pas abîmer votre beau livre à couverture cartonnée, Black Book Editions & Shadowrun.fr mettent à votre disposition les tables d’aides de jeu figurant à la fin de La Magie des Ombres.

Enjoy !

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Histoire de ne pas abîmer votre beau livre à couverture cartonnée, Black Book Editions & Shadowrun.fr mettent à votre disposition les tables d’aides de jeu figurant à la fin de La Magie des Ombres.

Enjoy !

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Julien Le Marinier 2007-07-23T13:19:05Z 2007-07-23T16:58:40Z The Exchange - Réseau Social Peer-to-Peer tag:shadowrun.fr,2007-07-23:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/0f09c82b9a0615d19a0bb4f9fb0d0db8 Certains MJ parmi vous utilisent peut-être, ou utiliseront un jour, les « Shadowrun Missions » postées chaque mois sur le site officiel du jeu. La SRM 02-17 : Patient Zero met en scène des PNJ possédant une affiliation à un réseau social peer-to-peer appelé « The Exchange ». Intéressé par le fonctionnement de ce système de « troc de faveurs », je me suis permis de traduire un extrait d’un supplément de SR3, jamais publié en français, Target: Matrix, décrivant le principe de fonctionnement.

Target Matrix p.98

The Exchange

Par Serendipity Jones

J’ai fait part au bon Captain Chaos d’une histoire concernant un étrange groupe de la Matrice que j’ai eu l’occasion de rencontrer, et il m’a demandé de l’écrire pour un plus large public. Je ne suis pas très talentueux en écriture, et je peux juste vous raconter ce qui m’est arrivé. Ce que vous ferez de cette info vous regarde.
Mon histoire commence par un vol que j’ai pris pour Détroit l’été dernier. J’allais là-bas pour affaire – j’avais été embauché comme gilet pare-balles supplémentaire pour un riche patron dont je tairai le nom. A la descente de l’avion, j’ai récupéré mes bagages et je suis allé à l’hôtel qu’on m’avait réservé. Ce n’est qu’au moment de prendre ma douche que je me suis rendu compte que l’une des valises que j’avais prise – bien que très ressemblante – n’était pas à moi. Même couleur, même marque, même forme. Mais les vêtements à l’intérieur n’étaient pas les miens, bien qu’assez curieusement, ils étaient d’un style que j’aime bien porter et, en plus, étaient à ma taille.

Sur le dessus des vêtements était posé un pocsec (un secrétaire de poche). C’était un modèle avec lequel je n’étais pas particulièrement familier, et en plus, il avait quelques spécificités étonnantes. Il y avait également un grand X rouge stylisé gravé sur le boîtier. Je l’ai allumé, histoire de voir si je pouvais trouver des infos sur le propriétaire de la valise, mais il ne contenait aucune donnée. J’ai appelé la compagnie aérienne pour signaler le problème, mais personne d’autre ne s’était manifesté pour un bagage échangé. J’ai même payé un decker pour qu’il vérifie les infos de compte du pocsec – il en est ressorti que le compte était falsifié et prépayé pour un an. Aucun nom n’y était attaché, et aucune utilisation n’en avait été enregistrée.

Hey, j’ai quelques potes qui ont ce type de pocsec. Ce « X » rouge est assez reconnaissable.

Castor

La vie a poursuivi son cours. Environ une semaine plus tard, juste après un briefing avec mon nouveau client, mon propre secrétaire de poche a été volé sur la table d’un restaurant pendant que j’étais aux toilettes. Heureusement, je n’ai pas perdu grand-chose à part les numéros de quelques ex et de clients. Quoiqu’il en soit, il m’en fallait un nouveau pour enregistrer l’emploi du temps de mon client. Le pocsec au X rouge se trouvait toujours dans ma chambre d’hôtel et il fonctionnait, alors je me suis dit : après tout, pourquoi pas.

Je suis pas trop branché informatique, et à part un logiciel de reconnaissance vocale, je ne sais pas utiliser grand-chose. Je préfère parler à mon pocsec que d’avoir à taper sur des touches. Et j’aime bien les bons pocsec qui me répondent en retour de temps à autres. Mais j’ai vraiment flippé la première fois que mon pocsec au X rouge s’est adressé à moi sans prévenir et en m’appelant par mon nom. J’étais en voiture sur l’autoroute quand d’une voie claire il a dit : « Bienvenue dans The Exchange, M. . Merci de prendre avec vous l’autostoppeur portant une veste jaune. Vous recevrez une récompense karmique. » J’ai failli en planter la bagnole. En fait, ça m’avait tellement troublé, que j’ai failli rater l’autostoppeur. Je me suis presque arrêté pour le faire monter, mais la paranoïa a pris le dessus sur la curiosité et j’ai écrasé l’accélérateur.

J’ai un pote techos qui a fait quelques tests sur mon petit X-Rouge, et il a trouvé des trucs intéressants. D’abord, il m’a dit qu’il faisait tourner un logiciel de surveillance très furtif. Tout le temps où je l’ai eu avec moi, cette petite saloperie enregistrait en audio et en vidéo lumière faible, scannant et référençant les fréquences radios environnantes et transmettant le tout à un relais matriciel. Mon petit espion de poche avait tout enregistré de ma vie pendant plusieurs semaines et l’avait refilé à… quelqu’un. Le pocsec disposait aussi d’un système d’accès à distance intégré, permettant à quelqu’un possédant les bons codes, quelques part dans la Matrice, d’y charger ou d’en piquer des données.

J’ai demandé au techos de débrancher les systèmes d’enregistrement, mais j’ai gardé le petit espion. J’étais curieux de savoir qui m’avait fait ce coup là et je le gardais dans l’espoir de les coincer un jour. Le jour d’après, Petit X-Rouge s’est à nouveau adressé à moi. Il m’a refait le même coup concernant The Exchange et le karma, mais cette fois, la tâche à réaliser était complètement différente. On me demandait d’aller dans un parc pas très loin et de prendre une photo.

J’étais curieux de savoir à quoi ça allait me mener alors j’ai suivi les instructions. J’ai remis en marche la vidéo et j’ai pris une jolie image zoomée d’un corpo en train de donner à manger aux pigeons. J’espérais qu’un truc allait se passer – une fusillade, un truc magique, ou simplement que le gars allait me remarquer et me courir après. Mais rien ne s’est passé. J’ai éteint X-Rouge et je suis rentré chez moi.

Le jour suivant, j’accompagnais mon nouveau client pour un petit-déjeuner. Le client en question était un boss de seconde ligne du syndicat et il avait franchi quelques lignes qu’il n’aurait pas du. Il s’inquiétait des répercussions et m’avait embauché pour le protéger, vu qu’il ne savait pas s’il pouvait faire confiance à ses propres hommes. On venait de nous servir quand mon petit X-Rouge attira mon attention à l’aide d’un léger bip sonore. J’ai jeté un œil à l’écran pour y découvrir l’avis de recherche qui venait tout juste d’être lancé contre le type assis à la table en face de moi par la Lone Star. J’ai su plus tard que la Star avait eu vent de ses soucis, et ils avaient fouillé les poubelles pour pouvoir lui foutre la pression en espérant qu’il balance des trucs intéressants sur ses collègues. A cet instant, j’ai utilisé l’alerte à mon avantage en proposant à mon client de l’escorter en-dehors de la juridiction de la Star en échange d’un bonus substantiel. Mon client a pu se faire la belle tranquillement, et j’ai été grassement payé.

J’en ai déduit que l’avertissement donné par X-Rouge constituait ma « récompense karmique ». Du coup, lorsque j’ai reçu de nouvelles instructions, je les ai suivi. Là encore, le retour a été payant. De temps à autres, X-Rouge requérait des données sur moi. J’évitais de donner les détails qui pourraient compromettre ma vie ou mon job, mais je répondais au reste. Ça a continué comme ça pendant une bonne année. Des fois, les boulots étaient aussi simples que d’apporter de la pénicilline à quelqu’un qui était cloué au lit. Parfois, c’était plus ésotérique, comme scanner les pages d’un vieux bouquin qui se trouvait dans une bibliothèque occulte. A quelques reprises, j’ai adressé une requête à X-Rouge pour mon compte. A deux occasions, elles ont été satisfaites. Au final, j’ai considéré qu’il s’agissait d’une sorte de réseau d’échange anonyme via la Matrice. Les gens contribuaient au moyen de faveurs, de biens ou de services, et en retour, ils obtenaient des choses dont ils ont besoin. C’était un peu bizarre, mais jamais malveillant.

Plus d’une fois les instructions d’X-Rouge m’ont amené à rencontrer d’autres personnes qui elles aussi possédaient une connexion. Lorsque ça arrivait, on échangeait des regards prudents. J’ai posé quelques questions, mais les réponses ne m’ont pas appris grand-chose. Ils ont tous prétendu que comme moi, ils n’avaient aucune idée sur la façon dont le pocsec était arrivé en leur possession, ni sur ce qui se cachait derrière The Exchange. La plupart a fini par accepter ça comme un cadeau tombé du ciel et évite de se poser trop de questions. Moi, j’ai payé un decker pour remonter la piste des transmissions de X-Rouge jusqu’à sa source. Son corps sans vie à la cervelle cramée a été retrouvé une semaine plus tard, à moitié bouffé par des Rats du Diable.

Peu après, X-Rouge m’a fait offrir une boîte de munitions APDS. J’étais tellement content que je me suis empressé de charger mon Predator avec. Un peu plus tard le même jour, un tueur à gages à pointer son flingue sur mon client du moment. Mes réflexes câblés étaient suffisamment puissants que je dégaine et fasse feu avant que l’assassin n’appuie sur la gâchette. Le percuteur a cogné, mais rien ne s’est passé. J’ai tiré une deuxième fois, même résultat. Ça a été au tour de l’assassin, et j’ai perdu mon client.

The Exchange m’avait eu. Après un an à jouer le jeu, j’avais été trompé. Peut-être étais-je sensé recevoir pas mal de karma pour ça, mais j’ai défoncé le bazar avant qu’il ait le temps de jacasser à nouveau.

Je ne sais pas qui fait tourner The Exchange, mais c’est clairement quelqu’un qui connaît bien la Matrice et qui dispose d’importantes ressources. Vous y prendrez peut-être part un jour, et ça vous apportera peut-être plein de trucs bien. Mais méfiez-vous du prix que vous pourriez être amené à payer.

Ça fait plus de deux ans que je participe à The Exchange, et je n’ai pas à m’en plaindre. J’ai parfois du changer mes plans à la dernière minute pour m’y conformer, mais ça m’a toujours rendu service et ça m’a sauvé la mise un certain nombre de fois. Je jurerai qu’il sait ce dont j’ai besoin avant même que j’en ai conscience.

Bart R

C’est flippant. Qui peut accepter que quelqu’un qu’il ne connaît même pas puisse avoir autant de contrôle sur sa vie ?

Spike

T’as raison, j’vais me contenter de garder mon job dans ma mégacorpo plutôt. Oh, attends…

Aunt Acid

Peut-être que Serendipity Jones a fait quelque chose dont il ne nous a pas parlé. Peut-être qu’il a refusé de faire un truc important, ou peut-être qu’il a juste refusé trop souvent. Ou peut-être que le decker qu’il a embauché était trop près et qu’ils n’ont pas aimé. Ça expliquerait pourquoi The Exchange l’aurait puni…

Sidewinder

Est-ce que The Exchange n’embauche que des shadowrunners ?

Hawkwind

Pour ce que j’en sais, ça peut être n’importe qui. Des concierges, des profs, des cadres corpos, des gardes de sécurité, même des flics et des criminels comme nous.

’Trixster

J’ai même vu un gosse avec un de ces machins. Je m’en rappelle parce que le pocsec donnait des cours de théorie magique au gamin !

Blackstone

Est-ce que quelqu’un a déjà analysé astralement l’un de ces pocsec ? Comment peut-on être certain que le système fonctionne sur une base technologique. Peut-être que chaque pocsec est possédé par un esprit libre qui se sert de ses pouvoirs pour analyser les désirs de l’utilisateur et les faire devenir réalité ?

Rhiannan

En surface, il semble que seule une très petite quantité des opérations de The Exchange soient illégales. Comme le dit Serendipity Jones, un grand nombre des tâches qui lui ont été demandées sont assez banales. J’ai l’impression que les conséquences de ces actes ne sont pas toujours celles qu’on croit. Par exemple, un participant peut se voir demander d’apporter un bouquet de fleurs dans un bâtiment sans savoir qu’une arme est cachée dedans. Ou un garde de sécurité peut se voir demander de quitter le travail plus tôt pour faciliter une shadowrun.

Socio Pat

Quelques années en arrière, j’ai assisté à une discussion privée entre deux arrangeurs concernant quelque chose qu’ils appelaient « The Exchange ». Ils en parlaient comme si c’était une sorte de private joke entre eux.

SPG

C’était une blague d’arrangeurs. Mais c’est parti en spirales incontrôlées et ça a fini par avoir une vie propre.

Daedelus

Y a pas moyen que ce truc soit une mauvaise blague qui est partie en vrilles dans de telles proportions – The Exchange est la cause de changements réels et profonds dans la vie de gens. Et ce n’est pas aléatoire, il y a un schéma bien défini dans ce que ces gens font. Les résultats sont planifiés. Je suis prêt à parier qu’il y a un syndicat du crime majeur derrière tout ça. Ils s’en servent pour recruter des inconnus qui vont aider et soutenir des opérations illégales. C’est certain, au premier abord, The Exchange peut sembler assez sympathique, voir pratique, mais sur le long terme, il vous utilise.

Pollux

Tu veux dire qu’il y aurait un projet plus vaste dissimulé dans The Exchange ?

Rose Red

C’est ce qu’il dit. Je pense que c’est au-delà des capacités des mafieux ou des Yaks par contre. Sans compter que c’est trop original pour venir d’eux. Ils ont tendance à se concentrer sur des activités terre à terre comme le racket. Ça ressemble plutôt au travail d’une IA. Qui d’autre serait capable de trier et de corréler autant de données pour gérer des trucs pareils ?

Lone Gunman

Une IA n’est rien de plus qu’un gros programme informatique, alors si une IA peut le faire, n’importe quel techos ordinaire avec assez de puissance de calcul et des compétences en programmation peut faire aussi bien.

Skeptic

Ça pourrait simplement être une intéressante expérience sur la manipulation des probabilités. Causes et effets, ce genre de choses. Ça exciterait plus d’un thésar.

Schröedinger

Target: Matrix p.130

The Exchange

The Exchange est une intrigue dont les tenants et les aboutissants sont volontairement laissés vagues. Elle est très utile pour attirer les personnages dans toutes sortes de situations. La façon la plus simple de décrire The Exchange est un système de troc anonyme coordonné via la Matrice. Personne ne sait combien de personnes sont impliquées, ni comment les informations sont traitées ou qui ce cache derrière tout ça.

Les débuts de l’implication d’un individu dans The Exchange sont généralement identiques pour tous – d’une façon ou d’une autre (généralement dans des circonstances assez louches) la personne se retrouve en possession d’un secrétaire de poche un peu particulier et portant la lettre X stylisée en rouge sur le boîtier. Après avoir espionné la vie de la personne pendant un certain temps, le secrétaire de poche commence à le recruter dans le cadre de tâches à exécuter pour le compte de The Exchange. Aucune explication concernant ces tâches n’est donnée ; le secrétaire de poche explique tout au plus que la personne recevra une « récompense karmique ». Une fois que la personne commence à suivre les instructions, elle s’aperçoit que certaines choses sont faites pour elle par d’autres participants via The Exchange. Pour la plupart, faire partie de The Exchange semble être bénéfique, même si les actions entreprises ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être. Dans certains cas, The Exchange semble abuser des personnes, bien qu’il puisse peut-être s’agir de leur « récompense karmique » pour avoir tourné le dos à The Exchange ou pour lui avoir causé du tord.

Les secrétaires de poche utilisés par The Exchange sont d’un modèle unique, et ne présentent aucune trace de leur fabriquant. Chacun d’eux est connecté à la Matrice (à l’aide d’un compte falsifié) et transmet régulièrement des données à The Exchange au travers d’une série de relais très protégés. Tous ces secrétaires de poche sont équipés d’une caméra vidéo lumière faible, d’un enregistreur audio et d’un scanner d’indice 6 ; ils incluent souvent d’autres appareillages de surveillance.

A ce jour, la vérité qui se cache derrière The Exchange, ainsi que son plan à long terme restent inconnus. Les MJ sont libres de développer leurs propres réponses à ces questions, mais il est recommandé que l’aspect mystérieux et la nature sinistre de The Exchange soient maintenus le plus longtemps possible.

La partie qui suit est plus actuelle, puisqu’il s’agit de la traduction de la description faite dans la SRM Patient Zero de ce qu’est The Exchange. Crash 2.0 oblige, les pocsecs sont remplacés par un programme directement chargé sur le commlink de l’utilisateur.

SRM 02-17 – Patient Zero

The Exchange

Une suite logiciel connue sous le nom « The Exchange » a commencé à se propager parmi les ombres de Denver. Une fois installée sur un commlink standard, les utilisateurs reçoivent régulièrement des requêtes pour entreprendre des actions simples – il peut tout aussi bien s’agir de prendre une photo que de laisser une copie d’un programme dans un nœud de données vide ou encore de livrer un paquet mystérieux – accompagnés d’une promesse de « récompense karmique ». Les avantages ou profits de ces récompenses sont souvent adaptées à chaque utilisateur, ce qui nécessite une analyse fine de la vie de l’utilisateur, de ses activités et de sa situation actuelle.

On peut citer à titre d’exemple les récompenses suivantes : des informations, des programmes, de l’équipement, ou tout autre type de faveur grâce à des méthodes indirectes et des tiers apparemment sans lien.

The Exchange ne transmet aucune demande d’argent et aucun membre du réseau ne semble avoir reçu de « récompense karmique » sous forme d’argent.

The Exchange : réseau social peer-to-peer

Règle : Au début de chaque aventure, le MJ fait en secret un test opposé entre l’utilisateur et The Exchange, en utilisant un groupement de 3 dès pour chacun. Si aucun des deux opposants n’obtient de succès nets, The Exchange ne se manifeste pas de l’aventure. Si le joueur totalise plus de succès nets, the Exchange fournira, à un moment quelconque de l’aventure, un avantage d’un indice de Faveur équivalent au nombre de succès nets. Si The Exchange totalise plus de succès nets, il demandera une faveur d’un indice de Faveur équivalent au nombre de succès nets à un moment ou à un autre de l’aventure. Si le personnage ne parvient pas à honorer cette demande, The Exchange le cataloguera comme non-fiable et lui bloquera l’accès au réseau. Pour plus d’informations sur l’indice de Faveur, voir SR4 p.280-281.

A noter : des renseignements complémentaires peuvent être trouvés dans Runner Havens p.64 (Capitales des Ombres). Les deux principales évolutions à retenir dans la gestion de The Exchange sont : (1) le remplacement des pocsecs siglés d’un X rouge par un programme informatique directement chargé sur le commlink de l’utilisateur, et (2) la diffusion du programme se fait essentiellement dans le milieu des ombres et non plus parmi le commun des mortels.

Au début des années 60, The Exchange s’était particulièrement développé, mais le réseau a quasiment disparu suite au Crash 2.0. L’apparition du nouveau programme matricielle est récente et encore assez confidentiel. Le réseau se reconstruit peu à peu, mais cela demandera du temps pour en revenir à ce qu’il était avant le crash.

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The Exchange est un réseau social Peer-to-Peer qui apparu au début des années 60. Après une interruption de plusieurs années suite au Crash 2.0, The Exchange avait disparu, mais un nouveau programme du même nom a fait son apparition parmi les Ombres de Seattle. Mais qu’est-ce que The Exchange ? Comme fonctionne le « troc de faveurs«  ? Et surtout : qui se cache derrière The Exchange ?

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Dayn Ian 2007-07-03T17:01:21Z 2007-07-03T17:02:52Z Sprites : récapitulatif et caractéristiques tag:shadowrun.fr,2007-07-03:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/1d1b5cef5fe3d9e15b3eb0f2eeb3c2cd Voici, sur le modéle du tableau des caractéristiques des esprits fait par Archaos, un petit tableau qui récapitule les principales informations concernant les sprites de la Matrice.

Fichier Sprite.pdf (42KB, téléchargé 2760 fois).

J’ai pris en compte les modifications des errata 4.1. Et je le tiendrais à jour en fonction des futures errata. Aussi n’hésitez pas à me signaler toutes erreurs que j’aurai pu commettre. Merci.

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Table qui récapitule les principales informations concernant les sprites matriciels.

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Jérémie Bouillon 2007-06-17T13:22:32Z 2007-06-17T13:22:54Z Récapitulatif du Hacking dans SR4 tag:shadowrun.fr,2007-05-14:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/59a02b38732f908eb8a43b3b868982b2 Deux pages récapitulatives des actions de hacking (piratage matriciel) dans Shadowrun 4 : quel test faire, comment, etc.

Mise à jour du 17/06/2007 :

Ancienne version : Fichier Shadowrun-4-Aide-Hacking.pdf (433KB, téléchargé 2159 fois).

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Deux pages récapitulatives des actions de hacking (piratage matriciel) dans Shadowrun 4 : quel test faire, comment, etc.

Mise à jour de l’aide jeu, et aussi la mise à disposition de la version traitement de texte.

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Julien Le Marinier 2007-03-27T14:22:48Z 2007-03-27T14:45:37Z Vieux Os tag:shadowrun.fr,2007-03-27:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/0fe658be8f0729d55f03f48a57da8609 Vieux os est la traduction de la nouvelle Old bones écrite par Jennifer Harding, parue en anglais sur le site officiel de Shadowrun.

La plage était froide à cette époque de l’année et les vagues grises venaient s‘échouer sur le sable et les galets. Roan se tenait à la limite des vagues. Il ne se retourna pas lorsque le Johnson approcha et ne dit pas un mot ; il resta à contempler les vagues s‘écraser contre les rochers.

« Roan je suppose ? » Le Johnson brisa le silence. Roan acquiesça. « Vous m’avez été chaudement recommandé. J’ai besoin d’une extraction, faite en douceur, cette semaine. Etes-vous intéressé ? »

« Quelle corpo ? » demanda Roan, toujours sans regarder le Johnson. Cami l’avait scanné et Delta l’avait analysé avant même qu’il ne mette un pied sur le sable. Pas de cyberware, pas de magie, aucune arme intéressante.

« Universitaire, en fait. Sans aucune affiliation corporatiste. »

« Mmh. » Et je suis un enfant de chœur. « Volontaire ? »

Le Johnson rit doucement. « Il n’y aura aucune réclamation de se part, » répondit-il. « Je connais vos tarifs standards. J’y ajoute 20% du fait de la rapidité d’action demandée. Cela vous convient-il ? »

Roan acquiesça. Il envoya les informations de compte bancaire au Johnson, puis attendit calmement. Quelques secondes plus tard, il entendit un « c’est bon pour les nuyens, » dans son oreille. Roan se retourna, jaugea l’homme de ses yeux cybernétiques entièrement gris. Un elfe, blond, portant un manteau long hors de prix et des chaussures qui seraient bousillées par l’eau de mer. Imbécile.

« Bien, M. Johnson. Il semble que nous puissions faire affaire. Qui est la cible ? »

L’elfe sourit comme pour s’il s’agissait d’une petite blague entre connaisseur. « L’homme de Kennewick. Est-ce que je devrais connaître ce nom ? Roan envoya sa question à Cami. Je suis dessus, répondit-elle. « Vous le trouverez à l’université du Washington, » poursuivit M. Johnson, avec un sourire suffisant.

« Un professeur ? » demanda Roan. « Un étudiant ? » Quelque chose lui échappait.

Ah – Roan ? Cami l’interrompit. Pas Qui. Quoi. Roan fronça les sourcils lorsque l’info apparût dans sa RA. « Vous voulez qu’on enlève un squelette ? »

« Oui, c’est exactement ça. » Le Johnson se fendit de son plus beau sourire aux dents d’un blanc éclatant. « Vous avez mon numéro. Appelez-moi quand vous l’aurez. Oh, et soyez délicat. Il est du genre fragile. » Sur ces derniers mots, l’elfe se retourna et partit.

Roan resta sur la plage, médusé.

Bien, dit Cami dans son ‘link, au moins, celui-là ne pleurnichera pas.


Ils se retrouvèrent dans la planque de Roan. Delta partageait un squat avec une douzaine d’autres orks et n’avait aucune intimité. Cami refusait de les laisser entrer chez elle, depuis que Delta et un petit drone avaient eu un « malentendu » quelques mois en arrière. Roan vivait seul dans un deux pièces à la limite de Redmont. Le bâtiment tenait du taudis, mais les voisins se mêlaient de leurs affaires et les cafards n‘étaient pas gourmands.

« Qu’est-ce que tu as pour nous Cami ? » demanda Roan.

Cami tapota son commlink de ses longs doigts, braquant ses yeux dorés sur lui.

« Pas grand-chose, » répondit-elle. « Il semble que pas mal de données aient été perdues lors du Crash. C’est un squelette, trouvé en 1996, qui est supposé dater de 8500 ans. J’ai trouvé des infos affirmant qu’il avait été déplacé vers un lieu de stockage en 21, appartenant au musée Burke de la fac. »

« Merde Roan. Je croyais qu’on faisait dans l’extraction, » râla Delta. Delta était du genre balaise, même pour un ork. Les nanotatouages en néons bleus couvrant son crâne contrastaient avec sa peau d’un noir d‘ébène. « On va devenir des cambrioleurs maintenant ? »

« Tu m’as déjà fait refuser nos deux dernières offres, » lui rappela Roan. « Si on continue comme ça, on aura bientôt plus rien. »

« On était d’accord pour faire des extractions volontaires, » répliqua Delta sur la défensive.

Cami le foudroya du regard. «  Et tu crois que ce type se soucie de l’endroit où il est rangé ? » demanda-t-elle. Roan savait qu’elle avait environ vingt cinq ans, mais Cami en faisait dix de plus. Elle était clean depuis deux ans maintenant. Les drogues avaient bousillé son visage et son corps, mais elles avaient épargné son cerveau, ce qui était bien plus que ce dont la plupart des camés pouvait se vanter.

« Ça suffit, » les coupa Roan. « On a prit l’argent, on fait le boulot. Cami, pirate le lieu de stockage. Delta, va faire un repérage. »

Ils se calèrent tous les deux, les yeux clos. Delta fut de retour cinq minutes plus tard.

Le bâtiment dispose d’une barrière. Y a pas mal de monde qui traîne autour, aussi. Pas vraiment de sécurité astrale, mais j’ai vu plein d’autres types en astral – et ils m’ont vu aussi. Des étudiants, je suppose », raconta l’ork. Roan soupira, passant ces doigts dans ses cheveux coupés à la dernière mode, espérant que Cami aurait de meilleures nouvelles. Sachant qu’elle aimait prendre son temps, il envoya Delta chercher à manger. Roan étendit ses longues jambes sur le canapé et alluma la tridéo.

Quelques heures plus tard, l’humaine s’assit et s‘étira. Roan coupa la tridéo et reposa son plat à emporter. Elle secoua la tête.

« Vous n’allez pas aimer ça, » dit-elle. « L’endroit n’est pas particulièrement sécurisé, des caméras, quelques gardes et des portes maglock. Le système matriciel est mou comme du beurre. »

« Alors où est le problème ? » demanda Delta.

« L’endroit grouille d‘étudiants. Ils sont partout. On se croirait dans une tridéo d’horreur, » dit-elle en tremblant. Delta grogna.

« Bon, plus sérieusement. Apparemment, il y a beaucoup d‘énergie de mise en œuvre pour inventorier et mettre des étiquettes RFID sur tout ce qu’ils ont. Ils mettent la base informatique à jour en même temps. Ils ont des hordes d‘étudiants qui font tout le boulot. Les lieux ferment à vingt et une heures, les portes sont fermées, et la sécurité du campus les vérifie toutes les heures. Les étudiants sont de retour le lendemain dés huit heures. »

« Je ne vois toujours pas le problème, » interrompit Delta. Cami lui lança un regard furieux. « A moins que quelques vigiles universitaires en surpoids te fassent peur. »

« Le problème, c’est que l’Homme de Kennewick n’est pas listé sur l’inventaire. J’ai trouvé des infos qui attestent qu’il y a été transféré avec d’autres trucs en 21. Mais il a été mal étiqueté ou autre chose – son code d’inventaire correspond à un oiseau empaillé. Y a pas mal de trucs comme ça. C’est devenu encore pire après le Crash. C’est pour ça qu’ils remettent tout à plat.

« Si on veut trouver ce foutu machin, il va falloir passer au peigne fin tout ce merdier. Ça prendra des heures. Des jours. Des années. » Cami agita ses bras maigres d’un air mélodramatique.

« Bon, combien de squelettes peut-il y avoir dans tout ça ? » demanda Roan, très pragmatique.

« L’endroit était un débarras pour plusieurs musées qui ont fermés quand les NAO ont pris le contrôle. Je dirais peut-être une centaine ? Il y a beaucoup de pièces, différentes conditions climatiques recréées, et toutes ferment à vingt et une heures. En plus, elles sont équipées de vieux systèmes d’alarme filaires. Une vraie merde, » marmonna-t-elle.

« Quel est le niveau de sécurité dans la journée ? » demanda Roan, pensif.

« Il semble que les étudiants badgent en entrant et en sortant. Les sacoches, sacs à dos et blousons volumineux sont interdits. Rien de plus. Qui voudrait voler des nids d’oiseaux et des collections florales ? »

« A part nous ? » demanda Delta sur un ton cassant. Cami grogna.

« Dans ce cas, on agira de jour. Ça prendra quelques jours pour fouiller les lieux. Quand nous l’aurons trouvé, on reviendra de nuit pour le sortir en vitesse, » dit Roan. « Tu peux nous faire des fausses cartes d’identité d‘étudiants, n’est-ce pas ? »

« Et bien, oui. Mais, Roan ? Aucun de nous n’a le – comment dire – look d‘étudiant prépubère, tu sais ? » rappela Cami.

« Merde, » murmura Roan. « Delta, tu connais des dizaines d’adolescents, » dit-il plein d’espoirs. Cami et Delta se regardèrent, puis regardèrent Roan.

« On veut des boutonneux, pas des gangers. » Cami rit. Mais Roan, tu veux quelqu’un qui puisse y aller à notre place ? Tu connais quelqu’un qui se fondrait très bien dans le paysage, » lui fit-elle remarquer.

« Fait chier, » dit-il, avec un peu plus de hargne dans la voix.


Le cabinet de Doc Holly se trouvait plus loin dans Redmont. Elle avait un accord avec les Crimson Crushs : ils maintenaient le calme à proximité de son cabinet, elle les patchait gratuitement. Les rumeurs affirmaient qu’elle avait un accord encore plus intéressant avec les goules du secteur.

Quelques orks portant des blousons en synthé-cuir rouge le fouillèrent avant qu’il n’entre. A l’intérieur, la salle d’attente était exactement comme dans son souvenir : les chaises en plastique éparpillées, la peinture des murs partant en lambeaux, le linoléum bas de gamme recouvrant le sol. Quelqu’un avait collé un poster montrant un chiot sur un des murs. L’odeur d’eau de javel était tout juste plus forte que celle du vomi. Une ork était assise sur une des chaises, les yeux agités par un tic nerveux, le regard vide. Une autre femme essuyait nonchalamment quelque chose de rouge face à la réception. Roan les ignora toutes deux. Il s’appuya contre le mur et attendit en surveillant la porte du fond.

Au bout d’une vingtaine de minute, un ork sorti par cette porte. Un bandage couvrait une partie de son visage et l’une de ses oreilles. Sa chemise était tâchée de sang.

« Fait en sorte de garder ça au sec Taz. J’enlèverai les agrafes d’ici une semaine. » La voie d’Holly suivit l’ork jusque dans la salle d’attente. Roan sentit son estomac se serrer. Il se décolla du mur et se dirigea vers la porte.

La doctoresse était en train de retirer ses gants en latex. Elle leva les yeux lorsqu’il ferma la porte derrière lui, et leva un sourcil.

« Roan, » dit-elle calmement, de sa voix aux accents bourgeois. Ce n‘était pas la voix de quelqu’un des Redmont Barrens. Ça avait été l’un de leurs arguments – parmi beaucoup d’autres. « Je ne vois aucune tâche de sang. Quel dommage. »

« Tu as l’air en forme, Doc, » lui répondit-il. Elle l‘était tellement nom de dieu. Son délicat et jeune visage aux lèvres pulpeuses, ses brillants cheveux châtains à la coupe stylée. Elle n‘était pas vraiment jolie, mais foutrement sexy. Ça l’emmerdait de la voir ici. Peu importe que son cœur soit aussi noir que du charbon, ou qu’elle échange des morts contre des drogues. Elle avait toujours l’air trop fraîche et trop douce pour vivre dans ces conditions sordides. Même les elfes vieillissent, s’usent et portent les marques du temps à force de traîner dans nos rues. Pas Holly. Ses pêchés ne l’avaient pas rattrapé. Pas encore.

« Es-tu malade Roan ? » demanda-t-elle, se déplaçant pour ranger ses ustensiles. « Tu as choppé l’une de ces horribles maladies intestinales ? »

« Non, » répondit-il.

« Quel dommage. Alors que veux-tu ? » Elle ne le regardait pas et gardait les yeux rivés sur un objet en métal couvert de sang. Roan la prit par le bras pour l‘éloigner des scalpels et des lames. Au cas où.

« Je suis venu te demander un service Holly. Un truc facile, » dit-il. Ils avaient la même taille – bien que, comme beaucoup d’elfe, elle ait été plus svelte et d’apparence plus délicate. Elle regarda sa main sur son bras en fonçant des sourcils.

« Alors tu es venu pour le boulot ? Tu as tiré accidentellement sur un client ? »

« Non, pas cette fois. » Roan expliqua ce dont il avait besoin. Holly l‘écouta, puis soupira.

« Ça te coûtera cher, Roan. Je le ferai, mais à mes conditions, » dit-elle. « Tu sais ce que je veux. » Il la regarda. Ses mains ne tremblaient pas. Ses yeux bleus étaient clairs. A cet instant précis, il se détesta. Il la détesta.

Il acquiesça.

« Alors, rendez-vous demain matin, » dit-elle avant de lui tourner le dos. Il la fixa pendant un court moment, puis s’en alla. Et s’il claqua la porte en sortant, ma foi, qui aurait pu lui jeter la pierre ?


« Doc est prête, » annonça Cami en se faufilant à l’arrière du van. Roan et Delta y buvaient du café en regardant le flux RA dont Cami avait équipé la doctoresse. Elle prit une tasse, but une gorgée et faillit la recracher. « Putain Delta, où est-ce que tu as acheté cette merde ? » Elle chercha à capter le regard de Roan, mais il était concentré sur le flux de données arrivant sur son ‘link. Cami soupira. Ça allait être une longue journée.

Ils passèrent la journée garés sur un parking payable à l’heure à quelques blocs de l’entrepôt. Roan se concentrait sur le flux en direct envoyé par Holly, observant ses mains gracieuses ouvrant des caisses en plastique les unes après les autres.

A dix sept heures, elle avait contrôlé plus de quarante squelettes. Aucun ne présentait les caractéristiques fournies par Cami.

« Je sors, Cami, » dit la doctoresse dans son commlink. « Est-ce qu’il faut que je revienne demain matin ? »

« Putain, Roan, » dit Cami, coupant la communication avec la doctoresse. « Tu devrais l’emmener dîner ou lui proposer quelque chose. » Roan la regarda, une expression froide sur le visage. « Ou pas, » marmonna Cami.

« Ouaips Doc, » envoya-t-elle à Holly. « On fait comme ça. Je te retrouverai au même endroit. » Cami jeta un nouveau regard à Roan.


Ce fut la même routine les jours suivants. Roan s’asseyait et ne parlait pas de la journée, tandis que Cami et Delta se chamaillaient. C‘était une routine qu’ils avaient déjà connue par le passé.

Le troisième jour, vers dix heures, Holly les contacta via son ‘link.

« Je crois que j’ai trouvé notre ami, » dit-elle. D’un doigt, elle suivit la ligne du crâne puis le passa le long des dents lisses. « Combien vous payent-ils pour ce type ? » murmura-t-elle.

« Pas assez, » répliqua Cami sur un ton guilleret. « On a une identification positive ? » Holly tourna la tête et se concentra sur l‘étiquette fixée autour du fémur du squelette. Avec les années, elle avait jauni. Via leur RA, ils purent tous la lire : « Kennewick, WA, 1996, Bataillon du Génie. »

« Alléluia, » murmura Delta. Cami nota l’emplacement et la liste des objets inscrits sur la caisse en plastique.

« Merci, Doc, » dit Cami chaleureusement.

« Roan, j’attends mon paiement dés demain, » répondit Holly. Delta et Cami échangèrent un regard.

« Très bien, » répliqua Roan.


Roan arrangea une nouvelle rencontre avec le Johnson, sur la plage, à deux heures du matin. A minuit, ils se glissèrent dans l’entrepôt. Cami avait raison, la sécurité tenait de la plaisanterie. Elle pirata la porte principale pour les faire entrer. Roan coupa l’alarme filaire de la pièce 7B-3. Ils prirent la caisse en plastique et partirent. La visite avait pris moins de cinq minutes.

Et pour une fois, leur « client » ne dit pas un mot.

Roan conduisit leur pick-up jusqu‘à un petit parking à deux heures pile. Un grand van les y attendait, moteur allumé, garé en plein milieu. Roan se gara face à la route, l’arrière du pick-up à quelques mètres seulement de la plage. Il fit un signe de tête à Delta. L’ork ferma les yeux, s’affala quelques secondes, puis se redressa.

« C’est notre M. J, » dit-il. « Il a l’ai impatient. Il est seul. »

Roan acquiesça. « Ok, on y va. » En descendant du pick-up, il se dirigea vers l’arrière et ouvrit le hayon du coffre. Le Johnson descendit du van et se dirigea vers lui.

« Roan, » dit l’elfe. Dans le noir, ses dents ressortaient. « Vous avez été rapide. » Roan tira la caisse vers lui et l’ouvrit. Le Johnson était un elfe, Roan ne prit pas la peine d‘éclairer l’intérieur.

« J’espère que c’est le bon type, » dit Roan en regardant l’elfe qui observait le squelette. « Votre description était… vague. »

L’elfe sourit. « Oh, oui. C’est le bon, sans aucun doute, » dit-il satisfait. « Je vois que votre réputation est méritée. » Roan se pencha en avant pour refermer la caisse. Quelque chose passa dans le vide, là où sa tête se trouvait une seconde plus tôt et s‘écrasa contre l’arrière du pick-up. Roan se redressa en se retournant et sentit quelque chose frapper son épaule.

Il tomba en arrière, profitant de l’opportunité pour saisir le Johnson. L’elfe cria, mais Roan l’entraîna dans une roulade derrière le pick-up. Une balle déchira la tôle à deux centimètres de son visage. Roan roula un peu plus en arrière.

« Cami ? » cria-t-il mentalement dans son ‘link.

« Je suis dessus, » répliqua une voix glacée dans son oreille. Il entendit le rugissement d’un shotgun en provenance de la cabine du pick-up et coupa le son de ses oreilles quelques secondes. Le pick-up fut agité d’une secousse. Roan sortit un Predator de son holster, parcourant le parking du regard. De gros rochers descendaient du parking jusqu‘à la plage. Il n’y avait personne sur la route.

« Merde, mais ils sont où ? » demanda-t-il. Au même instant, il vit une silhouette enflammée tombant des rochers sur la plage. Un point pour Delta. Roan passa en vision thermographique et se concentra sur les rochers. Le Johnson geignait à présent. Roan l’ignora – des balles lui indiquèrent dans quelle direction regarder. Il souffla, visa et fit feu. Touché. Sa cible sursauta puis fut renversée par une balle du Remington 990 de Cami.

Des pneus crissèrent derrière le pick-up. Il roula à nouveau et visa. Un van s’arrêta, porte avant grande ouverte. Il ne pouvait voir que des jambes.

« Merde, » marmonna-t-il avant de tirer à nouveau. Du sang et des éclats d’os furent projetés tandis que l’homme s‘écroulait sur le sol, une jambe déchiquetée. D’autres balles s‘écrasèrent sur le sol devant lui et Roan sentit quelque chose lui brûler la joue. Quelqu’un dans le van s’enflamma. Roan aperçu un visage mince et hurlant, avant que les flammes ne le recouvrent complètement. Il entendit du verre éclater au-dessus de lui et Cami grogna dans leur ‘link.

Roan se glissa sous le pick-up, puis rampa. Il pouvait voir un homme utilisant l’avant du van comme couverture Il y eut une forte explosion sur la plage alors que des munitions étaient en train de rôtir une torche humaine.

L’homme près du van se tourna dans cette direction. Roan en profita pour lui loger deux balles en pleine tête.

Il se baissa. Les cris en provenance du van étaient inhumains.

« Pour l’amour de dieu, Delta, achève le, » grogna Cami dans leurs ‘links. Roan se redressa prudemment. Son épaule le brûlait et quelque chose de chaud coulait le long de sa joue. Il survivrait.

« Ça va Cami ? » demanda Roan. Son hacker passa la tête par l’encadrement à présent vide qu’occupait la vitre arrière. Du sang couvrait son visage, trempant également un côté de sa veste pare-balles.

« Saloperie de verre. Vitre pare-balle ? Mon cul, oui ! » dit-elle, crachant du sang et des bouts de verre. « Que quelqu’un fasse taire ce connard ! » cria-t-elle.

Roan se tourna et se dirigea vers le van. Il tira une seule balle et les cris cessèrent. Il ferma la porte coulissante du van, au cas où le type portait sur lui des munitions prêtes à exploser.

« Et toi Delta ? » demanda Roan en se penchant vers l’homme dans les jambes duquel il avait tiré. Le type gémissait, les yeux grands ouverts, en état de choc. Roan lui tira une balle entre les yeux.

« Putain, j’ai déchiré, » répliqua Delta, scrutant à travers le vitre teintée. « On les a tous eu ? »

« Occupe toi de Cami, » lui répondit Roan en se dirigeant vers les rochers et cherchant du regard le corps carbonisé sur le sable. « Il y en a deux autres par là. » Il regarda le corps sans vie sur les rochers, celui que Cami avait descendu, puis vers le van, les deux corps se vidant de leur sang sur le bitume. Il ne restait pas grand-chose de leurs visages, mais suffisamment pour deviner.

« Des elfes, » murmura-t-il. Il revint jusqu’au pick-up d’un pas raide. Il se pencha sous le véhicule et tira le Johnson d’en dessous par le col.

« Tu essaies de nos entuber ? » cria-t-il, secouant l’homme. Quelque chose d’humide et de chaud coula sur ses mains, là où il tenait le Johnson.

« Gyrophares en approche », annonça Cami. Roan regarda au loin et vit les lumières clignotantes remontant dans la nuit la route menant à la plage. Lone Star. Il plongea son regard dans les yeux vitreux du Johnson.

« Espèce de fils de pute, » dit-il rageusement.


Deux heures plus tard, Delta dormait, totalement épuisé, tandis que Roan faisait les cents pas dans le salon de leur planque. Son épaule le faisait horriblement souffrir, mais il ne pouvait pas demander d’aide à Delta. Soigner Cami l’avait vidé. Le squelette était toujours dans sa caisse dans la chambre d’amis.

« Tu crois que Johnson nous a doublé ? » demanda Cami tandis qu’elle brossait le sang séché sur sa veste.

« Non, » répondit Roan. « Ils lui ont tiré dessus lui aussi. »

« Mais bordel, pourquoi quelqu’un serait-il prêt à tout ça pour quelques os ? » demanda-t-elle. Roan la regarda, ainsi que le sang faisant des mèches dans ses cheveux blonds et trempant son haut. Il avait merdé. Quelqu’un s’en était pris à son équipe. Maintenant, il voulait savoir qui.

« Je dois passer un coup de fil, » dit-il.


Roan avait fait la connaissance d’Elijah quelques années en arrière. Ils avaient partagé une bouteille d’ouzo dans un bar miteux. Pour un fouilleur de tombes, l’homme tenait bien l’alcool.

Il appela et un homme d’age moyen aux cheveux châtains attachés en queue de cheval lui répondit. A la déformation de l’image, Roan devina qu’Elijah regardait dans un commlink tenu à la main.

« Roan, » dit Elijah, après l’avoir dévisagé un moment. « Merde, toujours aussi coquet à ce que je vois. Le sang apporte une jolie touche. »

Roan promena ses doigts sur sa joue et grimaça. « Ouaips, c’est sûr. » Il haussa les épaules. « J’ai un truc à te montrer, quelque chose qui devrait t’intéresser. »

« Vraiment ? » dit Elijah. En bruit de fond, Roan entendait les cris d’oiseaux tropicaux. Roan transmis plusieurs paquets de données, dont une photo du squelette que Cami lui avait transmis.

« Tu as déjà entendu parler de l’Homme de Kennewick ? » demanda Roan.

Elijah siffla. « Mon dieu. J’avais entendu dire qu’il avait été perdu. Et on ne trouvait aucune photo de lui nulle part, bien sûr, sinon… Merde, il a quoi, 8500 ans, c’est ça ? » dit-il très excité.

« C’est ce que disent les intellos, » répondit Roan en haussant les épaules.

« Combien as-tu été payé pour ça ? » demanda Elijah, regardant toujours fixement la photo.

« Pas assez » soupira Roan. « Vraiment pas assez. »


Elijah avait promis de rappeler dans quelques heures. Roan dit à Cami de dormir un peu. Il vérifia chaque alarme deux fois, puis avala une poignée d’anti-douleur avant de s’allonger. Cami le réveilla dans la matinée. Delta et elle regardaient le journal du matin à la tridéo.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Roan, en traversant le salon. Il fit rouler son épaule, la douleur lui arrachant un tressaillement. Delta avait toujours l’air fatigué – peut-être lui demanderait-il, plus tard… Il s’arrêta face à la tridéo. Des images en direct se déversaient montrant un immeuble en feu. Son immeuble. Des gens tout juste habillés se tenaient sur le trottoir. Les pompiers n‘étaient pas encore arrivés – les journalistes étaient plus rapides que les services publics.

« Les enfoirés, » siffla-t-il.

« Mais Roan, comment ont-ils su ? » demanda Cami. Roan la fixa du regard.

« On décolle, Cami, » dit-il.

Delta traînait la caisse dans le garage quand quelqu’un déclencha l’une des alarmes de proximité. Roan s’accroupit au pied d’un mur, sortant son arme. Cami se pencha hors de la cuisine et articula silencieusement « elfe ». Elle fit ensuite demi-tour et courut vers Delta. Roan entendit un bruit de verre cassé. Il courut rejoindre son équipe. Delta et Cami étaient dans le pick-up. Elle le dirigeait déjà vers la porte du garage quand il sauta derrière le volant. Il secoua la tête, un sourire sadique sur les lèvres. Il projeta le véhicule à travers la porte en plastique. Roan aperçu brièvement le visage à l’air effaré d’un elfe avant de ressentir un choc satisfaisant tandis que l’elfe disparaissait de sa vue. Quelques balles ricochèrent sur le côté du pick-up tandis qu’il sortait dans la rue en dérapage contrôlé. Le vent s’engouffrait en sifflant par la vitre manquante derrière lui.

« Delta, vérifie si on est suivi, » dit-il, prenant un autre virage serré. A l’arrière, la caisse glissait d’un côté du véhicule à l’autre en heurtant les parois. Cami se cramponnait de toutes ses forces à sa portière.

« Roan, des drones seront sur toi d’ici peu de temps,’ dit-elle, fermant les yeux tandis qu’il prenait un nouveau virage à gauche et zigzaguait entre les voitures.

« Rien en astral, » rapporta Delta.

Cami ouvrit les yeux, aperçu une nouvelle intersection et les referma, toujours agrippée. « Il y a un van gris qui nous suit, » articula-t-elle les dents serrées.

Delta regarda derrière eux, un rictus sur les lèvres. Une rafale de vent souleva des feuilles et des ordures éparpillées le long de la route. Le van gris fit une embardée en luttant contre le vent et percuta de plein fouet une berline rouge.

« Plus maintenant, » dit-il, satisfait.

Roan ralentit et prit le prochain virage en respectant la limitation de vitesse. Il serpenta de rue en rue en choisissant des parcours peu fréquentés. Les maisons cédèrent bientôt la place à des magasins et à des immeubles. Beaucoup des magasins avaient été incendiés. Les bâtiments qu’ils passaient étaient décorés de graffitis et avaient des fenêtres cassées ou des carreaux manquants. La route devint plus cahoteuse, semée de nids de poules et de débris de béton. Roan passa le pick-up en mode 4×4.

« Où tu nous emmènes là, Roan ? » demanda enfin Cami. Elle regardait les orks portant des vestes rouges qui traînaient à chaque coin de rue, fumant et scrutant les alentours.

« Je veux demander à cette salope pour combien elle nous a vendu, » dit-il. Il s’arrêta devant une rangée de magasins dont tous sauf un étaient abandonnés.

« Vous deux, passez par derrière. Je passe par devant, » dit-il, le cœur battant à tout rompre. Il dégaina son pistolet, le tenant nonchalamment le long de sa jambe alors qu’il passait la porte. Ses sentinelles n‘étaient pas là. Quand il poussa la porte, Roan compris pourquoi.

A l’intérieur, l’odeur du sang, parmi d’autres plus fortes, était suffisamment puissante pour lui arracher un haut-le-cœur. Deux orks portant les couleurs des Crushs étaient étendus sur le sol. Leur sang avait formé des flaques noirâtres sur le linoléum sale. Une humaine et un vieil ork étaient avachis sur leurs sièges. Du sang avait éclaboussé le mur derrière eux.

Roan leva son arme, puis la rabaissa, les mains tremblantes lorsque Delta apparut par la porte de la salle d’examen. Cami le suivait, son shotgun posé sur l‘épaule. Elle secoua la tête.

Roan se retourna et frappa le mur du poing. Des éclats de plâtre volèrent en tout sens, comme des os à travers la chair. En silence, il sortit et remonta dans le pick-up.

Il conduisit sans un mot jusqu‘à un motel miteux. Le genre de motel disposant d’un système de check-in automatisé et de chambres payables à l’heure.

« Cami, » dit-il sèchement.

Elle se renversa sur son siège et ferma les yeux. Quelques minutes plus tard, elle fut de retour. « Chambre 17 » dit-elle. Roan conduisit le véhicule sur la place numérotée 17 et descendit. Delta toucha l‘épaule de Cami, puis s’occupa de décharger la caisse.


Elijah fut le premier à appeler.

« C’est la trouvaille du siècle, Roan. J’ai hâte de la voir de mes propres yeux, » dit-il.

« La situation est devenue un peu brûlante, Elijah. Je ne vais pas garder ce nid à emmerdes pour toi, » répliqua Roan.

« Ok, ok. A une époque, tu n‘étais pas contre un peu d’action, » dit-il en souriant. « Je ne doute pas qu’une fois que l’info aura transpirée, disons, dans certains cercles, tu n’auras plus de soucis à te faire. Il n’y aura plus d’intérêt à te mettre la main dessus une fois que le secret sera éventé, n’est-ce pas ? » Elijah ricana. Roan lui lança un regard furieux. « Euh… j’ai eu des contacts avec des collègues qui seraient ravis de t’en débarrasser. Comme d’hab, ils sont fauchés, donc ils ne peuvent rien offrir en contrepartie. Mais ils diffuseront des photos et des documents aux bons interlocuteurs. Tu fais profil bas pendant quelques jours et les choses s’arrangeront d’elles-mêmes. »

« Parfait,’ dit Roan. « Donne moi un lieu et une heure. »

« A minuit, ce soir, » répondit Elijah. Il lui envoya une adresse. « Emmène le derrière. Deux gars t’y attendront, probablement en essuyant des larmes de joie. J’aurais vraiment aimé pouvoir être là également. »

« Tu peux m’expliquer en quoi ce foutu tas d’os pourrait intéresser qui que ce soit ? » demanda Roan.

« Merde, Roan, ça ne t’as pas sauté aux yeux ? Jettes un œil à - » un appel entrant clignota sur le commlink de Roan. C‘était le numéro d’Holly.

« Super, » dit Roan en déconnectant Elijah. « CAMI ! » cria-t-il. « Localise cet appel ! » Et il répondit.

Holly le regardait. Ces jolis yeux bleus étaient trop brillants, un hématome était visible sur sa joue pale. Ses lèvres, ces lèvres si sexy, saignaient. Son haut était déchiré, et elle le plaquait contre elle de ses mains tremblantes. Roan serra les poings.

« Je suis désolée, Roan, » dit-elle. Sa voix tremblait. Elle leva les yeux et regarda au-delà de la caméra, et frémit. « J’ai cru… » Ses yeux se détournèrent, puis se fixèrent à nouveau sur l’objectif. Roan connaissait ce regard. Quelqu’un, peut-être Holly elle-même, avait injecté de la drogue dans ses délicates veines.

« J’ai cru qu’ils apportaient… qu’ils apportaient ce que tu avais promis. »

« C’est pas grave, Holly, » dit-il doucement. Il sentait une rage destructrice monter en lui. Elle cacha son visage derrière ses élégantes mains tremblantes. L’image devint noire.

« Amenez-nous l’Homme de Kennewick, » dit une voix mécanique. « A minuit, ce soir. Nous vous rendrons le joli docteur. Nous pourrions même ne pas lui faire de mal d’ici-là. » La voix ria. Roan ravala un juron. « Nous vous appellerons à vingt deux heures. Attendez près de la plage, comme l’autre soir. Nous vous dirons où vous rendre, non loin de cet endroit. Vous aurez peut-être à rouler vite. Si vous êtes en retard, nous devrons peut-être nous divertir avec votre amie. » La connexion prit fin.

Roan se retourna, cherchant Cami, de la sauvagerie dans les yeux.

« Dis-moi que tu l’as localisé, » dit-il. Elle recula d’un pas, levant les mains. Roan réalisa qu’il avait son Predator à la main. Il le regarda l’air incrédule et le jeta sur le lit.

Delta les fit sortir et monter dans le pick-up pour reprendre la route. Quand il finit par s’arrêter dans un parking vide, il était déjà tard.

Assis, la voiture plongée dans l’obscurité et le froid, Cami et Delta regardaient Roan.

« Tu sais, Elijah a raison, » dit finalement Cami. « Une fois que ça se saura – quoi que « ça » soit – ils arrêteront de nous poursuivre. »

« Ils la tueront, » dit Roan, calmement. Il regarda son équipe. Les implora. « Ils la tueront après l’avoir – » il s’arrêta. Cami posa une main sur son épaule.

« Roan, si nous allons à ce rendez-vous, ils nous tueront aussi, » lui fit-elle remarquer. « Ils nous attendent, ils seront prêts. Nous nous jetterions dans la gueule du loup, nous le savons. Ils le savent. Tu crois qu’on peut les avoir. A trois contre… contre combien ? » Roan regarda Delta. L’ork remua sur son siège, mal à l’aise.

« Je suis d’accord avec Cami, » dit-il. « Ecoute Roan, c’est ta copine. Enfin c‘était. Mais merde ! Si on y va, ils vont nous tomber dessus. Si on l’amène aux potes d’Elijah, ils feront passer l’info, et la pression retombera. »

Roan les regarda. Cami et ses cicatrices toutes fraîches, petites marques roses mouchetant son visage. Delta, sa peau noire brillant de transpiration malgré le froid. Il travaillait avec Delta depuis plus de deux ans, Cami à peine moins. C‘était son équipe. Son boulot consistait à assurer leur sécurité, à les garder en vie. Dans les ombres, seule votre équipe compte. Les amis et la famille ne font que vous ralentir. Ils vous affaiblissent.

Et personne plus qu’Holly ne l’avait rendu faible.

« Roan, c’est toi qui décides, » dit Delta. « Je te suivrai dans tous les cas. » L’ork regarda Cami. Elle soupira.

« Ouaips, ouaips. Pareil pour moi. Bordel, on va leur rentrer dans le lard, on va les faire chialer comme des gamines, » dit-elle en frappant son épaule. « Mais il vaudrait mieux qu’on y aille, il ne reste qu’une heure dans les deux cas. Il est presque vingt trois heures. »

Roan les regarda à nouveau tous les deux. Il n’y avait pas de place pour les amis ou la famille dans la vie d’un runner. Pas de place pour l’amour. N‘était-ce pas pour cette raison qu’il avait claqué la porte d’Holly la première fois ? Parce que la regarder bourrer ses veines de drogue le tuait à petit feu, tout comme ça la tuerait elle au final ? Parce que s’inquiéter pour elle l’empêchait de se concentrer sur le boulot ?

Et s’il était prêt à mourir pour elle, comment pouvait-il entraîner son équipe là-dedans ? Cami, Delta. Ils le suivaient partout, ils le suivraient une fois encore. Ils lui faisaient confiance pour prendre la bonne décision, comme il l’avait toujours fait. Mais qu’est-ce qui était bon cette fois ? Sacrifier Holly, les laisser la torturer, ou entraîner son équipe dans un piège ? Choisir – n’en revenait-on pas toujours à ça, choisir ? Mais cette fois, une seule des solutions le laisserait en vie. Préférait-il vivre dans la culpabilité, ou mourir avec ? Roan poussa Delta de son siège et se glissa derrière le volant du pick-up. Il enclencha la première et s’engagea sur la route.

« On va où ? » demanda Cami.

« Faire ce qui est juste, » répondit-il en s’enfonçant dans la nuit.

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L’extraction est la spécialité de Roan et de son équipe. Mais pour une fois, ni la cible, ni le lieu ne sont habituels. Ils décident néanmoins d’accepter, sans se douter de l’ampleur des ennuis qui les attendent.

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Ombres Portées 2007-03-23T15:12:00Z 2007-03-23T15:12:51Z Glossaire Shadowrun 4 anglais-français officiel tag:shadowrun.fr,2007-01-26:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/fe922efdec22237b2845e41b6326beff Après plusieurs tergiversations et débats sur la manière de monter un tel outil, Ombres Portées a décidé de mettre en ligne l’un de ses principaux outils de travail, à l’attention de la communauté Shadowrun : le glossaire SR4.

Quand nous avons entamé la traduction de la quatrième édition de Shadowrun, nous nous sommes attachés à identifier et à répertorier tous les termes spécifiques à Shadowrun, qu’il s’agisse de termes de règles, d’univers ou de concepts de jeu. Ce travail s’est avéré titanesque, avec plus de 1300 termes dans sa version la plus récente.

Nous avons décidé de publier ce document, interne à l’origine, pour que ceux qui disposent d’une VO anglaise, qui veulent écrire un article, une nouvelle, ou qui participent au grand projet de Wiki Shadowrun, disposent d’un outil de référence fiable et aussi exhaustif que possible. Il dispose de quatre entrées : anglais, français, catégorie de termes, ouvrage où le terme est apparu à l’origine.

Note : il s’agit d’un document de travail simple et brut de décoffrage, régulièrement mis à jour au fur et à mesure des traductions de suppléments. Si vous repérez des incohérences, des erreurs, des doublons, merci de nous les faire remonter pour que nous puissions améliorer cet outil.

Note sur la licence et les droits d’auteurs : ce glossaire est la propriété d’Ombres Portées. Il est porté à la connaissance du public uniquement pour faciliter leurs pratiques privées de jeu. Il peut être utilisé pour produire des documents autour d’une table de jeu privée (chez vous, en cercle restreint) de Shadowrun, imprimé pour vos besoins personnels dans ce même cadre, ce genre de chose. Il ne peut pas être – sauf une ligne ici ou là, pour un exemple ou appuyer une discussion – reproduit ailleurs, ou utilisé pour une activité commerciale – même indirecte – sans l’accord écrit d’Ombres Portées.

Et n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, critiques et appréciations !

Anglais Français Catégorie Livre
Action Phase Phase d’Action concept SR4
Active Skill Compétence Active concept SR4
Activesoft Activesoft Équipement SR4
Addiction Dépendance trait SR4
Addiction Test Test de Dépendance Matrice SR4
adept adepte concept SR4
Adept Adepte trait SR4
adept power pouvoir d’adepte (minuscules) concept SR4
Adrenaline Pump Pompe à adrénaline Équipement SR4
adventure framework cadre d’aventure Concept GMS
Aeronautics Mechanic Mécanique Aéronautique Compétence SR4
Aesir Society (The) Cercle Aesir (Le) organisation SoE
Agility Agilité attribut SR4
Aid Sorcery Assistance Sorcière Magie SR4
Aid Study Aide à l‘Étude Magie SR4
Air Air magie SR4
Airburst Link Programmateur d’explosion en vol Équipement SR4
Alcohol (addiction) Alcool SR4
Alpha (implant) Alpha Équipement SR4
Alphaware Alphaware Équipement SR4
Ambidextrous Ambidextre trait SR4
Ammo / Ammunition Munitions Équipement SR4
Analyze Analyse Matrice SR4
Analyze Device Analyse d’Objet Magie SR4
Analyze Truth Analyse de Véracité Magie SR4
ancestor spirits esprits des ancêtres créature SR4
Ancients (gang) Ancients (gang) SR4
Anti-Vehicle (AV) Missile Missile anti-véhicules (AV) Équipement SR4
Antidotes Antidotes Compétence SR4
Aptitude Aptitude trait SR4
AR display Affichage RA Fiction SR4
AR Gloves Gants RA Équipement SR4
AR Goggles Lunettes / Masque RA (voir “Goggles”) Équipement SR4
Arabic Arabe Compétence SR4
Archery Armes de Trait Compétence SR4
ARE (Augmented Reality Environment) ERA (Environnement en Réalité Augmentée) Équipement SR4
ARE Software Logiciels ERA Équipement SR4
Area Jammer Brouilleur de zone Équipement SR4
Armor Armure Magie SR4
Armor Armure (personnages & créatures), Blindage (attribut de barrière et de véhicule), protection (équipements génériques) Concept SR4
Armor (Barrier) Blindage (Barrière) Combat SR4
Armor (cyberlimb) Blindage (membre cybernétique) Équipement SR4
Armor Clothing Vêtements pare-balles Équipement SR4
Armor Jacket Veste pare-balles Équipement SR4
armor penetration (AP) Pénétration d’Armure (PA) concept SR4
Armor Vest Gilet pare-balles Équipement SR4
Armorer Armurerie Compétence SR4
Armorer Armurière Archétype GMS
ARO / arrow / Augmented Reality Object ORA / aura / Objet de Réalité Augmentée Équipement SR4
Arrow Flèche Équipement SR4
ASIST (Artificial Sensory Induction System Technology) SISA (Système d’Induction Sensorielle Artifielle) concept SR4
Assault Cannon Canon d’assaut Équipement SR4
Assault Cannon Round canon d’assaut (Munitions pour) Équipement SR4
Assault rifles Fusils d’assaut Équipement SR4
Assensing Analyse Astrale Compétence SR4
Astral Beacon Balise Astrale trait SR4
Astral Combat Combat Astral Compétence SR4
Astral Perception Perception Astrale Magie SR4
Astral Research Rercherches sur l’Astral Compétence SR4
astral tracking pistage astral (repérage astral en SR3) Magie SR4
Athletics (skill gp) Athlétisme (GC) Compétence SR4
Attack Attaque Matrice SR4
attribute attribut concept SR4
Attribute Boost Augmentation d’Attribut Magie SR4
Audio Amplification Amplification auditive Équipement SR4
Audio Enhancements Appareils auditifs Équipement SR4
Audio Improvement (earbud) Amplification auditive Équipement SR4
audio link cyberware implant d’interface sonore Matrice SR4
Augmented (attribute) augmenté (attribut) attribut SR4
Augmented Reality (AR) Réalité Augmentée (RA) concept SR4
Augmented Reality Environment Environnement en réalité augmenté Matrice SR4
Augmented Reality Object Objet de Réalité Augmentée, ORA Matrice SR4
Auto Mechanic Mécanique Compétence SR4
autocannon autocanon Combat SR4
Autolockpick Autocrocheteur Équipement SR4
Automatics Armes Automatiques Compétence SR4
Automotive Kit Kit automobile Équipement SR4
Automotive Mechanic Mécanique Automobile Compétence SR4
Automotive Workshop Atelier automobile Équipement SR4
Autopicker Autocrocheteur Équipement SR4
Autosoft Autosoft Matrice SR4
Availibilty Disponibilité Concept SR4
Awakened Éveillé SR4
backbone moelle épinière Matrice SR4
background (character past) background (historique du perso) concept SR4
Background Count Champ magique Magie
Bad Luck Malchanceux trait SR4
Balance Augmenter Équilibre amélioré Équipement SR4
Ball Lightning Boule de Foudre Magie SR4
ballistic projectiles projectiles balistiques Combat SR4
Ballistic Shield Bouclier balistique Équipement SR4
Banishing Bannissement Compétence SR4
Banishing (Focus) Bannissement (Focus de) Équipement SR4
Bartender Barman Contacts SR4
base skill compétence de base concept SR4
Basic (implant) Standard Équipement SR4
Batons Matraques Compétence SR4
Bear Ours Magie SR4
Beat Cop Flic des Rues Contacts SR4
Beetle BTL ou puce BTL selon contexte Équipement SR4
belt-feeding (belt) alimentation par bande (bande) Équipement SR4
Betaware Bêtaware Équipement SR4
Binding Contrôle d’Esprits Compétence SR4
Binding (Focus) Liaison (Focus de) Équipement SR4
Biofeedback Filter Filtre de Biofeedback Équipement SR4
Biofiber Biofibre Équipement SR4
Biology Biologie Compétence SR4
Biometric Reader Lecteur biométrique Équipement SR4
biomods / mods biomodifs / modifs SR4
Biomonitor Biomoniteur Équipement SR4
bioware bioware concept SR4
Bipod Bipied Équipement SR4
black clinic clinique clandestine lieu SR4
Black Hammer Black Hammer Équipement SR4
Black IC CI Noire(s) / Glace Noire matrice SR4
Black Tide (The) Marée Sombre (La) événement SoE
Blackmail Chantage Archétype GMS
Blades Armes Tranchantes Compétence SR4
Blades Design Conception d’Armes Tranchantes Compétence SR4
Blandness M. Tout le Monde trait SR4
Blast Souffle Magie SR4
Blast Souffle / Dispersion (selon) Combat SR4
blast effect effet de souffle Combat SR4
Blogger Bloggeur Contacts SR4
Bloody Tuesday Bloody Tuesday événement SR4
Body Constitution (personnages & créatures), Structure (attribut de barrière et de véhicule) attribut SR4
Body (BOD) Constitution (CON) attribut SR4
Body Bank Body Bank (« banque des corps ») Suisse SoE
Body fashion Mode corporelle Équipement SR4
Bodyguard Garde du corps Archétype GMS
bodyshop bodyshop lieu SR4
Bodyware Somatoware Équipement SR4
Bolt Carreau Équipement SR4
Bone Density Augmentation Augmentation de densité osseuse Équipement SR4
Bone Lacing (Plastic / Aluminium / Titanium) Ossature renforcée (en plastique / aluminium / titane) Équipement SR4
Border Patrol Tactics Tactiques de Gardes-Frontières Compétence SR4
Bounty Hunter Chasseur de Primes (Le) Archétype SR4
Bow Arc Équipement SR4
Branding branding Équipement SR4
break action (b) canon basculant (cb) Équipement SR4
break off tailler la route (cascade) Combat SR4
Browse Catalogue Équipement SR4
BTL (Better-Than-Life) BTL, « Better Than Life », « Mieux que la réalité » Équipement SR4
BTL Dealer Dealer de BTL Contacts SR4
BTL Dealers Dealers de BTL Compétence SR4
BTL Recordings Enregistrements BTL Équipement SR4
bugs (insects) cafards créature SR4
Build Points (BP) Points de Création (PC) concept SR4
bullet train train à grande vitesse SR4
burn (to; Edge) griller (de la Chance) concept SR4
Burnout (addiction) Grillé trait SR4
burst rafale Combat SR4
burst-fire mode (BF) mode de tir en rafales (TR) Combat SR4
Business Recognition Accords (BRA) Accords de Reconnaissance Commerciale (ARC) événement SoE
buyoancy controlling device (BCD) gilet stabilisateur Équipement SR4
CalFree CalLibre lieu SR4
Call a Shot Viser Combat SR4
Camera Caméra Équipement SR4
Camouflage Suit Combinaison de camouflage Équipement SR4
Cantons suisses francophones Cantons suisses francophones (CSF) Suisse SoE
Capacity Capacité Équipement SR4
carabineers pitons Équipement SR4
carbine carabine Équipement SR4
Carrying Capacity Capacité de Transport Équipement SR4
Cars (spé) Voitures Compétence SR4
Cast of Shadows Ombres Portées Scénario OTR
Cat Chat Magie SR4
Cat’s Eyes Yeux de chat Équipement SR4
Catalyst Stick Bâtonnet catalyseur Équipement SR4
Cellular Glove Molder Mouleur d’empreinte Équipement SR4
centering Centrage Magie SR4
Central Valley Central Valley lieu SR4
Cerebral Booster Booster cérébral Équipement SR4
Certified Credstick Créditube certifié Équipement SR4
Chameleon Suit Combinaison caméléon Équipement SR4
Change Gun Mode Changer de mode de tir Combat SR4
Change Linked Device Mode Changer de mode un appareil connecté Combat SR4
Chaos Chaos Magie SR4
Chaotic World Monde Chaotique Magie SR4
character creation création de personnage concept SR4
character sheet fiche de personnage SR4
chase combat course-poursuite Combat SR4
Chase Turn Tour de Poursuite Combat SR4
Chemical Protection Protection chimique Équipement SR4
Chemistry Chimie Compétence SR4
Cherry Creek Lake Cherry Creek Lake lieu SR4
Chinese Chinois Compétence SR4
chiphead tête-à-puces SR4
Chisel Ciseau Équipement SR4
choke (shotgun’s) étranglement (du shotgun) Combat SR4
Cityspeak (spé) Urbargot Compétence SR4
Clairaudience Clairaudience Magie SR4
Clairvoyance Clairvoyance Magie SR4
Clearsight Clearsight Matrice SR4
Climbing Escalade Compétence SR4
Climbing Gear Matériel d’escalade Équipement SR4
Close (Engagement Range) Proche (Portée d’Engagement) Combat SR4
Close Combat (skill group) Combat Rapproché (GC) Compétence SR4
Clothing and Armor Vêtements et protections Équipement SR4
Clout Coup à Distance Magie SR4
Club Massue Équipement SR4
Club Owner Patron de club Archétype GMS
Clubs Armes Contondantes Compétence SR4
clunky maladroit, gauche, encombrant Matrice SR4
Codeblock Mauvais Codeur trait SR4
Codeslinger Bon Codeur trait SR4
coffin, hotel Hôtel-cercueil Équipement SR4
cold damage Dommages dûs au froid Concept SR4
Combat Axe Hache de combat Équipement SR4
Combat Bike Schedules Calendrier des Matchs de Combat de Motos Compétence SR4
Combat Mage Mage de Combat (Le) Archétype SR4
Combat Paralysis Paralysie en Combat trait SR4
Combat Sense Sens du Combat Magie SR4
Combat Sense Sens du Combat Magie SR4
Combat Turn Tour de Combat concept SR4
Comic Books Bandes Dessinées Compétence SR4
Command Commande Équipement SR4
commcode codecom Matrice SR4
Commercial Explosives du commerce (Explosifs) Équipement SR4
Commission on Megacorporate Affairs (COMA) Commission des Affaires Mégacorporatistes (COMA) Suisse SoE
commlink commlink Équipement SR4
Common (allergy) Commune SR4
Compiling Compilation Matrice SR4
Complex Action Action Complexe concept SR4
complex form forme complexe matrice SR4
Computer Informatique Compétence SR4
Computer Background Théorie Informatique Compétence SR4
Con Escroquerie Compétence SR4
Concealability Modifier Modificateur de Dissimulation Équipement SR4
Concealable Holster Holster dissimulable Équipement SR4
Concealement Dissimulation Magie SR4
Condition Monitor Moniteur de Condition concept SR4
Confusion Confusion Magie SR4
conjure (to) conjurer SR4
Conjuring (skill group) Conjuration (GC) Compétence SR4
Connection Rating Indice d’Influence SR4
Conspiracy Theories Théories de Conspiration Compétence SR4
Constriction Manacles contraction (Menottes à) Équipement SR4
Containment Manacles menottes à contraction Équipement SR4
Contraband Compartment (Large) compartiment à contrebande (Grand) Équipement SR4
Control Actions Contrôle des Actes Magie SR4
Control Emotions Contrôle des Émotions Magie SR4
Control Rig Interface de rigging Équipement SR4
Control Thoughts Contrôle des Pensées Magie SR4
Cop Trids Tridéos Policières Compétence SR4
core rules règles de base concept SR4
Corporate Court Matrix Authority (CCMA) Autorité Matricielle de la Cour Corporatiste (AMCC) Suisse SoE
Corporate Manager Cadre corporatiste Archétype GMS
Corporate Matrix Security Procedures Procédures de Sécurité Matricielle Corporatistes Compétence SR4
Corporate Politics Politique Corporatiste Compétence SR4
Corporate Scientist Scientifique corporatiste Archétype GMS
Corporate Secretary Secrétaire corporatiste Archétype GMS
Corporate Security Tactics Tactiques de Sécurité Corporatistes Compétence SR4
Cosmetic Modification Modification esthétique Équipement SR4
Cost Coût Équipement SR4
Counterspelling Contresort Compétence SR4
Counterspelling (Focus) Contresort (Focus de) Équipement SR4
Counterspelling focus focus de Contresort Magie SR4
Courier/Smuggling Courier / Contrebande Concept GMS
Covert Ops Specialist Spécialiste des Opérations Clandestines (La) Archétype SR4
Cracking Piratage (GC) Compétence SR4
cram Cram Combat SR4
crampons crampons Équipement SR4
Crash 2.0 Crash 2.0 événement SR4
crawler (drone type) Rampeur Équipement SR4
Credit Account Compte de crédit Équipement SR4
credstick créditube Équipement SR4
Critical Strike Coup Critique Magie SR4
critter créature SR4
Critter Form Métamorphose magie SR4
Crook Hangouts Repaires d’Escrocs Compétence SR4
Crossbow (Light / Medium / Heavy) Arbalète (légère / moyenne / lourde) Équipement SR4
CS / Tear Gas Gaz lacrymogène / incapacitant Équipement SR4
cultured bioware Bioware de culture Équipement SR4
Cure Desease Soin de Maladie Magie SR4
Cyanide Cyanure Équipement SR4
Cyber Hoster Holster cybernétique Équipement SR4
Cyber Melee Weapons Armes de mêlée cybernétiques Équipement SR4
Cyber-Implant Weapons Armes cyber-implantées Équipement SR4
Cyberam Slide Étui de bras cybernétique Équipement SR4
Cyberarm Gyromount Monture gyroscopique pour bras cybernétique Équipement SR4
Cybercombat Cybercombat Compétence SR4
Cyberears Oreilles cybernétiques Équipement SR4
Cybereyes Yeux cybernétiques Équipement SR4
Cyberguns Armes à feu cybernétiques Équipement SR4
Cyberlimbs (Obvious / Synthetic / Upgrades) Membres cybernétiques (apparents / synthétiques / Améliorations de) Équipement SR4
cyberware cyberware concept SR4
Cyberware Scanner Scanner de cyberware Équipement SR4
cylinder (cy) barillet (b) Équipement SR4
damage dommages concept SR4
damage compensator (bio) compensateur de dommages Équipement SR4
Damage Value Valeur de Dommages concept SR4
Damper Amortisseur sonore Équipement SR4
Daniel Howling Coyote Daniel Coyote Hurlant PNJ SR4
Dark King Roi Sombre Magie SR4
Data Havens Paradis numériques Compétence SR4
Data Lock Datalock Équipement SR4
Data Search Recherche de Données Compétence SR4
Databomb Bombe matricielle Matrice SR4
Datachip Puce de données Équipement SR4
Datajack Datajack Équipement SR4
Datasoft Datasoft Équipement SR4
Datasteal Vol de données Concept GMS
Dataterm / Dataterminal Terminal public Équipement SR4
datatrail Piste matricielle Équipement SR4
Dead Man’s Trigger rule règle de l’Ultime Action Concept SR4
dead zone zone morte Matrice SR4
Death Touch Toucher Mortel Magie SR4
Decompiling Décompilation Matrice SR4
Decrypt Décryptage Équipement SR4
Dectect [Life Form] Détection de [Forme de Vie] Magie SR4
Dectect [Life Form], Extended Détection de [Forme de Vie], Étendu Magie SR4
Dectect Individual Détection d’un Individu Magie SR4
defaulting se défausser concept SR4
Defense Défense Équipement SR4
delayed action action retardée concept SR4
Deltaware Deltaware Équipement SR4
Demolition Explosifs Compétence SR4
Deniable Asset Actif sacrifiable ou sacrifiable, selon contexte Univers SR4
Denver Nexus Nexus de Denver lieu SR4
Dermal Plating Armure dermale Équipement SR4
Destruction Destruction Concept GMS
Detect [Object] Détection de [Objet] Magie SR4
Detect Enemies Détection des Ennemis Magie SR4
Detect Enemies, Extended Détection des Ennemis, Étendu Magie SR4
Detect Life Détection de la Vie Magie SR4
Detect Life, Extended Détection de la Vie, Étendu Magie SR4
Detect Magic Détection de la Magie Magie SR4
Detect Magic, Extended Détection de la Magie, Étendu Magie SR4
Detox Désintoxication Magie SR4
Device rating indice d’Appareil Concept SR4
dice pool réserve de dés concept SR4
Digestive Expansion Expansion digestive Équipement SR4
direct neural interface interface neurale directe Combat SR4
Directional Jammer Brouilleur directionnel Équipement SR4
Directionnal Microphone Microphone directionnel Équipement SR4
Disguise Déguisement Compétence SR4
Disguise Déguisements Équipement SR4
Disguise Nanopaste Nanocrème d’apparence Équipement SR4
display-capable contact lenses lentilles de contact à affichage Matrice SR4
Disposable Syringe Seringue jetable Équipement SR4
Distraction Distraction Concept GMS
Diving Plongée Compétence SR4
Diving Gear Équipement de plongée Équipement SR4
DocWagon Contrat Contrat DocWagon Équipement SR4
Dodge Esquive Compétence SR4
Dog Chien Magie SR4
Dot (DOT, Digital Object Tag) DOT Matrice SR4
Double-Jointed Contorsionniste trait SR4
Dragonslayer Tueur de Dragons Magie SR4
Drone Rigger (The) Rigger de Drones (Le) Archétype SR4
Drone Workshop Atelier de drones Équipement SR4
Drop Object Lâcher un objet Combat SR4
Drop Prone Se jeter au sol Combat SR4
drum (d) tambour (t) Équipement SR4
drywall placoplâtre Combat SR4
dumpshock choc d‘éjection concept SR4
Dunkelzahn’s Rift Faille de Dunkelzahn / Faille lieu SR4
dwarf nain concept SR4
Eagle Aigle Magie SR4
Ear Recording Unit Unité d’enregistrement auriculaire Équipement SR4
earbud headphones kit piéton Matrice SR4
Earbuds Oreillettes Équipement SR4
Earth Terre magie SR4
Earware Auriculoware Équipement SR4
ECCM CCME Matrice SR4
Edge Chance attribut SR4
Edit Édition Matrice SR4
Eject Smartgun Clip Éjecter un chargeur d’arme interfacée Combat SR4
electricity damage dommages électriques Concept SR4
Electronic Paper Papier électronique Équipement SR4
Electronics (skill group) Électronique (GC) Compétence SR4
Electronics Warfare Guerre Électronique Matrice SR4
elf elfe concept SR4
Elf Poser Poseur Elfe trait SR4
Encrypt Cryptage Équipement SR4
Encryption (indice matériel) Cryptage Concept SR4
Encryption/Decryption Cryptage / Décryptage Concept GMS
Encumbrance Encombrement Équipement SR4
Endoscope Endoscope Équipement SR4
Energy Aura Aura Énergétique Combat SR4
Enforcement Cassage de bras Concept GMS
Enforcer Brute (La) Archétype SR4
Engagement Range (Chase Combat) Portée d’Engagement Combat SR4
Engineering Ingénierie Compétence SR4
Enhanced Articulation Articulations améliorées Équipement SR4
Enhanced Perception Perception Accrue Magie SR4
Entertainment Spectacle Magie SR4
Erika Elite Erika Elite Équipement SR4
Escape Artist Test Test d‘Évasion concept SR4
Essence Essence attribut SR4
Essence Cost Coût en Essence Concept SR4
Essence Drain Drain d’Essence pouvoir SR4
Etiquette Étiquette Compétence SR4
Euro-Wars Euro-Guerres événement SR4
Eurocorp Eurocorp Concept SoE
Euskal Herria Euskal Herria (pas d’article) pays SoE
evasive driving conduite d‘évitement Combat SR4
EX-Explosive Ammo EX-explosives (Munitions) Équipement SR4
Exceptional Attribute Attribut Exceptionnel trait SR4
Exotic Melee Armes de Mêlée Exotiques Combat SR4
Exotic Weapons Armes exotiques Équipement SR4
Exploit Exploitation Matrice SR4
Explosive Ammo explosives (Munitions) Équipement SR4
Explosive Foam Mousse explosive Équipement SR4
Extendable Baton Matraque télescopique Équipement SR4
Extended Test Test Étendu concept SR4
Extra Clip Chargeur supplémentaire Équipement SR4
Extraction (Kidnapping) Extraction (enlèvement) Concept GMS
Extraterritorial Business Zones Zones d’Affaires Extraterritoriales Suisse SoE
Eye Recording Unit Unité d’enregistrement oculaire Équipement SR4
eyeballing modifiers appliquer les modificateurs à la louche concept SR4
Eyeware Implants oculaires Équipement SR4
Face Face (La) Archétype SR4
Fading Technodrain concept SR4
Fading (before Crash 2.0) Dégénérescence (concept otaku pré-Crash 2.0) Concept
Fake Detective License Fausse licence de détective Équipement SR4
Fake License Faux permis / Fausse licence Équipement SR4
Fake Press License Fausse carte de presse Équipement SR4
Fake SIN Faux SIN Équipement SR4
falling damage dommages de chute Concept SR4
Fast Talk Baratin spécialisation SR4
fatigue damage dommages de fatigue Concept SR4
Federacion Anarquista de Iberia (FAI) Fédération anarchiste ibérique (FAI) organisation SoE
Feedback Clothing Vêtements à effet feedback Équipement SR4
feedback gloves gants à effet feedback / gants à rétroaction Matrice SR4
Ferrocrete Férobéton Suisse SoE
Fetishes fétiches Équipement SR4
Finances Finance Compétence SR4
Fine Cuisine Grande Cuisine Compétence SR4
Fine Restaurants Grands Restaurants Compétence SR4
Fingertip Compartment Compartiment digital Équipement SR4
Fire Feu magie SR4
Fire Automatic Weapon Faire feu en mode automatique Combat SR4
fire damage Dommages dûs au feu Concept SR4
Fire Mounted or Vehicle Weapon Faire feu avec des armes de ou montées sur véhicules Combat SR4
Fire Resistance Protection ignifuge Équipement SR4
Fire Weapon Faire feu Combat SR4
Fire-Bringer Porteur du Feu Magie SR4
Firearms Armes à feu Équipement SR4
Firearms (SG) Armes à Feu (GC) Compétence SR4
Firearms Design Conception d’Armes à Feu Compétence SR4
Fireball Boule de Feu Magie SR4
Firewall Firewall Matrice SR4
First Aid Premiers Soins Compétence SR4
First Impression Première Impression trait SR4
Fixer Fixer Concept SR4
Flamethrower Lance-Flammes Magie SR4
Flare Compensation Compensation anti-flash Équipement SR4
Flash-Bang grenade grenade Flash-Bang Combat SR4
Flash-Pak Flash-pak Équipement SR4
Flashbang Grenade Grenade flashbang Équipement SR4
Flashlight Lampe-torche Équipement SR4
flats distrifringues Équipement SR4
Flechette Ammo fléchettes (Munitions) Équipement SR4
Flechette Ammo/Ammunition Munitions fléchettes Équipement SR4
flexible signature Signature Flexible Magie SR4
Fling Projectile Magie SR4
Foam Explosive Mousse explosive Équipement SR4
focus / foci focus magie SR4
Focused Concentration Concentration Accrue trait SR4
Force Puissance magie SR4
Forearm Snap Blades Lames d’avant-bras Équipement SR4
Forgery Falsification Compétence SR4
Fragmentation Grenade / Missile Grenade à fragmentation Équipement SR4
Free Action Action Automatique concept SR4
French Français Compétence SR4
Full Body Armor Armure corporelle intégrale Équipement SR4
full burst rafale automatique Combat SR4
Full Defense Défense totale Combat SR4
full-auto mode mode de tir automatique Combat SR4
Gaia’s Orphans Orphelins de Gaïa Suisse SoE
Gambler Joueur Archétype GMS
Gang Identification Identification de Gangs Compétence SR4
Gang Leader Chef de Gang Contacts SR4
Gang Member Gang Contacts SR4
Gang Turf Territoires de Gangs Compétence SR4
Gas Chemical grenade grenade gaz Combat SR4
Gas Grenade Grenade à gaz Équipement SR4
Gas Mask Masque à gaz Équipement SR4
Gas-Vent System Système pneumatique (anti-recul) Équipement SR4
Gear (phase de création) Phase d‘Équipement (phase de création) Concept SR4
Gear Ratings Indices d‘Équipement (encadré) Équipement SR4
Gecko Tape Gloves Gants adhésifs Équipement SR4
Geiger Counter Compteur Geiger Équipement SR4
Gel Ammo gel (Munitions) Équipement SR4
Gesture Faire un geste Combat SR4
ghost (to) jouer les fantômes Matrice SR4
Ghost Cartel(s) Cartel(s) Fantôme(s) (Le / Les) ? organisation SoE
gillette Gillette, Fille-rasoir Matrice SR4
glasses lunettes (normales) Équipement SR4
glitch Complication concept SR4
Glue Spray Spray à colle Équipement SR4
Go-Ganger Ganger motard Archétype GMS
Goblin Rock Goblin Rock Compétence SR4
Goblinization Gobelinisation événement SR4
goggles lunettes (grandes) Équipement SR4
Gothenburg Götheborg lieu SoE
GPS GPS Équipement SR4
grade (cyberware/bioware) gamme (de cyberware/bioware) concept SR4
grade (initiation) grade (initiation) concept SR4
Grapple Gun Lance-grappin Équipement SR4
Grassroots Politician Politicien militant Archétype GMS
grazing hit effleurement Combat SR4
Great Leap Grand Saut Magie SR4
Gremlins Gremlins trait SR4
Grenade Launcher(s) Lance-grenades Équipement SR4
Grenade Link Interface de grenade Équipement SR4
Gun Fu Gun-Fu Concept SR4
Gunnery Armes de Véhicules Compétence SR4
Gunslinger Adept Adepte Pistolero (L’) Archétype SR4
Guts Tripes trait SR4
Gyro-stabilization System Gyrostabilisateur Équipement SR4
hack Hacker Matrice SR4
hacker hacker personnage SR4
Hacking Hacking Compétence SR4
hand blade lame de poing Combat SR4
Hand Blade Lames de poing Équipement SR4
Hand of Five Hand of Five organisation SR4
Hand Razors Griffes Équipement SR4
hand razors lames digitales Combat SR4
haptic haptique Matrice SR4
Harapanda Anomaly Zone Zone d’Anomalie d’Harapanda lieu SoE
Hardware Hardware Compétence SR4
harness baudrier Équipement SR4
Hate Group Member Membre d’un groupe raciste Archétype GMS
Hazmat Suit Combinaison NBC Équipement SR4
Headjammer Brouilleur cranien Équipement SR4
Headphones Casque Équipement SR4
Headware Céphaloware Équipement SR4
headware memory mémoire céphaloware Équipement SR4
Heal Soins Magie SR4
heavy pistol pistolet lourd Équipement SR4
Heavy Weapons Armes Lourdes Compétence SR4
helicab hélicotaxi Fiction SR4
Helmet Casque Équipement SR4
Hermes Ikon Hermes Ikon Équipement SR4
Hibernate Hibernation Magie SR4
Hidden Arm Slide Étui de bras dissimulé Équipement SR4
hidden mode (commlink) mode caché (commlink) Combat SR4
High Explosive Grenade / Missile Grenade hautement explosive Équipement SR4
High Pain Tolerance Endurance à la douleur trait SR4
hit Succès concept SR4
HMG mitrailleuse lourde Équipement SR4
HMHVV VVHMH Sigle SR4
Hoax/Counterfeit Escroquerie / Contrefaçon Concept GMS
hold-out pistol pistolet de poche Équipement SR4
Holo-Projector Holoprojecteur Équipement SR4
Home Ground Territoire trait SR4
Hong Kong Action Movies Films d’Action de Hong Kong Compétence SR4
Hong Kong Triads Triades de Hong Kong Compétence SR4
Horizon Group Groupe Horizon organisation SR4
Hospital Routes Itinéraires Hospitaliers Compétence SR4
Hot sim Hot sim Équipement SR4
hub hub Matrice SR4
Human Nation Human Nation Suisse SoE
Human-Looking Apparence Humaine trait SR4
Hush Chut Magie SR4
Hydraulic Jacks vérins hydrauliques Équipement SR4
IC Identification Identification de CI Compétence SR4
Ice Sheet Couche de Glace Magie SR4
ID Manufacturer Faussaire Archétype GMS
Ignite Enflammer magie SR4
Ignition Combustion Magie SR4
Image Link Interface visuelle Équipement SR4
Imaging Scope Lunette de visée Équipement SR4
impact projectiles projectiles d’impact Combat SR4
Improved Ability Compétence Améliorée Magie SR4
Improved Invisibility Invisibilité Améliorée Magie SR4
Improved Reflexes Réflexes Améliorés Magie SR4
Improved Sense Sens Amélioré Magie SR4
Improvement (character) Progression (du personnage) concept SR4
Improvised Physical Attribute Attribut Physique Amélioré Magie SR4
Incompetent Incompétent trait SR4
Increase [Attribute] Augmentation d’[Attribut] Magie SR4
Increase Initiative Augmentation d’Initiative magie SR4
Increase reflexes Augmentation des Réflexes Magie SR4
Infiltration Infiltration Compétence SR4
Infirme Infirme trait SR4
Influence Influence Magie SR4
Influence (SG) Influence (GC) Compétence SR4
Initiative Initiative attribut SR4
Initiative Pass Passe d’Initiative concept SR4
Initiative Score Score d’Initiative concept SR4
Injection Arrow / Bolt Carreau / Flèche à injection Équipement SR4
Insert Clip Insérer un chargeur Combat SR4
Instruction Instruction Compétence SR4
Insulation Isolation calorifique Équipement SR4
Intercept Intercepter Combat SR4
Internal Air Tank Réservoir d’air interne Équipement SR4
internal magazine (m) magasin interne (m) Équipement SR4
Intimidation Intimidation Compétence SR4
Intuition Intuition attribut SR4
Invisibility Invisibilité Magie SR4
IPO (Initial Public Offering) introduction en bourse (pas d’acronyme) concept SR4
Isis Orb OS OS Isis Orb Équipement SR4
Islamic Renaissance Movement (IRM) Mouvement de la Renaissance Islamique (MRI) organisation SoE
Islamic Unity Movement Mouvement de l’Unité Islamique organisation SR4
jackknifing jackknifing (demi-tour avec remorque) en camion Combat SR4
Jammer Brouilleur Équipement SR4
Janitor Agent d’entretien Archétype GMS
Japanese Japonais Compétence SR4
Japanese Imperial State (JIS) Japon Impérial (JI) pays SR4
Judge Intention Juger de l’Intention Magie SR4
Katana Katana Équipement SR4
Key Copier Copieur de clé magnétique Équipement SR4
Key Lock Serrure mécanique Équipement SR4
Keycard Copier Copieur de clé Équipement SR4
Killing Hands Mains Mortelles Magie SR4
Kinesics Contrôle Corporel Magie SR4
Knife Couteau Équipement SR4
Knights of the Red Branch Knights of the Red Branch organisation SR4
Knives (spécialisation) Couteaux Compétence SR4
knockdown projection au sol Combat SR4
Knockout Coup Étourdissant Magie SR4
Knowledge Skill Compétence de Connaissances concept SR4
Knowledge Skill Test Test de Compétence de Connaissances concept SR4
Knowsoft Knowsoft Équipement SR4
Laser Microphone Microphone laser Équipement SR4
Laser Rangefinder Télémètre laser Équipement SR4
Laser Sight Visée laser Équipement SR4
Latex Face Mask Masque facial en latex Équipement SR4
Latin Latin Compétence SR4
Leadership Leadership Compétence SR4
leather jacket blouson de cuir Combat SR4
legwork Investigations, ou selon contexte. Investigations comme entête pour scénario. Aussi : recherches, enquête, fouiner, fureter, taper ses contacts Concept SR4
Levitate Lévitation Magie SR4
ley lines Lignes Ley lieu SR4
Lifestyle (phase de création) Niveau de Vie Concept SR4
Light Lumière Magie SR4
light pistol pistolet léger Équipement SR4
Light Stick Bâtonnet luminescent Équipement SR4
light terrain terrain normal (idem SR3) Combat SR4
Lightning Bolt Éclair de Foudre Magie SR4
lightpost lampadaire Combat SR4
line of sight (LOS) champ de vision (CDV) Magie SR4
Lined Coat Manteau pare-balles Équipement SR4
Linguasoft Linguasoft Équipement SR4
linked attribute attribut associé concept SR4
living persona persona incarné concept SR4
LMG mitrailleuse légère Équipement SR4
Local Area Knowledge Connaissance du Quartier Compétence SR4
Local Charity Shelters Refuges Caritatifs du Quartier Compétence SR4
Local Junkyards Casses du Quartier Compétence SR4
Lockpick Set Kit de serrurerie Équipement SR4
Lockpicking Crochetage Compétence SR4
Logic Logique attribut SR4
Lone Eagle Lone Eagle événement SR4
Lone Star la Lone Star organisation SR4
Lone Star Detective Détective de la Lone Star Contacts SR4
Lone Star Procedures Procédures de la Lone Star Compétence SR4
Long Arms Fusils Compétence SR4
long burst rafale longue Combat SR4
long shot Test de la dernière chance concept SR4
longarms armes d‘épaule Combat SR4
LOS CDV Concept SR4
Low-Light Binoculars Jumelles de vision nocturne Équipement SR4
low-light goggles lunettes de vision nocturne Équipement SR4
Low-Light Vision Vision nocturne Équipement SR4
Loyalty Rating Indice de Loyauté Contacts SR4
machine gun mitrailleuse Équipement SR4
Machine Pistols Pistolets-mitrailleurs Équipement SR4
MAD Scanner Scanner magnétique Équipement SR4
Mafia Consiglieri Consiglieri de la Mafia Contacts SR4
Mafia Politics Politique Mafieuse Compétence SR4
Mafia Safe Houses Planques de la Mafia Compétence SR4
Mafia Soldier Mafioso Contacts SR4
Magesight Goggles Lunettes OptiMage Équipement SR4
Magic Background Théorie Magique Compétence SR4
Magic Fingers Doigts Télékinésiques Magie SR4
Magic Resistance Résistance à la Magie trait SR4
magical lodge loge magique magie SR4
Magical Lodge Materials Matériaux pour loge magique Équipement SR4
Magical Supplies Fournitures magiques Équipement SR4
magician magicien concept SR4
Magician (qual) Magicien trait SR4
Maglock Maglock Équipement SR4
Maglock Passkey Passe maglock Équipement SR4
Magnesium Torch Torche au magnésium Équipement SR4
Mana Barrier Barrière Mana Magie SR4
Manaball Boule Mana Magie SR4
Manabolt Éclair Mana Magie SR4
Maneuver (Vehicle Type) Manœuvrer (Type de Véhicule) Matrice SR4
Mangadyne Deva OS OS Mangadyne Deva Équipement SR4
Mapsoft Mapsoft Équipement SR4
Market Information and Forecasting Department (MIFD) Département d’Informations et de Prévisions Commerciales (DIPC) organisation SR4
Mask Masque Magie SR4
masking Camouflage Magie SR4
Mass Confusion Confusion de Masse Magie SR4
Materialization Matérialisation Magie SR4
Matrix Chatrooms Chatrooms Matricielles Compétence SR4
meat puppet poupée de chair Équipement SR4
Mechanic Mécanicien(ne) Contacts SR4
Mechanic Mécanique Compétence SR4
medium spread dispersion moyenne Combat SR4
Medkit Médikit Équipement SR4
Megacorp Law Droit Mégacorpo Compétence SR4
Melee weapons Armes de melée Équipement SR4
Melee/Unarmed Attack Attaque de mêlée/à mains nues Combat SR4
Mental Attribute Attribut Mental concept SR4
Mentor Spirit Esprit Mentor trait SR4
Mercenary Mercenaire contact SR4
Mercenary Hangouts Repaires de Mercenaires Compétence SR4
merrow triton créature SR4
mesh network réseau maillé Matrice SR4
Metahuman Segregation Act (MSA) Loi de ségrégation métahumaine (LSM) Suisse SoE
Metal Restraints métal (Menottes en) Équipement SR4
metamagic métamagie Magie SR4
metatype métatype concept SR4
metatype maximum maximum racial concept SR4
Metroplex Guard Garde du Métroplexe organisation SR4
Micro Camera Micro-caméra Équipement SR4
Micro Directional Microphone Micro-microphone directionnel Équipement SR4
Micro Microphone Micro-microphone Équipement SR4
Micro-Flare Launcher Micro-pistolet de détresse Équipement SR4
micro-grenade micro-grenade Équipement SR4
Micro-transceiver Microtransmetteur Équipement SR4
Microphone Microphone Équipement SR4
Microwire Micro-câble Équipement SR4
Mild (addiction) Légère concept SR4
Mild (allergie) Légère concept SR4
Mind Probe Sonde Mentale Magie SR4
Mindlink Lien Mental Magie SR4
mini-drone mini-drone Équipement SR4
minisub sous-marin de poche Équipement SR4
Miniwelder Mini-poste à soudure Équipement SR4
Miracle Shooter Miracle Shooter Équipement SR4
Missile Launcher(s) Lance-missiles Équipement SR4
Missile Parry Parade de Projectiles Magie SR4
MMG mitrailleuse moyenne Équipement SR4
Mnemonic Enhancer Amélioration mnémonique Équipement SR4
Mob Control Contrôle des Foules Magie SR4
Mob Mind Contrôle des Pensées des Foules Magie SR4
Mob Mood Manipulation des Foules Magie SR4
Mode Mode Équipement SR4
Moderate (addiction) Modérée concept SR4
Moderate (allergy) Modérée concept SR4
Modern Literature Littérature Moderne Compétence SR4
Monocle Monocle Équipement SR4
Monofilament Chainsaw Tronçonneuse monofilament Équipement SR4
Monofilament Sword Épée monofilament Équipement SR4
Monofilament Whip Fouet monofilament Équipement SR4
Moon Maiden Vierge Lunaire Magie SR4
Mothers of Metahumans Mothers of Metahumans (ajouter la vf à la 1ère citation) organisation SR4
Motion Sensor Détecteur de mouvement Équipement SR4
Mountain Montagne Magie SR4
Mounts Montures Équipement SR4
movement rate vitesse de déplacement Combat SR4
Mr. Johnson M. Johnson PNJ SR4
mundane ordinaire Concept SR4
Murky Link Lien Ténu trait SR4
Muscle Augmentation Renforcement musculaire Équipement SR4
Muscle Replacement Substituts musculaires Équipement SR4
Muscle Toner Tonification musculaire Équipement SR4
muzzle-loader (ml) chargement par le canon (cn) Équipement SR4
Myomeric Rope Corde en myomère Équipement SR4
mystic adept adepte mystique concept SR4
Mystic Armor Armure Mystique Magie SR4
Mystical Adept Adepte Mystique (qual) trait SR4
naga naga créature SR4
Nanopaste Trodes Électrodes en nanocrème Équipement SR4
Nanosecond Buyout OPA Éclair événement SR4
nanotats nanotats (nanotatouages) Fiction SR4
nanoware transceiver nano-transmetteur Matrice SR4
narrow burst rafale concentrée Combat SR4
narrow spread petite dispersion Combat SR4
natural naturel attribut SR4
Natural Armor armure naturelle Concept SR4
Natural Hardening Renfort Naturel trait SR4
Natural Immunity Immunité Naturelle trait SR4
Natural Immunity Immunité Naturelle Magie SR4
nature spirits esprits de la nature créature SR4
Nausea Gas Gaz vomitif Équipement SR4
Negotiation Négociation Compétence SR4
Nepean Act Nepean Act événement SR4
net hit Succès excédentaire concept SR4
Network (The) Réseau (Le) organisation SR4
Neurostun Neuro-étourdissant Équipement SR4
New European Economic Community (NEEC) Nouvelle Communauté Economique Européenne (NCEE) pays SoE
New Islamic Jihad (NIJ) Nouveau Djihad Islamique (NDI) organisation SoE
New Revolution (Threats 2) Nouvelle Révolution organisation SR4
node noeud concept SR4
Nomad Nomade Archétype GMS
Non-Conductivity Isolation électrique Équipement SR4
nonconductive isolation électrique (SR3 = non conduction) Combat SR4
Normal Ammo/Ammunition Munitions Normales Équipement SR4
Novatech Airware Novatech Airware Équipement SR4
Novatech Navi OS OS Novatech Navi Équipement SR4
Observe in Detail Observer en détail Combat SR4
Occult Investigator Détective occulte Archétype SR4
Ocular Drone Drone oculaire Équipement SR4
Offensive Lone Star iBall Lone Star iBall offensive Équipement SR4
Olfactory Booster Booster olfactif Équipement SR4
Olfactory Scanner Scanner olfactif Équipement SR4
Omega Order Ordre Oméga concept SR4
open terrain terrain dégagé (SR3 = terrain libre, beurk) Combat SR4
Operating Systems Systèmes d’Exploitation Compétence SR4
Opposed Test Test Opposé concept SR4
optical memory chip (OMC) puce à mémoire optique (PMO) Équipement SR4
ork ork concept SR4
Ork Poser Poseur Ork trait SR4
Ork Underground Underground ork lieu SR4
Orkland Community Center Centre Communautaire d’Orkland organisation SR4
Orthoskin Orthoderme Équipement SR4
orxploitation orxploitation concept SR4
Overcasting Surlancement ou périphrase si contexte hors règles magie SR4
Oxygenate Oxygénation Magie SR4
Pain Editor Filtre antalgique Équipement SR4
Pain Resistance Résistance à la Douleur Magie SR4
Palming Prestidigitation Compétence SR4
paracritter paracréature concept SR4
Paramed Infirmier Archétype GMS
Parasecurity Expert Expert en sécurité paranimale Archétype GMS
Parazoology Parazoologie Compétence SR4
passcode mot de passe Matrice SR4
passkey passe magnétique Équipement SR4
Patch Pansement (cf Slap Patch) Équipement SR4
Pathogenic Defense Défense pathogène Équipement SR4
Pawn Broker Prêteur sur gages Archétype GMS
Pepper Punch Pepper Punch Équipement SR4
Perception Perception Compétence SR4
Periscope Périscope Équipement SR4
Personal Access Network (PAN) Personal Access Network (PAN) Matrice SR4
Petrify Pétrification Magie SR4
Phantasm Illusion Magie SR4
Photographic Memory Mémoire Photographique trait SR4
Physical (P) Physique (P) concept SR4
Physical Attribute Attribut Physique concept SR4
Physical Barrier Barrière Physique Magie SR4
Physical Damage Dommages Physiques concept SR4
Physical Damage Track Compteur de Dommages Physiques Concept SR4
Physical Mask Masque Physique Magie SR4
Pick Up/Put Down Object Prendre/poser un objet Combat SR4
piece of code bout de code Fiction SR4
Pilot Autopilote Matrice SR4
Pilot Aerospace Appareils Spatiaux Compétence SR4
Pilot Aircraft Appareils Volants Compétence SR4
Pilot Anthropoform Anthropomorphes Compétence SR4
Pilot Exotic Vehicles Véhicules Exotiques (à préciser) Compétence SR4
Pilot Ground Craft Véhicules Terrestres Compétence SR4
Pilot Watercraft Véhicules Aquatiques Compétence SR4
pinky p’tit blanc Combat SR4
pintle mount monture à crochet Combat SR4
Pirate Pirate Archétype GMS
Pirate Trid Broadcasts Émissions Tridéo Pirates Compétence SR4
Pistols Pistolets Compétence SR4
Plant Insertion Concept GMS
Plasteel Restraints plastacier (Menottes en) Équipement SR4
plastiboard tableau blanc Combat SR4
Plastic Restraints plastique (Menottes en) Équipement SR4
plastocrete plastobéton SR4
Platelet Factories Producteurs de plaquettes Équipement SR4
Platic Explosives Plastic Équipement SR4
Platinium (contract) Platine SR4
Player character Personnage joueur (PJ, même au pluriel) Concept SR4
pole arm Arme d’hast Combat SR4
Political Intern Stagiaire politique Archétype GMS
Pollutants (allergy) Produits Polluants SR4
Poltergeist Poltergeist Magie SR4
Positive / Negative Quality Trait, Défaut, Avantage concept SR4
Power (Focus) Pouvoir (Focus de) Équipement SR4
Power Ball Boule de Force Magie SR4
Power Bolt Éclair de Force Magie SR4
Power points Points de pouvoir (en minuscules) concept SR4
Printer Imprimante Équipement SR4
Probe Race Opération Comète événement SR4
Projectile Weapons Armes de trait Équipement SR4
Prophylaxis Prophylaxie Magie SR4
Protective Covers (eyes) Protection oculaire Équipement SR4
Protective Suit Combinaison protectrice Équipement SR4
Psychotropic IC CI Psychotrope matrice SR4
Public Transportation Routes Itinéraires des Transports en Commun Compétence SR4
Punch Coup de Poing Magie SR4
Pushing the enveloppe Durcir le ton Scénario OTR
quality trait concept SR4
Quick Draw Dégainer rapidement Combat SR4
Quick Healer Guérison Rapide trait SR4
Quick-Draw Holster Holster rapide Équipement SR4
Radical Radical Archétype GMS
Radical Eco-Shaman Chaman Éco-Radicale (La) Archétype SR4
Radical Groups Groupes Radicaux Compétence SR4
Radio Signal Scanner Scanner de fréquences radios Équipement SR4
Rapelling Gloves Gants de rappel Équipement SR4
Rapid Healing Guérison Rapide Magie SR4
Rat Rat Magie SR4
Raven Corbeau Magie SR4
Re-Education and Relocation Act Re-Education and Relocation Act (Loi de Rééducation et de Relocalisation) événement SR4
Reach Allonge Concept SR4
Reaction Réaction attribut SR4
Reaction Enhancers Accroissement de réaction Équipement SR4
Ready Weapon Préparer une arme Combat SR4
Recoil Compensation (RC) Compensation de Recul (CR) Équipement SR4
Redcap Nix OS OS Redcap Nix Équipement SR4
Redirection Reroutage Matrice SR4
Reflex Enhancer Accroissement de Réflexes Équipement SR4
Reflex Recorder Fixateur de réflexes Équipement SR4
Registering Inscription Matrice SR4
registration / registered (sprites) inscription / inscrit Matrice SR4
Reload Firearm Recharger une arme à feu Combat SR4
removable clip © chargeur amovible © Équipement SR4
Remove Clip Extraire un chargeur Combat SR4
Renraku Ichi OS OS Renraku Ichi Matrice SR4
Rent-a-Cop Flic-à-louer Archétype GMS
Repair Icon Réparation d’icône Matrice SR4
Resist Pain Résistance à la Douleur Magie SR4
Resistance to Pathogens/Toxins Résistance aux Agents Pathogènes / Toxines trait SR4
Resolution Act Resolution Act événement SR4
Resonance Résonance attribut SR4
Resource Rush Course aux Ressources événement SR4
Respirator Respirateur Équipement SR4
Response Réponse Matrice SR4
Restraints Menottes Équipement SR4
restricted terrain terrain limité Combat SR4
retina-writing laser glasses lunettes lunettes à écriture rétinienne Matrice SR4
Retinal Flare Compensation Compensation anti-flash rétinienne Équipement SR4
Retractable Baton Matraque télescopique Équipement SR4
retractable earbuds oreillettes rétractables Équipement SR4
Retrieval of Object Récupération Concept GMS
RFID RFID Équipement SR4
Rigger Rigger Archétype SR4
Rigger Adaptation Module de rigging Équipement SR4
rigging rigging Combat SR4
ring mount monture en anneau Combat SR4
Ring of Fire Anneau de Feu, Anneau de Feu des volcans du Pacifique lieu SR4
Riot Shield Bouclier anti-émeutes Équipement SR4
Ritual Lodge Materials Matériaux pour loge rituelle Équipement SR4
Ritual Spellcasting Lancement de sorts rituel Compétence SR4
Run Courir Combat SR4
run / shadowrun run / shadowrun (féminin) concept SR4
Running Course Compétence SR4
running rate vitesse de course Combat SR4
RV Games Jeux RV Équipement SR4
Safe Houses Planques Compétence SR4
Saltwater (allergy) Eau de Mer trait SR4
Sap Matraque Équipement SR4
Satellite Link Liaison satellite Équipement SR4
Scan Scan Équipement SR4
Scan This En bref Scénario OTR
Scand(inavian) Union (The) Union Scand(inave) (L’) pays SoE
scatter dispersion Combat SR4
Schweizer Bankenverein Schweizer Bankenverein (Association bancaire de Suisse) Suisse SoE
Schweizer Eidgenössenschaft Schweizer Eidgenössenschaft (Cantons suisses allemands) (SE) Suisse SoE
Sci-Fi Sims Sims de Science-Fiction Compétence SR4
Scorched Écorché trait SR4
script (to) scripter Matrice SR4
Sea Mer Magie SR4
second Crash Second Crash événement SR4
Security Sécurité Concept GMS
Security Systems Systèmes de Sécurité Compétence SR4
Security Tags Sécurité (Marqueurs de) Équipement SR4
Seductress Séductrice Magie SR4
Select Sound Filter Filtre sonore sélectif Équipement SR4
Self Determination Act Loi d’autodétermination Suisse SoE
semi-automatic mode (SA) mode semi-automatique (SA) Combat SR4
Semi-Automatics Semi-Automatiques Compétence SR4
semi-autonomous knowbot (SK) Logiciels cognitifs semi-autonomes matrice SR4
Sensitive Neural Structure Système Nerveux Sensible trait SR4
Sensitive System Immunodépression trait SR4
Sensor Tags senseurs (Marqueurs) Équipement SR4
Sensors Senseurs Équipement SR4
sequencer séquenceur Équipement SR4
Seretech Decision Décision Seretech événement SR4
Severe (addiction) Grave concept SR4
Severe (allergy) Grave concept SR4
Shadow Ténèbres Magie SR4
Shadow Matrix Matrice des Ombres lieu SR4
Shadowing Filature Compétence SR4
Shadows (the) Ombres (les) concept SR4
shaman(ic) chaman(ique) concept SR4
Shapechange Changeforme Magie SR4
shapeshifter zoocanthrope créature SR4
Shark Requin Magie SR4
Shatter Fracassement Magie SR4
Shattergraves Shattergraves lieu SR4
Shiawase Decision Décision Shiawase événement SR4
shielding Bouclier Magie SR4
Shock Baton Matraque étourdissante Équipement SR4
Shock Frills Vrilles électrifiées Équipement SR4
Shock Gloves Électro-gants Équipement SR4
Shock Hand Électro-main Équipement SR4
Shock Pad Rembourrage antichocs Équipement SR4
short burst rafale courte Combat SR4
shot round munition à grenaille Combat SR4
shotgun shotgun Combat SR4
Signal Signal Matrice SR4
Silence Silence Magie SR4
Silencer Silencieux Équipement SR4
Sim Module Module sim Équipement SR4
simflick simfilm SR4
Simple Action Action Simple concept SR4
Simrig Simrig Équipement SR4
Simsense Simsens Équipement SR4
Simsense Vertigo Mal du Simsens trait SR4
SIN Matricule SIN, puis SIN Concept
single shot mode (SS) mode coup par coup (CC) Combat SR4
single-shot mode mode coup par coup Combat SR4
SINless SINless concept SR4
SINner SINner (ex:SINtoyen) trait SR4
Sioux (langue) Sioux Compétence SR4
Skill group groupe de compétences (GC) concept SR4
Skillsoft Skillsoft Équipement SR4
Skillwires Compétences cablées Équipement SR4
skimmer (drone type) Glisseur Équipement SR4
Skin Link Interface épidermique Équipement SR4
Skin Pocket Poche corporelle Équipement SR4
slap patch patch (adhésif) Équipement SR4
Sleep Regulator Régulateur de sommeil Équipement SR4
slighe (gaëlique) slighe (si nécessaire ‘« route », « chemin ») lieu SR4
slug round balle pleine Combat SR4
Slumlord Proprio véreux Archétype GMS
Smart Firing Platform Plateforme de tir intelligente Équipement SR4
Smartgun System Système smartgun Combat SR4
Smartlink Smartlink Équipement SR4
SMG / sub-machine gun mitraillette Équipement SR4
Smoke Grenade Grenade fumigène Équipement SR4
Smoke Grenade (IR) Grenade fumigène (IR) Équipement SR4
Smuggler Contrebandière (La) Archétype SR4
Smugglers Safe Houses Planques de Contrebandiers Compétence SR4
Smuggling Compartment Compartiment à contrebande Équipement SR4
Smuggling Routes Itinéraires de Contrebande Compétence SR4
Snake Serpent Magie SR4
Sniffer Renifleur Matrice SR4
Sniper Rifles Fusils de précision Équipement SR4
Snitch Indic Archétype GMS
Snitch Indic Contacts SR4
Social Test Test Social concept SR4
softs softs (en général) Équipement SR4
Software (skill) Software Matrice SR4
Sorcery Sorcellerie Compétence SR4
Sound Link Interface sonore Équipement SR4
Sound Suppressor Atténuateur de son Équipement SR4
Sovereign American Indian Movement (SAIM) Mouvement Souverain Amérindien (MSA) organisation SR4
spam zone spam zone Matrice SR4
Spanish Espagnol Compétence SR4
Spatial Recognizer Reconnaissance spatiale Équipement SR4
Speak/Text Phrase Dire/ Envoyer (par liaison neurale) une phrase Combat SR4
Special Attribute Attribut Spécial concept SR4
Special Weapons Armes spéciales Équipement SR4
Speed Loader Speedloader Équipement SR4
spell sort concept SR4
Spell Binding Lien à un Sort Magie SR4
spell focus focus de sort Équipement SR4
Spell Formula formule de sort Équipement SR4
Spell Resistance Résistance aux Sorts Magie SR4
Spell Resistance Test Test de Résistance aux Sorts concept SR4
Spellcasting Lancement de Sort Compétence SR4
Spellcasting (Focus) Lancement de sorts (Focus de) Équipement SR4
Sperethiel Sperethiel Compétence SR4
Spider Spider Archétype GMS
Spider Spider Contacts SR4
Spirit Affinity Affinité avec les Esprits trait SR4
Spirit Bane Hostilité d’Esprits trait SR4
Spirits Esprits Compétence SR4
Spoof Falsification Matrice SR4
Spoof Imitation Équipement SR4
spoof (to) imiter ou falsifier selon contexte Matrice SR4
Sport Rifles Fusils de sport Équipement SR4
Spotter Observateur Magie SR4
sprawl conurb’ ou conurbation SR4
spread (narow, medium, wide) dispersion (petite, moyenne, grande) Combat SR4
Sprint Sprinter Combat SR4
sprite sprite Matrice SR4
Spur Lames Équipement SR4
Squatter Squatter contact SR4
Stabilize Stabilisation Magie SR4
Staff Baton Équipement SR4
Stand Up Se lever Combat SR4
Standard Standard Équipement SR4
Standard Ammo normales (Munitions) Équipement SR4
static zone Zone d’interférence Matrice SR4
Stealth Furtivité Magie SR4
Stealth Furtivité Matrice SR4
Stealth Furtivité Compétence SR4
Stealth Rope & Catalyst Stick Corde dégradable et Bâtonnet catalyseur Équipement SR4
Stealth Tags furtifs (Marqueurs) Équipement SR4
Stick-n-Shock Ammo électrifiées (Munitions) Équipement SR4
StimPatch Stimpatch Équipement SR4
Stimulants (addicitve) Stimulants SR4
stoppie stoppie (arrêt en roue avant) Combat SR4
Street Doc Doc des Rues Contacts SR4
Street Samurai Samouraï des Rues concept SR4
street witch sorcier (-ère) urbain(e) concept SR4
Strength (STR) Force (FOR) attribut SR4
Stripper Strip-teaseuse Archétype GMS
Structure (Barrier) Structure (Barrière) Combat SR4
Stun (S) Étourdissants (E) concept SR4
Stun Baton Électro-matraque Équipement SR4
Stun Bolt Éclair Étourdissant magie SR4
Stun Damage Dommages Étourdissants concept SR4
Stun Damage Track Compteur de Dommages Étourdissants Concept SR4
Stunball Boule Étourdissante Magie SR4
Stunbolt Éclair Étourdissant Magie SR4
stunt cascade Combat SR4
subdermal bone-vibrating speakers enceintes subdermiques à vibrations osseuses Matrice SR4
subdermal microphone microphone subdermique Fiction SR4
Subdual Combat (spé) Immobilisation Compétence SR4
Submersion Immersion technomancien SR4
subscribing abonnement Matrice SR4
Substance Abuse Substance Abuse Matrice SR4
Subvocal Microphone Microphone subvocal Équipement SR4
Success Réussite Concept SR4
Success Test Test de Réussite concept SR4
summon (to) invoquer SR4
Summoning Invocation Compétence SR4
Summoning (Focus) Invocation (Focus d’) Équipement SR4
Summoning focus focus d’invocation Magie SR4
suppressive fire tir de couverture Combat SR4
Suprathyroid Gland Glande suprathyroïdienne Équipement SR4
SURGE (xxx) (The) GRIME (xxx) (La) Concept SoE
Surprise Test Test de Surprise concept SR4
Survival Survie Compétence SR4
Survival Kit Kit de survie Équipement SR4
Survival Knife Couteau de survie Équipement SR4
Sustaining (Focus) Maintien (Focus de) Équipement SR4
Swimming Natation Compétence SR4
Sword Épée Équipement SR4
Symbiotes Symbiotes Équipement SR4
Synaptic Booster Booster synaptique Équipement SR4
Synthacardium Synthécarde Équipement SR4
System Système Matrice SR4
tactical combat combat tactique (véhicules) Combat SR4
tag marqueur Équipement SR4
Tag Eraser Dé-marqueur Équipement SR4
Tailchaser Jeu du chat et de la souris Concept GMS
Tailored Pheromones Phéromones adaptatives Équipement SR4
Take Aim Ajuster Combat SR4
Talent Scout Chasseur de têtes Archétype GMS
Talismonger Marchand de Talismans Contacts SR4
Tamanous Member Membre du Tamanous Archétype GMS
Target Number Résultat à atteindre Concept SR4
Targeting Acquisition Matrice SR4
Taser Shield Bouclier taser Équipement SR4
Tasers Tasers Équipement SR4
Tasking Technomancie (GC) Compétence SR4
Taste Booster Booster gustatif Équipement SR4
Taxi Driver Chauffeur de taxi Archétype GMS
teamwork travail en équipe concept SR4
Technomancer Technomancien concept SR4
Telesma Telesma Magie SR
Thaumaturgical Regulation Act Loi de régulation thaumaturgique (LRT) Suisse SoE
Thermal Damping Atténuation thermique Équipement SR4
Thermite Burning Bar Barre de thermite Équipement SR4
Thermograhic Vision Vision thermographique Équipement SR4
thread (to) threader Matrice SR4
Threading Threading Matrice SR4
threshold Seuil concept SR4
Throw a Weapon Lancer une arme Combat SR4
Throwing Weapons Armes de Jet Compétence SR4
thrown grenades grenades à main Combat SR4
Thunderbird Oiseau-Tonnerre Magie SR4
tight terrain terrain restreint (idem SR3) Combat SR4
Toolkit Trousse à outils Équipement SR4
Tooth Compartment Compartiment dentaire Équipement SR4
Touch Link Interface tactile Équipement SR4
Toughness Dur-à-Cuire trait SR4
toxic spirit esprit toxique créature SR4
Toxic Wave Vague Toxique Magie SR4
Toxin Extractor Extracteur de toxines Équipement SR4
Tracer Ammo traçantes (Munitions) Équipement SR4
Trachean Filter Filtre trachéal Équipement SR4
Track Pistage Matrice SR4
Tracking Pistage Compétence SR4
TranqPatch Tranqpatch Équipement SR4
Transys Avalon Transys Avalon Équipement SR4
Trauma Patch Patch « Dernière Chance » Équipement SR4
Treaty of Denver Traité de Denver événement SR4
Triad Soldier Homme de Main des Triades Contacts SR4
Trickster Escroc Magie SR4
Trid Entertainment Spectacle Tridéo Magie SR4
Trid Phantasm Illusion Tridéo Magie SR4
Trid Pirate Pirate tridéo Archétype GMS
Tripod Trépied Équipement SR4
Trodes Électrodes Équipement SR4
troll troll concept SR4
Turn to Goo Liquéfaction Magie SR4
tusk croc Combat SR4
Tutorsoft Tutorsoft Équipement SR4
two-stage regulator détendeur Équipement SR4
Ultrasound Sensor Senseur à ultrasons Équipement SR4
UN Metahuman Commission Commission des Nations Unies sur la métahumanité Suisse SoE
Unarmed Combat Combat à Mains Nues Compétence SR4
Unawa Diminution d’[Attribut] Magie SR4
Unaware (skill level) Ignorant concept SR4
Uncommon (allergy) Rare SR4
Uncouth Associal trait SR4
Uneducated Primitif trait SR4
Unexplained Genetic Expression (UGE) Expression Génétique Inexpliquée (EGI) sigle SR4
Universal Brotherhood (UB) Confrérie Universelle (Confrérie) organisation SR4
Urban (spé) Urbain(e) Compétence SR4
Urban Anthropologist Anthropologue urbain Archétype GMS
Urban Explorer Jumpsuit Combinaison Urban Explorer Équipement SR4
Use Complex Object Utiliser un objet complexe Combat SR4
Use Simple Object Utiliser un objet simple Combat SR4
Use Skill Utiliser une compétence Combat SR4
Vault Chambre Forte Suisse SoE
Veracruz Settlement Accords de Veracruz événement SR4
Vereinte Kantonsbanken Vereinte Kantonsbanken (Banque des cantons unifiés) Suisse SoE
Virtual Person Virtual Person Équipement SR4
Virtual Pet Virtual Pet Équipement SR4
Virtual Reality Gaming Jeux en réalité vituelle Équipement SR4
Virtual Surround Music Système audio Virtual Surround Équipement SR4
Virtual Weather Virtual Weather Équipement SR4
Vision Enhancement Amplification de vision Équipement SR4
Vision Magnification Zoom Équipement SR4
Visual (spé) Visuelle Compétence SR4
VITAS (Virally-Induced Toxico-Allergic Syndrome) SIVTA (Syndrome Induit Viralement Toxico-Allergique) sigle SR4
Voice Control Contrôle Vocal Magie SR4
Voice Modulator Modulateur vocal Équipement SR4
Vory Shestiorka Shestiorka du Vory Archétype GMS
VSTOL (Vertical or Short Take-Off / Landing) VSTOL Équipement SR4
VTOL (Vertical Take-Off / Landing) VTOL Équipement SR4
Wageslave Esclave corpo / corporatiste SR4
walking rate vitesse de marche Combat SR4
Wall Space Wall Space Équipement SR4
War Guerre GMS
Ward Rune de garde magie SR4
ware (‘ware) cyber concept SR4
watcher spirit esprit veilleur magie SR4
Water Eau magie SR4
Weapon (Focus) Arme focus Équipement SR4
Weapon Mount Monture d’arme Équipement SR4
Weapons Specialist Spécialiste des Armes archétype SR4
wheelie wheelie (roue arrière) Combat SR4
White Noise Generator Générateur de bruit de fond Équipement SR4
wide burst rafale large Combat SR4
wide spread grande dispersion Combat SR4
Wild Things Métacréatures GMS
Will to Live Survivant trait SR4
Wire Clippers Pinces coupantes Équipement SR4
Wired Reflexes Réflexes câblés Équipement SR4
wireless sans fil concept SR4
wireless link connexion sans fil concept SR4
Wireless Matrix Initiative (WMI) Wireless Matrix Initiative (WMI) sigle SR4
Wise Warrior Sage Guerrier Magie SR4
Wolf Loup Magie SR4
wound modifier modificateur de blessures concept SR4
Yakut Yakoutie pays SR4
Year of Chaos (the) l’Année du Chaos événement SR4
Zen Meditation Méditation Zen Compétence SR4

Ombres Portées mettra régulièrement cet article à jour au fur et à mesure des traductions de la gamme française SR4.

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Glossaire officiel anglais-français des termes spécifiques à Shadowrun 4, pour faciliter le passage de l’anglais au français et réciproquement.

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Jérémie Bouillon 2007-03-18T19:38:36Z 2007-03-18T19:38:36Z SR4light : transformer les PDF en HTML tag:shadowrun.fr,2007-03-18:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/806b6e546d440528cb165f674f614e24

Propriétaire depuis peu d’un bien joli PDA, j’ai voulu mettre mes PDF de SR4 dessus histoire de pouvoir les consulter partout avec aisance. Seulement, il s’est avéré que le chargement de l’ensemble du fichier puis l’affichage de chaque page prenait trop longtemps pour être réellement confortable à l’usage.

Je me suis donc tourné vers la conversion dans un autre format. Comme je voulais garder la mise en page, je me suis tourné vers le html. Mes premiers tests avec un outil open source (pdftohtml) étaient mitigés (le logiciel supprimait la plupart des espaces). J’ai donc trifouillé un peu le programme, rajouté un script par dessus, et voilà SR4Light.

Ca convertit votre pdf de SR4 (ça doit marcher avec d’autres pdf de la gamme, voire des pdf qui n’ont rien à voir) en petits fichiers html qui peuvent être vus sur n’importe quelle machine équipée d’un navigateur web (pc, pda, smartphone, DS, PSP...)

C’est pas encore parfait, mais le résultat est tout à fait satisfaisant sur ma Zodiac. N’hésitez pas à donner votre retour sur vos machines à vous, vu que ça peut dépendre de beaucoup de facteurs (matériel, navigateur web, avec ou sans images, etc.)

Fichier sr4light.zip (245KB, téléchargé 790 fois).

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Un petit logiciel qui transforme les livres électroniques (« ebook ») au format Acrobat PDF en fichier HTML. Permet par exemple de les transférer sur un PDA et de les lire tranquillement, en déplacement.

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Jérémie Bouillon 2007-02-22T18:37:49Z 2007-02-22T18:37:49Z Passé simple tag:shadowrun.fr,2007-02-22:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/b307ca0e7054c9545a480519947f5ba2 Mémé Théière était assise dans son fauteuil style renaissance de velours bordeaux. Elle était calme et sereine. Elle habitait dans un vieil appartement de Puyallup City et devait sa tranquillité au respect que cette vieille femme française inspirait à Don Gianelli. Mémé Théière était dans sa quatre vingt neuvième année, âge des plus respectables pour une Norm.

Les enfants du quartier avaient surnommé ainsi cette vieille institutrice à lunettes car elle se faisait toujours un plaisir de leur offrir une bonne tasse d’infusions diverses et variées. Elle avait bien un nom et un prénom, mais l‘âge et l’amertume lui en avaient depuis longtemps effacé le souvenir.

Tout ce qu’on savait d’elle dans le voisinage se résumait à bien peu d’informations. Elle était française, ceci était certain, et son accent la trahissait quand elle parlait. Elle avait été enseignante par le passé et avait dû migrer aux UCAS dans ses dernières années pour cause d’exil politique. Elle aurait été l’instigatrice d’un mouvement de révolte que les autorités n’avaient pas pu accepter et se serait vu remettre une invitation à quitter le territoire pour ne jamais y remettre les pieds. Elle aurait été recueillie par la Mafia et aurait été installée à Puyallup City par Don Gianelli lui-même.

Mémé Théière avait été une belle femme, petite mais fine et athlétique. Elle prenait le thé tranquillement dans son fauteuil de velours bordeaux en regardant des photographies. Elle ne reconnaissait pas la plupart des personnes qu’elle y voyait, mais elle souriait en tentant de se remémorer des bribes de son histoire personnelle quand le visage d’une personne lui fit ressentir une émotion. C‘était un homme, brun, assez bien bâti, assez grand, portant un costume de cashmere gris, une chemise rose pale et une cravate rose. Il portait un autre homme, aidé d’une femme blonde splendide, vêtue d’une robe de soirée rose-orangée, que la lumière du soleil prenait un malin plaisir à éclairer de toute sa beauté. Mémé Théière n’arrivait pas à remettre un nom sur ce visage étrange, mais des larmes se mirent à couler sur ses deux vieilles joues ridées. Elle passa à la photo suivante.


Bird nettoyait sa Ford Americar. Il aimait cette caisse, plus que tout au monde. Il n’avait plus qu’elle, d’ailleurs, depuis que sa femme l’avait quitté suite à la restructuration des effectifs de Lone Star. Bird avait été révoqué suite à une échauffourée avec les Cutters qui avait mal tourné. Saloperie de gangers ! Il s’appelait Lieutenant Bryan Duff à l‘époque, maintenant, il courait les Ombres sous le sobriquet de Bird.

Il était rigger, interfacé aux véhicules, il s’y connaissait pas mal en mécanique et électronique, et il avait essayé d’ouvrir un garage après son licenciement. Mais les affaires avaient bien mal fonctionné depuis qu’il avait refusé de céder à la menace de Shiro. Il n’aurait pas du insulter un Oyabun, mais il n’avait pas pu obéir au Yakuza. Maintenant, il se planquait à Redmond, dans un squat assez grand pour lui, sa voiture et son Ares Predator.

Son récepteur de poche sonna. Bird arrêta un instant de nettoyer l’amour de sa vie pour jeter un œil sur le petit appareil. « RDV ce soir 22h. Aces. » Il fit la moue un instant, puis regarda sa montre. Il était quatorze heures. Il continua de faire briller son Americar, puis passa quelques heures à reconfigurer sa console de contrôle de véhicule. Il se vêtit de son plus beau gilet pare-balles et vérifia son arme trois fois. Il partit à pieds au rendez-vous.

Quelques instants plus tard, il put apercevoir la façade délabrée de ce que les autochtones appelaient un nightclub. Un puits d‘écume plutôt. L’Aces n‘était pas un club vraiment réputé pour la qualité de ses services, mais plutôt pour être le repaire d’une bande d’orques et de trolls antisociaux qui ne venaient là que pour se divertir à casser la clientèle non habituée. Curieux endroit pour un rendez-vous. Bird poussa la grande porte rouillée pour se retrouver dans une pièce sombre aux relents de fumée acre de cigarettes et autres drogues fumables. L’endroit empestait et il dut retenir un haut-le-cœur. La moitié des vitres donnant sur les Barrens étaient .parcourues de petites lézardes et la peinture fade des murs était écaillée. Le pire était certainement le son du troll trash métal beaucoup trop fort pour être supporté longtemps par des tympans peu entraînés.

Un orque très laid et très musclé se dirigea vers lui immédiatement. Bird reconnut les couleurs d’un gang local dénommé les Crimson Crush et essaya en premier lieu de feindre l’avoir vu pour pouvoir l‘éviter et ne pas trop attirer l’attention. Peine perdue, l’orque lui décocha un violent direct en direction du visage, ce qui sembla amuser ses amis accoudés au bar en train de boire un des fabuleux breuvages du club, ce genre de boisson qui fait passer l’expression tord-boyau pour un doux euphémisme. Bird esquiva grâce à ses réflexes câblés ce qui eut pour effet d‘énerver son agresseur qui saisit un banc pour lui abattre sur la tête. Bird savait que sa seule chance de survie aurait été d’abattre le type, mais quelle aurait alors été la réaction de ses comparses ? Il se prépara à accueillir le coup en se protégeant pour ensuite feindre l’inconscience et peut-être s’en sortir sans trop de mal. Le banc allait s’abattre sur lui quand l’orque s’arrêta pour reposer le banc et retourner discuter avec ses collègues qui ne faisaient plus attention à lui. Comme par magie.

Un elfe s’approcha de Bird et l’invita à venir s’asseoir à sa table. Il y avait là un troll très bien bâti portant un datajack sur la tempe et une naine bardée de symboles ésotériques.

« Bonjour Bird, nous vous attendions. Maintenant que l‘équipe est réunie, faisons les présentations. Je commence, appelez-moi Monsieur Johnson, si vous le voulez bien. », dit l’elfe en esquissant un sourire.

Il était remarquable que l’affreux bruit de la musique n’atteigne pas la table, et que le Johnson ait l’air d‘être seul. Mais peut-être une des deux personnes, la naine sûrement, ce qui expliquerait la magie, était son garde du corps. La naine, justement, poursuivit la conversation :

– Je suis Tina, magicienne hermétique de mon État.

– Moi, c’est Karl, spécialiste en combat urbain, répliqua le troll qui était vraiment très imposant.

– Bird, rigger. Bon, pardonnez mon empressement, mais pourquoi sommes nous là ?

– Bonne question, Lieutenant, permettez que je vous appelle ainsi ? Répondit l’elfe posément, un petit sourire narquois sur le visage.

– Non, je ne permets rien et je me tire, répondit Bird, déjà agacé par le manque de professionnalisme évident de ce Johnson qui avait choisi un coin aussi véreux pour les réunir.

– Comme vous voudrez. Nasty, vous savez, votre ami orque au bar, se fera un plaisir de vous raccompagner.

– Okay, je vois, dites Tina et Karl, il vous tient aussi par les bourses ?

– Ne faites pas d’esprit, s’il vous plaît, chacun d’entre vous a une raison bien particulière d‘être ici.

– Bon, quand vous aurez fini votre mascarade, vous seriez bien aimable de nous expliciter la raison de notre venue, s’impatienta Tina

– Bien, vous acceptez donc le travail ? C’est un bon point. Il se trouve qu’une de mes vieilles amies est en ville et qu’elle est retenue de force par la Mafia. Je vous laisse cette puce contenant les informations nécessaires à la réussite de cette extraction. Dès que vous l’aurez, appelez-moi à ce numéro et nous conviendrons d’un autre rendez-vous. Consigne importante : il ne doit lui être fait aucun mal.

– Et on y gagne quoi ? Demanda Karl avec sa déconcertante façon d’avaler un mot sur deux.

– La somme de quatre cent mille nuyens, à répartir entre chacun de vous, vous convient-elle ?

– Okay pour moi, dit Karl sans hésiter.

– Pareillement, rétorqua Tina, les yeux luisants.

– Excusez-moi, mais là, ça pue !, répondit Bird très désappointé.

– Plaît-il, Lieutenant, ce n’est pas assez ?

– C’est largement trop pour ce genre de travail, au contraire !

– Euh, Bird, t’es gentil, mais ferme-la s’il te plaît, glissa Tina.

– C’est que cette personne compte beaucoup pour moi, et qu’il y a bien longtemps que je ne l’ai pas vue. Et puis, vous avez accepté, il me semble, mettriez-vous votre professionnalisme en doute pour un simple salaire trop élevé ? Avec cet argent, vous pourriez reconquérir Kittty, recommencer à zéro, oublier la Star à jamais et vous éclater sur les plages d’Hawaï pour le restant de vos jours, avec en prime, peut-être, l’enfant dont vous avez toujours rêvé, etc.

– Qu’est ce que vous me faites, là ? Vous êtes en train de sonder mon esprit ou quoi ?, répondit Bird, une lueur de terreur dans ses deux yeux bleus de mer, amer.

– Disons que je suis très bien informé, sur chacun de vous. La sélection a été longue et fastidieuse, mais je pense que le résultat en vaut la chandelle. Mais tout ceci ne vous regarde pas, Lieutenant. D’ailleurs, cette entrevue a trop duré, je vous demande de partir et de me recontacter quand vous l’aurez.

L’elfe leur tendit à chacun une liasse de billets, en avance, ainsi qu’un numéro de compte sur lequel ils pourraient constater la présence de l’argent. Il leur livrerait la clé du coffre de la Telestrian Bank où il ferait transférer les fonds lors de leur prochain rendez-vous. Bird se leva, accompagné par les deux autres runners. Il ne leur porta tout d’abord pas d’attention, trop occupé à essayer de comprendre ce qu’il venait de vivre. Il se retourna en direction du Johnson, mais il n’y avait plus personne à la table. Il sortit du Aces sans encombre pour se retrouver dans la rue, incroyablement triste sans savoir pourquoi, avec ses deux collègues improvisés, au milieu des Barrens de Redmond, au plus profond des ténèbres de la nuit brumeuse tombée sur Seattle.


En cette belle journée d’avril 2070, Arguens Johns sortait de la Chambre des Représentants de Salem, au croisement de Center Street Northeast et Capitol Street. Il venait de participer à un débat houleux à la Chambre de l‘Étoile sur les conséquences des déchets du Rivergate Industria Park de Portland sur la faune aquatique de la rivière Willamette. Une faction d‘éco-chamans avait sifflé l’intervention du président de la Chambre puis ils étaient venus à la tribune exprimer leurs craintes quant à une possible pollution et ses effets nocifs à long terme sur la zone. Et ceci avait beaucoup amusé Arguens. Si ces pauvres pantins savaient ce qui s‘était passé à Crater Lake… Mais il avait été hors de question que les Princes de Tir en transmettent le sujet aux élus du peuples, abusés par la pseudo-démocratie du « un elfe, une voix », secret défense. Enfin, appartenir à la Chambre avait ses avantages, financiers d’abord, et humoristiques ensuite, au vu de l’importance des problèmes à résoudre.

Le bel elfe laissa derrière lui son amusement et le grand immeuble superbement ornementé. Il salua dignement les deux membres des Forces de la Paix en faction devant le portail. Des makkaherinitsa, ayant tout juste survécu à leur Rite de Passage, somme toute l‘élite des troupes de défenses de l‘État, pour défendre l‘élite des institutions. Ce qui amusait le plus Arguens, c’est qu’il avait longtemps été assez naïf pour croire au réel pouvoir de la Chambre. Mais son maître lui avait enseigné les coutumes de ses semblables, et il était maintenant au fait de la mascarade du Conseil des Princes.

Il s’en retournait vers son appartement en jouant avec ses osselets innocemment. Il fut bousculé par un vieil elfe acariâtre, ce qui provoqua la chute de ses osselets. Sans se soucier le moins du monde de l’absence d’excuse du vieillard, il se baissa pour les ramasser mais la configuration qu’ils avaient formé sur le sol lui remémorèrent ses aptitudes à la divination. Arguens vit le Mal. Il sut qu’il devait ressortir son épée de son fourreau. Un vieil ennemi allait frapper à Seattle. Il étendit ses sens astraux pour prendre contact avec les membres de son groupe magique.

– Qu’y a-t’il pour que tu nous déranges, Jane et moi ?, répondit le maître.

– J’ai vu l’Ennemi à Seattle. Il est très puissant, plus que le dernier et il a l’air très joyeux.

– Et qu’as-tu vu d’autre ?

– Il possède un homme, il y a des runners, ils vont lui apporter une femme, c’est très flou.

– Et que comptes-tu faire ?

Imar raen. Imar semeraerth. Cirrolar Dreasis ti’Morel. Mirial tela li ? Thiesat tekio tore li ?

– Alors va, milessaratish im reth, et sois la mort de nos ennemis. Contacte-moi si c’est trop puissant pour toi.


Bird avait effectué une recherche dans la matrice en insérant l’image du Johnson obtenue grâce à l’opticam inclue dans son œil cybernétique. Le réseau mis en place par NeoNET après le crash de 2064 était vraiment simple à utiliser, presque trop simple, si bien que des gosses se laissaient aller au piratage et se retrouvaient en taule avant la majorité. Bird visitait les nœuds seulement de manière légale, avec ses anciens codes Lone Star qui n’avaient pas été effacés par son ami technicien de maintenance informatique. L’elfe était surnommé Topolino. Ancien mafieux qui était le protecteur d’un bar appelé La Cantine pour le compte de la Famille à la fin des années 2050, il avait été vu dans le coin pour la dernière fois en 2061, année du passage de la comète de Halley au dessus de nos têtes. Plus de nouvelles depuis.

Pourquoi un ancien Capo irait ennuyer la famille ? D’après les informations, Topolino était très fidèle. Ça ne collait pas. Il aurait pu se venger de quelque chose, mais pourquoi donner une telle somme d’argent pour un run aussi simple et embaucher des runners débutants si la mission était ardue ? Car il n’y avait pas le moindre doute dans l’esprit de Bird à ce sujet, ses deux collègues étaient des débutants, ils auraient du avoir la même réaction que lui. Autre fait étonnant, d’après Tina, l’elfe n‘était pas éveillé, même si, d’après ses dires, quelque chose clochait dans son aura. Alors que Topolino savait se vanter de ses talents exceptionnels d’adepte physique.

La cible, elle, était on ne peut plus inconnue des serveurs de la Lone Star. Il s’agissait d’une vieille humaine à lunettes des plus banales. Elle habitait dans un appartement de Puyallup City et l’adresse indiquée sur la puce était sous la protection de Don Gianelli. C‘était trop facile, quoique, l’inexpérience de ses collègues allait être un boulet à traîner.

Bird se promulgua immédiatement leader du groupe ce qui ne posa pas de problème au deux jeunes. Il demanda à Tina d’aller prospecter l’entourage de la demeure de la vieille dame du plan astral en évitant si possible de se faire repérer, ce à quoi la naine s’affaira immédiatement. Elle s’allongea dans le canapé miteux du squat et se concentra un court instant pour quitter son corps. Cinq secondes plus tard, elle rouvrait les yeux dans la grande pièce délabrée où habitait Bird. Elle expliqua à ses collègues qu’il serait mieux de se rendre sur place, ou à côté, afin qu’elle trouvât l’appartement plus facilement.

Les trois compères se rendirent donc à Puyallup City, traversant d’abord le quartier résidentiel de Renton inondé d’holo-affiches « Pour un meilleur Seattle » du candidat Kenneth Brackhaven. Une équipe des services de santé de la Cité s’affairait à ramasser un adolescent humain allongé sur le trottoir, un de ces jeunes en costume qui ont une vie trop sereine et aiment à la détruire avec des BTL. Puis à la tranquillité de Renton succéda le lourd bruit de l’industrie toute aussi lourde d’Auburn. Des équipes de cols bleus métahumains se préparaient à l’embauche devant une des usines du complexe Federated Boeing, des membres du Policlub Humanis distribuaient des tracts aux rares humains qui sortaient de leur travail chez Monobe. Enfin, ce fut l’entrée dans les Barrens de Puyallup, et les runners se munirent de masques respiratoires.

Tina bascula en perception astrale et elle put ressentir la douleur des habitants et la pollution qui irradiait de toute part. Elle ne put soutenir ceci très longtemps et regarda de nouveau le monde physique, ses routes défoncées et quasi impraticables sauf pour le rigger qu‘était Bird, les enfants orques et trolls qui jouaient à la guerre et se frappaient avec rage et violence à l’aide des tessons des bouteilles de sojbière qu’ils avaient ingurgitées quelques minutes auparavant, les femmes de trente ans qui en paraissaient cinquante et qui vendaient leur corps à qui voulait le prendre, la misère et la pauvreté, le côté le plus noir de Seattle, comme un rappel de la noirceur du monde, une tâche de cambouis sur un rayon de soleil couchant.

Après une bonne heure de traversée de cet enfer, ils arrivèrent enfin aux limites de Puyallup City. Bird décida de laisser la voiture ici et de veiller sur le corps inanimé de la naine. Karl irait voir la maison de ses yeux de troll, la vision thermographique était utile la nuit, soutenu de l’astral par la magicienne.

Le troll commença à se déplacer furtivement vers la résidence de sa cible. Les rues étaient vides si ce n‘était que quelques patrouilles de mafiosi qui faisaient le tour du quartier dans de jolies Mitsubishi NightSky ou autres caisses du même type. Karl sut les esquiver sans trop de problème. Il sentit un instant un frisson lui parcourir le cou, puis se promener sur tout son corps. Saleté de mage ! Karl haïssait la magie, il avait déjà eu à faire avec un chaman qui lui avait jeté un sale sortilège pour le détrousser. Mais cette fois, Tina était avec lui, même si elle l’agaçait à lui faire sentir sa présence depuis l’astrale. Il fut enfin en vue de la petite résidence de quatre appartements où vivait la vieille dame. Il entendit un chien aboyer. Le cri d’une grosse bête, sûrement une saleté de clébard éveillé. À travers une fenêtre il aperçut une humaine qui dormait, un rayon de lune caressant son visage, s’il cassait la vitre, il pourrait aisément l’enlever.

Tina flottait à la vitesse de la pensée dans la dimension astrale. Il y avait autour de l’immeuble quatre esprits veilleurs qui patrouillaient. Elle calcula le temps qu’elle avait pour le pénétrer sans se faire repérer. Elle concentra toute sa volonté et franchit assez facilement le mur de la demeure pour se retrouver dans une sorte de couloir où un chien dual commença à la regarder. Du feu émanait de son aura.

Karl entendit le chien donner l’alerte. Il sentit l’adrénaline monter dans son corps et envoya un message à Bird afin que ce dernier rappliquât au plus vite. Il sortit son Ares Predator et défonça la vitre avec toute la force liée à son espèce. Cette dernière, toute blindée qu’elle fut, ne résista pas longtemps aux assauts répétés du troll, ce qui eut pour effet de réveiller la vieille dame. Il eut le temps de la voir appuyer sur un Panic Button et sentit une piqûre sur son torse. Il se retourna en direction de son agresseur et aperçut un petit drone, un Snooper armé d’un fusil Narcojet. Il sentait déjà l’effet du poison s’exprimer en lui, mais il fit confiance à son filtre anti toxines et il se concentra sur sa cible. Il tira une rafale sur le drone qui s‘écroula sur le sol dans un petit claquement métallique. La vieille dame était assise sur son lit, terrorisée.

Bird était inquiet. Le message de Karl ne laissait aucun doute quant à une bêtise effectuée par un des deux débutants. Il brancha son CME de nouveau et partit à toute allure vers l’adresse de sa cible. Tant pis pour le corps de la magicienne, il reviendrait ici pour qu’elle puisse le retrouver, après tout, les mages se devaient d’improviser de temps en temps.


Benedictus préparait le rituel. Il avait tracé le grand cercle de sang sur le sol de ce hangar désaffecté de Tarislar. Bientôt il retrouverait sa promise. Bientôt elle l’accompagnerait pour toujours. Bientôt son mentor reviendrait sur la Terre pour y prêcher sa parole de joie.

Après sa longue tâche effectuée, il s’assit en tailleur et regarda quelques photographies. Il se mit à pleurer en revoyant les yeux de celle pour qui il avait fait tout cela. Il se souvint de ces rudes nuits d’hiver de 2006 passées à attendre sa réponse. Réponse qu’il n’avait jamais eue. Il avait depuis lors toujours été joyeux, sans vraiment trop y croire, mais pour ne jamais montrer la détresse qui était en lui. Et puis vint la Grande Danse, puis l‘Éveil. Il avait entendu l’appel du Roi Noir et l’avait suivi. Et puis un jour, il avait renoncé à l’amour. Il avait fait un pacte avec son mentor, un pacte de sang, et il avait oublié de vieillir.

Il avait baroudé par delà le monde, qui à Hawaï, qui en Aztlan, qui près de Crater Lake à Tir Tairngire. Son mentor lui avait prodigué de bons conseils et en évitant les deux elfes, celui qui se maquille comme un fou et l’elfe noire aux cheveux blancs, il avait pu prendre de la puissance à chacun des loci sans vraiment mettre en danger son intégrité. Il maîtrisait maintenant le sacrifice humain comme personne et savait donner une teinte plus sombre au monde qui l’entourait. Monsieur Darke, un ancien de ses amis, devenu fou par trop de faiblesse, lui avait offert une splendide dague d’obsidienne pour mener à bien ses rites merveilleux et il avait fait couler le sang de toutes les personnes qui lui avaient montré trop de mélancolie et qui avaient rejoint sa cause. Et il était prêt, pour son dernier sacrifice, pour retrouver son amour perdu et l’aimer à jamais, pour tirer enfin les dernières satisfactions de son voyage dans la vie en permettant à Joie de revenir et de rendre le monde meilleur.


Tina attaqua le chien. Elle savait qu’elle ne pouvait pas fuir, alors elle lui décocha un puissant direct. L’animal répliqua en incendiant son aura. Tina sut qu’elle ne le vaincrait pas de la sorte et perçut l’agitation des veilleurs. Elle récita une formule en latin et le chien s’endormit. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant ? Elle partit à toute allure en direction de son corps.

La Ford Americar se gara juste à côté de l’immeuble. Bird put voir un instant le corps de la naine se couvrir de brûlures, ça devait chauffer là-dedans. Karl arriva en titubant, portant la vieille dame sur son épaule. Cette dernière hurlait dans une langue inconnue. Bird ouvrit d’une pensée la portière arrière gauche de son véhicule et le troll y déposa soigneusement la femme effrayée. Il lui intima fermement de se taire et elle tomba en syncope. Le troll s’assit à l’avant de la voiture qui démarra en trombe. Déjà deux Steel Lynx armé d’Enfield AS-7 commençaient à arroser le véhicule de rafales de balles qui s‘écrasèrent sur le blindage en endommageant au passage les senseurs.

Deux Nightsky et deux voitures de la Star s’engagèrent à leur poursuite. Bird mit la gomme mais il sut qu’il devrait ruser car il n’avait pas un moteur suffisamment puissant pour les distancer. Si seulement la magicienne était là ! Karl sortit un fusil à pompe et réussit à toucher une des deux voitures de la Mafia. Sa perception commençait vraiment à s’altérer et il utilisa un patch stimulant pour recouvrer ses esprits.

Tina errait dans l’astral à la recherche de son corps. La bagnole de l’ancien flic n‘était plus là et elle se mit à désespérer que ce fût son dernier jour. D’un coup, elle perçut son corps passer à toute vitesse et se mit à suivre la forme noire qui le contenait. Elle sourit et se rendit compte que quatre autres formes se rapprochaient dangereusement de l’Americar. Elle se concentra et appela un élémentaire de terre à sa rescousse, lui donnant l’ordre d’engloutir un des poursuivant.

Bird sentit par ses senseurs qu’une des Nightsky était sortie de la course, barrant ainsi la route aux deux voitures de police. Il crut en sa chance et pénétra dans les Barrens. Il ne restait qu’un gars à ses trousses et le terrain miné dans lequel il évoluait maintenant, ainsi que les nombreuses ruelles du dédale infernal de Puyallup seraient de précieux alliés. Après quelques manœuvres des plus spectaculaires, sa connaissance approfondie de la ville lui permit de semer son poursuivant et de s’arrêter un instant pour respirer.

La naine ouvrit les yeux dans la voiture et commença à traiter le rigger d’inconscient, ce à quoi il ne répondit pas, venant de constater le décès du troll assis à ses côtés. La vieille dame se réveilla elle aussi et se mit à crier. Tina lui injecta une dose de tranquillisant et elle se rendormit.

Après s‘être débarrassé difficilement de la lourde dépouille de Karl, les deux runners décidèrent d’aller se mettre en lieu sûr pour appeler leur Johnson. L’Americar reprit donc sa course vers les Barrens de Redmond quand le sol se leva autour d’elle, l’encerclant. Tina reconnut là de la magie élémentaire très puissante, il s’agissait d’un sort de contrôle de la terre réellement très bien maîtrisé. Le Johnson armé d’une vieille épée rouillée se présenta alors à eux :

– Salut les enfants ! Dites-moi, que comptez-vous faire de cette vieille dame ?

– Ben vous l’apporter, comme prévu, Monsieur Johnson, ou devrais-je dire Topolino ? Répondit Bird, visiblement surpris.

– Il y a bien longtemps qu’on ne m’avait pas appelé comme ça. Mais en revanche, c’est la première fois que je vous vois. Vous allez bien ?

– Attendez, vous foutez pas de nous, vous nous avez engagés pour enlever cette vieille dame tout à l’heure au Aces !

– Je ne connais même pas cet endroit. Mais ce que vous me dites est très intéressant. Ainsi votre Johnson s’est fait passer pour moi ? Ça va être plus dur que prévu. Bon les enfants, si vous me laissiez monter avec vous. C’est pas tout ça, mais votre vie court un grave danger et je me ferai un devoir de vous protéger.

– Attendez. Vous n‘êtes pas le Johnson ? Mais alors, qui est-il ?

– Une personne très peu recommandable, et croyez-moi, il vous tuera dès qu’il aura ce qu’il veut.

– Je savais qu’une si grosse somme d’argent cachait quelque chose. Nous n’avons aucune chance de vous fuir, de toute manière, alors montez, conclut Bird.


Le rendez-vous avait été pris à vingt-trois heures dans un entrepôt désaffecté de Tarislar. Arguens avait conseillé aux runners de ne pas y aller mais ils n’avaient rien voulu entendre. Il avait donc décidé de les devancer dans le lieu et s‘était arrangé avec les Laésa pour qu’ils n’interfèrent pas avec son activité. Ils avaient même négocié qu’ils capturent les runners pour leur donner une bonne dose de laés, s’ils s’en sortaient vivants bien sûr.

Bird et Tina se rendirent au rendez-vous apeurés de ce qui les y attendait. Topolino leur avait demandé de prendre leur fric et de se tirer sans se retourner. L‘échange se passa sans problème et les runners repartirent en vie de l’entrepôt avec la clé du coffre. Ils étaient contents quand une trentaine d’elfes les sommèrent de les accompagner. Bird comprit alors que la menace supputée par le mafioso était réelle et convainquit Tina de ne pas faire de vagues. Ils se réveillèrent bien plus tard, ne sachant pas ce qu’ils avaient fait ces deux derniers jours, avec chacun un crédit tube certifié de cinquante mille nuyens dans la poche, dans un champ de Snohomish.


Benedictus allongea Mémé Théière dans son cercle de sang. Il l’observa pendant une heure et son esprit s’emplit de nostalgie. Il se souvint de sa beauté quand elle dormait dans un petit hôtel sympathique d’Amsterdam. Il se souvint des jours où il était heureux, caressant le doux rêve de la conquérir. Il se souvint qu’un jour il savait aimer et que ses rêves étaient accessibles.

– Arrête un peu de réfléchir ! Lui dit la voix douce et suave de son esprit mentor. Tu as un rituel à accomplir.

– Je sais, ma muse, je sais, et je m’exécute derechef.

– Je ne crois pas, goro !, s’exclama une voix venant de derrière lui.

Arguens se tenait debout dans le seul éclat de lumière de l’entrepôt. Ce fier soldat elfe tenait son épée rouillée dans sa main droite, prêt à abattre sa détermination sur l’homme corrompu qui se trouvait devant lui. C‘était un humain trentenaire, pas très beau mais charismatique, possédant une aura très puissante et très controversée et torturée. Un homme aux épaules larges et au regard triste, avec un sourire dément et joyeux sur le visage.

– Qui es-tu ? Demanda l’elfe.

– Je suis le messager de Joie, et après ta mort, je la ferais revenir dans notre monde. Et ton sang sera le portail de son délicieux monde vers le nôtre. Mon amour, allongé dans ce cercle splendide, servira de corps à son incarnation et nous serons ensemble pour l‘éternité.

– Ceci n’est que mensonge, tu le sais. C’est la fin pour toi, répondit Arguens en commençant à l’attaquer de son épée.

Benedictus appela une ombre à son aide. Cette entité astrale noire engloutit Arguens de ses ténèbres, commençant à drainer son karma. Le milessaratish commença son Zarien avec la Terre et nourrit l’esprit vicié de terre élémentaire, ce qui le fit reculer. Il le détruisit de son épée magique et s’approcha du magicien qui lui envoya une boule de magie viciée ce qui l‘écrasa contre un mur de l’entrepôt. Arguens ressentit la peur et il reconnut là un pouvoir de l’Ennemi. Il ne ferait pas le poids et sut qu’il allait mourir. Il en informa son maître et se prépara à sa défaite, comme le guerrier qu’il était. Il se mit à courir épée en avant pour rentrer dans le magicien fou et le décapiter. C’est cet instant que choisit Mémé Théière pour se réveiller et reconnaître l’homme de la photo, celui qui l’avait fait pleurer. Et elle se souvint de lui. Elle se souvint de ses tentatives maladroites de la séduire, de son acharnement à la soutenir lors de la période la plus difficile de sa vie. Elle se souvint l’avoir rejeté par peur du regard des autres et par la fausse image que sa jeunesse lui avait donné de lui. Elle se souvint la douleur de la séparation.

Arguens allait fondre sur sa cible, rien ne pourrait l’en empêcher. Il n‘était plus un elfe, il était une épée au service de la lumière. Et il abattit sa colère sur la poitrine de la vieille dame qui s‘était mis en travers de son chemin. Le temps s’arrêta. Benedictus se mit à hurler. Il concentra toute sa magie et une explosion de lumière se produisit, projetant Arguens de nouveau contre un mur, aveuglé. Son amour était mort. Joie lui avait menti. Depuis le début. Elle lui avait fait croire qu’elle lui apportait le bonheur mais elle ne lui avait amené que la déchéance. Elle avait fait de lui un monstre. Et il venait de la bannir dans un éclat de lucidité. Il prit la main de Mémé Théière et s’agenouilla devant elle. Il lui demanda pardon pour tout le mal qu’il lui avait fait.

Arguens attendit la fin de l‘éblouissement pour regarder de nouveau. Il vit la vieille dame morte, et à son chevet un vieillard, qu’il reconnut comme le messager de Joie, avec soixante ans de plus. Ce dernier pleurait à chaudes larmes. Il se retourna vers l’elfe et lui demanda de terminer son travail. Arguens s’exécuta, tranchant nettement et proprement le cou du vieillard. Une femme somptueuse apparut, comme une incarnation de la beauté et de l’amour dans notre monde. Elle sourit à l’elfe, sa présence le rassura. Elle déposa un baiser sur le front des deux humains gisant sur le sol et un rosier rouge magnifique se mit à pousser de leurs deux mains jointes. Puis l’apparition s’en fut, laissant l’elfe à ses interrogations passionnées.

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« Mémé Théière était assise dans son fauteuil style renaissance de velours bordeaux. Elle était calme et sereine. Elle habitait dans un vieil appartement de Puyallup City et devait sa tranquillité au respect que cette vieille femme française inspirait à Don Gianelli. Mémé Théière était dans sa quatre vingt neuvième année, âge des plus respectables pour une Norm. »

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Jérémie Bouillon 2007-02-16T03:27:20Z 2007-02-16T03:27:20Z Run after run tag:shadowrun.fr,2007-02-16:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/302cc809d5c3e9cdcae7f79b7d39882d « Quelqu’un a commandé des pizzas ? »

Cookie était assise sur les genoux de Takros. Une fenêtre de réalité augmentée séparait la « face » elfe de son compagnon ork visiblement contrarié d’avoir été interrompu en pleine « négociation ». Le petit appartement de Takros était sobre mais confortable. La musique néo-métal allemande faisait vibrer sa cage thoracique autant que les caissons de basse et couvrait presque entièrement le son de sa voix. Mais les voisins ne s’étaient jamais plains grâce à l’isolation « maison » élaborée par Takros… à l’aide d’esprits de l’air.

« Volker ? »

L’elfe écrasa sa paume sur le visage entreprenant de Takros et se retourna vers leur dernière recrue. Bien que la coopération fut difficile au début, Cookie ne mit pas longtemps à apprécier le professionnalisme et la rigueur toute germanique de leur expert en armement européen. Bien qu’il soit opposé à toute modification cybernétique et tout implant bioware, Volker n’avait pas son pareil pour vous loger une balle entre les deux yeux, quelque soit la situation. Simple et efficace, comme il disait. Présentement occupé à nettoyer le canon de son Ares Prédator IV finement ciselé, la question lui arracha un regard interrogateur et une réponse négative.

– Laisse moi vérifier, lui dit Takros en se dégageant de la petite poigne de l’elfe. Il marmonna quelque chose et sentit la présence fantomatique des deux esprits veilleurs attachés à ce lieu répondre à son appel.

– Plutôt bien équipés pour des livreurs de pizzas. Vous en avez commandé combien ? douze ? Parce que ça se bouscule en bas.

Cookie se leva d’un bond et attrapa son com link sur la table. La fenêtre de réalité augmentée mise en attente se ferma d’elle même.

– Putain on est grillé ! Qu’est ce qui a merdé ? Qu’est ce qui a merdé bon sang !

– On verra ça plus tard ! Volker ! Remonte tes joujous, c’est plus l’heure du ménage.

Volker était déjà à la fenêtre. Son Ares prédator IV à sa ceinture et son AK-97 en main.

– Je vois rien dehors, rien d’apparent en tout cas.

Takros esquissa un petit sourire. Volker avait vraiment un accent de merde, même pour un ork du Texas.

– Ils sont six. D’autres runners probablement. Il y en a un en train de s’installer dans l’immeuble en face et un au coin de la rue. Les autres sont encore en bas. Il y a deux trolls parmi eux.

– Qu’est ce qu’on fait ? j’arrive pas à me servir de mon com link, encore un de ces putain de technomancien ! Faut vraiment qu’on pense à recruter un de ces types. En attendant il va falloir qu’on leur botte le cul pour débloquer le réseau.

Takros s’avança vers Cookie et pris sa tête entre ses grosses mains.

– Toi ma chérie tu bottes le cul de personne et tu t’en vas, compris ? Tache de trouver qui nous a balancé. N’essaye pas de nous re contacter, nos communications ne sont plus sûres. C’est moi qui te retrouverai.

– Aïe !

Takros retira sa main avec un cheveu violet entre les doigts. Il l’enroula délicatement et le glissa dans une petite bourse en cuir pendue à sa ceinture.

Cookie se glissa hors de l’étreinte de l’ork, se posta près de la porte d’entrée et dégaina son Fichetti Security 600.

– Dans tes rêves mon gros ! tu me mettras pas sur la touche aussi facilement. J’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi et puis je te rappelle que j’ai sept fois ton âge ! Je pourrais être ton arrière arrière arrière arrière grand mère bordel !

Volker haussa un sourcil.

– Elles sont toutes comme ça ? Ou c’est juste la profession ?

– Non c’est juste Cookie.

Takros esquissa un petit sourire et ouvrit son esprit au monde astral. Les lieux lui étaient familiers car ici se trouvait sa loge chamanique. Il ne savait pas qui étaient ces types et combien on les payait pour cette run mais il fallait être soit complètement cinglé soit complètement fou pour acculer un chaman Loup dans sa tanière. Takros allait leur en donner pour leur argent. Il ferma les yeux et se mit à psalmodier doucement. La force de son Totem affluait en lui, lui imposant ses odeurs, ses images, ses sensations, tel un chant lancinant à l’intensité croissante. Certains des anneaux et des piercings qu’il portait sur lui se mirent à chauffer doucement, révélant par la même leur nature liée au monde astral. Lorsqu’il ouvrit les yeux il croisa le regard de Cookie et sentit sa surprise : ses pupilles, ses babines retroussées. Cookie savait, elle avait déjà vu le masque. Mais Cookie ne l’avait jamais vu comme aujourd’hui.

« Achtung ! »

Takros entendit la grenade fumigène casser la vitre et rebondir sur le plancher bien avant le cri d’alerte de Volker. Celui-ci avait déjà placé son filtre à gaz sur son visage, le faisant ressembler à un ancien Shocktruppen de série B européenne. Cookie quand a elle commençait juste à écarquiller les yeux. Les six esprits se matérialisèrent simultanément à la demande de leur invocateur. Takros les remercia de leur diligence et leur demanda leur soutien afin de défendre son territoire et sa meute ce à quoi ils accédèrent. Deux d’entre eux étaient deux immenses loups noirs à deux têtes, d’au moins un mètre au garrot. Ils se détournèrent de Takros et s’élancèrent vers la porte. Traversant le mur de part et d’autre de la femme elfe, Takros les devina s’engouffrer dans l’escalier. Cookie se sentit soulevée du sol et projetée par la fenêtre qu’elle fracassa en hurlant, illuminant la nuit d’une myriade d’éclats argentés. L’air était chaud autour d’elle et ce n’est qu’au bout de plusieurs secondes qu’elle prit conscience qu’elle ne tombait pas. Elle traversait le ciel en ligne droite vers une destination que seule Takros et l’esprit de l’air qui l’entourait connaissait. Elle mit trente secondes de plus à arrêter de le maudire, bien malgré elle.

Takros décrocha une grosse hache d’arme du mur. Volker arma son AK-97. Deux énormes blocs de marbre et de granit s’animèrent et vinrent se placer à leur coté. Le dernier esprit disparut de leur vue. Takros jette un dernier coup d’œil à son appartement et s’avança à son tour vers la porte qu’il enfonça d’un coup de pied. Pour un Chaman le passé, le présent et le futur sont aussi changeants que les flux magiques qui saturent notre monde. Pour un Chaman loup, le futur est toujours très simple et le présent une attente interminable qui le sépare de son prochain combat.

« Ok Volker. Allons faire péter la caution de ce putain d’appartement. »

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« Quelqu’un a commandé des pizzas ?

« Cookie était assise sur les genoux de Takros. Une fenêtre de réalité augmentée séparait la « face » elfe de son compagnon ork visiblement contrarié d’avoir été interrompu en pleine « négociation ». Le petit appartement de Takros était sobre mais confortable. La musique néo-métal allemande faisait vibrer sa cage thoracique autant que les caissons de basse et couvrait presque entièrement le son de sa voix. »

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Jérémie Bouillon 2007-02-14T01:26:04Z 2007-02-14T01:26:04Z Pas l'ombre d'une preuve… tag:shadowrun.fr,2007-02-14:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/805ba324b87894e430020b9ca8d57d4f « On sait que tu le connais ! Et tu vas nous dire ce que tu sais sur lui ! »

Silence. Dans la petite pièce sombre et surchauffée du bâtiment principal de la Lone Star à Seattle, cela faisait près de deux heures que l’inspecteur spécial Declan Smith interrogeait Frank Bayle. Dans cette affaire de meurtre, il avait reçu toute latitude de sa direction et il espérait la faire avancer rapidement. L’elfe qu’il avait en face de lui était sa meilleure piste et peut être sa seule chance d’en apprendre plus sur le dénommé Walther Withdraw, dont on avait retrouvé l’ADN sur le lieu du crime.

Mais l’autre restait désespérément évasif, quand il décidait de répondre à une question. Tranquillement assis sur une chaise miteuse, il toisait l’inspecteur et se moquait ouvertement de lui, sûr d’être bientôt dehors, faute de preuves.

L’inspecteur, les deux poings sur la petite table métallique, phalanges blanchissantes et mâchoires serrées, répéta sa question…


5h56. Vendredi matin. L’affaire traînait en longueur et l’inspecteur savait qu’il vivait des heures capitales ; capitales parce qu’il jouait autant pour lui que pour l‘établissement d’une justice. Declan nourrissait encore le sentiment d’appartenir à une caste pour qui la devise « servir & protéger » possédait une valeur, une sorte de chevalier, justicier pathétique et anachronique dans ce sixième monde définitivement mercantile. S’il jouait pour lui, c’est bien parce que dans une affaire de meurtre, aussi tragiquement ordinaire et banale qu’elle puisse être, on voyait rarement un prédateur urbain, un shadowrunner, se retrouver soupçonné et encore moins accusé comme dans le cas de ce Walther Withdraw. Ainsi, ce fait divers deviendrait « l’Affaire Withdraw », référence en matière de jurisprudence : un bond dans sa longue et morne carrière d’inspecteur spécial de la LS, du moins l’envisageait-il comme cela.

À cent lieues de ce débat intérieur, Frank affichait un sourire ironique et méprisant : il caressa distraitement le datajack chromé implanté dans sa tempe droite, ses doigts frôlèrent les tissus cicatriciels de l’opération. Fumier de charcudoc, m’a bien raté… pensa-t-il, moi je le louperai pas, garanti…Dès que je sors d’ici… Se reconcentrant sur le moment présent l’elfe parvint à capter la question du flic de manière quasi-compréhensible : « Où est Withdraw??? ».

Sortant de son mutisme, Frank Bayle cracha avec vindicte sa réponse au policier : « Mettons que je sache où il est, c’qu’est pas forcément l’cas et dont j’me tape… moi, qu’est ce que j’glande ici, Star boy ? »

Cédant à la colère, l’inspecteur Smith balaya d’un coup de pied les jambes de la chaise sur laquelle Frank Bayle trônait crânement. La chaise, mise à rude épreuve par des années de dur traitement, céda dans un claquement sec. L’elfe se retrouva immédiatement projeté au sol et saisi par une poigne d’acier à la gorge.

« T’es une raclure Bayle ! Une enflure de la pire espèce, une sale petite frappe minable et sans envergure ! Un runner, un moins que rien… Je te ferais parler, sois-en sûr… Tu cracheras ton histoire en pleurant pour que je te laisse partir ! »

Puis, desserrant son étreinte, il laissa glisser mollement l’elfe au sol… Celui-ci, loin de s‘écraser, fusilla du regard l’inspecteur et, crachant un jet de salive sur le sol, éclata de rire : « T’es mort, Star boy… Tu le sais même pas, mais tu es déjà mort. Tu finiras pas cette enquête et si tu crois me faire peur… Va faire l’avion tout nu dans le couloir, makaganee, tu sauras rien, que dalle… nada. »


7h48. Toujours rien, énième pause soykaf, énième tentative de se calmer. Declan Smith tournait en rond, l’elfe ne cédait rien et le chrono tournait. « Une preuve, une putain de petite preuve et il est coffré ». À son poignet, le commlink vibra soudainement : « première sonnerie, attendre, deuxième, respire mon vieux, respire…trois ».

– Smith, Lone Star, j‘écoute ?

– …

– Merci Kyle, merci mille fois, omae… Oui, monte-le en salle d’interrogatoire !

Rentrant comme une furie dans la petite pièce, l’inspecteur Smith se dirigea de suite vers l’elfe, assis sur une nouvelle chaise, son menton reposant sur sa poitrine.

– Alors, Bayle, on dort ? T’as raison, prend des forces, ça va être long maintenant… Dis moi, je voudr ais savoir ce que tu faisais… Cette nuit, sur le parking du Mall Central de Seattle… À 2h17…précisément.

– Au Mall, moi… Nan, Star boy, tu te plantes… J‘étais au pieu avec ta femme… 2 heures tu dis ? Ouais c’est ça… C’est quand elle me suppliait de la prendre, je m’rappelle…

Volée de coups. L’elfe a la bouche en sang mais il sourit. L’inspecteur lève à nouveau le poing… Il s’arrête, la porte vient de s’ouvrir. Un policier en tenue entre avec un holoproj’.

– Tu vois, Bayle, le plus drôle, c’est que ce que tu viens de prendre, c’est juste par plaisir… Je vais te passer un petit film de tes exploits nocturnes… C’est pas vraiment complet mais je sais que tu feras un joli commentaire après…

– Un holo ! Personne ne croit à ça, Star boy ! Si c‘était une preuve ça se saurait…

– … c’est un fait, sauf que tu vois le juge me doit une faveur… Et c’est pas comme si on pouvait faire confiance à la justice ces temps-ci, hein ?

Ce petit mensonge sembla avoir un effet sur le comportement de l’elfe : ses yeux affichaient soudain moins d’aplomb. Avait-il des doutes ?

Declan, en inspecteur expérimenté, poussa son avantage. Il appuya sur le bouton de l’appareil tridéo qui, après un vrombissement caractéristique, fit naître une projection holographique en Réalité Augmentée du parking du Mall. On pouvait y voir deux individus se déplaçant entre les voitures, l’un d’eux devait être Frank Bayle, l’autre était un homme petit, aux traits épais et mous, la barbe mal rasée et les cheveux longs. La tridéo s’interrompait brusquement après un bref éclair lumineux, éclairant la face radieuse de Bayle pointant vers l’objectif un énorme pistolet.

– Bon ok, Star boy, j‘étais sur ce parking… Et après ? Tu vas me coffrer pour avoir flingué une caméra cachée ?

– Non, Bayle, je te coffre pour complicité de meurtre, nettement plus drôle… Tu crois pas ? »

L’elfe eut du mal à déglutir. Ça ne tournait pas du tout à son avantage : quelques secondes plus tôt, il croyait encore que les flics cherchaient Withdraw pour une autre affaire. Là, il apprenait qu’ils connaissaient leur course de cette nuit. Pas bon, pas bon du tout, pensa-t-il, si je crache l’affaire au flic, je tue ma rép’ dans les Ombres… Si je dis rien, le flic me coffre et c’est la tôle…

« Inspecteur, sérieusement… Vous pouvez pas le prouver, ce que vous dites… Vous allez pas me coffrer sur des suppositions, hein ? »

Declan Smith jubilait, le poisson était ferré, il savait que c‘était joué, la partie était close. Bien sûr, les aveux ne seraient pas immédiats, mais ce n‘était plus qu’une question de temps. Il alla frapper à la porte pour que le planton lui apporte une chaise et un Transcom pour prendre la déposition.

« Je t’écoute, Bayle… On reprend au chapitre “ cette nuit, 2h17 ”… Tu te ballades avec Withdraw sur le parking du Mall et tu fais du “ tir au pigeon ” sur les néolights… c’est ça ? »

Il se saisit de la chaise que venait d’amener le policier de garde, s’installa à l’envers dessus, les coudes sur le dossier, le dossier contre la table et posa le Transcom sur cette dernière.

– Reprenons si tu veux bien…

– Ouais, c’est ça… Je discutais avec mon pote, c’est interdit ? Et les néolights, c’est manière de s’entraîner… Pas perdre la main, tu vois ?

– Pas perdre la main… Tu veux dire que tu es coutumier de l’usage d’armes à feu ? Passe-temps original pour un gars sans emploi référencé… Mais bon, passons… Que voulais-tu à Withdraw ?

– Rien, Star boy, on causait c’est tout…

– Ok, alors de quoi parliez vous ?

– Ben, de poupée… Tse… Y’as un nouveau bar qui a ouvert… Le « Jade Jaune » ou un truc dans le genre… Parait que c’est bien fréquenté et qu’elles sont avenantes…

– Et vous y êtes allés à ce bar ?

– Non… Enfin si, après, plus tard… Walther aime ces endroits.

– T’as dis « après« … Bayle, après quoi, dis-moi ? Ça m’intéresse !

– Ben quand on discutait sur le parking… Il m’a dit qu’on irait cette nuit mais qu’il avait un truc à faire avant, tse c’qu’c‘est, on pose pas de questions entre potes… Je sais pas ce qu’il allait faire moi…

– Ça c’est pas encore le sujet… On verra plus tard… Donc, tu disais qu’il est parti et que vous êtes allé au « Jade Jaune » plus tard dans la nuit… Comment il t’a rejoint là-bas ?

– On y est allé ensemble vers 03h30… Il m’a appelé 15 minutes avant et je suis allé le chercher devant chez lui…

– On t’a arrêté à 4h05 chez toi… Soit à environ vingt bornes du Jade… Faut arrêter tes mensonges, Bayle…Ça tient pas debout ton histoire. On reprend…


12h36. Declan Smith massait sa nuque raidie par la fatigue de ce long interrogatoire. Frank Bayle, alias Junk, avait quasiment livré le scénario du crime nocturne. Par la répétition des faits, en exploitant les incohérences, l’inspecteur avait obtenu un emploi du temps complet et précis de l’action. Il s‘était en outre assuré de la qualité des protagonistes et même de leurs motivations respectives… Bayle était bien ce qu’il semblait être, un homme sans honneur, une ordure vénale et sans scrupules, un individu avide d’argent, mercenaire par intérêt. Au contraire, Withdraw, le mage, était un criminel plus intéressant. Bien sûr il exerçait le même commerce de compétences que Bayle et vivait en marge de l’existence rangée des travailleurs corporatistes. Pourtant, sans être un saint, il agissait à sa manière pour établir une société meilleure, ses aspirations étaient politiques, il voulait une société sans mégacorporations, sans justice de l’argent. Évidemment, Bayle se moquait de l’attitude de son confrère, mais l’inspecteur spécial Smith ressentait plutôt une sorte de respect pour ce Walther Withdraw et sa liberté d‘être.

Malgré ces considérations philosophiques, le mage avait tué un cadre de chez NeoNet et ses gardes du corps, avec la complicité d’un mercenaire et pour le compte d’une tierce personne qui les avait illégalement rémunérés. Pour tout cela, il devenait coupable aux yeux de la justice, dont Smith était le représentant.

Frank souriait intérieurement. Malgré les coups reçus, dont son visage tuméfié témoignerait dans les Ombres, il se savait vainqueur. Cet inspecteur spécial avait tout gobé de son récit et croyait fermement en la culpabilité pleine et entière de Withdraw. Tant mieux, finalement. Son court séjour chez la Star apporterait à Junk un prestige conséquent. Ses futurs Johnson sauraient que l’homme qu’ils paient sait utiliser sa matière grise et surtout se taire.

– Écoute moi, Bayle, je te le redemande une dernière fois… Où est ton ami Walther Withdraw ? Si tu le dis, j‘étouffe ta complicité dans l’affaire ; tu vois, je suis correct avec toi. Tu me craches une adresse, un lieu où le trouver et tu repars blanc comme neige !

– Ouais ça semble correc’, Star boy, trop correc’ même… Encore une embrouille de ta part… J’marche pas, je suis pas une balance… Donne moi une raison de te croire…

L’elfe ne semblait pas vouloir lâcher prise et continuait à repousser le moment de l’aveu crucial. Smith devait négocier avec son patron la libération du suspect Bayle, mais il savait que celui-ci repartirait sain et sauf. La vidéo ne constituant pas une preuve recevable, et les aveux se limitant au chapitre d’accusation de complicité de crime, la LS n’avait rien contre Bayle. L’inspecteur ne visait de toute façon que le gros poisson, le mage assassin, le fumeur de synthéclope « Virginia Old ».

Quelques minutes plus tard, Declan Smith faisait les cents pas devant le bureau de la secrétaire du Commissaire Divisionnaire J.Horthiz. Quand il pénétra dans le bureau, les odeurs de soykaf et de toasts grillés rappelèrent à l’inspecteur le repas sauté.

– Monsieur, on tient le suspect, enfin presque. Notre balance veut être libérée en échange de l’adresse…

– Smith, j’apprécierais fortement que vous m’expliquiez plus calmement et clairement de quoi vous parlez, dit le commissaire, levant un sourcil étonné…

– Pardon, Monsieur. Je résume, si vous permettez ?

– Je permets, Smith, je permets…

– Voilà : cette nuit vers deux heures, Doc Wagon nous signale le décès d’un de ses patients, à l’hôpital St James. Histoire classique et par routine, on lance une Procédure d’Enquête Standard… Sauf qu’après fouille de la scène de crime on tombe sur un mégot… Recherche effectuée, c’est un certain Walther Withdraw, un shadowrunner écoterroriste et mage qui l’a fumé et qui est coupable du meurtre aussi… Le seul moyen que l’on a de l’attraper, c’est par un certain Frank Bayle, le suspect que j’interroge en ce moment. Il est complice mais il n’y a aucune preuve tangible. Par contre, on peut le lâcher pour avoir le mage…

– Eh bien, faites donc ça, Smith, et clôturez moi cette PES rapidement,… Je vais pas bouffer des créditubes à vous payer pour ce genre de bêtises ! Qu’attendez-vous, Smith ?

– Votre signature, Monsieur, S’il vous plait…


Declan Smith était sorti du QG Lone Star comme un fou furieux, les pneus de sa Ford Americar, modèle 2053, laissant de longue trace de gomme sur l’asphalte. Il filait grand train vers le « Jade Jaune », où il allait arrêter Withdraw. En effet, sa négociation avait fonctionné. Frank Bayle, contre sa libération et son blanchiment dans l’affaire, avait révélé que Withdraw se trouvait encore au bar fêtant son forfait nocturne dans le stupre et la luxure.


Quelque part dans la baie de Seattle, au même instant, un corps inerte refit surface. Après enquête, l’autopsie confirmerait que ce corps était celui d’un certain elfe, nommé Frank Bayle et mort par empoisonnement après ingestion de Fugu dans un bordel japonais.


Junk, de son côté, avait récupéré ses maigres affaires au dépôt. Le préposé lui avait remis son commlink, son Predator avec son permis de port d’armes, son briquet et son paquet de « Virginia Old ». Dehors, il se mit à sourire et respira à pleins poumons l’air vicié du métroplexe. Walther Withdraw alluma une cigarette et laissa tomber son masque magique…

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« On sait que tu le connais ! Et tu vas nous dire ce que tu sais sur lui ! »

« Silence. Dans la petite pièce sombre et surchauffée du bâtiment principal de la Lone Star à Seattle, cela faisait près de deux heures que l’inspecteur spécial Declan Smith interrogeait Frank Bayle. Dans cette affaire de meurtre, il avait reçu toute latitude de sa direction et il espérait la faire avancer rapidement. L’elfe qu’il avait en face de lui était sa meilleure piste et peut être sa seule chance d’en apprendre plus sur le dénommé Walther Withdraw, dont on avait retrouvé l’ADN sur le lieu du crime. »

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Pierre Avignon 2007-02-14T01:07:44Z 2007-02-14T01:12:47Z Table des distances de déplacement tag:shadowrun.fr,2007-02-14:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/dba38b889a2696ab7be890083260b818 Voici une table récapitulative des distances parcourues au cours d’une passe d’initiative (notée PI) selon le nombre de passes du tour, la vitesse de déplacement de base (liée au métatype) et le mode de déplacement. (course ou marche)

Métatype Humains Elfes et Orks Nains Trolls
Mode de déplacement Marche Course Marche Course Marche Course
Nombre de PI du tour 1 10m 25m 8m 20m 15m 35m
2 5m 12,5m 4m 10m 7,5m 17,5m
3 3,33m 8,33m 2,67m 6,67m 5m 11,67m
4 2,5m 6,25m 2m 5m 3,75m 8,75m

Dans le cas particulier du sprint, un jet de Course+For est effectué, chaque succès apporte alors 2m supplémentaires à la distance parcourue dans le tour, soit selon le nombre de Passes d’Initiatives du tour :

1 PI 2m par passe et par succès
2 PI 1m par passe et par succès
3 PI 66,7cm par passe et par succès
4 PI 50cm par passe et par succès
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Récapitulatif sous forme de tableau des distances que peuvent parcourir PJ et PNJ au cours d’une passe d’initiative.

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Julien Le Marinier 2007-02-14T00:58:35Z 2007-03-01T10:27:52Z La table tag:shadowrun.fr,2007-02-14:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/c10d630a5b880c5ebd372c7ba629a2bf Quand Ray et son pote débarquèrent au Twister, je compris tout de suite qu’ils n’étaient pas venus pour le plaisir de boire un verre avec moi. Ray avait son regard des mauvais jours, un regard fuyant. Son pote, lui, faisait carrément la gueule. Il n’avait pas besoin de ça pour être intimidant. Bien qu’humain, il était taillé sur le modèle ork. Ses mains, larges comme des battoirs, étaient agitées d’un tic nerveux régulier. Abus de Novacoke ou de BTL ? Allez savoir. En tout cas, il était trop jeune pour que ses réflexes câblés déconnent déjà. À moins bien sûr qu’il n’ait acheté un équipement de deuxième ou troisième main.

« Jake, on a besoin de tes services. Ça urge. On va t’emmener. Paye ton verre, on décolle tout de suite ! »

Ça puait. Pourquoi être venu me chercher ? J’ai un téléphone, je suis joignable… Ray savait bien que je n’aurais pas refusé une demande de sa part. Il faut dire que sans lui, je croupirais probablement quelque part dans une prison corpo. Il y a moins d’un an de ça, j’avais encore un SIN, un vrai job, une petite vie tranquille et je m’étais aménagé des « à-côtés » histoire d’arrondir mes fins de mois. C’est comme ça que j’avais fait la connaissance de Ray. Je m’occupais à l’époque de cyberchirurgie sur animaux. Je récupérais des pièces cybernétiques et des programmes de maintenance que je lui fourguais. Et puis du jour au lendemain, mon patron avait commencé à me tourner autour, à être suspicieux et à me poser des questions sur mon travail, trouvant bizarre que le taux de pièces défectueuses que je détectais soit supérieur à celui de mes collègues. J’avais appelé Ray au secours et en échange d’une coquette somme, il avait organisé mon extraction. Non, vraiment, je ne lui aurais pas refusé un service. Alors pourquoi cette excuse foireuse pour venir me chercher ?

Une Mercury Comet nous attendait sagement devant l’entrée du bar. Ray et moi sommes montés à l’arrière. Son pote s’installa à l’avant avec le conducteur, un interfacé qui garda les yeux fermés et les mains sur les genoux pendant tout le trajet. Personne ne dit un mot pendant les trente minutes qu’il nous fallut pour rejoindre les docks de Tacoma depuis le sud de Downtown. J’en profitai pour faire quelques recherches sur la Mercury Comet. J’avais investi dans du cyberware au début de ma nouvelle vie : un commlink implanté et des yeux cybers bourrés d’options plus ou moins utiles. En comparaison de mon ancien équipement (un commlink externe et des lunettes pour la réalité augmentée), mes implants me permettaient une totale discrétion. Avant d’y monter, j’avais mesuré la garde au sol de la voiture et mes recherches me confirmèrent ce que je pensais : celle-ci était trois centimètres plus bas que la norme. Pas assez pour du tuning, trop pour une simple fatigue des amortisseurs. Le blindage était plus renforcé que sur l’originale, tout comme le moteur dont le ronronnement rauque laissait deviner un V8, indisponible sur ce modèle, même en option.

Ça ne m’avait pas vraiment étonné que Ray veuille se rendre dans le quartier des docks. C’est là qu’il opérait le plus souvent, tout comme moi. Mais ce ne fut que lorsque la voiture quitta la 11e Avenue Ouest pour s’engager sur l’Avenue Yakima Sud que je compris que nous nous rendions directement à mon cabinet.

C’est Ray qui me l’avait dégotté juste après mon extraction. Il m’avait prévenu dés le départ qu’en acceptant d’en reprendre l’exploitation, je me mettrais en cheville avec la Mafia. Mais j’avais brûlé la majeure partie de mes économies dans l’extraction, l’achat d’une nouvelle identité et mes nouveaux implants. Je n’aurais pas tenu longtemps sans ce job, alors j’avais accepté. Et jusqu’à ce jour, j’avoue que je n’avais pas eu à le regretter. Mon prédécesseur avait connu une mort violente lorsqu’un gang concurrent des Raggers avait décidé d’achever les blessés d’une récente fusillade. Ils s’en étaient pris au cabinet au moyen d’un drone kamikaze bourré d’explosifs au phosphore blanc. Mais ces types étaient tellement nazes que le drone n’était pas allé plus loin que la salle d’attente. Coup de chance pour moi, le doc s’y trouvait et avait fêté la St Jean avec quelques mois d’avance. Quant au gang en question, il avait été rayé de la carte par les hommes de Don Gianelli en représailles.

Mes affaires sont florissantes. Les Raggers, laquais écervelés des Gianellis, passent leur temps à prendre des pruneaux et à venir me voir pour se les faire retirer. En échange d’une petite remise sur les tarifs des soins, ils assurent la protection de mon cabinet. C’est en tout cas ce que laisse supposer le gigantesque tag noir et gris qu’ils ont peint sur la façade, même si, dans les faits, c’est la Mafia qui assure ma protection. Je paie un loyer pour les locaux et le matériel. Dès les premiers jours, j’ai vu défiler dans la salle d’attente tout un tas de types affectés d’un accent italien foireux, les cheveux gominés et portant des costards minables. Ils se prennent pour Don Bigio, ne connaissent qu’une ou deux insultes en italien et pensent que manger des soy-pâtes fait d’eux des hommes puissants… Mais eux aussi sont de bons clients. La guerre ouverte que la Mafia livre au Vory v Zakone, son équivalent russe, conduit à de nombreux affrontements violents et les éclopés finissent tous chez moi. Les plus riches claquent leurs nuyens en implants susceptibles d’allonger leur espérance de vie. Entre les opérations elles-mêmes et la marge que je me prends sur le matériel, je n’ai jamais de retard dans mes loyers.

Une voiture et un van étaient garés devant le cabinet. La lumière était allumée et filtrait au travers des barreaux des fenêtres et sous la porte blindée. Je me connectai immédiatement au nœud du cabinet et un plan en 3D fit son apparition dans mon champ de vision. J’appelai à ma vue les statuts de sécurité d’une simple impulsion mentale. Le plan se déplaça légèrement, laissant place à diverses informations affirmant qu’aucune intrusion, physique ou virtuelle, n’avait été détectée, et que la situation était normale. Un simple regard aux paramètres de confort confirma mes craintes : la lumière était censée être éteinte dans toutes les pièces… Pas de doute à avoir, le nœud avait été piraté par un pro qui m’envoyait des infos complètement fausses. Cette soirée prenait décidément un tour qui ne me plaisait pas du tout.

En descendant de la voiture, Ray se fendit d’un « Reste zen Jake, c’est tranquille ! ». Qui essayait-il de rassurer avec cette réplique digne d’une mauvaise tridéo B ? Lui ou moi ?

Quatre personnes, trois hommes et une femme, m’attendaient. Un grand type bedonnant que je reconnus immédiatement comme étant le représentant des Gianellis sur les docks. Je l’avais rencontré une fois lors de ma « prise de fonction ». Il m’avait fait l’effet d’un pain de glace glissant lentement le long de ma colonne vertébrale lorsqu’il m’avait expliqué les conditions du deal. Les rumeurs que j’avais entendues par la suite avaient confirmé mon impression. Face au Vory, réputé pour ses méthodes violentes et cruelles, Tony « The Chief » Gianelli avait diligenté son plus sanguinaire lieutenant. Ce dernier n’était jamais en reste dans la surenchère des atrocités pour reprendre au Vory et au Yakusa les territoires et les marchés perdus année après année. Les deux hommes qui l’accompagnaient étaient de banales porte-flingues, des briseurs de genoux plus futés que la moyenne qui avaient été promus gardes du corps.

Quant à la femme, la voir me fit l’effet d’un électrochoc. Comment avais-je pu être aussi naïf. C’était une elfe. Une brune magnifique et féline dont le seul défaut physique était une courte cicatrice sur la pommette gauche. Je l’avais rencontrée plusieurs semaines auparavant dans une boîte à la mode de Tacoma où nous avions bu quelques verres ensemble. Nous nous étions revus plusieurs fois, pour boire un verre ou manger au restaurant. J’avais méchamment accroché dés le début mais elle maintenait constamment une distance qui la rendait encore plus désirable. J’en avais fait des tonnes pour l’impressionner, racontant en long et en large ma vie de doc des rues, exagérant sur mes contacts avec la Mafia et expliquant comment j’améliorais ma marge en achetant certains implants au Yakusa. D’elle, je n’avais rien appris de plus que son nom, Kitty, son numéro de téléphone, et le fait qu’elle travaillait dans les Ombres. Après quelques semaines, elle avait cessé de répondre à mes appels et j’avais facilement laissé tomber, persuadé qu’elle avait juste cherché un pigeon pour lui payer des verres et des bons repas. Quel crétin !

Le mafioso me lança un regard dépourvu d’émotions et s’adressa à moi d’un ton sec et cassant :

– « Quelle déception Jake ! Vous permettez que je vous appelle Jake ? Depuis combien de temps travaillez-vous ici ? Un an à peu près ?

– Neuf mois, Monsieur » m’entendis-je bafouiller. Dans mon champ de vision, les infos en provenance de mon biomoniteur s’affichèrent en rouge tant mes pulsations et mon taux de sudation s’étaient envolés.

– « Neuf mois, Jake ! N’ai-je pas respecté ma part du marché ? N’ai-je pas fourni un local équipé, une clientèle fidèle et solvable ? N’ai-je pas fait en sorte que vous ne connaissiez pas une fin aussi pathétique que votre prédécesseur ? Et vous ne trouvez rien de mieux que de me poignarder dans le dos en traitant avec ses bâtards japonais ! »

La colère perçait dans sa voix. Je crois que si mon biomoniteur avait été configuré pour, il aurait affiché en grosses lettres rouges que j’étais sur le point de pisser dans mon froc. Je jetai un regard désespéré à Ray qui m’avait suivi à l’intérieur du cabinet, toujours accompagné de l’autre type, mais il détourna le regard. J’imagine que lui aussi était dans une situation délicate. Après tout, c’est lui qui m’avait recommandé.

– « Malgré tout, Jake, vous avez montré que vous saviez faire du bon travail, pas vrai, Craig ? » dit-il en se tournant vers l’un des deux sbires qui acquiesça docilement. Sa tête me revint alors. On me l’avait amené il y a quatre ou cinq mois de cela avec quelques grammes de plomb dans le buffet. Il avait perdu énormément de sang et ça avait été un vrai challenge de le garder en vie. J’avais sauvé la vie de ce type, mais malgré tout, il me collerait une balle entre les deux yeux sans aucune hésitation si son boss le lui demandait. Je notai mentalement de rayer le mot reconnaissance de mon vocabulaire si je survivais à cette nuit.

– « C’est pourquoi j’ai décidé de me montrer magnanime et de vous donner une deuxième chance. » Il laissa flotter un silence de quelques secondes et je dus vérifier l’historique de mes battements de cœur par la suite pour m’assurer que ce dernier n’avait pas raté quelques battements. « Votre deuxième chance vous attend dans la pièce d’à côté. »

Sans un mot, nous nous dirigeâmes tous vers le bloc opératoire. En y pénétrant, une légère odeur de décomposition m’arracha un froncement de sourcils. Je suis habitué à cette odeur et elle a cessé de me gêner. Dans mon ancien job, j’avais disséqué de nombreux corps d’animaux morts pour récupérer les pièces de cyberware de valeur, mais je n’ai jamais eu de clients métahumains morts et cette perspective ne m’enchantait guère. Un corps dissimulé sous un drap vert était allongé sur la table d’opération. Au jugé, il devait s’agir d’un ork. C’est tout du moins ce que le gabarit laissait supposer.

D’un bref mouvement du menton, le mafioso m’indiqua que c’était à moi de jouer. Je me plaçai derrière la table et jetai un regard à la ronde en quête d’une quelconque information sur ce à quoi je devais m’attendre. Le mafioso affichait toujours son visage sans expression, tout comme ses deux sbires. Je crus néanmoins deviner un début de sourire à la commissure de ses lèvres. Ray avait la tête d’un type souffrant de diarrhées et à qui on venait d’annoncer que les toilettes allaient se libérer dans quelques minutes. Son pote regardait ses pompes en serrant les mâchoires. Kitty s’était reculée au fond de la salle. Elle s’était adossée au mur et son regard flottait, vide, sur la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il y a une différence entre soutenir le regard d’un pauvre type qu’on mène en bateau dans un bar et contempler la mort. Je me rappelai alors c’était à cause d’elle si j’avais été pris la main dans le sac et décidai de ne pas éprouver de pitié. Je pris une profonde inspiration et repliai le drap jusqu’au bassin de mon client.

Je fus un peu surpris. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais en tout cas, au moins à quelque chose d’un peu amoché. Contrairement à ce que j’avais cru, il ne s’agissait pas d’un ork. Son teint était tout ce qu’il y a de plus cadavérique, à la limite du verdâtre. Le visage ne portait aucune trace de tuméfaction mais, assez curieusement, aucun cheveu, poil de barbes, cil ou sourcil n’était visible. Une tâche, que j’imaginai être une sorte de moisissure sous-cutanée, s’étendait de l’oreille droite jusqu’au cou, disparaissant ensuite sous le col roulé du pull. Celui-ci, de couleur sombre, était parfaitement propre. De marque Victory, je remarquai qu’il était légèrement blindé. Je m’apprêtais à pousser l’analyse plus loin mais le mafioso m’interrompit :

– « J’ai besoin que vous récupériez un commlink implanté. »

Je ne sais pas si c’était la perspective d’assister à l’opération, mais Ray pâlit brusquement et sembla avoir quelques difficultés à déglutir.

– « Bien. Vous voulez que j’ouvre le crâne de ce type et que je sorte le matériel sans l’abîmer je suppose.

– Ce ne sera pas nécessaire. »

Cette fois, j’en suis certain, mon cœur a réellement raté un battement, car c’est le type sur la table qui venait de parler. Ses yeux, dont la cornée semblait recouverte d’une épaisse cataracte, me fixaient à présent sans ciller et je sentis chacun de mes poils se hérisser. Ce n’était pas dû au simple étonnement. Il y a avait autre chose, quelque chose de plus instinctif, de plus viscéral. Une sorte de peur primaire s’éveillant soudainement. Ray semblait éprouver la même chose que moi. Mais mon intuition me souffla que les causes de sa peur étaient différentes des miennes.

L’homme se redressa, se débarrassa du drap, puis se leva, décochant un sourire effrayant à Ray. À la vue de ses ongles recourbés comme des griffes et de ses dents aiguisées comme des rasoirs, j’eus la confirmation de ce que je craignais : ce type était une goule. Comme tout le monde, j’avais entendu des tas d’histoires racontées par des gens qui connaissaient des types qui avaient vu une goule, une nuit. J’imaginais les goules comme des créatures décérébrées, tout juste bonnes à émettre des râles grotesques en titubant dans les tunnels des égouts de Seattle, comme à la tridéo. Une fois encore, la réalité se révélait plus effrayante que la fiction.

Le mafioso reprit la parole, aussi calme que si rien ne s’était passé. Pendant ce temps, la goule alla s’installer confortablement dans le fauteuil en synthécuir trônant derrière mon bureau.

– « Voyez-vous Jake, notre invité a un point commun avec nous deux : nous avons été dupés par Ray. Vous croyez que Ray est votre ami n’est-ce pas ? Et vous vous dites probablement que je vous mens pour faciliter votre ralliement à ma cause ? Je sais que vous êtes pragmatique. Des faits vous conviendront bien mieux que des paroles. »

Une fenêtre fit son apparition dans mon champ de vision, m’avertissant qu’un utilisateur inconnu souhaitait me transférer un fichier vidéo. Après un rapide contrôle anti-virus, je validai le transfert d’une simple pensée. Quand j’y repense, les instants qui ont suivi m’apparaissent irréels, deux réalités foncièrement différentes se superposant l’une à l’autre. La vidéo montrait un Ray calme, posé et convainquant. Le Ray que je connaissais. En transparence, je voyais un Ray hystérique, colérique et paniqué. Je réussis tant bien que mal à maintenir mon attention sur les deux plans jusqu’au moment où Ray eut un geste malheureux qui pouvait être interprété comme une tentative pour dégainer une arme. Je revois encore la scène au ralenti : les deux gardes du corps plongeant leur main sous leur veste mais incapable d’agir avant Kitty. Bien sûr, je n’ai aucune preuve que c’était bien elle, mais je suis presque certain de l’avoir vu agiter sa main droite qui avait pris une apparence plus griffue et velue, tandis que ses pupilles s’étaient étrécies. L’électricité statique satura l’air de la pièce et Ray s’écroula sans bruit, terrassé par un mal invisible.

Je fis couler l’eau brûlante de la douche pendant de longues minutes ce soir là. J’imagine que j’espérais inconsciemment qu’elle lave mes souvenirs et que cette horrible soirée disparaisse avec elle par la vidange. Les cris de Ray beuglant que c’était une méprise raisonnaient encore à mes oreilles. Ses yeux étaient emplis de cette peur universelle. Non pas la peur de la mort. Quelque chose de pire. La peur de ce qu’il allait endurer avant de mourir et après quoi la mort viendrait comme une délivrance.

Il se trompait. Il n’a pas souffert. Un des deux sbires a ramassé son corps et l’a déposé sur la table à présent vide. À l’aide d’un biomoniteur, je vérifiai ses signaux vitaux pour constater qu’il était simplement KO. Je me demande aujourd’hui s’il était vraiment inconscient ou juste paralysé, incapable de bouger mais parfaitement conscient. Je crois que je préfère ne pas savoir en fait.

Avant de sortir, le mafioso me rappela qu’il voulait le commlink. Il me dit également que je devais prélever sur le corps tous les organes et les implants de cyberware. Je pouvais garder ces dernières, mais les organes devaient être remis à l’homme assis dans mon fauteuil.

Il me fallu plusieurs heures pour finir le travail. Hormis le commlink, Ray avait peu de cyberware : une paire d’yeux datant d’au moins deux ans et déjà dépassée, des implants audios, un datajack et le fameux commlink. Ses organes étaient en bon état et je les plaçai dans des caissons de transport réfrigérés. Dans mon empressement, je n’avais pas remarqué que la goule n’était pas sorti de la pièce et lorsqu’elle apparut à mes côtés, je ne pus retenir un petit cri de surprise qui ne lui échappa pas et lui arracha un sourire à faire frémir un troll défoncé à la Kamikaze. Je ressentis le besoin de meubler pour cacher ma gêne.

– « Voilà. C’est fait. Vous pouvez emmener les caissons. Je m’occupe d’incinérer le corps une fois le nettoyage du bloc terminé.

– Ce ne sera pas nécessaire. J’emporte également les restes. »

Je fus incapable de soutenir son regard aveugle. Pauvre Ray, quelle triste fin…

La douche n’avait pas rempli son office et je dus me rabattre sur mon plan B : l’alcool. Compte tenu des évènements exceptionnels je décidai de m’ouvrir une vraie bouteille de vodka que j’avais achetée dans l’espoir d’une hypothétique visite de Kitty. Vodka pure : elle ne buvait que ça. Personnellement, je trouve ça imbuvable, mais c’était exactement ce dont j’avais besoin ce soir-là. Je bus les trois premiers verres cul sec. Au quatrième, je commençai à me faire au goût et je me mis à siroter tranquillement mes verres en m’abrutissant devant un talk-show quelconque. À la moitié de la bouteille, le sommeil ne venant toujours pas, je décidai de visionner à nouveau la vidéo que le mafioso m’avait envoyée.

La scène se déroulait de nuit sur un parking et était filmée par une caméra placée assez loin au-dessus du sol, probablement montée sur un drone similaire au Fly-Spy dont MCT faisait la promotion à grand renfort de pub à la tridéo. Il n’y avait malheureusement pas de bande son. Ray y apparaissait de dos discutant avec un individu que je ne pouvais que reconnaître : mon ancien boss. Lorsque j’avais regardé la vidéo pour la première fois quelques heures auparavant, il m’avait semblé évident que l’homme de dos était Ray. Cette silhouette. Cette démarche. Cette façon de parler en gardant constamment sa main droite dans la poche de son pantalon. C’était lui.

Mais maintenant, je n’en étais plus si sûr. Je regardai la vidéo en boucle une dizaine de fois. Ce fut le temps qu’il me fallut pour mettre le doigt sur ce qui me titillait : quelque chose dépassait légèrement de son col. Probablement un tatouage au niveau de la nuque. J’avais beau chercher, j’étais incapable de dire si oui ou non j’avais vu ce tatouage auparavant. J’étais tellement tendu et concentré lorsque je l’avais découpé que je n’en avais pas de souvenirs précis. Avais-je vu ou non ce tatouage ? Impossible de m’en rappeler. Et je n’avais même plus le corps pour vérifier.

Et merde ! La vodka n’y suffirait pas. Quelques pilules de Bliss en renfort ne seraient pas superflues.

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« Quand Ray et son pote débarquèrent au Twister, je compris tout de suite qu’ils n’étaient pas venus pour le plaisir de boire un verre avec moi. Ray avait son regard des mauvais jours, un regard fuyant. Son pote, lui, faisait carrément la gueule. Il n’avait pas besoin de ça pour être intimidant. Bien qu’humain, il était taillé sur le modèle ork. Ses mains, larges comme des battoirs, étaient agitées d’un tic nerveux régulier. Abus de Novacoke ou de BTL ? Allez savoir. »

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Julien Le Marinier 2007-02-12T16:29:25Z 2007-02-14T08:14:18Z Le monde carcéral en 2070 tag:shadowrun.fr,2007-02-12:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/283e7763ca55931eb52697dde7f5565e À quoi ressemble une prison en 2070 ? Comment incarcérer un mage ou un technomancien ? En quoi les nouvelles technologies ont-elles modifié la donne ? Autant de questions qui reviennent souvent dans les fils de discussion ici et ailleurs. Je ne prétends pas détenir la vérité ultime sur le sujet, mais je me suis penché sur le sujet afin d’en faire un résumé aussi respectueux du canon que possible. J’ai probablement oublié des choses ou mal interprété quelques éléments. N’hésitez donc pas à commenter ce texte pour l’améliorer et l’enrichir ! Et merci à tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont participé à ce travail.

Vous êtes nombreux à vous demandez ce qui se cache derrière les barreaux des établissements pénitentiaires. Les rumeurs vont bon train et les gouvernements comme les corpos ne communiquent que le minimum nécessaire au citoyen lambda pour se sentir protégé. Les runners ont plus que d’autres l’occasion de visiter ces endroits alors autant vous y préparer au mieux. J’ai demandé à un vieil ami qui a plus qu‘à son tour fréquenté les pires cellules de faire votre éducation sur le sujet.

SysOp

Plus d’un runner s’est retrouvé à l’ombre… et croyez-moi, c’est loin d‘être un moment plaisant. J’ai pas mal côtoyé ces endroits. Des deux côtés des barreaux. J’en suis sorti brisé, dans tous les sens du terme. Quand SysOp m’a demandé de vous préparer un petit brief, je me suis dit que c‘était l’occasion de me rendre utile. Mais attention, après avoir lu ces quelques lignes, vous risquez d’hésiter la prochaine fois que vous aurez le choix entre risquer la morgue et finir en prison.

Kad

1. L‘évolution du système carcéral

Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire. Vous savez tous que les dernières décennies ont été le théâtre de grands bouleversements, à la fois sociaux, économiques et culturels. Ces changements certains y ont gagné, mais pour le gros de la masse, les conditions de vie se sont détériorées. En toute logique, le développement de la pauvreté s’est accompagné de celui de la criminalité. L’apparition des métatypes et de la magie, les mutations de la société, l‘éclatement des systèmes gouvernementaux, etc… ont rendus la situation intenable et une nouvelle gestion du système carcéral s’est imposée, s’appuyant sur les évolutions technologiques et magiques.

1.1 Les prisons gouvernementales

Comme pour la police, les gouvernements recourent à présent à des corporations pour gérer leurs prisons. Ce sont donc finalement les mêmes personnes (à savoir une corpo) qui gèrent les prisons gouvernementales et les prisons corporatistes. Enfreignez une loi sur le territoire gouvernemental et c’est dans l’une de ces prisons que vous atterrirez.

Le choix du sous-traitant par les gouvernements dépend essentiellement du coût qu’ils envisagent d’allouer au poste « carcéral » et, dans certains cas, de l’image qu’ils sont prêts à assumer vis-à-vis des gouvernés. Si quelques établissements peuvent être considérés comme des modèles tant par leur gestion financière que par l’humanisme dont ils font preuve, la grande majorité se résume à des conditions de détention inhumaine et des méthodes de fonctionnement qu’aucun dictateur ne désapprouverait. Les conditions de vie sont directement liées à la facture payée par les gouvernements. Moins les états sont disposés à payer, plus les corpos doivent trouver des moyens de rentabiliser la détention des criminels.

Les corpos qui vendent de la sécurité urbaine et du maintien de l’ordre ont bien entendu pignon sur rue dans ce domaine et proposent des contrats all inclusive depuis l’arrestation d’un suspect jusqu‘à sa mise en détention. Petit à petit, d’autres corpos ont vu l’opportunité de se lancer dans ce business. Elles possédaient déjà les compétences liées à la sécurité de sites sensibles et ont jugé qu’empêcher des individus de sortir d’un bâtiment n‘était pas fondamentalement différent du fait de les empêcher d’y entrer.

Lorsque les forces de police et les prisons ne sont pas gérées par la même corpo, ça donne parfois lieu à des cafouillages au moment des transferts de prisonniers. C’est le moment idéal pour tenter une évasion.

Buck

1.2 Les prisons corporatistes

Seules les corpos bénéficiant de l’extraterritorialité sont en théorie autorisées à posséder leur propre système judiciaire et carcéral. Si vous êtes pris dans une enclave extraterritoriale, vous n’irez pas dans une prison gérée par un concurrent. Si vous avez la chance d’avoir un SIN et de ne pas avoir commis un crime trop grave, les instances gouvernementales locales seront informées de votre arrestation et des décisions de votre jugement. Mais à moins d’avoir de très bons contacts, vous exécuterez votre peine au sein de la corpo et non dans une prison gouvernementale.

C’est à double tranchant. Les prisons corpos sont parfois préférables aux prisons gouvernementales car plus arrangeantes. Et surtout, vous risquez moins de vous retrouver dans la même cellule que trois Halloweeners en mal de tendresse. D’un autre côté, la corpo peut librement vous envoyer dans un établissement situé de l’autre côté de la terre.

Liam

Finalement, la population incarcérée dans les prisons corporatistes est bien plus réduite que celle des prisons gouvernementales. D’abord, parce que les corpo bénéficiant de l’extraterritorialité sont peu nombreuses, mais aussi parce que les esclaves corporatistes se rebellent peu contre un système qui les a déjà broyé. Ces prisons sont donc massivement peuplées par des runners malchanceux, des salariés pris en pleine tentative de trahison et des criminels ayant lamentablement échoués en s’attaquant à plus gros qu’eux.

1.3 L’aménagement des peines

Face à une criminalité galopante, les installations carcérales ont vite été insuffisantes. Si dans un premier temps l’offre corporatiste a permis aux gouvernements de souffler, la situation est vite devenue ingérable. Les élus n’ont eut pour autre choix que de dépoussiérer les textes et de trouver des solutions palliatives à la prison.

Avec l’avènement de la RFID et l’omniprésence du sans-fil, même les parlementaires les plus conservateurs ont du admettre qu’il était possible de laisser certains individus en semi-liberté tout en surveillant étroitement leurs allers et venues.

En 2070, tous les délits mineurs conduisent à la liberté surveillée. Le criminel se voit implanter une puce RFID sous la peau et doté d’un SIN criminel. Ses déplacements sont enregistrés et retransmis en temps réel à un centre de traitement qui détermine si le criminel respecte ou non son programme de liberté surveillée. En cas d‘écart, le criminel reçoit un message de rappel de ses obligations. Si ces écarts se répètent, un agent de contrôle de liberté surveillée contacte directement la personne pour la rappeler à l’ordre. Si la situation est jugée préoccupante, la corpo en charge du criminel prévient les forces de police pour qu’elles procèdent à son arrestation.

Dans certaines villes, des accords tripartites entre les autorités, les forces de police et la corpo sous-traitante, permettent à cette dernière de procéder elle-même à l’arrestation du criminel, sans en référer en amont aux forces de police, ce qui donne parfois lieu à des quiproquos pouvant facilement dégénérer.

Patrol

Les formes d’aménagement sont très variables, mais elles consistent le plus souvent en l’obligation de travailler pour un employeur désigné par le juge lors de la sentence. En contrepartie, le condamné perçoit une indemnité et on lui impose un planning détaillé du déroulement de la liberté surveillé : les horaires de sortie et les zones de déplacement autorisées sont clairement établies. En se conformant au programme, le condamné garanti le maintien de sa liberté et peut même voir ses conditions s’assouplir s’il fait preuve de bonne conduite.

Au début, les types avaient même pas le droit d‘être en contact avec d’autres criminels. Ça a foutu un bordel monstre. Ils retournaient en prison parce qu’ils avaient posé leur cul à côté d’un autre condamné dans le bus. Sans le savoir. Le genre de détail pour lequel une puce RFID sait pas faire la différence !

Rig-or

Ça n’a pas été complètement abandonné. Il est possible de lister les SIN criminels d’anciens complices et de recevoir une alerte si les deux entrent physiquement en contact.

Judge D

Un criminel vivant dans une zone mal couverte par le réseau sans-fil se verra moins facilement délivrer une autorisation de liberté surveillée. Un juge indulgent aménagera la peine en demandant à l’individu de se présenter matin et soir à un point de contrôle donné, généralement dans une antenne des forces de police.

Dans les quartiers pauvres de Seattle, les bureaux de la LoneStar ont vite été engorgés. Du coup, ils ont installé des bornes accessibles de l’extérieur.

Patrol

C’est génial ce truc. Tu veux te venger du tocard qui t’a refilé des BTLs de merde ?! T’as qu‘à l’attendre au bout de la rue où se trouve le point de contrôle. Il y passe tous les jours à la même heure.

Smash

2. Quand prison rime avec nuyen

L’argent est le nerf de la guerre. Sans retour sur investissement, aucune corpo n’aurait proposé à un gouvernement de se substituer à son obligation de maintien des criminels à l‘écart de la société. Bien sûr, les gouvernements paient les corpos pour s’occuper des prisons. Mais les sommes versées ne suffisent pas à couvrir des coûts de fonctionnement souvent élevés.

Les pires rumeurs courent sur les méthodes utilisées par les corpos, et beaucoup prennent leur source dans des faits réels. Voici une revue de détails des méthodes les plus courantes misent en œuvre par les corpos pour se payer.

2.1 Le travail obligatoire

En échange de tarifs avantageux, les gouvernements acceptent de fermer les yeux sur les conditions de vie des détenus et reconnaissent aux corpos le droit d’imposer le « travail obligatoire » aux prisonniers, afin de créer une valeur qui viendra compenser les dépenses de la corpo.

Vous visualisez déjà le tableau : des rangs de forçats en uniforme à rayures, charriant les tonnes de pierres extraites du sol pour la construction du dernier arkobloc souterrain d’une méga sans scrupules ; les bagnards enchaînés les uns aux autres, surveillés par des drones leur projetant des décharges électriques lorsqu’ils rechignent à la tâche, travaillant jusqu‘à l‘épuisement.

Même si cette vision de cauchemar n’est pas totalement irréelle, elle ne constitue bien heureusement pas la norme. Tout d’abord, parce que les corpos ont des obligations contractuelles avec les gouvernements qui les conduisent à présenter régulièrement tout une batterie d’indicateurs prouvant leur implication dans le respect de la dignité humaine. Ce scénario digne d’une mauvaise tridéo aurait donc du mal à ne pas provoquer la résiliation de beaucoup de contrats de sous-traitance.

Kad dit vrai. Chaque mois, les sous-traitants produisent des chiffres sur les effectifs en prison, le taux de maladie, de blessures et de décès, le tout classé selon diverses catégories qui ont autant pour objets de faciliter l’analyse que de masquer les dysfonctionnements. Les incidents graves (dont les mutineries) doivent être signalés et faire l’objet d’explications détaillées. On croirait assister au conseil d’administration de n’importe quel site de production.

Board Room Rat

Attention ! On parle ici des prisons en zones civilisées… Sans compter que les élus peuvent devenir très compréhensifs quand on les prend par les sentiments !

Balkanalyst

Tout ça, c’est bon pour les prisons gouvernementales et les types qui ont des SIN. Pour les autres, c’est le bagne à l’ancienne.

K-hyène

Sous la pression des groupes pro-métas et suite à l’incident Stormhill de 2067, les UCAS ont mis en place un groupe d’auditeurs qui enquêtent sur les cas qui lui sont signalés et visitent les prisons à la recherche des mauvais traitements qui pourraient être infligés aux détenus. A ce jour, aucun scandale d’ampleur n’a été révélé.

C’est une blague ? Les auditeurs n’ont jamais vu de vrais prisonniers. Les corpos leur font visiter des bâtiments sans rapport dans lesquels le rôle des prisonniers est tenu par des employés.

Fight-for-your-Right

Pas besoin de se donner tant de peine. Les cupides sont facilement convaincus. Quant aux auditeurs incorruptibles, les corpos chargent quelques runners d’assouplir leurs convictions.

Pookie Bear

Et les médias ? Ils ne font rien ?

I want to believe

Ne confonds pas média et journalistes. Les médias jouent le jeu des corpos qui les possèdent. Au mieux, ils baveront sur la prison d’un concurrent. Mais le coût d‘éventuelles représailles dissuade souvent une attaque peu lucrative. Les journalistes indépendants travaillant pour des réseaux alternatifs jouent parfois aux fouille-merdes. C’est comme ça que ALTNEWS avait rendu publique les exécutions sommaires pratiquées à Atlanta en 2067.

Underwater Rep

Ouais. Ares a mis aux arrêts Donald Stormhill, le directeur de l‘établissement et en a fait un exemple tout en affirmant qu’il s’agissait d’un cas isolé. Quant à ALTNEWS, plus personne n’en a entendu parler depuis.

HSW

Dans les faits, les prisons sont souvent de véritables petites usines d’assemblages où des détenus travaillent douze heures par jours, sept jours sur sept, à visser des boulons ou à trier des déchets. Ils constituent une main d‘œuvre gratuite et corvéable à souhait. Les corpos mettent en avant les bienfaits du travail sur les détenus : formation à un métier ou encore apprentissage de la vie en communauté dans un cadre structuré et exigeant. Les détenus sont affectés en fonction de leurs capacités et du risque qu’ils génèrent pour la sécurité des autres. Avec le temps, les meilleurs (comprendre les plus malléables ou les plus malins) peuvent accéder à plus de responsabilités et gagner des faveurs : repas améliorés, journées de repos, possibilité d’avoir des visites plus fréquentes, accès à des cellules plus confortables, etc…

On assiste à la création de véritables réseaux de pouvoirs : certains en fonction de leur affiliation à un gang, d’autres à une zone de travail et d’autres à leur position dans la hiérarchie carcérale.

Kath

Certains Kapo sont tout bonnement engagés par la corpo en fin de peine. Leur capacité à gérer des taulards tout en maintenant un calme relatif est facteur d‘économie pour tout le monde.

Insideman

Waouh ! Ça claque sur un CV : 7 fois « employé du mois » du QHS.

Ygg

Les tâches auxquelles les détenus sont affectées sont manuelles, à faible valeur ajoutée, et très souvent, dangereuses. Pourquoi risquer la santé, ou la vie, d’un salarié maison, quand des détenus sont disponibles. Les prisonniers les plus fiables ou les moins dangereux peuvent ainsi se retrouver à travailler dans une entreprise hors des murs de la prison. C’est une forme de liberté surveillée qui récompense les bons comportements et réhabitue les individus au contact avec la société extérieure. Parallèlement, la corpo évite ainsi des investissements lourds en sécurité ou le besoin de provisionner des sommes importantes pour couvrir les maladies professionnelles et les accidents de travail.

2.2 Recherches et Développement

Tant que vous êtes incarcérés dans une prison gouvernementale, la corpo sous-traitante à une responsabilité quant à ce qui pourrait vous arriver. La donne change très rapidement si vous avez le malheur de tomber dans l’escarcelle de la corpo directement sur son territoire. Si ça se trouve, personne ne saura jamais que vous êtes là. Sous réserve que vous ayez un SIN, vous serez tout simplement porté disparu. Dans le cas contraire, quelqu’un qui n’existe pas ne peut pas disparaître.

En l’absence d’obligation de retenue de la part de la corpo, cette dernière peut donner libre cours à son sadisme et à son machiavélisme dans l’utilisation des détenus. L’utilisation comme cobaye et l’affectation à des tâches dangereuses en milieu hostile se disputent la première place au hit parade.

Le recours à des cobayes est une nécessité quasi quotidienne dans les installations de R&D. Si dans un premier temps il est possible de tester les nouvelles avancées scientifiques sur des animaux, il y a un stade où l’expérimentation sur des métahumains devient nécessaire avant le lancement commercial. Les cobayes permettent d‘étudier l‘évolution des maladies et de leurs vaccins, la réaction du corps lors de l’administration de médicaments ou de virus, les effets d’un sort ou la résistance des tissus face à des acides ou des radiations, le fonctionnement d’un nouveau type d’implant, la prise de greffons, etc… Tous les produits que vous utilisez ont un jour ou l’autre été testés sur des métahumains.

Les besoins en cobayes sont toujours plus élevés. Entre les différents métatypes et les conséquences de la GRIME, comment savoir si tel vaccin va avoir le même effet sur un humain à la peau écaillé et un elfe qui transpire de l’acide ? La réponse : en testant sur les deux ! Le stock de prisonnier est parfois insuffisant. Fournir des cobayes peut être un job lucratif si ça ne vous empêche pas de dormir.

Lin

Vous avez bien lu : tous les produits passent en phase de test. Notamment les nouveaux armements : munitions, grenades, gaz de combat, sorts offensifs et j’en passe.

ClintZ

Les corpos testent également les réactions de leurs métacréatures et l’efficacité de leurs troupes d’assaut.

Vlad

Et les survivants font de bons TP pour les apprentis doc.

Doc-a-steak

D’autres détenus sont affectés à des travaux en zone dangereuse. Opérateurs sur chaîne de production en zone toxique, personnels de chantier en haute mer ou encore agents de maintenance en zone de guerre, les postes ne manquent pas. Chaque jour de travail est un combat contre la mort que peu gagnent. Ceux qui accumulent un peu d’expérience accèdent à des postes moins exposés. N’y voyez aucune considération de la part des corpos. Elles cherchent simplement à s’approprier l’expérience d’un détenu dans le but de faire durer le plus longtemps possible les autres. Les plus résistants ont parfois l’occasion de vivre une deuxième carrière… en tant que cobayes !

Vous ne vous êtes jamais demandé qui avait bâti les nombreuses installations corpos sur les terres irradiées de la SOX ?

Phosphaurélie

2.3 Services à la personne

Une autre opportunité de gain pour les corpos consiste à offrir des services à des particuliers. Ainsi, certains établissements organisent des mises en scène pour un public riche et puissant en mal de sensations fortes. Au-delà des banales orgies sexuelles où les détenus sont contraints de subir les fantasmes souvent inavouables de clients anonymes, les prisons également des évènements où des détenus s’affrontent. Quelques-unes de ces activités sont d’ailleurs parfaitement légales, comme le championnat carcéral d’Urban Brawl qui attire chaque année de plus en plus d’amateurs et est diffusé par plusieurs chaînes nationales ou le championnat carcéral d’Ultimate Fighting.

D’autres versions sont bien moins légales. Parmi elles, on trouve en premier lieu la version létale du Ultimate Fighting dont certaines représentations n’auraient pas à rougir des jeux romains : combats de gladiateurs, luttes contre des métacréatures, reconstitution de batailles historiques et j’en passe. Les chasses à l’homme sont également très appréciées, la mode récente consistant à équiper les chasseurs (et parfois même la proie) d’enregistreurs Simsens dont les informations sont retransmises en direct aux spectateurs par Wifi. Les détenus sont parfois volontaires pour participer à ces jeux en échange de remises de peine ou du gain de faveurs pour améliorer leurs conditions de vie.

Ce que Kad oublie de vous dire, c’est que les perdants (ou ce qu’il en reste) sont revendus au poids à des organisations comme Tamanous.

Doc-a-steak

Quant aux vainqueurs, quelques-uns sont devenus des légendes vivantes et des idoles tels Max-E-Mus et Gorgona.

Howdyence

2.4 Ressources sacrifiables

Vous êtes bien placés pour savoir que notre principal intérêt aux yeux des corpos est que nous constituons des ressources sacrifiables. Selon les évènements qui auront conduit à votre incarcération, il n’est pas impossible que la corpo vous propose une remise de peine en échange des services que vous aviez pris l’habitude de lui faire payer.

Si c’est le cas, ne vous attendez pas à retrouver votre liberté du jour au lendemain. Si la corpo vous propose une mission à l’issue de laquelle vous serez libre, dites vous qu’il n’y a quasiment aucune chance que vous y surviviez. Aurez-vous le choix pour autant ? Ce n’est pas impossible. Confier une run à un ou plusieurs détenus est un pari risqué. Bien sûr, la corpo prendra un maximum de précaution pour ne pas perdre votre trace, mais elle ne peut pas tout prévoir et se méfiera de votre capacité à lui échapper. Il est donc plus sûr pour elle que vous acceptiez librement la mission.

A terme, vous deviendrez peut-être l’un des runners attitré de la corpo. Vous retournerez peut-être presque à une vie « normale ». Mais dans tout les cas, et d’une manière ou d’une autre, vous effectuerez votre peine…

2.5 Cages dorées

On dit souvent que les puissants sont intouchables, qu’ils peuvent piétiner les lois sans risque des conséquences. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il existe une hiérarchie bien établie au sein de l‘élite. Des strates entières ont pour rôle principal de servir de fusibles afin de protéger les vrais responsables qui échapperont ainsi à la justice. Peu importe leurs crimes ou leurs erreurs, ils éviteront les scandales et un de leurs laquais ira en prison. Je ne vous parle pas ici du simple cadre corpo, mais plutôt des membres de CoDir dont la disparition ne serait pas forcément profitable pour l’entreprise.

A cet effet, les corpos ont mis en place des structures pénitentiaires dédiées auxquelles le surnom de cages dorées correspond à merveille. Certes les détenus n’ont pas leur liberté de circulation, mais ils bénéficient de conditions de détention qu’envieraient bon nombre de simples citoyens corporatistes en échange du paiement d’un loyer carcéral dont le montant dépend de la palette de services choisis. Ils disposent du matériel nécessaire à la poursuite de leur activité professionnelle et peuvent librement recevoir des visiteurs. Leurs conditions de vie s’apparentent plus au placement en résidence surveillée.

On ne trouve pas que des corpos dans ces établissements. Les personnalités médiatiques paient cher pour bénéficier d’une détention cinq étoiles. Tous les déviants de la jet-set et du monde politique se bousculent au portillon de sécurité.

Paparazzi

2.6 Loisirs et agréments

Les détenus qui ont la chance d‘être dans des prisons gouvernementales ou qui bénéficient d’un traitement de faveur ont accès à toute une gamme de services ayant pour objet de rendre leur captivité plus supportable. Le simple détenu lambda aura la possibilité de louer des tridéos et parfois même d’accéder à des interfaces RV par électrodes ou par datajack (si celui-ci n’a pas été désactivé).

Il faut se méfier de ce genre de « privilèges«  : derrière une banale expérience RV peut se cacher un processus de rééducation latent.

Insideman

Beaucoup de ces expériences RV sont d’ordre sexuel. Elles sont parfois proposées gratuitement par les autorités carcérales afin de désamorcer les tensions sexuelles des prisonniers et diminuer les risques des viols. Globalement, moins de tension sexuelle signifie moins de violence et donc moins de maintien de l’ordre. Les plus fortunés (ou les plus privilégiés) pourront quant à eux recourir à de véritables prostitué(e)s en chair et en os, la qualité de la prestation dépendant des fonds disponibles.

3. Urbi et orbi

On croit à tord que la prison isole les détenus du reste de la société. Les contacts avec l’extérieur sont nombreux. Comme je l’ai déjà dit, il se peut que vous fassiez partie des privilégiés qui travaillent en-dehors de l’enceinte de la prison. A défaut, vous serez peut-être autorisés à recevoir de la visite si vous vous comportez bien. Mais même si vous n’avez pas ce privilège, vous trouverez vite vos marques en prison, tant elle est le reflet de la société que vous venez de quitter.

3.1 Le temps des alliances

Vous retrouverez en prison les mêmes organisations que dans la rue : gangs, mafia, yakusa et autres triades ont plus que leur place en prison. Les prisonniers étant généralement incarcérés dans un lieu géographiquement proche de leur lieu d’arrestation, vous retrouverez en prison les mêmes crevures que dans votre quartier. Ce peut être une bonne comme une mauvaise nouvelle car vous retrouverez aussi bien ceux avec qui vous cohabitiez que ceux avec qui vous vous plombiez.

A votre arrivée, l’administration carcérale devra vous trouvez un place. Pour cela, elle se basera sur deux éléments : votre métatype et vos affiliations connues. L’expérience à montrer que mettre ensemble les individus d’un même métatype en tenant compte de ses accointances criminels avait un impact sur le tristement célèbre syndrome de la mort subite du détenu.

Si vous avez un vieux service qui vous est du par un gang ou un syndicat, un conseil : faite en usage avant votre incarcération pour vous retrouver dans la bonne cellule et vous assurer une chance de revoir le lendemain en vie (ou entier). Si vous n’avez rien de tel, faites votre choix, vite ! Ce n’est pas un cliché : en prison, vous aurez besoin d’un protecteur. Sans quoi, vous serez une cible de choix et vous ne vivrez pas longtemps. Oubliez vos vœux d’indépendance, ranger votre fierté au placard et baissez votre pantalon sur vos chevilles (parfois au propre comme au figuré).

Assurez-vous de choisir le bon camp car vous ne pourrez pas en changer après coup. J’ai vu plus d’un gars rejoindre l’Humanis parce qu’il n’avait pas d’autre choix. Ça vous défrise peut-être d’entendre ça, mais une fois en tôle, vous deviendrez moins regardant sur vos compagnons de chambrée.

3.2 Contrebande et marché noir

La vie en prison est dure et les services qui viennent agrémenter la détention se payent cher. En prison, la contrebande et le marché noir sont florissants. Les réseaux existent principalement grâce à la complaisance des matons qui y ont trouvé une opportunité d’arrondir leur fin de mois.

Faute d’argent, les produits de contrebande font une excellente monnaie d‘échange. Ils permettent d’acheter sa tranquillité et d’asseoir sa position. Plus les produits et services que vous serez capables de faire transiter seront nombreux et variés, plus vous serez utile et respecté. Comme dans la rue, votre vrai pouvoir viendra de vos contacts. Si vous vous y prenez bien, vous retrouverez ce réseau dehors, si vous avez la chance de remettre les pieds dans la rue.

Les naïfs, comprennent-ils qu’en un an de prison ou dix ans de liberté on a les mêmes connections ?

Akhénaton

4. Capacités hors-normes et limitations

Dés votre prise en charge, la corpo vous passera au crible de toute une batterie de test visant à déterminer vos capacités « spéciales ». Que vous soyez un samouraï câblé jusqu’au bout des doigts ou que le mana suinte par chaque pore de votre peau, ce check-up le détectera et définira quoi faire pour limiter votre dangerosité.

4.1 Cyberware

Rassurez-vous, il est peu probable que votre première semaine en prison se déroule au bloc opératoire. Il existe des façons bien plus simples de limiter vos capacités cybernétiques que celles consistant à vous l‘ôter. Il suffit généralement de « débrancher » la connexion neurale de votre équipement. Des systèmes plus sophistiqués permettent l’installation d’interrupteurs qui peuvent être actionnés par l’interfacé de sécurité pour permettre une utilisation optimale des équipements de chacun (c’est le cas par exemple des augmentations musculaires qui peuvent être laissées opérationnelles le temps de l’activité « professionnelle » du détenu, puis désactivées dés qu’il retourne à sa cellule.

Pour ceux qui ont des commlinks implantés, les établissements installent des programmes qui enlèvent quasiment tout contrôle au porteur. Seules quelques fonctionnalités de base sont maintenues et un check-up régulier est fait pour s’assurer que le détenu n’a pas trouvé une faille dans le système. Les détenus ne possédant pas de commlinks implantés se voient généralement remettre un commlinks très rudimentaire facilitant leur quotidien. Dans les deux cas, un agent espion est systématiquement installé afin de prévenir l’interfacé de sécurité de la moindre manipulation suspecte.

Certains détenus, les plus dangereux, ou ceux amenés à sortir temporairement des murs de la prison se voient souvent implantés des joyeusetés du type bombe corticale ou inducteur de douleur.

C’est clair. T’as des lignes qui apparaissent en RA et faut pas les dépasser. Sinon, tu prends des décharges électriques. Et si tu insistes trop, ta bombe corticale pète. Véridique !

JH Brennick

4.2 Bioware

Difficile de débrancher le bioware me direz vous ! C’est sous-estimer l’intelligence des chimistes corporatistes. Les détenus, qu’ils aient ou non du bioware, sont gavés de substances chimiques à longueur de journée. Que ce soit via la nourriture, via l’ingestion ou l’injections d’agents chimiques, via la délivrance de produits par des seringues implantées ou des nanotechnologies, chacun reçoit sa ration quotidienne de neurostimulants et d’inhibiteurs. Si malgré tout, vous arrivez encore à solliciter vos implants, la réaction hormonale qui l’accompagne provoquera la délivrance massive d’agents anesthésiant et lénifiants qui feront de vous un bisombrenours calme et docile.

Néanmoins, le corps étant doué de facultés d’adaptations hors du commun, les porteurs de bioware sont généralement plus contrôlés que les cybernétisés. Leur camisole chimique est mieux personnalisée et ils portent constamment un biomoniteur, quand celui-ci n’est pas carrément implanté. Pour les fortes têtes réfractaires aux bienfaits chimiques, le traitement est souvent complété par un conditionnement mental.

4.3 Magie

Amis magiciens, je vous souhaite de ne jamais connaître les affres de l’emprisonnement ! Il n’y a pas position moins enviable que celle de ceux dont le mana coule dans les veines.

Comment empêcher un éveillé de manipuler votre esprit, de s‘évader astralement pour préparer son extraction ou d’empêcher un adepte d’utiliser ses pouvoirs ? Le marché noir et la contrebande en prison sont tels qu’il serait probablement possible pour un éveillé de se fournir en matériaux magiques, en fétiches et même pourquoi pas en focus. Tout comme des gangs se forment en prison, on pourrait très bien imaginer la formation de groupes magiques.

Ces questions, les prisons se les sont posées, et je doute que les réponses qu’elles y ont apportées vous plaisent. Notez bien que si le citoyen lambda ressent généralement une certaine peur à l‘égard des éveillés, cette peur s’est transformée en paranoïa compulsive chez les matons. Voici quelques unes des méthodes les plus courantes de contention des éveillés. La liste n’est pas exhaustive et si vous pouvez imaginer quelque chose de pire encore, alors un corpo l’a sûrement mis en place quelque part.

Camisole physique

La bonne vieille camisole de force a encore de beaux jours devant elle. Mais contre les éveillés, elle s’est vu agrémentée d’une version « faciale » couramment appelée le « masque-mage ». Il s’agit d’un capuchon ou d’une cagoule, généralement en plastique, qui bâillonne et aveugle l‘éveillé. Pour compléter le tout, le masque est équipé d’un générateur de bruit blanc venant perturber la concentration du détenu.

Porter ce masque est très désagréable. Un tube s’enfonce dans la bouche pour permettre au détenu de respirer normalement, mais sa rigidité et son diamètre sont étudiés pour maintenir la bouche grande ouverte. En plus de la gêne physique (essayer d’avaler votre salive sans pouvoir fermer la bouche), la gêne mentale est constante. A moyen terme, le masque provoque des séquelles psychologiques grave et peut conduire à la démence.

Kath

Camisole chimique

Il s’agit bien sûr de la méthode la plus simple et requérant le moins de moyen. Il suffit de bourrer le détenu de calmant, anxiolytiques, psychotropes, somnifères, neuroleptiques, et autres substances assimilées. La méthode d’administration peut se faire via des pilules, des injections, un mélange avec la nourriture, l’utilisation de patch et parfois des implants auto-dosants ou couplés à un biomoniteur.

La faiblesse de cette méthode réside dans l’adaptation du corps et de l’esprit à ces substances. Rien ne garantit qu’elles auront les mêmes effets dans le temps. La camisole chimique est souvent utilisée en complément d’une autre méthode ou dans le cadre d‘évènements particulier, par exemple lors des transferts de prisonniers.

Compter uniquement sur la camisole chimique, c’est faire confiance à un dragon. T’as des mecs capables d’une telle concentration qu’ils arrivent à diminuer les effets des drogues. Tu crois les tenir et tu t’aperçois soudain que tu contrôles que dalle. C’est super flippant.

MBIYF

Camisole virtuelle

La camisole virtuelle est la version moderne de la camisole chimique. Le détenu est soumis à un bombardement constant de stimuli sensoriels ayant pour effet de le désorienter complètement. Il est parfois plongé dans un rêve éveillé à l’aide de programmes similaires à des BTL, l’inconvénient étant alors l’accoutumance du sujet et la nécessité de renouveler régulièrement les puces utilisées.

Certains détenus passent ainsi toute leur captivité sanglés sur un lit, l’esprit plongé en pleine RV tandis que leurs fonctions vitales sont maintenues par des appareillages externes. La méthode est efficace bien qu’elle nécessite d’investir dans du matériel électronique et dans le renouvellement des programmes utilisés. Les détenus sont parfois équipés de simples trodes, mais beaucoup de prisons n’hésitent pas à équiper l‘éveillé d’un datajack, voir parfois d’un commlink implanté.

Histoire de joindre l’utile à l’agréable, des programmes de rééducation viennent quasi-systématiquement compléter le traitement.

Insideman

Cellules d’isolement

La cellule d’isolement est généralement le quotidien de l‘éveillé durant l’intégralité de son incarcération. Certaines prisons, par obligation, humanisme ou intérêt, ont équipé ces cellules de façon à limiter les moyens de contention précédemment cités.

La première mesure consiste à bâtir les cellules sous terre et à enfouir le tout avec suffisamment de terre végétale pour assurer qu’aucun éveillé ne pourra se projeter astralement hors de sa cellule. En complément, les murs sont généralement couverts de plantes grimpantes éveillées possédant une forme duale. La plus couramment utilisée est le lierre éveillé qui constitue une défense à la fois efficace et bon marché.

Et en plus, c’est plus plaisant à l‘œil !

CyniK

Le lierre éveillé a un double intérêt : il bloque tout déplacement astral et si il est physiquement endommagé, il se dessèche très rapidement, rendant la tentative d‘évasion évidente. Les caméras de surveillance possède des programmes d’analyse permettant l’analyse automatique de ces phénomènes et la sollicitation immédiate de l’araignée.

Buck

Une variante consiste à utiliser des bactéries astrales fluorescentes plutôt que des plantés éveillées. La souche II est la plus utilisée, mais il n’est pas rare qu’elle soit utilisée en conjonction avec la souche I. On murmure même que certains établissements utilisent parfois la souche III comme forme de punition ou en prévision d’un transfert du détenu.

Conneries. Personne n’est assez dingue pour prendre le risque d’utiliser la souche III.

Insideman

Malheureusement si !

Kath

Y-a que moi ici qui ait jamais entendu parler de cette bactérie ? C’est quoi cette histoire de souche ?

Amy

Pour faire simple, il s’agit d’une bactérie que tu peux balancer dans un espace confiné. La souche I meurt lorsqu’elle est traversée par une forme astrale. Son intérêt est qu’en mourrant, elle produit une substance qui luie si elle est exposée à une lumière noire. La souche II agit plutôt comme une barrière astrale. Elle ralentit les mouvements astraux et lorsqu’elle est traversée, les bactéries se déplacent, laissant un trou béant visible sous la lumière noire. Quand à la souche III, elle est extrêmement dangereuse car elle mange (littéralement) le mana. Pire, elle se déplace à la recherche de mana et d‘éveillé pour se nourrir.

Bois Vert

On a tenté d’utiliser la fluomousse. Elle luisait dés qu’il y avait une perturbation sur le plan astral. Le problème, c’est que les esprits en patrouille déclenchaient sans cesse de fausses alertes.

MBIYF

Zones mortes

Une version encore plus radicale consiste à bâtir les prisons sur des zones de déchirures mana. On trouve en ces endroits des champs magiques d’une telle puissance, que les éveillés se retrouvent incapables d’utiliser leurs facultés magiques. Il ne reste plus à l’administration carcérale qu‘à installer des mesures de sécurité physique classiques, les prisonniers étant réduits à l‘état de vulgaires criminels non-éveillés.

De tels sites sont rares et très convoités par les corporations. On y trouve généralement des prisons qui se sont spécialisées dans l’incarcération des mages. On y envoie en général les plus puissants et les plus dangereux. Mais il n’est pas impossible d’y trouver quelques non-éveillés.

Toutes les prisons provoquent l’apparition d’un champ magique. Il est généralement lié à la violence et au désespoir qui y règne. L’influence seule du champ magique suffit à perturber n’importe quel éveillé qui y reste trop longtemps éveillé. Alors imaginez ce que ça peut donner dans une déchirure mana.

Kath

Je me permets de réparer une omission de Kad quant à une technique qui, même si elle fait frémir, est bien réelle et plus utilisée que l’on ne le croit. Dans le jargon carcéro-médical, on parle d’ablation mana. Il s’agit ni plus ni moins que de mutiler, charcuter, exciser, trancher, bref d’amputer physiquement le mojo du détenu. C’est sale, c’est traumatisant, c’est définitif et ça marche. Et en plus, ça coûte pas cher !

Doc-a-steak

4.4 Technomancie

Les technomancers posent à peu près les mêmes problèmes que les magiciens et se voient par conséquent appliquer des méthodes similaires. Des versions du masque-mage sensées bloquer les capacités du technomancers ont bien été développées, mais aucun résultat concluant n’ont été obtenu.

La principale difficulté avec les technomancers est que tout objet technologique à leur portée peut se transformer en arme. Ils sont donc systématiquement isolés dans des cellules dont les murs sont couverts de peintures anti-wifi. Certaines prisons possèdent des blocs dédiés aux technomancers dans lesquels on trouve une forte sécurité magique à laquelle s’ajoute de la pure surveillance humaine et des dispositifs basiques comme les bons vieux verrous mécaniques.

Si elles n’ont pas la possibilité de les isoler de cette façon, les corpos recourent alors aux camisoles chimiques et virtuelles, bien que cette dernière ne soit pas sans risque non plus.

5. Sécurité

On me demande souvent quels sont les dispositifs sécuritaires mis en place pour surveiller les détenus et prévenir tout évasion. Je pourrais m‘étendre longuement sur le sujet, mais le tout peu aisément se résumer ainsi : si c’est utilisé pour vous empêcher de rentrer, ça peut tout aussi bien servir à vous empêcher de sortir.

La cellule standard est équipée, de senseurs, d’un sol taser ou d’un système de diffusion de gaz incapacitants. Les couloirs eux-mêmes sont truffés de senseurs et de dispositifs de fermeture mécaniques au niveau des portes en cas de crash informatique ou électrique. Le système matriciel est isolé au maximum de l’extérieur et les équipements accessibles par wifi ont généralement une portée d’onde très courte.

Le recours à des métacréatures est également de plus en plus courant.

5.1 RFID et programmes experts

La RFID a été une grande révolution dans le monde carcéral puisqu’elle a permis, à moindre coût, d’augmenter très sensiblement la qualité de la surveillance. En couplant les nombreux lecteurs qui équipent les bâtiments (au bas mot un dans chaque cellule et un à chaque sas) avec des systèmes experts recoupant sans cesse les informations collectées et la base de donnée sur les détenus, le travail des matons s’est considérablement simplifié.

A chaque détenu est attaché un certain nombre de paramètres concernant sa personnalité, son réseau d’amis et d’ennemis dans la prison, les lieux et heures de ses déplacements autorisés, etc… Un premier niveau de contrôle, très basique, permet évidemment de déterminer si le détenu a un comportement conforme à ce qui constitue son profil carcérale. L’intelligence du système vient surtout de sa capacité à croiser les profils des détenus les uns avec les autres et à en déterminer des scénarii de risques prévisibles, depuis la simple bagarre entre deux membres de gangs rivaux à la bagarre générale, en passant par la tentative d‘évasion individuelle ou collective.

Quelques sociétés se sont spécialisées dans l’analyse des incidents carcéraux et les cumulent dans le but d’alimenter les programmes de surveillance qui sont ensuite vendus aux corpos carcérales. Les meilleurs programmes sont capables de prédire avec une assez bonne précision qu’une bagarre est sur le point d‘éclater ou qu’une mutinerie et en cours de préparation. Ils vont même jusqu‘à proposer des scénarii d’intervention pour désamorcer la bombe ou reprendre le contrôle de la situation s’il est déjà trop tard.

Big Bro

C’est comme tout, c’est pas infaillible. J’ai vécu une mutinerie où le programme nous conseiller de rabattre les détenus de bâtiments en bâtiments à l’aide de Cocatrix. Sauf qu’on en avait pas…

MBIYF

Bonjour MBIYF ! Posséder un progiciel intégré de surveillance est probablement incontournable pour tout organisme carcéral qui se respecte. Mais vous êtes bien placé pour savoir que l‘élément humain est primordial. C’est pourquoi IntelliWatch vous propose un diagnostic complet de vos installations et une configuration de votre progiciel favori afin de [AUTO DETECT//@-Alerte-BLOQ>>SYSOP ACTION EFFACE-STOP//@>>TRACE+CHOC/CMD]

Le prochain petit malin qui balance son E-prospectus, je lui fourre le serveur entier dans le cul !

SysOp

5.2 Araignée et drones

L’usage de drones a permis de réduire au minimum la sollicitation des gardiens. Chaque établissement s’est doté d’une ou de deux interfacé de sécurité, plus connu sous le nom d’Araignées, dont la mission est d’interpréter les messages d’alertes du système expert et de définir la meilleure action à mettre en œuvre. Ces Araignées ont également un rôle de contrôle ciblé et aléatoire et cumulent également la surveillance et la maintenance matricielle de l‘établissement.

Mettez bien ça dans vos petits crânes criminels : la clé de voûte du système de sécurité de la prison, c’est l’interfacé de sécurité. La bonne nouvelle, c’est que comme tout un chacun, il a des vices et des états d‘âme. La mauvaise nouvelle, c’est que ses chefs font tout pour l’isoler des pensionnaires et le protéger des copains du pensionnaire se trouvant de l’autre côté du mur.

Buck

Les établissements pénitentiaires grouillent de drones. Depuis le nettoyage jusqu‘à la surveillance, en passant par la distribution de la nourriture, les drones sont partout. Leur configuration permet de leur laisser une forte indépendance. Ils peuvent à chaque instant comparer une situation avec un historique contenu dans leur mémoire et déterminer ainsi la meilleure action à suivre.

Les drones dédiés à la surveillance disposent de tous les senseurs possibles et imaginables. Peu sont armés au cas où des détenus parviendraient à en prendre le contrôle. Les principales missions de ces drones sont d’alerter l’Araignée en cas de problème constater et d’activer les systèmes défensifs primaires tels que le bouclage de certains blocs ou de certaines cellules. Les drones sont parfois équipés de tasers ou de narcojets pour intervenir rapidement contre des détenus déviants.

5.3 Patrouille astrale, esprit et mages

Les prisons utilisent bien entendu des mages, tout particulièrement quand elles possèdent un bloc dédié aux éveillés. Ils assurent certaines patrouilles astrales en plus de celles faites par les esprits qu’ils invoquent. Ils interviennent en première ligne dés qu’un problème survient avec un éveillé et assistent les gardiens pour toute « manipulation » d’un détenu éveillé ou jugé particulièrement dangereux. Ils sont également chargés de l’entretien des barrières astrales pouvant exister dans l‘établissement.

Certains de ces mages sont spécialisés dans l’analyse astrale et font office de psychologue, rencontrant les détenus les plus perturbés afin de déterminer dans quelle mesure ils sont dangereux pour eux-mêmes ou leur environnement.

5.4 Milieu hostile

L’un des meilleurs dispositif de sécurité consiste à bâtir la prison dans un milieu hostile qui pousse le détenu à rester « en sécurité » dans la prison. Zones toxiques, enfouissement souterrains et aquatiques, îles, jungle, désert, etc… sont des lieux privilégiés bien qu’ils puissent également compliquer le fonctionnement du site et sa capacité à créer de la valeur.

5.5 Rééducation et médicamentation

Tous les détenus sont soumis doivent suivre un programme qui officiellement doit « les aider à vivre leur détention dans les meilleures conditions et à préparer au mieux leur retour à la vie en société ». Dans les faits, il s’agit de programmes de rééducation reposant lourdement sur le conditionnement au travers des expériences de RV et l’ajout d’une camisole chimique garantissant la docilité et le calme des détenus. Chaque individu nécessite malheureusement un dosage personnalisé devant être constamment adaptée. La difficulté consiste à ne pas en faire trop au risque de diminuer les capacités du détenu.

C’est effectivement loin d‘être simple. Entre les effets des médicaments, les stimuli Simsens, l’influence du champ magique et les interactions entre prisonniers, il est quasiment impossible de mettre au point un conditionnement fiable. Certains sont complètement brisés par le traitement. Du coup, il s’agit plus de maintenir un semblant de calme chez l’individu. Et contrairement à ce que prétendent les autorités, les effets bénéfiques ne perdurent pas une fois l’individu relâché.

Doc-a-steak

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Vous êtes nombreux à vous demandez ce qui se cache derrière les barreaux des établissements pénitentiaires. Les rumeurs vont bon train et les gouvernements comme les corpos ne communiquent que le minimum nécessaire au citoyen lambda pour se sentir protégé. Les runners ont plus que d’autres l’occasion de visiter ces endroits alors autant vous y préparer au mieux. J’ai demandé à un vieil ami qui a plus qu‘à son tour fréquenté les pires cellules de faire votre éducation sur le sujet.

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Jérémie Bouillon 2007-02-12T07:47:31Z 2007-03-07T18:33:23Z Brise-glace tag:shadowrun.fr,2007-02-12:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/ea6128957d311add34765b934c44e31d Je vais mourir, comment est ce que j’ai bien pu en arriver là ?


Deep Blue et moi, on devait organiser un Gauntlet, c’est-à-dire une opération de vente au marché noir en trois étapes : acquérir un monopole sur une marchandise rare et d’un prix moyen, faire grimper artificiellement la demande, vendre lorsque le prix crève le plafond. La partie difficile, comme toujours, c’était d’agir sur la demande…

Pour ça, on avait un programme expérimental pour court-circuiter les cotations de la Bourse, un truc super chaud d’après Deep Blue. Un truc tellement chaud qu’il y avait forcement quelqu’un d’important derrière l’opération. Mais ma part représentait tellement de thune… j’ai dit oui.

Ensuite, on a rempli des containers entiers avec des caisses et des caisses de came. On était devenu les seuls à en avoir dans tout le Pacifique. Je suis allé à Hong Kong pour attendre la phase 2, la flambé des prix, et passer à la phase 3 : la revente. Le Jackpot.

C’était en 2064. Lorsque Deep Blue a lancé sa passe sur la bourse de Hong Kong, toutes les lumières se sont éteintes. C’était le Crash. Tout le réseau est tombé en rideau, à travers la planète entière. Hong Kong a subi le choc de plein fouet. J’ai jamais vraiment compris ce qui s’était passé, une guerre de Megacorporations qui tournait mal ? Une Intelligence Artificielle qui déclarait la guerre au genre métahumain ?

Quand la panique s’est calmée, les flics m’avaient pris. Avec un container de substances chimiques de classe A. Et je suis allé en prison, sans retourner à la case départ, et donc sans toucher les 20 000 nouveaux yens. Pendant 6 ans.

Le pire, c’était le quartier spécial des magiciens. Enfermé dans une pièce noire, avec la Cagoule sur la tête. Les matons devaient surtout s’assurer qu’ils ne se suicident pas, tellement ils voulaient « s’évader ». En 6 ans, il y en a deux qui ont réussit, j’ai jamais voulu savoir comment ils avaient pu se tuer sans bouger les mains, aveugles, sourds et muets à cause de la Cagoule.

J’ai déjà réussit à oublier la taule. Mais pas le quartier des magiciens. Ni mon entretient avec Monsieur Hu Shun Lu :

– Monsieur Nissan Gorokou ?

– Matricule 2356.

– Je vous demande pardon ?

– Matricule Ni – San – Go – Roku. C’est du japonais, vous êtes dans une prison Yakashima, ici. 2356 c’est mon matricule. Je lui montrais le code barre sur mon bras gauche.

– Oh. Je vois. Et quel est votre nom ?

– Matricule 2356.

– …

– Et qu’est ce que vous voulez ?

– Mais, … vous faire sortir de prison.

Et il a tenu parole. Je suis sorti de prison. Mais il y avait une condition, bien sûr. Deep Blue n’avait jamais été pris. Jamais fait de vagues. Jusqu’à il y a trois jour. Et maintenant, je devais l’arrêter, avant qu’il ne lance une attaque terroriste sur la Matrice 2.0 de Hong Kong !

Je me suis demandé si ça valait la peine. Mais pas longtemps. J’ai dit oui…


Saloperie, qu’est ce que c’est que ces trucs ?

« Achetez le Cougar Finelame ! Elu meilleur poignard de combat des Guerres du Désert de 2067 ! »

« Mon amour, viens ! Je t’attends… »

« Votre commlink est infecté par un cheval de Troie ! Achetez sans attendre notre Firewall VaulTeck Immolator 3.0 ! Le meilleur du marché, pour le meilleur prix ! »

Mon champ de vision était envahit d’images, d’hologrammes. Mes écouteurs étaient saturés de messages publicitaires. Comment font les passants pour voir où ils marchent dans cette cacophonie ?

« Un coup de barre ? NERPS, et ça repart ! »

« Allez chérie, viens ! »

« Les restaurants UniFood KumLAW sont ouvert 24/7/365… »

J’ai éteint mon commlink, et essayé de faire le tri dans ma mémoire tampon. Tient, c’est une idée ça, je vais me prendre le couteau… Il parait que ces lames affinées sont garantie avoir un tranchant monomoléculaire, coupant comme du diamant. C’est toujours utile.

Il m’a fallu 20 minutes pour comprendre comment paramétrer le firewall pour ne pas avoir ces conneries qui apparaissent tout le temps dans mon champs de vision. À ce moment là, mon commlink était tellement infecté par des agents publicitaires/espions que j’ai du le jeter et en racheter un autre ! Et j’avais à peine posé le pied en Amérique !

Janvier 2070, et le Space Needle était toujours là, visible depuis la baie d’Elliot avec ses 182 mètres de haut, dominant la plupart des immeubles du centre ville. Le plus vieux symbole de Seattle résistait encore et toujours aux projets d’aménagements urbains. Quand à la pyramide de l’Arcologie de Renraku, elle était en vue depuis qu’on avait dépassé la Péninsule Olympique pour entrer dans le bras de mer de Puget, du haut de ses 960 mètres. La seule chose qui la dépassait encore, c’était la forme sombre du volcan Rainier, réveillé par la magie des Danseurs Fantômes pendant la guerre d’indépendance des amérindiens d’origines, en 2016. Il laissait échapper une fumée noire, comme pour saluer un revenant.

Et je devais en être un ! Dans tous les bars où je suis allé, dans toutes les boîtes underground, dans les squats des zones péri-urbaines laissées à l’abandon depuis 30 ans, il n’y avait personne que je reconnaissait. Le train du monde avait continué à rouler sans moi, écrasant presque tous mes contacts sous ses roues.

Quand j’ai entendu un petit jeune, avec une prise de donné rutilante sur le crâne, parler avec stupeur et tremblement de la plus vieille légende de la Matrice : Fastjack. J’ai repris espoir, le Crash n’avait pas emporté tout le monde avec lui. Il restait de la place dans les Ombres pour un dinosaure.

Et j’ai retrouvé Deep Blue. Dans ce quartier pourri, au fond des Désolations de Puyallup, dans les restes couverts de cendres d’un bled sur le flan du volcan. Il avait mis sa signature sur la porte de la cave ! Après 6 ans, il était toujours aussi mégalo.

En bas des escaliers, j’ai entendu une sorte de grattement, et puis la puanteur m’a vraiment pris à la gorge. L’odeur de la charogne. Alors je l’ai vu, assis dans son fauteuil d’hôpital, avec ses perfusions et ses biomoniteurs. Tout son attirail conçu pour le maintenir en vie pendant que sa conscience se baladait sur le réseau, des semaines, des mois, sans se débrancher. Sauf qu’il était mort. Les réserves de ses perfusions étaient entassées autour du fauteuil, vides. La mémoire des biomoniteurs indiquait que son cœur avait continué à battre pendant plus de 5 ans après que ses ondes cérébrales se soient arrêtées.

Son esprit était mort pendant le Crash, emporté dans l’effondrement de la Matrice 1.0. Mais son corps avait survécu, obstinément alimenté par son système de survie, pendant toutes ses années…

J’ai entendu un bruit de pas derrière moi, je me suis retourné. Je ne l’ai pas reconnu tout de suite. Il faisait sombre. Et peut être aussi que je ne voulais pas vraiment y croire…

– C’est toi, Chase ?

– Deep Blue ?

Le type devait mesurer 2 mètres, avec un vrai corps de rêve engoncé dans une armure moulante. Prêt pour les Jeux Olympiques. Mais il avait la peau bleue, un bleu profond que je connaissais bien : c’était l’avatar matriciel de Deep Blue. Mais il n’existait que dans l’illusion de la Matrice. C’était impossible.

– Deep Blue, qu’est ce qui se passe ?

– La passe continue, Chase. Les hackers de la bourse de Hong Kong m’ont piégé dans un espace virtuel. Mais j’ai upgradé mon Avatar pour terminer la passe. Ils ont changé tous les chemins d’accès. Mais j’ai trouvé la parade. Maintenant, je vais aller sur le node de la bourse, et je vais lancer le programme. Il a rit, un rire de gamin, un rire de dément.

– Deep Blue, l’opération est terminée. Depuis 6 ans. Tu es mort.

– Non. Ils ont cru m’avoir avec leurs contre-mesures. Mais je me suis caché, j’ai upgradé mon avatar. La passe peut encore réussir.

– Mais écoute ce que je te dis ! Ils m’ont envoyé après toi ! Ils savent que tu es revenu, les Esprits savent comment, et ils te veulent. Ce programme que tu as, il a disparu depuis 6 ans, ils n’ont jamais pu le refaire. Et ils le veulent maintenant. Il n’y a plus d’autre mission.

– Tu n’es pas Chase ! Tu es une contre-mesure, c’est ça ? Son visage se tordit horriblement.

Et puis son bras s’est ouvert, pour laisser apparaître un canon. Un cyberflingue ! Mes réflexes avaient beaucoup souffert en 6 ans passés derrière les barreaux. J’ai seulement pu éviter les deux premières balles de la rafale. Le choc de l’impact m’a fait valser contre le mur du fond. Mon bras gauche était inerte, mon épaule ruisselait de sang.

Je me suis jeté à couvert pendant qu’il recommençait à tirer, vidant son chargeur dans le béton pourri du mur. Et dans les périphériques du biomoniteur éparpillés autour de moi. J’avais du mal à rester conscient. Bientôt, tout était en pièce, même le mur.

C’était peut être ma seule chance de sortir d’ici. Je pris mon flingue, et je vidai mon chargeur dans le coin le plus amoché du mur. Le trou élargi par les balles explosives était juste assez grand pour que je puisse passer. Bien, il ne me suivrait pas. Je sautai à travers le trou.

Derrière le mur, il y avait un tunnel de maintenance relié aux égouts. Les grattements que j’avais entendus en descendant venaient de là, je les avais complètement oublié. Dommages. Le tunnel était occupé par une dizaine de goules. Ces charognards aveugles avaient sentit le cadavre de Deep Blue à des kilomètres. Ils grattaient sans doute le mur depuis des heures, ou des jours, pour manger son cadavre.

Et maintenant, ils m’avaient moi. Avec mon bras en charpie qui puait le sang frais à plein nez, et mon chargeur qui était vide. Cette fois ci, c’est terminé. Je vais mourir.

Mais tant que je bougerais, je me battrais pour rester en vie. Il est temps de voir si le Cougar Finelame coupe aussi bien que le prétends la publicité…


– Puma 6 au rapport. Le biomoniteur interne indique que les signes vitaux du Furet se sont arrêtés, les drones ne captent plus de coup de feu.

– Bien reçu, Puma 6.

Le commandant Hu Shun Lu vérifia les vidéos des différents drones espions lâchés dans la zone des Désolations de Puyallup. Puis il prit contact avec le tireur d’élite de l’unité.

– Aspic, vous avez la porte de cette cave en visuel ?

– Affirmatif, Aigle. Il y a une ombre qui remonte de là-dessous.

– Identifiez-le, Aspic.

La vidéo parvint en temps réel : c’était le hacker. Il avait biosculté son corps pour reproduire son icône. Leurre ou original, on allait vite être fixé.

«  Aspic, abattez-le. »

Le cerveau de Deep Blue fut transpercé par la balle du sniper, entrant par le haut du crâne, et sortant par la mâchoire. Idéal, la mémoire de ses implants cérébraux serait conservée pour l’analyse des techniciens. Bien.

– Puma 1, prenez 5 hommes et allez voir ce qu’il reste la dedans.

– Affirmatif, Aigle.

– …

– Il y a des goules dans tout le sous-sol, Aigle. Il y a un groupe qui a l’air de manger quelqu’un là-bas.

– Puma 1, nettoyez moi ça !

Après quelques coups de feu, les goules s’enfuirent en emportant ce qu’elles purent. Sur la vidéo en temps réel, Aigle vit les dernières traces de Kevin Chase, le matricule 2356 : les restes à moitié dévorés de son bras gauche, avec le code barre de la prison, et le traceur sous-cutané qui les avaient conduit jusqu’ici.

– Puma 1, préparez les charges explosives et remontez, la mission est terminée.

– Affirmatif, Aigle.


Le docteur Aberdeen jeta un regard par la fenêtre de son bureau. Le soleil était soi-disant levé, et il faisait noir comme dans le cul d’un ork ! Évidement, la vue aurait été plus plaisante avec une Fausse-fenêtreTM en matériau photoélectrique. Il pourrait voir la plage, ou le Grand Canyon. Mais quand on exerce sans licence, dans les Désolations, on fait un trait sur le confort…

Encore une journée d’hiver qui s’annonce bien à Seattle. Le volcan a craché de la fumée toute la nuit, la météo a prévu une alerte rouge au brouillard toxique toute la journée. Pour une fois qu’il ne pleut pas !

Enfin, la nuit n’avait pas été si terrible : les frères Thimbu à recoudre, le remplacement annuel du steriplant de Cindy, trois gangers criblés de balles, et son dernier client. Il connecta les derniers contacts entre le cyberbras et l’interface cybernétiques de l’épaule. Les muscles en myomar répondirent correctement. L’opération était terminée. Et le client était parti.

Heureusement, ce n’est pas tous les jours que doc Aberdeen voyait passer des amputés, sinon il manquerait vite de cybermembres. Celui-là avait eu juste de quoi payer, même si les prix baissaient de plus en plus…

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« Deep Blue et moi, on devait organiser un Gauntlet, c’est-à-dire une opération de vente au marché noir en trois étapes : acquérir un monopole sur une marchandise rare et d’un prix moyen, faire grimper artificiellement la demande, vendre lorsque le prix crève le plafond. La partie difficile, comme toujours, c’était d’agir sur la demande… »

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Jérémie Bouillon 2007-02-11T23:20:37Z 2007-02-11T23:20:37Z Jouvence tag:shadowrun.fr,2007-02-12:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/3a42096351f100c9dca7439ddb09b7e7 L’ombre colle son dos au mur, habitude prise en regardant de vieux sims, un de ceux où le scénario primait encore sur la réalisation. D’un geste qui deviendra, lui aussi, une habitude, l’homme place une cigarette au coin de sa bouche. L’attente est plus longue que prévue mais sa patience est récompensée avec l’arrivée du fixer. Igor Tichentko signale sa présence en allumant sa clope positionnée depuis longtemps déjà. Le contact se rapproche visiblement ravi de découvrir « cet enfant ayant grandi pendant les Euro-guerres ». Bien évidemment, Igor est trop jeune pour avoir vécu l’incident du Nightwraith ou même les rebellions ukrainiennes de 2033. Il espère juste que le blanc dans ses cheveux permettra de tromper la vigilance de l’intermédiaire. Ce dernier le jauge rapidement du regard puis, visiblement satisfait, poursuit en lui expliquant qu’il a un petit boulot facile pour un homme peu scrupuleux : la liquidation d’un reporter aux dents trop longues. Igor lui fait savoir son approbation en tirant sur sa cigarette, le bout incandescent révèle un sourire qui se veut carnassier. Il souffle une fumée qu’il a bien pris garde de ne pas avaler puis demande combien. Juste combien. Le fixer hésite quelque peu décontenancé puis dit qu’il a entendu parler de dix mille, peut être plus. Sans attendre de réaction, il conclut leur entretien par un lieu et une heure. Il s’éloigne à grand pas sans se retourner. Igor regarde l’homme rajuster sa redingote puis disparaître au détour d’une allée. Il espère qu’il n’a pas visé trop haut. Pour se rassurer, il tire une longue bouffée de sa cigarette. Secouée d’une quinte de toux, il jette le mégot puis part en reconnaissance des lieux du rendez-vous. Après tout, c’est ce que ferait n’importe quel professionnel.


Gregory Fu passe une main tremblante dans sa barbe poivre et sel. Des frissons parcourent le corps du nain, prémices d’une nouvelle crise. Son regard chargé de dégoût se porte sur une puce BTL, s’en éloigne puis revient dessus. Trempé de sueurs froides, la seule chose qui lui vient à l’esprit est qu’il n’a même pas eu la volonté nécessaire pour télécharger le programme simsens. Il lui serait si facile de tout arrêter. Ses doigts répètent pourtant, encore une fois, le même geste enfichant la puce à son bon vieux datajack, le premier à l’avoir trahi. Cette pensée est noyée dans un flot d’impressions, de sensations toutes plus vives les unes que les autres. Greg goûte des choses qu’il ne pensait jamais goûter à nouveau, touche des corps aussi doux que de la soie. Puis vient le rouge du sang, le goût rance à la bouche, une odeur poisseuse flotte tout autour de lui, son cœur produit de sourds martèlements le faisant tomber à genoux… Puis plus rien. Il est avachi dans son vieux fauteuil. Sa vue brouillée se fixe sur une silhouette disgracieuse. Peu à peu, ses sens reviennent à leur vie insipide. Il finit par reconnaître ce regard amer et préfère détourner les yeux. L’ork au corps parcouru de diverses scarifications tient la puce entre ses doigts épais puis la jette contre le mur. Le « trancer » tombe dans un petit tas de matériel informatique désuet. Le guerrier ne sait que dire à son ancien partenaire. S’il parvient à cacher la pitié qu’il ressent, il sera parvenu à une faible victoire. Greg n’a pas mérité ça, personne ne le mérite. Un cyberdeck entre les mains, le nain était capable de réaliser n’importe quel miracle. C’est en arrêtant de compter le nombre de fois qu’il lui doit la vie que l’ork a décidé que, quoi qu’il arrive, il lui était redevable. Spaw n’a toutefois rien pu faire en 2064 quand le second Crash a permis le recyclage de ses kilomètres de fibres optiques. La haine rallume les yeux éteints du hacker. Il ne peut pardonner à l’ork d’avoir fait avorter son suicide. Il était le meilleur, le plus rapide, l’Invisible. Ebranlée par le crash, la confiance qu’il avait en ses capacités s’est retrouvée balayée par le nombre croisant d’otakus ou technomanciens comme ils aiment à s’appeler désormais. Son amour propre a été piétiné par cette Réalité Augmentée accueillant de jeunes enfants transformant ce monde par la seule force de leur volonté. Ces mômes réalisent désormais ce que lui seul savait faire sans même avoir un cerveau dévorés d’implants, ces mêmes implants qui vous rongent comme une tumeur. Alors que la Matrice a réussi à s’intégrer à la vie quotidienne, Greg a échoué à s’intégrer aux seins d’équipes mobiles. Un jour, pour rire, Johnny avait demandé au nain de couper son cordon ombilical en désignant le câble le liant à son cyberdeck. Seul Spaw avait réussi à comprendre l’envie de tuer qui s’était affichée dans les yeux de Greg. Il voulait se foutre en l’air, cette soif de sang n’était pas dirigée vers cet imbécile de Johnny… Quoique ?

Embarrassé par le silence, Spaw se frotte les mains. Ses doigts s’attardent sur son annulaire et auriculaire gauches manquants. Il apprend à son ami que c’est la dernière fois qu’il vient. Il a trouvé du travail, un boulot facile qui pourrait le remettre sur les rails, lui assurer une nouvelle place à l’Ombre. À son âge, ça ne se refuse plus. S’il le veut, le nain peut venir, il peut lui répondre plus tard, il n’est même pas obligé de le faire. Le lieu et l’heure tiennent lieu d’adieux.


Les grandes respirations ne permettent pas de calmer son cœur. La jeune chamane sait qu’elle a plus de facilité avec les esprits qu’avec les êtres humains. Elle espère toutefois que le dégoût qu’elle éprouve pour ses semblables va passer pour l’ego démesuré commun aux elfes. Elle a besoin de cet argent. Ainsi, Estrée voit ses mains pousser les portes du bar. Elle croise une serveuse au teint cireux, son commlink lui superpose une jeune femme aux grands yeux et à la poitrine opulente sortie directement d’un anime japonais. Ici et là, des samouraïs de l’ancien temps boivent divers breuvages dans des verres à saké. La musique traditionnelle jouée par une geisha couvre le bruit des discutions. Au milieu du bar, un jeune homme blond type surfeur lobotomisé conseille le saké niçois. La jeune elfe le traverse sans lui prêter la moindre attention, dépasse la geisha virtuelle qui semble concentrée sur son kôto. La pièce sombre qui l’accueille comporte un nain qui a fait plus que son âge, collé à un ork qui a lui aussi passé la date de péremption. À sa droite, dans l’ombre, un jeune homme brun s’occupe à faire tourner son briquet entre ses doigts. Il est plutôt mignon, cadeau de la nature pour compenser son faible intellect. Il ne sert à rien de se cacher dans l’ombre quand toutes les personnes présentes sont nyctalopes. Le nain la regarde l’œil hagard puis se tourne vers l’ork.

« C’est le bouquet ! Comme si on avait besoin d’une elfe pré-pubère tentant d’échapper à un bordel yakusa … »

Aucune réaction ! « … d’une jeune pute devant laquelle on ne sait pas quel trou honorer. »

L’elfe semble surprise puis, amusée, répond que le fixer devait penser qu’un peu de sang frais aiderait des indécis vieillissants. Le sourire de l’ork dévoile des canines jaunies. Elle a, au moins, gagné son estime. Son regard englobe les deux vieux shadowrunners puis superpose à son regard celui de son commlink. Elle s’étonne que son interface graphique ne lui dévoile aucun persona et ce d’autant que le nain semble être un hacker. Elle ne poussera pas sa chance à évoquer le sujet. Un vieil adage que l’on octroie à Confucius dit que si l’on a rien à dire, on ferme sa gueule. Elle fait donc comme tout le monde, s’assoit et attend en silence.


M. Johnson ne tarde pas. Le sourire suffisant qu’il affiche déplait directement à la chamane. Cette dernière se sermonne en cherchant qui ne lui déplait pas de toute façon. M. Johnson rajuste ses lunettes, signal de départ pour son petit monologue préparé à l’avance.

« Si vous êtes tous ici, c’est pour liquider le jeune Artie Lodges. Voila pour le qui. Restent le pourquoi et le comment. Une fois n’est pas coutume, je vais vous donner le pourquoi. Figurez-vous que je connais quelqu’un qui est fan de Jouvence. Je pense que vous êtes déjà tous familier avec cette jeune chanteuse underground qui remplacera bientôt Maria Mercuriale. Les articles traitant de la scandaleuse vie secrète de la belle chanteuse ont été aussi explicites que l’ont permis les avocats du torchon qui les publient. Cela ne nuira pas à sa carrière bien au contraire. Mais cela dérange l’image d’Épinal que s’en était fait notre fan. Le mal est fait et la rumeur publique a enflé comme un ballon de baudruche s’agrémentant de détails croustillants de circonstance. Supposons que mon fan soit très riche et ait décidé de faire un exemple. Ceci m’amène au comment. Je veux un boulot sale, je veux qu’il souffre et que vous maquilliez vos traces par un incendie criminel. Je veux un exemple. L’homme n’est pas une huile corporatiste, la mission est facile et bien payée soit deux mille nuyens par personne. »

Dans le noir, Igor effectue un geste théâtral signifiant qu’il s’apprête à parler. Avant qu’il n’ait pu intervenir, M Johnson reprend.

« À ces conditions, j’aimerais ajouter le quand, une sorte de cadeau à mon employeur. Jouvence effectuera un concert privé dans un club matriciel demain soir entre huit heures et dix heures. Notre homme sera de la partie. Il doit mourir pendant la prestation. Comprenant que vous n’allez pas refuser un tel marché, je vous fais parvenir une avance de 30 % ainsi que l’adresse de votre futur compagnon de jeu. »

Igor répond avec un plaisir non dissimulé « qu’il en est ». Les trois autres gardent le silence. Qui ne dit rien consent ! Ils ont besoin de cet argent, besoin de ce travail. Ils le savent et M. Johnson le sait. Ce dernier consulte déjà son afficheur RA, tapotant son commlink. Les links d’Estrée, d’Igor et de Spaw vibrent de concert annonçant que la transaction est effectuée. Le jeune homme a du mal à cacher son enthousiasme. Plutôt que diriger ses pensées vers une question éthique à laquelle elle a répondu en franchissant la porte du bar, la chamane anticipe la réaction des deux vieux runners. Ils ont pris leur comptant de vies humaines mais ont toujours refusé d’accepter d’effectuer des contrats de meurtres purs et simples. Comme de vieux animaux traqués, ils ont chassés mais ne tuent pas par plaisir. Acculés, ils ne voient que la couleur du sang pour s’en sortir. Pourtant ils ne disent rien. Ils attendront d’être sortis du bar pour en parler.


Greg fulmine, répétant sans cesse que ça pue le piège à cons et qu’il n’aime pas être du côté des cons. Tous se taisent, ils se rendent bien compte que de faire venir deux runners inexpérimentés et deux autres dans la force de l’âge sort un peu de la procédure corporatiste habituelle. Igor ne se laisse toutefois pas démonter :

– Il l’a dit. Il veut un travail bâclé pour faire un exemple.

– Pour ça, tu demandes à un gang. N’importe quel Spikes te refait un portrait pour moins de 2 000 nuyens.

– Et tu proposes quoi ?

– Rien ! C’est bien ça le problème.

L’ork lève la main pour apaiser les tensions puis prend la parole :

– Si on résume une longue carrière dans les Ombres, les complications y en a pour chaque mission. S’ils ont pris une équipe de bras cassés, c’est sûrement pour éviter qu’on trouve quelque chose ni qu’on retourne trop la merde.

– C’est plutôt pour se débarrasser de nous rapidement par la suite. J’hésite entre une dénonciation à la Lone Star ou une autre équipe de runners.

La chamane ne parle pas beaucoup mais elle vient de faire mouche. La mission est immédiatement réévaluée à sa juste valeur. Le conciliabule dure encore quelque temps et tous se mettent rapidement d’accord sur nombre de points important comme celui de poursuivre la mission et de rester en vie. Savoir ce qu’a découvert le reporter constituera une garantie. Ne reste plus qu’à trouver le moyen de fuir une fois le meurtre commis.


Igor attend en bas de l’immeuble. Via la RA, il scrute le début du concert devant le club matriciel. En écoutant les diverses publicités, il en profite pour en apprendre un peu plus sur Jouvence. Les musiciens jouent tous sur synthlinks. En s’affranchissant de toute entrave physique, ils ont pu jouer et progresser alors qu’ils n’avaient à la base aucune formation. Les musiciens ressemblent plus à une équipe de runners recyclés en gardes du corps qu’à des elfes amateurs de musique acoustique. Seule la voix de sa chanteuse, Jouvence, a permis à ce groupe underground de sortir du lot et de devenir le numéro 1 du « top 40 » corporatiste. C’est Calice, un label amateur qui la produit. Depuis, Calice est coté en bourse et Horizon semble même intéressé par un rachat. S’il faut trouver le Fan, c’est plutôt vers ces deux là qu’il faudra chercher.

Huit heures, le concert commence. Igor entre dans la bâtisse puis monte d’un étage. Il fracture la porte en tirant une rafale. Cette dernière cède après un coup de pied. Le studio est impeccablement rangé, voire aseptisé. Au milieu du salon, le reporter est assis dans un fauteuil. Il lui tourne le dos. Le cerveau d’Igor tourne à cent à l’heure. Il y a quelque chose de pas normal. La cible semble morte. Oubliant toute prudence, il court, arme au poing, jusqu’au corps inanimé. Le jeune homme s’était imaginé une altercation mais la cible est peut être passée en réalité virtuelle complète. Igor pointe le canon de son arme sur la tête de l’homme et effectue un tour pour voir son visage. La panique le saisit. L’homme qu’il doit tuer a les yeux grands ouverts, l’écume aux lèvres comme un drogué en plein mauvais trip. Une peur irraisonnée saisit le jeune homme à la gorge. Inconsciemment, il sait que sa cible est morte de l’intérieur. Sa raison a éclaté mais il assiste toujours au concert. Igor voit apparaître sur son link un message de l’ork lui annonçant que sirènes et gyrophares arrivent avec 5 minutes d’avance. Par rapport au plan prévu, il ne lui reste que vingt secondes. Pourtant, mu par une force qu’il ne comprend pas, Igor débranche le commlink de sa cible et la secoue. Les hurlements du nain résonnent dans la tête du jeune homme. Il ne les entend pas et qu’importe le plan. Les lèvres d’Artie Lodge bougent. Igor ne comprend pas, son pouls s’emballe. Le plan change. Au lieu de tirer sur Artie, le jeune russe fait exploser la baie vitrée. Comme une carte de visite, il laisse une plume blanche maculée du sang de la chamane puis attrape le corps inanimé et saute par la fenêtre. Ses pensées vont vers Estrée, il espère qu’elle va pouvoir assurer. Les deux corps tombent. Le vent les entoure puis les maintient un court instant freinant leur chute. La masse d’air se condense puis s’embrase prenant la forme d’un aigle de feu. La chaleur est de plus en plus intenable allant jusqu’à tordre le béton. Le phénix récupère sa plume puis explose libérant de grandes spicules enflammées. Estrée s’effondre dans les bras du nain. Du sang coule de son nez et de sa bouche. Au même moment, des hommes de chez Doc Wagen ont repéré leur homme grâce à sa puce SIN. Greg et Spaw tentent de couvrir le jeune russe qui se traîne. Sa jambe est foulée, peut être cassée. Artie gît inanimé dans ses bras. Greg a coincé le corps de l’elfe sous son bras gauche et du droit tire de son arme automatique. Le recule l’empêche de viser. Qu’importe, cela empêche les assaillants de se positionner. Il recule et met l’elfe à l’abri. Son chargeur tombe, un deuxième le remplace. Sa nouvelle rafale fait exploser un bras dans une tempête d’os, de chair et d’acier. L’homme est recroquevillé sur lui-même, tenant pitoyablement un moignon sanguinolent à hauteur du coude. Une deuxième rafale éparpille le contenu de la boite crânienne du manchot. Le nain sourit, il marche au milieu des balles, il ressent cette montée d’adrénaline qui lui avait tant fait défaut. Du coin de l’œil, il voit Igor se faire tirer à couvert par l’ork. Le nain marche à nouveau parmi les Ombres. Le véhicule de Doc Wagon est désormais inutilisable. Greg continue de tirer, son deuxième chargeur tombe pour être immédiatement remplacé. Une première balle le touche à l’épaule. Puis une seconde… Son corps heurte le sol. Le nain meurt mais le sourire qu’il arbore reste vivace. Il est mort en courant dans les Ombres. Les larmes aux yeux, Spaw met fin à l’échange en faisant glisser cinq grenades.


– Il y a une signature astrale, elle est faible, je n’en ai jamais vu de semblable, mais elle est bien là. C’est un peu comme un sort permettant de manipuler les pensées ou les émotions. Je ne peux être plus précise.

– Il faudra bien que tu saches et puis je ne m’y connais pas très bien, mais le mage aurait dû être à sa portée pour faire un tel sort, fulmine Spaw

– Oui !

– Et il a assisté au concert, et personne n’était présent dans la pièce…

– Pourquoi pas un mage à portée de vue… ou de link, » demande Igor, sortant de l’ombre en boitant.

– Laisse tomber le link, même le dernier des crétins sait que les technomanciens ne peuvent manipuler le mana, » répondent l’elfe et l’ork de concert.

– Supposons qu’une jeune chanteuse le puisse ?


– Ça pue ! Votre homme bossait sur une histoire de meurtres pour récupérer des SINs et les trafiquer par la suite. Il semblerait que les meurtres soient un véritable travail de boucher et les falsifications un travail d’orfèvre. En grattant un peu, c’est une petite boîte nommée Calice qui l’aurait fait. J’ai eu ce nom parce que c’est l’argent de cette même corpo qui a payé à votre lobotomisé le contrat platine Doc Wagon.

– Et c’est sûrement encore cette même corpo qui nous a payé pour le liquider… répond l’ork pensif. Tu pourrais vérifier si les dates des transferts correspondent aux dates des articles de notre homme ?

Après un court laps de temps, le hacker acquiesce. Le visage amer, l’ork lui demande :

– Je te dois combien ?

– Considère que c’est un service posthume que je fais à Greg. Mais si tu veux un conseil, enterre cette histoire avec Greg.


Son visage n’est plus qu’une plaie. L’homme a perdu connaissance peu de temps avant que l’elfe ne soit partie. Igor, les mains posées sur le mur au papier peint doublé d’un inhibiteur de wifi, vomit son maigre repas dans un coin de la pièce. L’odeur rance de la bile est couverte par celle du sang du M. Johnson. Au début, l’intermédiaire corporatiste a bien tenté de les menacer. La perte de ses yeux l’a fait changer de ton. Puis un à un, ses doigts avaient pris un angle improbable. « Pourquoi » était la seule question.

L’ork pose une main poisseuse sur l’épaule du jeune homme. Ce contact suffit à le faire frissonner. Spaw lui fait savoir qu’il n’est pas obligé de rester mais l’humain se sent responsable. Comme s’il s’attendait à sa réaction, l’ork est déjà en train de saupoudrer les plaies de l’intermédiaire avec du sel. La douleur réveille le supplicié.

– Tu sais, j’ai tout mon temps. Et puis comme tu nous l’as fait remarquer, qui engagera des runners qui ont torturé leur contact ?

– Pitié...

– Pitié ? Mais tout ne dépend que de toi ! On reprend depuis le début. Surtout, tu m’arrêtes si je me trompe. C’est Calice qui t’emploie. C’est cette même Calice qui a monté de toutes pièces le scénario bidon de pédophilie matinée d’un peu de zoophilie, scénario révélé par Artie Lodge. Mais une petit boîte ne devrait pas jouer dans la cours des grands et notre défunt ami se rend compte qu’il a été dupé ou tente de faire chanter le label. Ça menace la cotation en bourse et / ou autorise le rachat par Horizon. C’est là qu’on intervient. On devait le zigouiller. Et c’est là que je ne comprends plus. Pourquoi une équipe de bras cassés, pourquoi envoyer Doc Wagon et pourquoi est-ce qu’il était déjà mort ?

L’homme émet un bruit qui pourrait faire penser qu’il sanglote. Parler le fait souffrir. Il gémit, il supplie puis, entendant l’ork se rapprocher, se met à hurler, à hurler comme s’il avait peur de ne pas être entendu.

– Pitié, je vais parler ! Mais, je vous en supplie, arrêtez ! Je ne sais pas comment ni pourquoi il est mort. Une vengeance de Calice comme vous l’avez dit. Moi, je ne suis qu’un intermédiaire. Mon rôle était de trouver une équipe de runners qui maquillerait sa mort en assassinat comme il y en a mille autres dans les Ombres. Mes ordres étaient qu’elle se fasse prendre ou, au moins, y laisse des plumes. Tout ce que je savais, c’est qu’il serait déjà mort et que personne ne devait remonter à sa mort…

– Tu te fous de ma gueule ? Ce que tu es en train de nous dire, c’est que malgré plus de 4 000 ans d’améliorations aussi constante qu’acharnée, Calice a pu trouver un nouveau moyen de tuer un homme. Elle s’en serait servi sur un de ses agents ou ennemis – on ne sait plus trop – juste pour satisfaire quelques instincts morbides. Et puis, comme un enfant pris en faute, elle aurait tenté d’accuser son voisin. Mais pour se cacher de qui ? D’un concurrent ? Horizon ?

– …

L’ork frustré rapproche la salière. Toutefois, Igor l’arrête. Pour lui, le silence de l’homme est plus éloquent que tout long discours. En se moquant, Spaw a vu juste. C’est au tour du jeune homme de prendre la parole.

– Non, il est plus que sérieux. Il manque des pièces mais ça se dessine. Artie a voulu être plus malin que Calice en fouillant le passé de Jouvence. C’est pour ça les meurtres et les SIN… Les SINs sont pour Jouvence, hein ?

– …

– Pas besoin de répondre. Et si une corpo cotée en bourse ne parvient pas à donner un SIN à sa chanteuse vedette c’est que cette dernière n’est pas humaine ni même métahumaine. Une IA ou un fantôme dans la machine peut être ?

– Tu veux parler de ces hackers qui se sont retrouvés piégés dans la Matrice pendant le crash de 64 ?

– Qu’importe ! Le plus important, c’est que Jouvence peut atteindre le cerveau humain au travers de la Réalité Augmenté sans que personne ne s’en rende compte, sans même provoquer de biofeedback comme le ferait une Contre-mesure d’Intrusion.

M Johnson se met à trembler, il supplie, tenant une litanie incohérente. S’ils s’en rendent compte, il mourra. Spaw regarde Igor et lui dit qu’il vaudrait mieux qu’il parte. L’ork est en train de déverser le contenu des jerricans quand l’humain referme la porte. Il se rapproche de l’elfe. À le voir aussi blafard, la jeune chamane blêmit. L’homme pense à lui proposer sa veste mais un frisson lui parcourant toute l’échine le dissuade.

« C’est fini. Et puis, il aimait bien que les runners finissent leurs missions par des immolations, alors… » Igor ne termine pas sa phrase, il regrette de l’avoir commencée.


– Vous savez, rien ne vous oblige à faire ça !

– On en a déjà discuté, Spaw. On a commencé ensemble et on finira ensemble, répond Estrée

– Merci …

– Pas de merci, et cette fois, on s’en tient au plan, Igor.

– Ils arrivent, réplique l’intéressé.

– Enterrons cette affaire avec Greg, conclut Spaw

– Ouais, on va flinguer notre petite sirène, renchérit Igor

La scène est courte. Les trois runners visent pour tuer. Dans un premier temps, les esprits enflammés de la chamane détruisent l’essieu du véhicule blindé. Le Striker de l’ork pulvérise le pilote et son collègue dans le même souffle. Le drone de défense tombe inanimé. Arrivé de derrière, Igor ouvre la porte arrière du fourgon. L’elfe et l’ork se rapprochent, arme au poing. Ils voient Igor se reculer et tirer plusieurs coups de feu quand ils entendent une voie cristalline se faire de plus en plus forte. L’ork tombe à genoux, les mains plaquées contre les oreilles. Dans la même position, Igor est saisi de tremblements. Du sang coule de ses oreilles. Son regard devient vitreux, les spasmes qui le secouent s’espacent. Estrée hésite à lui porter secours mais il est déjà trop tard. Son Hammerli au poing, elle découvre Jouvence et tire encore et encore. Puis seul le bruit sourd de la culasse tapant dans le vide se fait entendre. L’arme est vide. Dans le fourgon, Jouvence beigne dans une cuve remplie d’eau teinté de son propre sang. Le corps de femme terminé par sa queue de poisson gît sans vie. Estrée n’arrive pas à détacher son regard de la dépouille de la « petite sirène ».

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« L’ombre colle son dos au mur, habitude prise en regardant de vieux sims, un de ceux où le scénario primait encore sur la réalisation. D’un geste qui deviendra, lui aussi, une habitude, l’homme place une cigarette au coin de sa bouche. L’attente est plus longue que prévue mais sa patience est récompensée avec l’arrivée du fixer. Igor Tichentko signale sa présence en allumant sa clope positionnée depuis longtemps déjà. Le contact se rapproche visiblement ravi de découvrir “cet enfant ayant grandi pendant les Euro-guerres”. »

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Christophe Puaud 2007-02-11T23:13:49Z 2007-05-15T20:11:43Z Jean Martin, mage indépendant du Sixième Monde tag:shadowrun.fr,2007-02-12:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/9229bf13a80da64a2be759521ab9369e Il est 6h30, le module simsens de mon commlink cyber me réveille avec les baisers de mon épouse (que j’ai enregistrés pendant un de nos ébats amoureux). Elle dort encore, c’est moi qui m’occupe des petits monstres ce matin. Après avoir activé ma vision thermo, je me lève doucement pour ne pas la réveiller.

Je me dirige vers les WC en regardant mes messages, jetant un coup d’œil aux chambres des petits qui dorment encore et regardant les infos. Tout ça sur différentes fenêtres de mon commlink. La cafetière se met en route (elle connaît mon dosage préféré), les lumières s’allument. Pas besoin de faire quoi que ce soit, le réseau de la maison a identifié que mon commlink (donc moi) était sorti de la chambre.

Je soulage ma vessie pendant que mon agent vestimentaire me propose un choix de vêtements tenant compte de la météo et de mon activité de ce jour (réunion).

J’entre dans la douche, le distributeur sort mon savon, mon shampoing, règle la température de l’eau et le jet de la douche comme je les aime. Sous la douche, je reçois mon résultat d’analyse d’urine (je suis en bonne santé ce matin) et je m’occupe de mon courrier. Heureusement que j’ai un filtre anti-spams efficace (43 spams ce matin).

Je m’habille. Impossible de mélanger les styles de chaussettes (le réseau le verrait et mon agent vestimentaire me le signalerait car chaque chaussette possède sa propre puce RFID) ou d’oublier de me coiffer (si je sors de la salle de bain sans avoir utilisé ma brosse j’ai un message sur mon commlink). C’est cool ces machines qui s’occupent de la routine !

J’augmente progressivement la luminosité des chambres des enfants tout en leur préparant le petit-déjeuner et en visionnant ce qui se passe dans leurs chambres. Ils n’ont pas encore de commlink implanté car ils sont trop jeunes. Le cyberware est déconseillé tant que la croissance n’est pas finie. La première chose qu’ils font en se levant est de mettre leur commlink.

Grégoire, mon fils, arrive le premier pour déjeuner. Il me fait la gueule depuis une semaine, cela se voit, entre autres, à son émoticone. J’ai restreint son abonnement à Karl Combat Mage MMORPG à des horaires que je trouve respectables. Il se plaint que désormais il est en retard sur ses copains (trois heures de jeu par jour cela lui semble trop court) et qu’il a la honte de ne pas pouvoir les suivre partout dans ce monde virtuel. De même j’ai dû restreindre leurs communications de 7h00 à 21h00 sinon ils discutaient, jouaient ou visionnaient des tridéos toute la nuit. Désormais, en dehors de ces horaires ils n’ont accès qu’au réseau familial.

Mathilde, ma fille, arrive juste après lui. Elle a encore activé sa tenue de princesse en réalité augmentée (RA) dès le saut du lit ! En RA, elle apparaît dans une robe de mousseline rose et porte un diadème sur la tête. Les puces RFID de ses vêtements permettent de synchroniser sa tenue virtuelle avec ses mouvements.

Mon épouse se lève. Je lui envoie des bisous simsens en plus du réel. Les enfants vont à la salle de bain puis s’habillent. Je les accompagne à l’école. En sortant la maison me signale que j’ai oublié de me laver les dents. En sortant de notre immeuble, l’agent « concierge » est automatiquement prévenu que les enfants et moi sommes sortis.

Arrivés à l’école, les systèmes de sécurité nous reconnaissent (ou plutôt reconnaissent nos commlinks). J’ai le droit d’être dans l’entrée mais si j’allais plus loin je serai prévenu que j’outrepasse mes droits et que si je continue l’alerte serait donnée. Et bien sûr, une personne avec un commlink éteint (ou sans commlink ; ça existe ?) déclencherait l’alarme et l’intervention de la sécurité.

Je suis un mage indépendant (un vrai, un hermétique, pas un de ces illuminés de chaman) : consultant et prestataire d’effets magiques (runes, sorts et esprits). Je ne suis pas enchanteur et je ne m’appelle pas Merlin ! Je n’ai jamais compris tous ces mages qui prennent des « noms de mage ». Je trouve que ça fait charlatan, nous vivons dans un monde moderne, que diable ! Pour aller à la réunion d’aujourd’hui, je dois prendre le bus puis ma voiture (nous vivons dans une zone piétonne, ou plus exactement sans voiture individuelle). Les clients aiment bien rencontrer un mage en chair et en os, nous ne sommes pas si courant que ça. Les sociétés pour lesquelles je bosse préfèrent le virtuel, c’est tellement plus pratique. Le bus me signal qu’il arrivera dans 1 minute 37 secondes. Mon agent de déplacement, aidé des RFID de mes chaussures et de mon GPS interne estime que je dois presser le pas pour arriver à l’arrêt de bus à temps. Soi-disant que mes foulées ne sont pas assez rapides ! Parfois, je hais ces machines qui se mêlent de nos vies. Je cours en voyant le bus arriver, ce n’était pas la peine de marcher vite, il suffisait de courir un peu en arrivant. Comme le bus est automatisé, il est inutile de faire signe au chauffeur pour qu’il vous attende : la technologie n’a pas que du bon.

Le bus m’identifie, vérifie que mon abonnement est valide et je lui donne ma destination. Je m’assoie et passe de la réalité augmentée à la réalité virtuelle, je joue à « D&D MMORPG » (ne le dites pas à mon fils) jusqu’à ce que le bus me prévienne que je suis arrivé.

Dans le parking, après m’avoir identifié, l’agent virtuel du parking demande à ma voiture de sortir. Une fois devant moi, je l’ouvre d’une pensée et je m’installe. J’aime bien conduire à l’ancienne, je me sers donc des pédales, volant et levier de vitesse. Ces outils existent toujours malgré les interfaces informatiques, en cas de piratage ou plantage, il est possible de passer en mode manuel. Moi je conduis en mode semi-automatique, c’est à dire que je conduis physiquement mais que je peux aussi donner des ordres via le commlink. Je trouve ça plus prudent, je fais plus confiance à mon cerveau qu’à mes muscles. En arrivant sur le périphérique, la grille prend ma voiture en charge, je n’ai qu’à lui donner ma sortie. Et hop ! Un nouveau petit tour dans l’univers de D&D… Dans cinq minutes, je sors du périphérique, inutile de commencer une nouvelle quête, retour à la RA. Mon GPS me guide vers le lieu du rendez-vous.

La réunion se passe bien. Je stocke les données dans mon commlink car je n’ai pas accès au réseau local du bâtiment et ce dernier empêche les communications vers l’extérieur (probablement grâce à une peinture spéciale). L’immeuble est très sécurisé. Ces données sont confidentielles, en sortant, je les sauvegarde via un réseau sécurisé spécialisé. Je retourne chez moi par le même chemin, et toujours en jouant.

Qu’est-ce qui se passe ? Où est mon épée ? Les gobs ont disparus ! Ces salauds m’ont fait sacrément mal ! C’est quoi ces débris de voiture ? Pourquoi mon commlink m’affiche-t-il mon état de santé ? Pas très bonne santé, d’ailleurs. Mon contrat Doc Wagon s’est activé, je vois le logo clignoter. Un accident ! Dur retour à la réalité. Pas possible, ce n’est pas possible, il ne peut pas y avoir d’accident sur la grille ! Je suis coincé dans mon véhicule, je préviens mon épouse et lui envoie les données de mon biomoniteur pour qu’elle ne s’inquiète pas. J’écoute les infos routières : un dingue a piraté la grille et a causé un accident, mon accident. Mon commlink semble avoir des problèmes, j’espère qu’il n’est pas endommagé et qu’il s’agit seulement d’un problème réseau.

J’ai trop mal, je passe en projection astrale. Hors de mon corps, cela ira mieux. Je prends quand même mon épée. On n’est jamais assez prudent, il est toujours préférable de se balader dans l’astral avec son focus de combat. La douleur et la peur des blessés commencent à perturber l’espace astral, il doit bien y avoir une centaine de voitures accidentées. Toutes les auras que je vois expriment la peur et la compassion. Ah, non, pas toutes. Un type est sorti de sa voiture et semble être satisfait de lui. Je m’approche pour mieux l’examiner, il ne peut pas me voir tant que je ne me manifeste pas. Son aura est inhabituelle, je n’en ai jamais vu une pareille. C’est un humain sans cybernétique, non Éveillé (ni mage ni adepte) mais il possède comme un pouvoir, une capacité que je n’ai jamais rencontrée. J’ai beau essayer de traverser un éventuel camouflage métamagique, cela semble bien être sa véritable aura. J’appelle Pisteur, mon esprit de l’homme lié. Je lui demande de suivre ce type et de mémoriser tout ce qu’il fera et dira. S’il est découvert qu’il fuit. Il reviendra me donner les infos après. Moi il vaut mieux que je regagne mon véhicule, les secours arrivent.

Je me manifeste près de l’équipe Doc Wagon qui arrive afin de les aider à me retrouver (étant manifesté, ils peuvent me voir et m’entendre), enfin, à retrouver mon corps dans lequel je vais replonger. Je les laisse s’occuper de moi et tranquilliser ma famille.

Me voici à l’hosto.

Cela fait quelques années que je travaille avec Pisteur. Je l’ai lié la première fois il y a 3 ans. Je l’avais invoqué pour une mission d’enquête et de surveillance. Il a fait preuve d’un intérêt particulier pour nous les humains, du coup, je l’ai lié à moi afin de garder à porter de main un tel esprit. Il a suivi le type bizarre et d’après les infos qu’il m’a rapportées, ce type était chargé de récupérer des informations, probablement celles stockées sur mon commlink. Pendant ma convalescence, un copain informaticien a exploré mon commlink et il y a trouvé des traces infimes qu’aurait pu laisser un hacker très doué.

Rétablis, j’invoque un veilleur (un esprit mineur) qui fini par retrouver mon hacker et m’emmène jusqu’à son appartement. Grâce à un sort de sonde mentale (je sais, c’est illégal, même sur un voleur.), j’ai appris ce qu’il cherchait, pour qui et ce qu’il est. J’ai ensuite fourni rapidement ces informations à mon employeur, sauf la dernière. Je me voyais mal lui dire que le type qui a piraté mon commlink n’a pas eu besoin de commlink pour ça, qu’il est naturellement connecté à la Matrice sans le moindre matériel, qu’il capte les ondes wifi grâce à son seul cerveau et qu’il plie la Matrice à sa volonté sans utiliser le moindre programme informatique ! Bref qu’il s’agit d’un technomancien, un magicien de la Matrice. Déjà que les magiciens passent pour des gens bizarres, il m’aurait prit pour un fou et ce n’est pas bon pour le business. Enfin, maintenant, si j’ai besoin d’un hacker haut de gamme, je sais à qui m’adresser.

Demain j’ai rendez-vous avec un monsieur Dupont, mon « ami le technomancien » pourra probablement m’aider pour ce boulot qui comporte une passe matricielle.

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« Il est 6h30, le module simsens de mon commlink cyber me réveille avec les baisés de mon épouse (que j’ai enregistrés pendant un de nos ébats amoureux). Elle dort encore, c’est moi qui m’occupe des petits monstres ce matin. Après avoir activé ma vision thermo, je me lève doucement pour ne pas la réveiller. »

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Jérémie Bouillon 2007-02-10T06:23:25Z 2007-02-10T06:23:25Z Fait comme un rat tag:shadowrun.fr,2007-02-10:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/7c39cddce2066f0ef2248c77d3f73e61 À 40 mètres de là, un jeune homme franchit le coin de la rue en trébuchant. Arrivé sur la chaussée opposée, ses jambes le trahissent. Il tombe sur le trottoir et semble avoir du mal à se relever. Il est trop loin et la rue est trop mal éclairée pour qu’il soit possible de se faire une idée exacte de son état. Un étrange bruit sort de sa bouche, un claquement sourd qui ressemble à des dents s’entrechoquant. Doug croise le regard du supplicié et par un effort de volonté réussi à lui tourner le dos. Une curiosité malsaine et ce bruit absurde ont toutefois raison de sa bonne résolution à suivre le premier commandement : tu ne t’impliqueras point dans le malheur d’autrui. Doug se retourne donc et aperçoit une marée de rats rampant dans la direction de l’homme. Contrôlant à peine ses réactions, l’homme tente une nouvelle fois de se relever avec maladresse. La nuée est constituée de rongeurs aux formes diverses. Certaines créatures ont six voire huit paires de pattes, d’autres présentent une gueule pourvue de mandibules, d’autres enfin atteignent la taille d’un chien. L’homme tombe une ultime fois submergé par la marée. Ses cries couvrent une sorte de sifflement. Au début, Doug avait pensé que c’étaient les cries des rats. Ça ressemble plus au son produit par un instrument à vent, une flutte peut être. La masse se tourne vers Doug ne ralentissant nullement son allure. Il tire plusieurs coups de feu avant de fuir à toute jambe pour se perdre dans le labyrinthe de croisements et de culs de sacs qui constituent cette ville.


Le bar est particulièrement tranquille. Beaucoup trop calme pour être totalement honnête. Dans un coin reculé, une ombre boit verre sur verre. La porte s’ouvre cognant une antique clochette. Le barman, un humain, essuie une choppe sèche depuis longtemps déjà. Ce simple geste l’aide à réfléchir comme si ce mouvement journalier pouvait le rassurer. Il ne dit rien. Cela ne le concerne pas. Il se retire, sûrement pour essuyer de son torchon crasseux une autre choppe. Dans l’embrasure de la porte, trois trolls balayent la salle du regard. L’un s’approche du comptoir, les deux autres se dirigent vers l’ombre, seule au fond du bar et s’assoient à sa table. Ils ne bougent pas. L’homme a un verre dans la main et bien plus dans l’estomac. Pourtant, même saoul, il comprend le message et prend ses jambes à son cou. Les trolls attendent.

La clochette finit par tinter à nouveau dévoilant un ork aux traits tirés par la fatigue. À ses côtés, une chamane urbaine elfe, une fille qui doit avoir à peine onze ans et un homme de haute taille. Une hésitation saisit de concert les quatre nouveaux arrivants. Leurs mains aussi rapides que le flux d’adrénaline se portent à leur holster. Se sont-ils faits piéger? En quelques secondes, la situation est analysée, réévaluée et leurs muscles se détendent. Ils entrent. La tension est palpable pourtant le troll assis au bar prend le temps de taper sur son commlink. La jeune fille intercepte la communication et le lit à voix haute :

« Les runners sont là, la zone est sécurisée … C’est un message codé avec un vieux code d’Ares. Notre M. Johnson doit être de la vieille école. »

Les quatre runners attendent debout, immobiles au milieu de la salle. L’ombre d’un vieil homme finit par se dessiner dans l’embrasure de la porte. Bien que d’origine japonaise, l’homme est grand. Appuyé sur une canne ouvragée, il se tient droit, sec comme une trique. La chair de son cou est flasque, signe d’une personne qui a perdu une quantité substantielle de graisse. L’homme est sûrement malade. L’affaire doit être importante pour que la corporation sorte cet homme de sa retraite. Spaw, l’ork, a déjà entendu des bruits sur cette âme damnée d’Ares Macrotechnology. Ce Johnson aurait passé toute sa carrière à louer les services des meilleurs runners pour le compte de cette corporation uniquement. Spaw se surprend à penser à la jeune Frankl. Il l’admire. Encore une fois, la technomancienne a cerné la situation en quelques secondes sans commettre la moindre erreur. Le Johnson se dirige vers une table, époussette une chaise d’un revers de la main puis s’assoit. Il commence les hostilités avec sa voies guindée sans le moindre accent :

« Si vous voulez un conseil, il est regrettable pour des runners de votre envergure de prendre des habitudes comme celle de venir dans ce bar. Néanmoins, nous ne sommes pas là pour ça. J’ai besoin de faire appel aux quatre fantastiques pour réaliser une mission des plus difficile. »

Jo Frankl est déjà en train de lire les fichiers correspondant aux quatre fantastiques, une antique bande dessinée datant du siècle dernier.

« Quand j’étais jeune, je haïssais les comics. Ils exaltaient le patriotisme américain et dénigraient les étrangers moins forts et moins vertueux que les américains. J’ai toujours préféré les mangas qui faisaient preuves de plus de subtilité et arboraient un graphisme à la fois plus épuré mais mieux maîtrisé. D’ailleurs, l’histoire m’a donné raison puisque, désormais, les comics sont dans des musés et les manga continuent à se télécharger. Néanmoins, je dois admettre que les quatre fantastiques avaient un charme particulier. Ces quatre personnes avaient chacun un pouvoir en rapport avec un des quatre éléments décrits par Arsitote dans l’antiquité. La Torche possédait le feu, tout comme vous Estrée. Vous parlez, en effet, aux esprits du feu comme personne. Vous, Monsieur Spaw, vous êtes l’équivalent de la Chose qui tirait son pouvoir de la terre. Votre force est trempée dans le même acier que votre volonté. Vous, Monsieur Dâr, vous avez grandi dans un cirque en tant que contorsionniste. Vous êtes un professionnel de l’évasion, de l’infiltration et du déguisement. Personne ne peut vraiment vous saisir aussi bien physiquement que psychologiquement. Un peu comme l’homme élastique, vous êtes la partie liquide du groupe. Enfin, l’air était représenté par la femme invisible. Invisible, n’est-ce pas votre surnom Mlle Joséphine Frankl. Savez-vous que ce surnom était porté autrefois par l’ancien collègue de Monsieur Spaw. L’Invisible était un hacker dont le talent aurait pu devenir légendaire si, toutefois, il n’avait pas mérité autant son surnom. Spaw doit beaucoup vous aimer ou vous admirer pour vous avoir donné ce surnom…

– Vous auriez dû nous amener les comics, je suis sûr que leurs aventures devaient être passionnantes.

– Passionnantes ? Non, pas franchement. Les quatre fantastiques ne survivaient dans le paysage ludique que parce qu’ils étaient confrontés à un méchant charismatique du nom Docteur Doom, Victor Von Fatalis de son vrai nom. C’est ce Fatalis que je vous amène aujourd’hui, un adversaire à la hauteur de vos capacités…

– C’est justement parce qu’on ne dépasse pas nos capacités que nous sommes encore en vie répond Dâr qui commence à ne pas aimer la tournure de la discussion.

– Très juste, mais à l’inverse de ces héros américains, vous n’êtes pas altruistes. Je me suis d’ailleurs toujours demandé comment l’altruisme de ces héros avait pu plaire à des lecteurs aussi tournés vers le profit personnel.

– Peut être que le besoin de bonne action quotidienne était rassasiée par une lecture insipide.

– Peut être. Mais revenons-en à Fatalis. Au cours de ses aventures, cet homme va devenir roi de la Latvérie, un petit pays complètement dévasté par des grands consortiums industriels. C’est un premier point commun que notre homme a obtenu en s’attaquant à une grande corporation. À l’inverse de beaucoup, ce personnage n’était pas manichéen. Par exemple, il apporte paix et prospérité aux habitants du pays. Il est à la fois détesté par la quasi-totalité du monde et vénéré par ses sujets. Mais le point le plus important pour notre histoire c’est que le Docteur Doom est à la fois un maître des arts mystiques et l’un des plus grands savants du monde.

Ces deux caractéristiques correspondent parfaitement à la personne qui a attaqué les entrepôts d’Ares le vendredi 34 février 2070. Comme le Docteur Doom, notre homme a réussi à se trouver des appuis à l’extérieur où il est perçu comme un libérateur. Comme Doom, notre homme est capable de déjouer un système de sécurité qui est des plus performant tant du point de vue magique qu’électronique. Je veux que vous retrouviez cet homme et je le veux vivant. Ne perdons pas de temps à discuter, votre prix sera le mien. Vous êtes gourmands, qu’importe si vous le méritez. Une dernière chose, si je fais appel à une équipe de runners, c’est parce que cette affaire ne peut pas être traitée en interne. En effet, certaines preuves ont disparu comme les relevés astraux faits par les mages occultes à la suite de l’explosion. Ces derniers prouvaient que notre homme a agi seul. Vous agirez dans l’ombre afin de vous éviter un maximum de confrontation avec les traîtres. Si par ailleurs vous en croisez, évitez le au maximum. Je veux uniquement la personne qui a attaqué l’entrepôt. Une dernière chose, les relevés des capteurs thermiques – qui ont également disparu – nous ont révélé également que cet homme ou cette femme possède de nombreux implants.

– Étrange si il ou elle pratique la magie…

– Oui. Exactement comme le Docteur Doom !


– Passer par les égouts était vraiment une idée stupide.

– Pas tant que ça si on considère que notre homme est passé par là.

– Et tu sais ça comment ?

– Les rapports de police parlent d’une armée de rats qui aurait poursuivi le gardien et auraient tout détruit sur son passage.

– Ouais et ?

– Et les rats, on les trouve dans les égouts…

Jo Frankl s’agite. Le groupe se tait. La jeune fille est maillée. Des formes complexes se dessinent dans son esprit, ces algorithmes mentaux pénètrent le nœud. Le corps de la jeune fille se met à trembler sous l’effort. Estrée et Dâr voient partir les petits écureuils qui accompagnent toujours la jeune fille. Dans la matrice, son persona ressemble à une dryade dont les branche seraient faites d’énormes fils entrelacés aux couleurs variables. Au bout de ses bras, des lames rouillées passent pour les feuilles d’un arbre en automne. La dryade urbaine évolue dans une jungle de béton. Les rongeurs qui l’accompagnent sont ses sprites, des entités crées à partir du tissu même de la matrice. Ils se jettent sur un petit appareil et s’insèrent à l’intérieur. L’équipe a pris le contrôle des drones. C’est au tour d’Estrée de lancer ses sorts. Les esprits tournent autour de la chamane. Dans un premier temps, ils avalent littéralement tout bruit les entourant puis le petit groupe disparaît peu à peu. Dâr peut enfin se glisser dans l’entrepôt.


– Alors ?

– Alors pas grand chose de plus répond Dâr irrité. Juste que c’était pas un d’entrepôt, un laboratoire high tech a la limite. Dans un putain d’entrepôt, on n’a pas des murs blindés pour se protéger, pas non plus de système de caméras relié à l’extérieur, ni de caisson de décontamination… On se serait cru après le passage d’un grand dragon. J’ai pas trouvé grand chose à part des rats calcinés et du matériel éclaté. Mis à part ce morceau de… ça.

Dâr reprend son souffle, fait craquer quelques vertèbres puis sort d’une de ses poches un petit objet métallique gros comme une phalange. Il le jette nonchalamment à la petite Frankl. La technomancienne l’attrape au vol.

« J’sais pas trop ce que c’est mais ça semble DOTé. Je me suis dis que tu pourrais nous dire s’il y a un marqueur RFID ? Et puis le lire pourquoi pas… »

Pour toute réponse, la technomancienne fait tourner l’objet entre ses doigts fins tout en le regardant distraitement. Elle trouve ce qu’elle cherche puis change de position, ses sourcil se froncent de concentration. Le marqueur d’identification à fréquence radio lui indique le nom, la filiale d’Ares et le type de munition Sans rien dire, elle se lance à la recherche d’informations supplémentaires sur la victime et sur ses activités. Pas vraiment surpris du manque de réponse, ses trois acolytes se regardent et haussent les épaules. Dâr étend les jambes, passe ses mains sur sa nuque et se penche en arrière.

– Comme ça risque de prendre du temps, j’hésite entre un petit somme et un petit tour… Quelqu’un m’accompagne ?

– Pourquoi pas, répond l’ork, j’avais justement besoin de me dégourdir les jambes. Estrée ?

– Non merci, il y a une piste que j’aimerais explorer…


Le corps svelte de la jeune elfe flotte dans une mer éthérée qui forme ce métaplan. Elle l’appelle mais le liquide amer lui remplit la bouche. La surface mouvante reflète la lumière en une myriade de couleur comme le ferait une nappe d’essence. Peu à peu, son esprit se concentre pour produire une étincelle, pour qu’il voit la lumière et s’en approche. Le liquide s’embrase instantanément, les flammes l’entourent et lèchent son corps nu sans le brûler. Les essences magiques qui la portaient s’évaporent peu à peu sous la chaleur. Elles ne la retiennent plus. Estrée tombe dans le néant qui constitue désormais ce métaplan. Son corps est alors rattrapé par un oiseau majestueux aux ailes enflammées. Estrée communique avec le phoenix, son esprit mentor. Par le lien qui les unit, cette dernière lui/se pose les questions qui la dérange :

– Comment l’attaque a t’elle eu lieu. Comment un mage seul a t’il pu effectuer un sort contrôlant une nuée de rats? Cet homme aurait une essence souillée…

– Es tu certaine que c’était un bien vivant ? Je ne crois pas. La seule chose dont on peut être certain c’est que les rats précédent toujours les enfants. Ce n’est pas pour cela que j’ai répondu à ton appel mais pour te prévenir. Des hommes cherchent ton corps pour t’empêcher de renaître de tes cendres.


Les écureuils rongent les restes des CI et partent les enterrer dans quelque espace matriciel. Pendant ce temps, la dryade cherche un dénommé Sharx, sa vie mais surtout les ennemis qui peuvent lui en vouloir. Lui et son équipe travaillent sur la fabrication de balles creuses. Ces dernières pourraient être utilisées comme des fléchettes afin d’introduire du poison, des toxines ou des capteurs de position pour des balles traçantes. La production de structures communes permettrait ainsi à Ares de rendre plus polyvalentes ses vieilles usines. Elle permettrait également d’obtenir une meilleure ergonomie pour les armes. Sharx était sur le point de faire les derniers tests avant la commercialisation. Le rapport d’enquête parle d’un agent infiltré qui aurait permis à des runners de voler une partie des travaux. Le dossier est formel. De plus il n’a jamais été modifié ou effacé. Il reste la possibilité que cette modification ait été effectuée par un hacker bien meilleur qu’elle. Jo rejette cette idée comme le ferait une enfant lassée par un nouveau jouet. S’il y a un traître alors c’est très certainement un concurrent de Sharx, un homme d’Ares qui vise les même promotions que lui. Elle commence cette nouvelle recherche pour établir une liste de postulants quand son esprit s’arrête sur une autre question. Le vieille homme a t’il tout dit ou se trompe t’il ? C’est pour ça qu’elle a toujours préféré les machines : elle ne mentent pas et ne se trompent jamais. Puis elle se demande pourquoi, si le détective de l’occulte a découvert plusieurs runners, le Johnson leur a t’il certifié qu’il n’y en avait qu’un. Intriguée, la jeune femme revient sur le dossier de l’enquête puis achève sa lecture. Un détail important retient son attention. La recherche des RFID disséminés dans le matériel n’a pour l’instant rien donné. Elle se déconnecte en espérant qu’il n’est pas trop tard.

Ses yeux s’ouvrent sur Estrée qui l’attrape d’une main. De l’autre, l’elfe tient le canon de son arme sur la bouche pour lui indiquer de se taire. Sans un bruit, les deux femmes se déplacent vers le placard. Là, Spaw y a installé une cavité creuse doublée d’un inhibiteur de wifi. La cache peut accueillir un ork alors pourquoi pas toutes les deux. Estrée est en train de replacer la cloison quand des coups sourds font sauter la serrure de la porte d’entrée. Une équipe d’intervention Ares vient de retrouver un marqueur RFID manquant.


Spaw et Dâr marchent sans vraiment avoir de but, juste pour se dégourdir les jambes.

– Y a un truc que je comprend pas avec Doom… commence l’Ork

– Tu vas pas t’y mettre aussi, répond l’humain énervé.

– Non mais y a un truc que je ne comprends pas quant même. Pourquoi notre cible aurait-elle tout fait sauter. Mis à part demande spécifique, le principe du runner est de venir, de prendre ce qu’on lui demande et de faire le ménage après.

– Ben, il a fait le ménage.

– Tu comprends ce que je veux dire.

– Ouais, peut être que c’est pour ralentir les recherches, peut être que c’est pour faire croire à une déclaration de guerre entre corpos…

– Mais ça me titille quant même.

– Si j’avais gagné un nuyen à chaque fois que quelque chose « te titille », je travaillerais plus depuis longtemps.

– Tu aimes bien te plaindre et puis avoue : les poussées d’adrénaline te manqueraient…

Les deux hommes marchent un moment en silence. Dâr regarde son partenaire puis répond.

– Tu sais ce qu’on dit des vieux singes qui font la grimace… tu sais… j’en ai pas parlé parce que je sais que c’est tordu mais imagine qu’Ares – ou quelques uns de ses dirigeants – ait envisagé de déclarer la guerre à une autre corpo. Il leur faudrait bien un détonateur. Imagine que notre rôle ne soit que d’effacer l’empreinte digitale des gens d’Ares qui ont appuyé sur ce détonateur.

– Je ne te suis pas très bien.

– Ben, imagine par exemple un Johnson qui a travaillé toute sa vie pour Ares et qui trouve que sa corporation ne se soit pas développée comme il l’entend. Tu sais ce qu’on dit : Pas assez vite, jamais assez haut. De plus, en y regardant de près, Ares n’est pas celle qui a le plus profité du crash de 64. Notre Johnson réunit donc quelques amis au sein de la direction, fait sauter le labo d’un ou deux traîtres en pointant du doigt une autre corporation… Tu sais les guerres n’ont jamais eu besoin de beaucoup plus. Et puis, un homme seul qui s’introduit dans les locaux d’une corporation spécialisée dans le maintien de l’ordre et la fabrication d’armes, c’est plutôt gros. Ah oui j’oubliais : les locaux sont en fait un laboratoire secret très certainement placé sous haute protection. Même pour Docteur Doom, c’est balaise, non ?

– J’imagine très bien. Tu joues les cyniques mais au final tu aimerais bien te voir dans le rôle d’un sauveur du monde qui évite une guerre entre corpos AAA.

– Là, c’est à moi que tu tentes d’apprendre à faire la grimace. Avoue que tu me crois !

– Non !

– Menteur.

Les deux runners arrivent au bar. Ils n’ont pas parlé, plongés dans leur sombres pensées. La porte est à quelques mètres quand l’ork propose à Dâr :

– On rentre?

– Tu veux dire dans le bar ou chez toi ?

– Chez moi, j’aime pas laisser les filles toutes seules.

Les deux hommes rebroussent chemin en courant.


Les hommes sont en train de mettre l’appartement à sac. Ils ont trouvé depuis longtemps le morceau de métal DOTé. Ce n’est qu’une question de temps pour qu’ils ne les trouvent. Estrée pourrait s’enfuir mais devrait abandonné la petite. Plus elle hésite, plus elle diminue ses chances. Elle ne doit rien à la gamine, rien à Spaw et encore moins à Dâr. Rien ne l’empêche de refaire sa vie avec une autre équipe, de renaître de ses cendres comme l’oiseau mythique qui lui sert de totem.

Elle sent la chaleur de la fillette qui se sert contre elle. Malgré ses dons, ce n’est qu’une enfant, une petite fille enfant qui est en train de trembler de peur. Ses doigts se desserrent de la crosse de son arme, de sa main libre, elle prend Jo dans ses bras et la serre contre son sein. Elles vont s’en sortir … ensemble. L’attente ne semble pas lui donner raison. Un ou des hommes sont en train de fouiller la chambre, qu’ils découvrent le double fond du placard n’est qu’une question de seconde. Elle commence à perdre espoir quand les premiers coups de feu retentissent. L’homme ou les hommes ont du se retourner. La mage peut sortir. Dans son champs de vision, elle voit le dos d’un homme lourdement armé, protégé par un casque et un gilet par balle. Qu’importe une rafale tirée en pleine tête suffit à l’assommer. Avec un peu de chance, l’homme a peut être la nuque brisée. Estrée tend son arme à Jo et commence son incantation. De ses doigts jaillissent des flammes bleutées. Les mains en flamme, elle arrive dans le salon. Là, les hommes d’Ares ont monté une barricade de fortune pour se protéger des tirs provenant de l’entrée. Ils ne l’ont pas remarquée. Elle va leur apprendre à jouer avec le feu. Parmi les hommes, elle aperçoit un homme qui est semble incanter. Elle le vise. La boule de feu explose directement sur l’infortuné le tuant sur le coup. Les soldats se retournent. Trop tard, l’homme s’évertuait à renforcer magiquement la table qui leur servait de palissade. Les balles tirées par l’ork et l’humain la font exploser entraînant les agents qui se cachent derrière dans l’oubli. L’un des hommes a néanmoins le temps de tirer une rafale. Il n’a pas visé mais la balle transperce le jambe d’Estrée. Derrière elle, un coup de feu retentit. Le recul a fait tomber la technomancienne. La balle vient se loger entre dans la tête du dernier guerrier emportant une partie de son crane avec elle. La fusillade cesse.

Jo lâche son arme pour supporter Estrée. La blessure a l’air sérieuse. A l’entrée, Spaw demande à la chamane de venir l’aider. Dâr est salement amoché. Péniblement, les deux femmes se traînent jusqu’à l’ork. La petite hackeuse s’est arrangée pour qu’un véhicule soit en bas pour les attendre.


L’ork regarde le médecin s’affairer sur le corps de son ami. Comme hypnotisé par le va et vient qu’effectuent les mains poisseuses de sang de l’homme médecine, l’esprit de l’ork dérive. Il se sent inutile, il s’éloigne pour rejoindre le reste encore conscient de son équipe. Il referme la porte derrière lui et s’adosse dessus.

– Comment va t’il? demande l’elfe.

– Mal, et ta jambe?

– Pas mieux

– Et toi petite, tu tiens le coup?

– …

– C’est normal…

– Arrête avec tes conneries paternalistes Spaw. Je vais m’en sortir. Jo en verra d’autres.

– …

– J’ai découvert quelque chose avant de jouer au jeu du tir au canard. Notre cible n’est pas un mage. C’est juste un homme ayant utilisé une relique puissante. Tu connais la légende du joueur de flûte de Hamelin.

– Tu parles du musicien dératiseur qui parce qu’il n’a pas été payé à tué tous les enfants du village? Bien sûr que je le connais, après tout c’est un des premier runner a s’être fait baiser.

– Exactement, je crois que c’est de ce côté là qu’on devrait chercher l’artefact. Un samouraï des rues avec une flûte, ça devrait diminuer notre champs d’investigation, non ?

– Pour ma part, j’ai une information qui pourrait encore diminuer les recherches, intervient la jeune technomancienne. Les différents rapports de d’enquêtes relatent que plusieurs runners ont effectués le vol. J’ai de fortes raisons de penser que ces rapports n’ont pas été trafiqués. Hors, nous ne recherchons qu’un seul homme d’après Mr Johnson. J’en ai donc déduit que les rapports étaient truqués à la base. Je me suis donc intéressée à la personne qui les avaient autorisées. Cette personne n’est autre que Docteur Sharx, l’homme qui dirige le laboratoire. La suite logique m’a amené à penser que c’est ce même docteur qui a donné les codes d’accès au joueur de flûte ou à Doom comme vous l’appelez. Le seul problème est que je ne comprend pas pourquoi Sharx, une tête montante d’Ares, a fait ça.

L’ork leur sourit un regard chargé de fierté pour ses deux protégées

« Pour gagner du temps sur ses recherches… Et pourquoi pas un nouveau labo… »


L’antique cloche sonne. Le barman regarde un vieil homme porté par sa canne rentrer dans son établissement. Il détourne le regard pour inspecter l’état de la chope au travers de la lumière synthétique. Visiblement pas satisfait, il recommence à l’astiquer consciencieusement. L’homme, un asiatique de grande taille, se dirige vers une table comportant quatre chaises. Seules trois sont occupées. Sans demander la permission, il s’assoit :

– Comment va votre ami Dâr?

– Il survivra.

– Et vous ?

– Abrégeons, vous n’êtes pas venu pour une visite de courtoisie.

– Non, je venais juste vous dire qu’Ares avait perdu les bons services du docteur Sharx. En revanche, la corporation a évité de dépenser encore pour un projet d’étude qui risque de prendre encore beaucoup de temps pour aboutir. Et comme si ça ne suffisait pas nous avons désormais deux cobayes volontaires et un objet de pouvoir oublié depuis longtemps. Je ne pensais pas dire ça mais vous avez été…

– Fantastiques ?

– Non, parce qu’au final, je dois avouer, non sans honte, que je m’étais trompé. L’homme que vous m’avez livré n’avait pas la carrure d’un Fatalis. Vous avez été néanmoins particulièrement compétents dans cette affaire. À ce sujet, j’aimerais vous parler d’un roman que j’ai lu étant jeune. Il s’appelle si mes souvenirs sont bons … les trois mousquetaires.

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« À 40 mètres de là, un jeune homme franchit le coin de la rue en trébuchant. Arrivé sur la chaussée opposée, ses jambes le trahissent. Il tombe sur le trottoir et semble avoir du mal à se relever. Il est trop loin et la rue est trop mal éclairée pour qu’il soit possible de se faire une idée exacte de son état. Un étrange bruit sort de sa bouche, un claquement sourd qui ressemble à des dents s’entrechoquant. »

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Jérémie Bouillon 2007-02-10T06:09:43Z 2007-02-10T06:09:43Z Affaires africaines tag:shadowrun.fr,2007-02-10:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/00f517a5ee71d57924d9529418dc080b Le père Saulnier s’attardait dans son église en cette fin de dimanche après-midi. Il avait finit de ranger le chœur après l’office du matin. Il méditait assis dans son siège. La lumière qui entrait par le vitrail qui tenait lieu de mur du fond avait les accents chauds de cette fin d’automne. Baigné dans la clarté, ses pensées tournées vers Dieu, il sursauta au moment ou la porte donnant sur la sacristie s’ouvrit.

Plutôt petit, un chapeau enfoncé sur le crâne, des lunettes noires, un costume négligé et une cravate mal serrée. C’était la tronche de chou de son frère Arthur. Dans le même temps, à l’extrémité gauche de son champs de vision, vint se superposer un message :

« Dirige-toi vers le confessionnal. Il faut que l’on parle “discrètement” — Arthur. »

Connaissant bien son frère, il commença à enregistrer. En pénétrant à sa place habituelle dans le confessionnal, il activa les contre-mesures électroniques garantissant le secret. Une icône de sens-interdit apparue juste au dessus du message de son frère signalant la réussite du protocole. Arthur s’assit de l’autre côté du grillage de bois et rabattit la tenture pourpre sur lui.

« J’ai péché mon Père, et je vous supplie de m’accorder votre pardon ! »

« Je vous écoute mon fils, soyez sûr de la bienveillance de Dieu à votre égard. »

Cela avait commencé une semaine plus tôt dans un petit restaurant de Lyon en France. Un « bouchon » comme ils appellent ça là-bas. Perdu au fin fond d’une ruelle sombre dans le quartier préservé du patrimoine mondial. Arthur avait eu du mal à trouver.

Les flèches jaunes que le système guide superposait dans son visuel s’étaient arrêtées devant une porte close. Un message lui indiquait de payer deux nuyens supplémentaires pour télécharger le guide spécial « Traboules«  ; du nom de ces ruelles prenant corps au sein même des immeubles de la capitale des gaules.

Le petit logiciel l’avait conduit jusque dans une cours discrète mais remarquablement ouvragée. Le restaurant du Chat Perché lui faisait face. Il entra. Son contact se signala à lui par une icône en forme de lune qui tourna quelques instants, à sa seule intention, au dessus de sa tête. Arthur ôta son bada et se glissa à ses côtés dans l’alcôve. Monsieur Dupont était un homme joufflu. En trop bonne santé, le regard porcin, les joues rouges. Il était affublé d’un costume trois pièces strict qui, sur lui, avait l’air dépenaillé. Les manches élimées, le col taché, les cheveux gras et abondant de pellicules : la classe sans jamais y arriver.

Il l’accueillit d’un « cher ami, heureux de vous rencontrer ! » sans conviction assaisonné d’une main molle et moite. « Prenez place et commandez quelque chose. Nous attendons encore quelqu’un. » Un menu s’afficha dans l’espace devant lui présentant des photos en 3D de chaque plat. Le guide touristique vint ouvrir une seconde fenêtre pour commenter l’art culinaire local. Selon ses dires, le mélange de fromage blanc et de fines herbes qu’engouffrait goulûment Monsieur Dupont se nommait « cervelle de canut ». Arthur se rabattit sur des quenelles aux brochets et un Chiroubles 2068 qualifié de « particulièrement réussit » par le programme gastronomique.

C’est alors qu’il nota l’approche d’une superbe elfe à la peau noire d’ébène, aux cheveux crépus coupés courts et aux énigmatiques yeux noires. Sa démarche de félin et son corps gainé de cuir mirent Arthur en arrêt. Il ne pu retenir un coup d’œil malsain vers la partie la plus avenante de son anatomie. En venant prendre place à la table elle frôla Saulnier qui s’enivra de son parfum exotique. Monsieur Dupont l’accueilli d’un « chère amie ! » bien plus vibrant que pour Arthur.

Il repoussa sa coupelle, se servit d’un verre dans le pot d’Arthur et fit claquer sa langue.

– Bien, maintenant que nous sommes tous là, nous pouvons entrer dans le vif du sujet. Mambala, je vous présente Arthur, un brillant touche à tout. Arthur je vous présente Mambala, l’une des meilleures hackers elfe vivante à ce jour.

– Et surtout l’une des plus givrée. Maugréa celui-ci dans sa barbe.

– Avec le runner le plus lâche d’Europe cela fera une moyenne, lui répondit-elle.

– Je vois que vous vous connaissez déjà, mais c’est parfait. Revenons à nos moutons. Si je vous ai fait venir ici c’est pour que vous m’aidiez à retrouver Monsieur Sauveur Diala et une puce qu’il détient. Il y a un signe « peace and love » gravé sur la puce. Monsieur Diala est employé de Renault-Fiat et travaillait sur un projet « inconnu » à leur unité de Feyzin au sud de Lyon.

– Avez-vous son adresse personnelle, le nom de connaissances, un dossier plus complet sur lui ? Questionna Arthur.

– Je ne détiens rien de tout ceci. C’est à vous de m’apporter ces données.

– Combien ? Lui renvoya avec une certaine agressivité Mambala.

– 1 000 nuyens par jours avec une prime de 10 000 nuyens si le job est terminé dans les 48 heures. Si vous mettez plus de cinq jours à obtenir la puce et me la ramener je ne la paye pas…

– Je ne travaille pas sans un défraiement minimal, l’interrompit Saulnier qui tapotait dans le vide, comme sur une calculatrice. Si au bout de cinq jours, nous ne vous avons rien ramené ou si nous jetons l’éponge avant, un dédommagement minimal de 500 nuyens est à prévoir si vous voulez que je fasse partie du run.

– Pareil pour moi. Renchérie l’elfe.

Monsieur Dupont réfléchi un instant. Un demi-sourire illumina son visage rubicond.

– Très bien allons-y pour 500 nuyens par jours sur cinq jours. Je prends tout mes repas ici. Vous pourrez donc me contacter à midi et à 20 heures au Chat Perché. Je paye la note pour ce soir. Je pense que vous avez du pain sur la planche. Vous pouvez y aller ; si vous n’avez plus de questions, bien sur.

En sortant, il réajusta son bada sur sa tête. Le soleil était parti éclairer une autre face du globe. La municipalité de Lyon l’avait remplacé en ces temps de fête des lumières par des effets technologiques de toute beauté. La traboule semblait être baignée dans une eau bleue qu’une lumière diffuse faisait se refléter sur la voûte, comme si vous marchiez au milieu d’une petite rivière souterraine.

Une énorme flamme les accueillit quand il sortir dans la rue. Mambala exécuta une roulade parfaite derrière la Ferrari qui dérapa pour venir faire écran entre le dragon et elle.

« Ce n’est qu’une illusion » lui glissa Arthur d’une voix douce et sans ironie.

Son petit logiciel guide venait de lui indiquer qu’il s’agissait du « célèbre illusionniste lyonnais Gaspard Lépine qui refera vivre les mythes du temps jadis au coin de la montée… » En l’occurrence un dragon de toute beauté. Elle se redressa et monta dans le véhicule à la place du chauffeur.

« Monte ! » lui enjoignit-elle d’un ton irrité.

Il prit place dans la puissante voiture. Elle démarra en trombe. Plusieurs écrans apparurent en surimpression sur le pare-brise.

– On commence par voir si on le trouve dans les pages blanches ? Suggéra l’elfe avec une intonation qui ne laissait planer aucun doute sur le fait qu’elle avait reprit le contrôle.

– Il habite au 22 chemin du Roule à La Mulatière. J’ai cherché pendant qu’il baratinait. Les données GPS s’affichèrent sur l’un des écrans. Elle lui jeta un regard mêlant, énervement, admiration et surprise. Il soutint sont regard de braise, lui fit un timide sourire et reprit d’une voix douce et professionnelle.

– Feyzin, au sud de Lyon, est un centre stratégique pour Renault-Fiat. Les TGV entre Paris Lyon et Turin assurent une bonne liaison avec les deux centres opérationnels du groupe et la proximité de Clermont-Ferrand facilite l’arrivée de ressources en provenance du site historique de Michelin qui a été absorbé en 2056. Très bon emplacement pour coordonner une opération impliquant plusieurs branches du groupe sur un sujet secondaire. Le pétrole par exemple. Feyzin est historiquement un centre de traitement pétrolier important.

Au fur et à mesure des ses explications, les données qu’il était allé piocher sur le réseau apparaissaient sur le pare-brise. Mambala conduisait à une vitesse déraisonnable compte tenue de la foule qui circulait en ville pour admirer le spectacle. Les effets de lumière se faisaient de plus en plus grandioses à l’approche du centre ville. Le thème de l’année était Donjons et Mythes. Des fantasmagories surgissaient de partout. Monstres légendaires, héros en armures, bâtiments réarrangés par des illusions techniques ou magiques pour ressembler à d’antiques donjons moyenâgeux. Et toujours les petites bougies que chaque lyonnais posait sur le rebord de sa fenêtre le soir du huit décembre.

La réalité augmentée avait aussi été touchée. La ville émettait un programme spécial en complément des classiques informations touristiques. Cette année il s’agissait d’une chasse au trésor. Des indices virtuels avaient été déposés dans les principaux lieux d’animation. Il s’agissait de battre un monstre de légende grâce à un petit soft de simulation de combat pour récolter le trésor qui se révélait être une indice pour accéder à la suite de la course. Au final la ville offrait une semaine de découverte des lieux interdits de la cité, catacombes, archives à accès restreint, cours et traboules fermées au public.

Mambala décrivait un parcours compliqué aidée par le GPS pour se glisser hors des encombrements et rejoindre l’autre colline de la ville. Tout en continuant la mise à jour de ses informations, Arthur observait la jeune Elfe. Sa grande beauté l’excitait énormément. Il avait toujours aimé travailler avec de jolies femmes. Mais la réputation de tête brûlée de celle-ci lui posait un problème. Elle travaillait jusqu‘à présent avec un chaman africain. Lors de leur dernière sortie ce dernier s’était fait abattre. Les ombres la jugeaient responsable du décès de son coéquipier. Elle avait sauté tête baissée dans les ennuis et s’en était sortie de justesse. Il avait peur du traumatisme de la perte. Plus encore, il avait peur des réactions d’une jeune femme énergique face à cette perte. Elle était capable de se lancer dans des dangers encore plus grands pour se prouver qu’elle pouvait toujours le faire.

Il sortit de ses réflexions quand les informations issues de sources plus underground commencèrent à s’afficher. Il y à une semaine, une mine de manganèse gabonaise, exploitée par Renault-Fiat avait été attaquée par des forces armées congolaises. Cette mine fournissait une grande partie du manganèse destiné à la Nouvelle Communauté Économique Européenne. S’il fallait en croire la rumeur qui circulait dans le milieu une méga-corporation aurait financé et entraîné les soldats congolais. Pour le moment personne ne pouvait dire qui, même si quelques noms circulaient comme Renraku, Ares et Aztechnology.

– Qu’en penses-tu ? demanda Arthur en se tournant vers Mambala.

– Rien ! Tu crois qu’il travaillait sur la contre-attaque de Renault-Fiat ?

– Plus que probable. Ne voudrais-tu pas échanger de place avec moi ? Je vais conduire. Pendant ce temps pourrais-tu aller jeter un coup d’œil sur le système de sécurité de son domicile ?

– Tu n’as qu’à le faire toi-même, tu es un hacker non ?

– Non. Un sourire passa sur son visage. Ma spécialité, c’est la magie.

Elle le contempla quelque secondes, interloquée. Puis donna un violent coup de frein. Derrière eux un véhicule changea brutalement de file et envoya un grand coup d’avertisseur. Ils sortirent de la voiture et échangèrent leurs places. Il avait toujours souhaité piloter ce genre de joujou sans jamais s’y résoudre. Il fit bondir la Ferrari en avant avec souplesse. La belle africaine se cala dans le siège passager et s’immergea dans la matrice. Le serpent noir la symbolisant dans la matrice s’ébroua dans le nœud et s’élançât vers le système du bâtiment.

L’immeuble où habitait Diala appartenait à sa corpo. Il était défendu par un set de protection classique pour une résidence de cadre de second plan. Des yeux du serpent noir jaillit un faisceau rouge symbolisant le programme de scan qu’elle venait d’activer. Rapidement, une faille lui apparue. Une partie du mur qui interdisait l’accès au cœur du système avait déjà été forcé. Sur ses gardes Mambala activa son programme d’attaque. Les crocs du serpent grandir se renforcèrent et commencèrent à dégouliner de venin. Elle se glissa dans la faille. De l’autre côté, le système avait une subdivision par occupant plus une pour la technique et la sécurité. Elle se dirigea d’abord vers celle-ci. Son scan indiquait également des traces d’effraction. Le système de sécurité avait été désactivé.

Un gros singe dans le plus pur style King-Kong était en train d’extraire des données du système vidéo. Le serpent noir sauta à la jugulaire du gros singe et mordit de toutes ses forces virtuelles. « Kong » tenta d’assener un coup de ses poings phénoménaux sur le serpent mais déjà son avatar avait du mal à garder son intégrité. Le venin informatique affectait sa stabilité système. Dans un éclatement de données, il disparut.

Mambala se connecta sur le flux de données vidéo Affichant un groupe de runner fouillant un appartement. Elle émergeât de la matrice en fulminant.

– Shit of, on est en train de se faire doubler. Jurat-elle en affichant une photo du groupe en train de fouiller l’appartement.

– Pas nécessairement. La reprit Arthur, plus calmement. Regarde ta vidéo. Ils fouillent mais la cible n’est pas là. Ils sont trois dont un nain et une femme.

– On fonce et on les défonce.

– Les bruits de bagarre, ça attire la milice. Si on fait ça, ils auront fouillé et pas nous. Dans quelques minutes ils vont se rendre compte que leur hacker est HS et probablement évacuer les lieux. Il suffira de les garder à l’œil et de leur succéder. Nous devrons faire vite mais nous aurons un avantage. Nous connaitrons leurs visages. Reprend le contrôle de ton bolide et amène nous aussi vite que possible là. Il pointait des coordonnées légèrement en retrait par rapport à l’adresse de la cible.

– Et s’ils ont la puce ? On devra non seulement les défoncer mais aussi les retrouver.

– Certes, mais je doute que Sauveur ai laissé son assurance vie ailleurs que sur lui. Il doit faire le deal dans un temps réduit pour que les infos restent fraîches. S’il n’est pas là la puce non plus.

L’elfe repris la main sur le contrôle virtuel du véhicule et accéléra au maximum. Quelques minutes plus tard ils observaient l’équipe de runner en train d’évacuer l’immeuble précipitamment. Depuis leur position en hauteur ils avaient une vue imprenable tant sur l’ensemble des bâtiments que sur la ville. Sur les bords du Rhône, un feu d’artifice avait débuté. Les fusées formèrent un immense dragon crachant du feu.

– Tu vois le garde a été endormi par magie. Généralement dans ce genre de système ils doivent donner signe de vie toutes les trente minutes. Depuis combien de temps ont-il commencé leur run ?

– Un peu moins de quinze minutes. Je peux mettre la vidéo en boucle pour les quinze minutes à venir puis je plante le système pour les cinq minutes qui seront nécessaires à l’arrivée de l’équipe d’intervention. Ça nous laisse vingt minutes dans la place pour fouiller. On embarque quoi ?

– Ses relevés bancaires, sa bibliothèque virtuelle, ses photos de famille.

– Pas ses affaires de boulot ?

– À mon avis l’équipe précédente a déjà récupéré tout ça. Ils sont partit. Allons-y !

Leur course fut rapide et précise. Enjamber le garde. Renouveler le sortilège qui le maintenait dans un sommeil profond. Se glisser rapidement et silencieusement jusqu‘à l’appartement en s’appuyant sur le plan affiché en périphérie de leur champ de vision. Fouiller rapidement l’appartement. Retrouver les puces dans le fouillis laissé par l’équipe précédente. Des photos, des livres numériques. Ouvrir un accès externe sur son ordinateur central. Sortir sans laisser plus de trace qu’une brise de printemps. Quand les premières sirènes se firent entendre la Ferrari reprenait sa route lentement. Arthur conduisait pendant que Mambala téléchargeait ce qui restait du disque dur de Diala.

Quand elle émergeât de la matrice Arthur était en pleine gamberge.

– J’ai mis ses comptes en banque sous surveillance étroite. S’il tire du blé on le saurât.

– Bath la môme ! Y’a un truc qui me turlupine dans tout ça.

– Quoi donc ?

– Les gars qui on fait le run sont de Seattle. Je connais leur chef. La femme magicienne. On la surnomme Fatima. Elle a presque autant de bouteille que moi dans le métier. Une grande pro.

– Et alors nous aussi on est des « grands pros«  ! On travaille pour la corpo concurrente.

– Affirmatif ! Je cherche juste à savoir qui mène la danse et qui valse avec la mort. En l’occurrence je parierais sur Renraku. Ça leur ressemble bien de recruter dans les ombres de Seattle.

– On s’en branle de tout ça, ce qui compte, c’est de retrouver Sauveur et sa puce. Elle marqua une pause avant d’ajouter : « Et dit moi donc, monsieur je-sais-tout, on va où maintenant. Parce qu’il va nous falloir un coin au calme pour faire le point sur les données non ?

– Met le cap sur « les Minguettes » à Vénissieux, tours Mitterrand, on va aller squatter chez un poto à oim : Slimane Franc.

En arrivant aux nouvelles tours des Minguettes Mambal fit une grimace agacée.

– Fuck Arthur, où tu nous à amené ? Y’a des gangers ork partout. Ils vont défoncer ma caisse avant que j’ai eu le temps de dire bonjour.

– Te fait pas de bile, y’aura pas de problème.

Ils sortirent de la voiture et instantanément un groupe de jeune s’approchât d’eux.

– Trop la classe m’dame ta chignole. Tu m’fais faire un tour ?

– Si tu touches à cette voiture je te détruis minus.

– Ha houai j’aimerais bien voir ça mignonne.

Le jeune ork tenta d’agripper Mambal par la nuque. Plus rapide que lui, elle esquiva son mouvement et saisi son Ares qu’elle lui colla sous le nez avec en prime un coup au plexus solaire.

– Si j’appuie sur la détente il ne restera que de la purée de ta tête de con.

Les autres membres du gang sortirent leurs armes et braquèrent la belle hacker.

– On se calme, rugit la voix d’Arthur par-dessus la mêlée. On vient voir Slimane Franc. Alors tout le monde rentre ses armes et vous ne touchez pas à la Ferrari sinon Slimane risque d’être très fâché.

Instantanément les armes regagnèrent leur holsters. Le chef du gang se releva.

– On va monter le voir ensemble Slimane. Si vous mentez, on se fera un plaisir de vous mettre en charpie pour lui.

La tour reflétait l’abandon des quartiers par l’État français. L’ascenseur n’était plus qu’un souvenir. La cage d’escalier qu’ils empruntèrent mêlait dans une confusion politique totale, slogan pour la suprématie ork, insulte raciale, incitation au terrorisme musulman et pornographie à trois sous. Les banlieues étaient l’endroit où le droit s’éteignait. Les touristes n’y venaient jamais et le racisme économique y rejetait les différences. En plus des populations d’origine africaine qui y vivait cinquante ans plus tôt, les méta-humains « les plus horribles » tels que les orks et les trolls y était « parqués ».

On y survivait grâce à l’économie parallèle et la principale activité était de suivre les ligues officielles ou non de Conflit Urbain. Les paliers grouillaient de junkies cherchant les puces BTL illégales et autres substances pouvant les délivrer de leur quotidien sans espoir. L’humanité et la méta-humanité dans toute la profondeur de son désespoir et l’intelligence de sa lutte pour la survie. La hiérarchie des banlieues avait évoluée. Les jeunes caïds avaient vieillis. Leurs parents qui avaient tenté de vivre dans le respect des règles étaient morts. La hiérarchie naturelle s’était rebâtie, exploitant la faiblesse des masses. Et Slimane Franc était au sommet de cette hiérarchie.

Derrière une porte miteuse la « tente » de Slimane exhibait un luxe tapageur. Une tradition lyonnaise de cacher sa prospérité derrière une façade modeste. Slimane Franc était un troll gras. Ses origines nord-africaines ressortaient dans son visage et l’agencement de la pièce. L’appartement avait été transformé en tente de bédouin. Des tapis profonds ornaient le sol, des coussins étaient disséminés dans toute la pièce et de splendides jeunes femmes au ventre nu et au pantalon bouffant vaquaient à différentes taches ménagères. Plusieurs gangers en arme montaient la garde. Le troll sourit largement quand Arthur et Mambala furent introduits.

– Arthur, mon frère. Je vois que tu as fait la connaissance du « petit«  !

Il adressa un « laisse-nous » impératif aux jeunes ork, qui s’éclipsèrent en grognant.

– Bonjour à toi Slimane. Comment vont tes travaux ?

– Ils ont prit un tournant plus… « radical » dirons-nous. Et toi ! Que me vaut l’honneur de ta visite ?

– Je cherche un lieu calme ou me poser quelques heures. Pourrais-tu m’aider ?

– Tu peux te poser au troisième étage de cette tours appartement de gauche c’est rudimentaire mais équipé pour recevoir les amis. Mais j’y mettrai une condition ; que tu partages mon repas.

– Avec plaisir, mon ami.

Mambala lui jeta un regard noir exprimant tout le désaccord qu’elle pouvait avoir avec cette perte de temps dans la traque de Sauveur.

Le troisième étage gauche était un petit appartement standard avec cuisine étroite et sale, pièce de vie aux meubles bancals, chambre au matelas à bout de souffle et sanitaires précaires. Ils s’y installèrent et commencèrent à cribler les données issues du disque et des documents récupérés chez Diala.

Rapidement, Arthur commença à compléter son tableau de la situation. Mambala extrayant les informations nécessaires de la matrice. Il devenait clair que Renault-Fiat était dans une position précaire en Afrique. La mine de manganèse était leur vitrine technologique sur le continent. Sauveur Diala était originaire du village où était implantée la mine et il avait aidé aux relations avec les habitants en échange d’une éducation et d’une carrière au sein de la méga-corporation. Mais sa carrière, pour une raison difficile à préciser avec les archives disponibles avait calée. Un plafond de verre c’était instauré entre lui et les cadres dirigeants s’il fallait en croire ses documents.

Un profil parfait pour trahir. Fatima avait due l’identifier et tenter de l’extraire. C’était sa méthode classique. Si l’on supposait que Renraku était derrière l’activité militaire congolaise, la méga-corporation aurait fait d’une pierre deux coups en récupérant Diala dans son équipe. Elle privait Renault-Fiat d’un avantage et le gagnait à sa cause. De toute évidence quelque chose avait cloché. Fatima se retrouvait à organiser un run improvisé et « brutal » ce qu’elle détestait par dessus tout.

Par contre Renault-Fiat avait parfaitement réussit l’isolement de Sauveur. Apparemment pas d’amis en dehors des gens de son village. À moins d’y être retourné, il se baladait donc dans la comurb lyonnaise : en milieu hostile. Sous la pression urbaine il commettrait immanquablement une erreur à un moment ou un autre. Hypothèse que privilégiait Mambala

– Écumons tous les hôtels de la région nous le trouverons bien.

– Sauf s’il a été récupéré par une troisième équipe. Allons plutôt picorer un peu de nourriture avec Slimane. Même si nous venons de manger il serait impoli et imprudent de refuser son invitation. Et puis Slimane est aussi une source d’information intarissable sur la région.

Les deux heures à table avec Slimane coulèrent bien plus vite que Mambala ne l’avait imaginé. Les deux hommes échangèrent des informations sur de nombreux sujets passionnant. Puis ils entamèrent une controverse philosophique sur les religions du livre et leur vertu respectives. Elle ne put que noter la rigidité des opinions de Slimane et l’ingéniosité consensuelle de celles d’Arthur. Elle se laissa subjuguer par la culture du runner et se laissa même entraîner par lui dans un brun de valse sur une vielle mélodie : la Javanaise. Au moment où les mains d’Arthur entreprirent l’exploration du haut de sa croupe, un message s’affichât sur leurs deux PAN. Le logiciel espion de Mambala indiquait que Sauveur Diala venait de prendre une chambre dans un hôtel de Feyzin.

– Mon cher Slimane au risque de te paraître rustre nous allons devoir te quitter. Arthur fit une rapide courbette et entraîna Mambala par les anches.

– Mon cher Arthur, je vois que le devoir t’appelle. Ce sera toujours un plaisir de te revoir qu’Allah guide tes pas.

La Ferrari crissa dans la cours de béton percée d’herbe folles. Mambala connaissait par cœur son engin. Elle le mena à plus de 150 km/h tout le long avec des pointes à 250 sur le périphérique. Feyzin vivait en permanence dans un nuage chimique. L’odeur était épaisse et vous prenait à la gorge à des centaines de mètres des usines. Un brouillard verdâtre recouvrait une zone de quelques kilomètres carrés. L’hôtel se trouvait au milieu d’une zone consacrée à l’accueil des ouvriers et des routiers en transit. Les hôtels cercueils s’étalaient tout le long de la rue. On casait les travailleurs les plus pauvres dans un espace de deux mètres sur un et un de haut. La porte ouvrant directement sur l’extérieur. Le luxe sur le palier avec toilettes et douches communes.

Des bruits de fusillade se faisaient entendre au loin. La lueur de sort pyrotechnique illuminait le coin de l’hôtel où Diala avait trouvé refuge. Mambala parqua rapidement sa voiture et les deux runners sortirent arme au poing du véhicule. Ils se glissèrent en silence entre les bâtiments de l’hôtel pour se rapprocher du lieu du combat. A quelques coudées, ils s’immobilisèrent derrière l’angle d’un dernier bâtiment et Arthur incantât un sortilège de camouflage.

Ils jetèrent un œil à la scène. Fatima était accroupie derrière la porte ouverte d’un des cercueils du complexe. Elle était en pleine concentration pour lancer un nouveau sortilège. Un de ses hommes, un nain portant une énorme mitrailleuse, lâchait des salves par-dessus la porte pour tenir en respect un groupe de trois créatures humanoïdes cachées derrière une voiture en feu. À l’arrière plan, un gigantesque africain à la peau très noire secouait Diala. D’où ils étaient, Arthur et Mambala avait un point de vue idéal sur la scène englobant tout les acteurs.

– Abat Diala…

– Non mais t’es pas un peu cinglé on doit le récupérer en douceur. Lui souffla la jeune elfe dans un murmure rageur.

– Ne t’inquiète pas je crois que j’ai compris le fond de l’histoire on n’a plus besoin de lui ni de sa puce.

– T’es complètement givré Saulnier.

Le flingue d’Arthur cracha une courte rafale de trois balles en plein dans la tête de Diala. A cette distance il n’avait aucune chance. Son cerveau gicla sur le colosse noir.

– T’es complètement maboule, la cible ! Hurla Mambala.

Ils n’eurent que peu de temps pour réagir. Le colosse avait fait un roulé boulé à couvert et une longue mélopée commença à s’élever du coin de baraquement où il s’était caché. Des visages ahuris avaient commencé à se glisser avec précaution aux fenêtres des cercueils.

– Fait radiner ta caisse on embarque Fatima et le nabot et on se casse.

Arthur criait pour se faire entendre par-dessus le vacarme. Le nain surexcité avait commencé à tirer tous azimut.

– Goddamn ! Je ne sais pas ce que tu fous mais t’as intérêt à avoir de bonnes explications quand on se sera tiré de là.

La Ferrari pilotée à distance arriva entre les tours cimetières. Les créatures massées derrière la carcasse de voiture tentèrent une sortie. Le nain s’interposa. Il en envoya une dans le véhicule en feu d’une rafale bien placée. Tout de suite après son arme cliqueta dans le vide. Le chargeur était épuisé. Arthur balança un projectile enflammé en direction du grand noir et s’engouffra dans la voiture. Il composa rapidement un message à l’adresse de Fatima en indiquant une priorité haute. L’une des créatures avait mordue le nain à la gorge. Le sang commençait à couler dans sa barbe. Mambala para une main griffue qui tentait de s’abattre sur elle. Elle repoussa le membre d’un tour de hanche amenant ainsi son automatique au niveau de l’œil de la dernière des créatures et lâchât une salve à bout portant. La tête explosa. Elle s’engouffra à son tour dans le véhicule. Fatima exécuta une roulade vers la voiture et s’engageât sur le siège passager. Mambala démarra en trombe. Derrière elle un esprit d’un vert lumineux pris forme mais trop tard. La Ferrari était déjà loin.

Le lendemain à midi Mambala et Arthur rejoignirent Monsieur Dupont au Chat Perché. Ce dernier faillit s’étrangler avec son gras double quand il apprit que Diala était mort. Mambala boudait toujours dans son coin.

– Vous êtes complètement fondu Saulnier. Vous avez tué la cible et vous revenez sans la puce. Qu’avez-vous à me donner comme explications ?

– Je ne crois pas que vous ayez besoin de la puce. Diala aurait sans doute pu vous aider mais il est remplaçable. Pour votre information Renraku est derrière l’attaque au Gabon. Nous avons croisé un groupe de runner de Seattle qui travaille couramment pour eux sur place. D’autre part Diala à essayé de doubler Renault-Fiat et Renraku en jouant une carte locale. Le géant black étant sûrement un des chamans de la région.

Monsieur Dupont commença à se calmer et à porter une oreille attentive à Saulnier, qui reprit ses explications.

– Mais ce qui nous intéresse c’est vous. Qui représentez-vous ? Vous n’êtes ni Renraku, ni Renault-Fiat, ni un groupe de révolutionnaires locaux. Pourquoi ces informations vous intéressent ? La réponse ne tiendrait-elle pas dans le nom de Jorgen Serovick ?

Monsieur Dupont arrêta carrément de mâcher.

– Vous avez été mandaté par le groupe parlementaire majoritaire au parlement pour obtenir les informations nécessaire à une bonne négociation au sein de la NCEE avec Renault-Fiat. La corporation a tenté de cacher son fiasco. Vous tentez de sauver la face pour l’Europe en obtenant une confirmation officielle de l’incurie de Renault-Fiat. Avec ce que je vous ai amené comme information vous devriez avoir de quoi redresser la barre. Vous nous devez 11 000 nuyens chacun Monsieur Dupont.

– Voilà mon père. Vous savez tout. Je tiens à rajouter que Mambala est décédée dans l’assaut qui a été mené pour reprendre la mine. Elle avait choisie de faire équipe avec un chaman du coin drogué au crack. Vous pouvez classer le dossier aux mots clés NCEE/Renraku/Renault-Fiat/Serovick. En espérant que celui là ne serve jamais.

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« Le père Saulnier s’attardait dans son église en cette fin de dimanche après-midi. Il avait finit de ranger le chœur après l’office du matin. Il méditait assis dans son siège. La lumière qui entrait par le vitrail qui tenait lieu de mur du fond avait les accents chauds de cette fin d’automne. Baigné dans la clarté, ses pensées tournées vers Dieu, il sursauta au moment ou la porte donnant sur la sacristie s’ouvrit. »

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Jérémie Bouillon 2007-02-05T14:27:29Z 2007-02-05T14:27:29Z Indian Trip tag:shadowrun.fr,2007-02-05:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/13229306d24e3a68791a5584037248c9 Cette nouvelle a gagné le concours Shadowrun.fr de Noël 2006 ; à la troisième place.

Le Red Arrow est un club tendance, mais surtout tendance Peau-rouge. Le Visage-pâle ici n’est pas le bienvenu, s’il ne fait pas un effort de présentation, d’adaptation. Croyez-moi, y a aussi bien des poseurs indiens ork qu’elfe. Y a toujours des gens pour désirer être autre chose qu’eux-mêmes. Moi, c’est le genre de domaine qui a fait ma réputation.

Pour me rendre au rendez-vous, j’avais adopté mon look gentille squaw, avec des fringues en faux daim garanties respect de l’environnement, hors de prix, et de longues nattes type collégienne d’une BTL pour maniaque. Autant vous dire que le videur à l’entrée, pardon, le Guerrier, ne m’a fait aucun souci même si je n’étais pas une habituée. J’avais chargé mon commlink avec une de mes fausses identités de base, une étudiante aux parents créchant dans les beaux quartiers. C’est souvent suffisant pour faire s’évanouir le moindre soupçon.

Dans la salle, le cadre ethnique et la musique techno tribale – autant vous le dire tout de suite – ce n’était pas vraiment mon truc. Mais s’il y a bien une chose que je sais faire, c’est tout de suite adorer ce que je n’aime pas, me glisser dans le décor. Derrière mes lunettes Glam’s 207°, je refusais plusieurs invitations. Mon commlink gérait cela automatiquement, j’étais sur le mode « chasse gardée ». Tous les types qui me branchaient se voyaient répondre que je venais retrouver mon mec, et avec ça je leur joignais la photo d’une vraie brute. En moins d’une seconde, les gars retrouvaient une vraie passion pour leur verre d’eau de feu.

Comme arrière-garde, planqué dans son van au coin de la rue, j’avais embauché Igor Stakov. Même si Lune d’Automne était fiable, son contact pouvait être un vrai tordu. Stakov avait assez d’artillerie sur lui pour rayer le club de la ville. Je savais qu’il viendrait me chercher avec bonheur à la moindre alerte : Igor détestait les Peaux-rouges. En fait, il n’y avait pas grand monde qu’il aimait bien.

Je me dirigeai vers le fond du bar, jusqu’à la salle « pow-wow », réservée aux réunions discrètes… ou plus charnelles. J’avais entendu dire que le Red Arrow faisait parfois dans le club de rencontre. Les rumeurs, ce n’était pas cela qui manquait.

Je frappai et souris à la caméra dans l’angle. La porte s’ouvrit sur un vrai Guerrier des plaines, un authentique celui-là. Rien qu’à le regarder, on imaginait ses ancêtres enlever des filles blanches sur leurs chevaux, en tirant des coups de fusil en l’air. D’un signe de tête, il me fit entrer, non sans un regard méprisant vers la salle où se déhanchaient ses pseudo-frères. Puis il ferma la porte.

« Bonsoir, vous êtes à l’heure, j’apprécie. »

Le type était à genoux, à même le sol, vêtu aussi sobrement que son garde du corps. Ils s’étaient habillés tous les deux pour faire « ville ». Blouson de cuir, veste en cuir, gris-gris attachés ici et là, cheveux en catogan. Cela ne leur allait pas du tout. Leur attitude trahissait leur répugnance à l’univers urbain.

« Bonsoir, mon amie m’a dit que vous étiez pressé… et généreux. »

Pressés, ils le sont toujours. Pour ce qui est du fric, c’est une autre affaire.

D’un geste, il me pria de m’asseoir, son Guerrier restant debout, derrière moi. La pièce était décorée de fausses peaux de bison, du sol au plafond. Je m’installai comme l’Indien. Il n’eut pas un regard pour mes cuisses nues.

« C’est exact. J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider à ramener une personne égarée dans sa tribu ; une noble tâche, n’est-ce pas ? »

Je l’observai plus en détail. Il était jeune, la trentaine peut-être. Son regard sombre, sa chevelure d’un noir profond, à laquelle il avait noué divers colifichets… hum, il était pas mal pour qui voulait un trip garanti NAO. Sa façon de parler, ses expressions lui donnaient un air de sage, peut-être même de chaman. Il n’en avait pas pour autant négligé de cultiver son physique. Je souris, à mettre un troll hors de lui. Les négociations allaient commencer.


« Bon, voilà, tout le monde a compris ce qu’il avait à faire ? »

C’était là une question de pure forme, je ne travaillais jamais avec des toquards. Dans la rue, si tu ne piges pas du premier coup, tu n’as pas de seconde chance.

Greta, dans son vieil imper marqué d’impacts de balle, ses longs cheveux blonds coiffés avec une fourche, était affalée sur le divan miteux. Elle avait cet air absent qu’ont souvent les technomanciennes. Comme si la compagnie des êtres de chair pouvait la lasser. Des fois, je me demandais même si elle ne préférait pas plutôt discuter avec mon micro-four qu’avec moi. Je ne l’avais pas fait venir pour le rendez-vous. Je connaissais bien Lune d’Automne, c’était une de mes rares ex avec qui je m’entendais encore : les Braves qu’elle connaissait ne se fiaient pas beaucoup à leur commlink. En le piratant, il n’y aurait rien eu à en tirer.

Igor était debout, aussi raide que ses cheveux rouges sur son crâne, deux doigts écartant le store, surveillant l’extérieur. Les lumières des néons publicitaires se reflétaient sur son visage impassible, aux yeux de mercure. Un samouraï des rues ne connaissait jamais le repos. Les plaques de blindage de sa veste l’épaississaient encore plus. À côté de lui, j’avais l’air d’un moineau. C’était exactement pour ça que je l’appréciais : si les choses tournaient mal, Igor attirait le feu de l’ennemi sur lui. Le pire, c’est que je crois qu’il aimait ça. Au bout de son bras droit pendait son pistolet mitrailleur, un Uzi IV.

« Y a de la racaille d’elfe ce soir… »

Il siffla sa haine entre les dents. Notre planque, que j’avais pompeusement appelée notre Siège Social – les apparences, c’est primordial – n’était pas dans un des quartiers les plus reluisants. Mais si moi je pouvais aller où je voulais, il n’en était pas de même pour mes partenaires : ils ne faisaient pas beaucoup d’effort pour cela. Je regrettai que notre quatrième larron ne soit pas disponible ce soir : un peu de magie, c’était toujours un plus. Mais le chrono tournait et d’après l’Indien, il ne fallait pas s’attendre à une opposition de ce type. Bon, je sais, il ne faut pas se fier à son Johnson, même si c’est un Peau-rouge. Mais vous n’avez jamais été pressé ?

« Faut que tu rachètes des bières, y en a plus. »

Finalement, c’était avec le frigo que Greta s’entendait le mieux.


« Surtout, n’hésitez pas à aller faire un tour à notre nouvelle boutique Kado ! »

Cette nouvelle galerie commerciale se distinguait par le charme rétro de ses verrières, de ses arcades et de ses annonces par haut-parleurs. On se serait cru dans un grand magasin du XIXe siècle. Du moins, c’était ce que précisaient les promoteurs. L’architecture d’un bâtiment ne m’intéressait que pour deux choses : comment entrer, comment sortir. Les commerçants qui avaient ouvert boutique ici misaient d’ailleurs sur une politique marketing tout ce qu’il y avait de plus actuelle. Mon commlink ne cessait de filtrait leurs offres multiples.

« Tu veux que je t’en débarrasse ? »

Assise à la terrasse d’un Starbuck Coffee, je regardai négligemment la foule venue dépenser sans compter. C’était là le piège de ce type de galerie. Si vous cédiez à toutes les propositions qui affluaient sur votre commlink, votre crédit était dans le rouge avant même d’avoir franchi le seuil de la moindre boutique. Mais ici on faisait dans le luxe, ceux qui venaient faire leur shopping bossaient pour des corpos de catégorie AA, ou mieux.

Je ne répondis pas à Greta. Elle avait le plus grand mal à maintenir un silence radio. Sa tâche était claire. Elle connaissait le commlink de la fille à exfiltrer. Dès qu’elle la repérait, elle me l’indiquait et me précisait à quoi elle ressemblait. Mon Indien savait qu’aujourd’hui c’était son jour de sortie, et qu’elle irait dans cette nouvelle galerie. Agir en pleine zone publique, c’était un boulot extrêmement sensible, surtout avec aussi peu de temps devant soi. J’avais exigée d’être extrêmement bien payée. Nous avions reçu dix mille d’avance. La même somme, pour chacun, nous attendait au retour. La fille désirait être exfiltrée, cela nous faciliterait la tâche.

L’enseigne Starbuck savait admirablement bien se placer. J’étais au carrefour. Il n’y avait pas de niveau souterrain, du moins pas pour les clients, et un seul étage. Des passerelles de verre coloré permettaient d’évoluer entre les deux niveaux.

Igor, comme à son habitude, était en couverture. Il avait fallu trouver une astuce et un peu de technomancie pour le faire entrer sans donner l’alerte, mais c’était chose faite. La paye l’avait stimulé à prendre ce risque. Si la Lone Star déboulait en cas de problème, Igor serait un argument de poids : jamais les flics n’oseraient une action musclée avec un dingue pareil au milieu de la foule.

« Elle arrive. Une rousse incendiaire, vêtue comme une allumeuse, tu ne pourras pas la manquer. Ah, elle est branchée avec ses gardes du corps. Ils sont trois. Un en avant, un à côté d’elle, l’autre en retrait. D’après leurs déplacements, le premier gars arrivera vers toi dans quarante-sept secondes. Je t’envoie un signal à son approche. »

Pour l’instant, nous n’avions pas de mauvaise surprise d’après les infos fournies. Depuis le van d’Igor, Greta avait pu repérer sa cible grâce à toute la magnifique installation de la galerie commerciale. La technomancienne avait grimacé quand elle avait testé le système :

« Un vrai fouillis là-dedans, ils se sont dépêchés d’ouvrir à temps, tout n’est pas encore rôdé et chaque magasin a apporté sa touche personnelle. Le responsable de la sécurité matricielle a dû en bouffer son commlink. »

J’avais craint un instant que ça mettrait notre plan à l’eau, mais Greta s’était contentée de sourire :

« J’aime quand ça bourdonne. »

Un type sur mes Glam’s 207° se retrouva tout nu avec un caleçon rose : c’était le premier garde du corps. Puis sa « vraie » image réapparut. On l’aurait pris pour n’importe quel cadre s’offrant une petite récréation entre deux rendez-vous, avec son costume cravate noir et ses lunettes noires. Pas mauvais le type. Il n’avait pas l’air armé. C’était l’éclaireur, c’était lui qui disait si tout allait bien. Il n’avait pas besoin de gros matériel.

Il se dirigea vers moi. Je me tendis légèrement. Mon commlink était toujours en mode « chasse gardée ». Il dut recevoir la réponse et obliqua aussitôt vers une table vide. C’était un pro. Attendre le passage de sa patronne en draguant une nana, personne ne se doutera qu’il protège quelqu’un : il devait avoir suffisamment de puces dans la tête pour faire plusieurs choses à la fois. Intérieurement, j’étais presque flattée de son choix. J’avais opté pour un look golden girl, mon trois pièces couleur crème, mes cheveux tirés en arrière avec un chignon, des talons aiguilles. Je savais que ça plaisait beaucoup aux cadres. S’imaginait-il qu’il baiserait sa boss en couchant avec moi ?

La rousse se montra dans mon champ de vision. Greta m’identifia son second garde du corps, beaucoup plus costaud, en me le déshabillant comme l’autre. Le chippendale avait le même look que son coéquipier, mais il portait une mallette. Il s’agissait certainement d’une protection pare-balle dépliable. Il marchait au côté de la fille, en tailleur et en talons aiguilles pourpres. C’était une vraie petite bombe. Ce travail allait être un plaisir.

Je réglai à distance ma consommation et supprimai ma programmation « chasse gardée », en poussant un gros soupir, comme si mon rendez-vous venait de s’annuler.

« C’est bon, je lui ai envoyé le message. La diversion arrive. »

Greta venait d’expédier le code donné par l’Indien, sous le couvert d’une pub. C’était maintenant que l’on verrait si tout allait foirer. Je me dirigeai vers la boutique de fringue de grand luxe, « Trendy Kitty ». Les prix y étaient si élevés que même en ce jour d’affluence, la plupart des gens n’y entreraient pas.

« Bonjour Mademoiselle ! »

On m’accueillit en français, pour faire chic et désuet, très dix-neuvième siècle. La vendeuse, me souriait et me conduisit immédiatement à une cabine d’essayage : mon commlink lui avait déjà communiqué mes goûts. Elle n’avait plus qu’à exécuter.

Je tirai le rideau.

« Elle est entrée. Son gros toutou à mallette reste dans le hall du “ boudoir ”, comme ils appellent la salle d’attente pour les messieurs, ici. Le petit gorille éclaireur est toujours au café. Le troisième arrive. Je te le montre. »

Greta m’épargna ses facéties : c’était un ork à l’étroit dans son costume. Logique, lui, c’était le soutien en cas de problème, le dernier recours. La vendeuse vint me voir avec soutien gorge et string. J’avais choisi des sous-vêtements pour avoir la paix. Sauf requête de ma part, la vendeuse ne resterait pas avec la cliente pour lui dire si cela lui allait ou pas. La rousse devait choisir dans le même genre. J’entendis une vendeuse accueillir une femme à la voix chaude. Un coup d’œil en écartant le rideau me confirma l’arrivée de ma cliente à moi.

« Tu vas rire chérie, y a des caméras dans chaque cabine. La fille est dans la deuxième sur ta droite en sortant. »

J’avais toujours nourri une certaine méfiance envers les gérants de boutique de lingerie. Je devais attendre la diversion. Je l’entendis sans peine :

« Comment ça, j’ai pas le droit d’entrer ? C’est parce que je suis une ork, c’est ça ! »

On avait engagée une pauvresse sans le sou, qui pour deux cents nuyens devait faire l’esclandre. On l’avait contactée par blog, elle avait accepté le pari et sous réserve qu’on filmerait son exploit. Il y avait toujours plein de gogos sur la toile, prêts à rendre service.

Je sortis de ma cabine, toujours habillée, et tirant le rideau, entrai dans celle de la fille. Elle recula, surprise. Mais elle non plus n’avait pas touché à sa petite culotte. D’ailleurs, le mot microculotte eut mieux convenu.

« Je porte le vent de l’espoir, suivez-moi sans rien dire ! »

La fille cligna des yeux, comme si elle ne réalisait pas ce qui lui arrivait. J’avais donné le mot de passe convenu entre elle et mon Indien. J’avais mis tout ce que je pouvais pour dégager de la confiance : convaincre se jouait souvent à la première impression.

Elle acquiesça d’un signe de tête ; une fille intelligente.

La prenant par la main, je la fis sortir de la cabine d’essayage. Mon cœur commença à s’emballer : c’était l’étape critique. Le contact avait été établi, maintenant il allait falloir assurer. Je n’eus pas un regard vers l’ork surexcitée qui me gagnait de précieuses secondes.

Il fallait rejoindre le fond de la boutique. J’avais étudié les plans fournis par Greta. Je poussai la porte de service. Aucune alarme ne se déclencha : chaque fringue avait sa puce RFID contenant les caractéristiques de l’article et notamment son anti-vol. Si j’avais embarqué le moindre slip, les sirènes auraient hurlé. Là, nada.

Une elfe, plutôt petite, rangeait les cartons dans la réserve. Elle nous regarda passer, éberluée.

Je n’avais pas de nouvelles de Greta. Mon pouls s’accéléra. La technomancienne aurait dû m’envoyer à ce moment-là le plan sur mon commlink. Mais mes lunettes Glam’s 207° n’affichaient rien. Comme à mon habitude, j’avais mémorisé les lieux. On prit à gauche, les escaliers étaient bien là. L’ascenseur aussi. Je l’appelai.

Il y avait un problème : Greta aurait dû le bloquer à ce niveau. Je conservai mon calme, il ne fallait pas inquiéter la fille. Celle-ci remit machinalement sa chevelure en ordre, comme si elle avait un rendez-vous avec le grand patron de sa corpo.

Je commençai à suer. Igor était ma couverture habituelle. Mais il était au sous-sol.

Les portes s’ouvrirent. Je m’engouffrai et écrasai le bouton de commande.

La fille ne bronchait toujours pas. Elle regardait ses ongles. J’étais certaine qu’elle se servait des trucs anti-stress pour se préparer à un entretien d’embauche. Sa respiration était maîtrisée.

La descente me parut interminable.

Les portes nous libérèrent.

« Y a un problème, siffla Igor entre ses dents. »

Dans sa tenue de plombier on aurait dit un acteur de porno qui s’était trompé de studio d’enregistrement. Je n’eus pas le temps de répondre. La porte des escaliers s’ouvrit à la volée.

Je ne me ferais jamais aux mecs câblés.

Igor lâcha sa caisse à outils et se rua sur le garde du corps de la jeune femme. Ce type devait avoir de sacrés réflexes pour nous avoir rattrapées aussi vite. Mais il n’était pas aussi bon que ceux d’Igor. Ses lames jaillirent de ses poignets. Tuer ne posait aucun problème moral au samouraï des rues.

Avant que je ne commence à penser, tout était fini. Igor bloqua le bras cybernétique du gars, une détonation retentit : arme intégrée. Le samouraï enfonça à plusieurs reprises la lame de son poing droit dans le ventre du garde, ignorant la protection balistique.

J’entraînai la fille en lui prenant la main :

« Courez ! »

Il fallait rejoindre le van. Igor était assez grand pour s’en sortir tout seul. C’était son boulot. J’aurais dû commencer à me méfier : la fille avait vu son ancien protecteur se faire larder comme de la viande à hamburger sans broncher.

Nos talons résonnaient sur le béton nu. Le sous-sol de la galerie commerciale servait pour les livraisons, la maintenance. Le bruit de notre course résonnait sous l’éclairage des néons froids.

Un troll chargé comme un mulet tourna la tête dans notre direction.

« – Tu approches chérie !

– Greta ! »

Des appels de phare : le van était là, déguisé sommairement en camionnette de plombier.

Je conservais mon souffle, tirant la fille derrière moi.

« – Ils la suivaient avec un type de chez eux via la matrice, on peut dire qu’il la couvait. On s’est expliqué. Seulement, je crois qu’il a eu le temps de donner l’alarme.

– Alors les filles, on papote ? »

Igor m’avait rejointe en un éclair, courant à côté de moi, sa caisse à outils à la main. Il avait sa salopette tâchée de sang et peut-être même de lubrifiant.

Il nous dépassa, ouvrit la porte coulissante, posant sa caisse à terre, il en sortit son Uzi IV. J’aidai la fille à monter dans le van. Greta mit le moteur en route. Je jetai un coup d’œil derrière moi avant de monter.

Une erreur de débutante.

Le stress.

Le petit garde du corps déboulait, se planquant de pilier en pilier, un flingue en main. Derrière lui, la mallette de protection dépliée, le gros ork avançait à découvert, un pistolet lourd avec viseur laser.

Igor, arme à la hanche, fit feu sans prendre le temps de viser, en apparence. Toute sa câblerie devait lui indiquer exactement où faire mouche. Des impacts résonnèrent sur les plaques de la protection de l’ork, mais il roula à terre. Son collègue fit feu, depuis son couvert.

Elle me poussa violemment dans le dos. Je tendis mes bras en avant, mais je m’écorchais en tombant sur le béton.

« Ça va ? me demanda Igor, sans desserrer les dents. »

Il devait croire que j’étais touchée. Les pneus du van crissèrent tant le démarrage fut rapide.

Le samouraï comprit que la situation dérapait. Cela suffit pour le distraire.

À la même hauteur que l’ork, je vis celui-ci mettre Igor en joue et tirer. J’aurais voulu agir. J’aurais voulu. Mais une fois de plus je restai sans rien faire. Stakov encaissa la première bastos. Il tituba et reporta son attention sur ses adversaires. Il arrosa la zone, mais le petit et l’ork avaient l’habitude de travailler ensemble. Complètement à découvert, le samouraï des rues fut pris sous un feu croisé.

Je roulais de côté, je ne voulais pas voir ça.

Le van pila net.

« Aboule chérie, vite ! »

Je me levai et fonçai. Derrière moi, Igor hurlait. Je ne savais pas si c’était de douleur ou de pur plaisir. Mais il faisait toujours feu. Au bruit, je savais que c’était son Ares Predator.

Mon Igor.

Une balle me frôla. Une autre. Puis je bondis dans le véhicule, perdant un talon dans le mouvement.

La fille gisait, deux fléchettes de narcojet en pleine joue. Elle n’était pas prête de se réveiller Au volant, Greta ne me paraissait pas en forme, son nez saignait.

Je dis une phrase que je n’aurais jamais cru entendre dans ma bouche :

« Retourne chercher Igor ! »

Au ton de ma voix, Greta comprit que ce n’était pas négociable. Elle enclencha une marche arrière de folie. Elle le disait elle-même : si elle ne s’était pas transformée en technomancienne suite au Crash, elle serait devenue rigger.

Dans la fumée de la gomme brûlée, elle se cala juste derrière le samouraï des rues. La chair et le métal apparaissaient en différents endroits de son corps.

Il pivota et bondit à son tour.

Les gardes cessèrent leur feu. Manque de munitions ? Contre ordre ? Je ne le saurai jamais. Je reçus la carcasse d’Igor sur moi. Il puait le sang et la poudre.

« Roule Gretie ! Roule ! »

Je frôlai l’hystérie.

Le van bougeait dans tous les sens. Je repoussai Igor sur le côté, il souriait. Évitant de justesse d’être éjectée du véhicule, je refermai la portière. Puis, farfouillant dans mon unique poche, je sortis mon trauma patch et le collai sur la carotide de Stakov. J’avais prévu cette rustine au cas où la fille prendrait un j’ton.

On remontait la pente et la lumière du soleil inonda le pare-brise.

Des klaxons protestèrent. Je fus projetée contre la paroi.

« Désolée. « 

Ne pouvant rien faire de plus pour Igor, je me mis à califourchon sur la fille pour l’inspecter. Elle vivait. Je commençai à la déshabiller. Il fallait évacuer tout traceur RFID ou toute saloperie magique qui nous compliquerait la vie. Je fis un vrai carnage avec des fringues qui avaient dû coûter un an de salaire d’un pauvre type.

« – Tu penseras à te la faire un autre jour, y a son chauffeur qui nous suit.

– C’est toujours avec la roue de secours ?

– Toujours. »

À quatre pattes, je saisis le chapelet de grenades fumigènes. Puis j’ouvris la portière de nouveau et balançai le tout, faisant subir le même sort à tout ce que portait notre victime, excepté son commlink. Greta referma la porte depuis son poste de pilote.

Il y eut un bruit de tôle froissée derrière nous et Greta prit rapidement une rue perpendiculaire. Faisant un peu de gymnastique entre les sièges je me mis à côté d’elle. Elle brancha l’autopilote.

« – À ton tour chérie, je vais m’occuper de son commlink.

– Ça roule ma poule ! »

Je le fis avec l’accent d’une vieille série 2D assez minable. La Lone Star allait nous tomber dessus, surtout dans ces quartiers chics. Je visualisai le plan routier : Greta nous avait pas mal éloignés de la zone mais on était encore dans le rouge. Il fallait quitter le van. Dès qu’elle en aurait fini avec le commlink.

J’avisai une station de lavage et m’engouffrai, grillant la politesse à un type, me garant pile devant le portique aux rouleaux savonneux. J’avais une idée. Je branchai vite le profil de mon commlink : « grosse cochonne ».

Furieux, le gars claqua sa portière et vint me voir en roulant des mécaniques.

J’ôtai en urgence ma veste, exhibant le plus de sein possible. Baissant la vitre, je lui souris. Dans le rétro, je pus voir l’effet que ça lui fit : son commlink captait le message salace du mien. En streetwear alors qu’il roulait dans une grosse caisse, ce mec n’était pas du tout mon genre. Mais sa voiture me plaisait bien. Avant même qu’il ait pu dire un mot, j’attaquai :

« Alors mon chou, ça te tente, une petite expérience… »

Passant ma langue sur mes lèvres, j’ouvris automatiquement la portière du passager. Les vitres fumées du van l’empêchaient de voir le bordel indescriptible que c’était à l’intérieur.

Le type jeta un œil à droite à gauche, sautillant sur ses pieds comme un gosse : il ne croyait pas à la chance qu’il avait.

« J’ai été très vilaine, il faut que je m’excuse… »

Je suçotais mon doigt comme une gamine toute penaude. Je fis mouche. Il passa devant le van. Je saisis discrètement le Raecor Sting de Greta traînant sur le tableau de bord. Le pigeon monta précipitamment, en faisant gonfler ses faux muscles implantés. Je lui balançai deux fléchettes. Il s’affala. Perdue dans son boulot, Greta n’avait rien remarqué. Elle fut pour le moins surprise :

« – Putain, c’est quoi ce bordel !

– Ne t’inquiète pas, j’ai la situation bien en main. »

Je fouillai ma victime : voilà, j’avais tout pour être la nouvelle propriétaire de sa voiture. Je sortis précipitamment, montai à bord et vint me garer juste à côté de la porte coulissante. Un gars me relooka pendant qu’il entrait dans le tunnel de lavage. J’entendais les sirènes de la Lone Star.

Greta avait compris. Ouvrant les portières, on se dépêcha de faire passer la fille sur un siège arrière. Elle n’avait toujours pas repris connaissance. Plus difficilement, et plus salissant, on transféra Igor.

Cela faisait trop longtemps qu’on était là.

« Greta, occupe toi des caméras. »

Sans ronchonner, elle s’assit lourdement à la place du mort et se remit au boulot.

Je choisis un programme avec mon commlink, puis je montai dans le van, laissant toutes les vitres ouvertes et la portière coulissante. Je branchai l’autopilote et descendis. C’était parti pour un lavage. Le mec et l’intérieur du van allaient prendre un bon bain moussant.

Je rejoignis la voiture et on sortit calmement, comme si de rien n’était. Greta était livide.

« Merde ! »

Je lâchai un juron. La Lone Star rappliquait. Mais la voiture des flics nous dépassa. Gretie émergea, la voix fatiguée :

« C’est bon, y a plus la trace de nous à cette station, roule. »

Je ne me le fis pas dire deux fois.


Magic Dice fit du bon boulot. Igor avait tenu le coup et notre mage lui avait évité de très gros frais d’hôpitaux. Réunis dans notre Siège Social, nous tenions un conseil de guerre.

« Bordel, vous n’auriez pas dû effectuer cette run sans moi ! »

Magic était un petit gars, si petit qu’on le prenait souvent pour un nain. Son crâne rasé était tatoué de dés représentant les six faces possibles. Il aimait s’habiller de fringues bleues électriques. En somme, c’était notre mage. Igor récupérait tranquillement.

« Tu n’as qu’à être là quand il faut. D’ailleurs, on s’en est très bien tiré sans toi. »

Magic fit la moue. Quelque chose avait changé chez lui. Une fois qu’il était vraiment claqué, il m’avait parlé de ce qu’il faisait entre les runs : une histoire d’initiation. J’avais noté l’info dans ma mémoire. Or là, je constatai que notre petit Magic n’était pas aussi fatigué que la dernière fois où il avait remis Igor sur pied. Je devais veiller à conserver mon rôle de leader. Qu’il ait lu dans mes pensées ou non, Magic s’arrêta là et revint à des choses plus urgentes :

« Bon, et la fille, qui c’est ? »

Je regardais Greta. Elle s’était dépensée sans compter, mais elle souriait légèrement. Ce genre de run ne lui déplaisait pas, loin de là. Nous n’avions pas du tout le même caractère et pourtant… Je devais rester professionnelle :

« Notre Peau-rouge n’a pas dit de ne pas toucher au commlink de la fille. Qu’as-tu trouvé ? Sais-tu pourquoi elle a voulu nous doubler ? »

Greta ricana :

« Cette salope a voulu me forcer sous l’effet d’un sort, mais j’ai la tête dure, Magic en sait quelque chose. Quant à ce qu’il y avait dans son commlink et bien… »

Magic dice l’interrompit :

« Attends, tu veux dire que la fille que vous bourrez de narcojet depuis plusieurs heures est une magicienne ? »

Pour une fois, j’étais d’accord avec lui :

« – Merde Greta, t’aurais pu me le dire plus tôt…

– On s’en fout puisqu’elle dort…

– Attendez ! »

Le ton du mage était sans appel. La magie, c’était son domaine. Un bon leader devait savoir déléguer. Je le laissai faire. Il s’assit sur une chaise en face du divan où dormait la belle au bois dormant, nue sous sa couverture.

Magic dice partit dans l’espace astral. Je foudroyais Greta du regard :

« Des fois, je me demande à quoi tu penses ! »

J’exagérais bien sûr. Elle avait eut pas mal de travail, à surveiller, effacer ses traces et les miennes, éjecter le hacker des corpos, j’en passe et des meilleures. Elle haussa les épaules.

Magic revint parmi nous, livide :

« Ben les filles, on n’est pas dans la merde… »

Je pris une longue inspiration. Je connaissais un Indien qui allait nous devoir pas mal d’explications et un beau paquet de nuyens.

Si on survivait.

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Nouvelle gagnante – troisième place – du concours Shadowrun.fr Noël 2006

« Le Red Arrow est un club tendance, mais surtout tendance Peau-rouge. Le Visage-pâle ici n’est pas le bienvenu, s’il ne fait pas un effort de présentation, d’adaptation. Croyez-moi, y a aussi bien des poseurs indiens ork qu’elfe. Y a toujours des gens pour désirer être autre chose qu’eux-mêmes. Moi, c’est le genre de domaine qui a fait ma réputation. »

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Jérémie Bouillon 2007-02-05T14:25:41Z 2007-02-05T14:44:30Z L'avènement du Tigre tag:shadowrun.fr,2007-02-05:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/e1c6bb1de034a7709820f7472e1b5325 Cette nouvelle a gagné le concours Shadowrun.fr de Noël 2006 ; à la deuxième place.

[12/02/2070 – 17:37:05 UTC] Hong-Kong, île de tsing Yi, hôtel Dynasty mansion, chambre 4

L’année du Tigre de métal. C’est à ça que je réfléchissais dans le silence masqué par la ventilation, torse nu, assis sur cette chose que les propriétaires de cette chaîne d’hôtel infâme osaient appeler un lit. Remarquez, pour un runner en fin de carrière, le décor était parfait. J’avais connu des cellules plus reluisantes, l’air conditionné était nauséabond et n’arrivait pas tout à fait à rafraîchir cette moiteur qui collait à tous les pores de la peau, bien que ce fût plus supportable à cette époque de l’année, et pour finir ce charmant tableau à coup de hache, le voisinage était composé de tout ce qui se faisait de pire à Hong-Kong : dealers de BTL, petites frappes cherchant à se faire oublier, etc. Le service de sécurité était d’ailleurs encore plus pervers que toute la clientèle réunie. Bref, j’étais dans mon élément. J’allais pas me plaindre, j’aurais dû être à l’article de la mort vu l’opération qu’on venait de mener. Au dehors, la fête du nouvel an chinois battait son plein pour fêter l’avènement du Tigre.

Je consultais à nouveau les lunettes de soleil connectées de mon commlink : le logo « pas de nouveaux messages » n’avait pas changé. Décidément, la matrice sans fil, j’avais du mal à m’y faire. Question de fossé de génération, je suppose. Ou le fait que j’étais un adepte dans l’âme, et que finalement, l’âge avançant, la technologie et ses évolutions me gonflaient plus que ce que ça m’intéressait. Envoyant valser les lunettes, j’observais le trou béant laissé par la balle de mitrailleuse au niveau de mon ventre. J’aurais pu me concentrer pour tenter d’accélérer la cicatrisation des tissus, mais je m’étais contenté de ralentir l’hémorragie. J’avais réellement envie qu’on en finisse ici, dans cet endroit glauque, sur cette île maudite. Une belle fin pour « Night Tiger ». Je me sentais coupable pour ma fille. Mais il n’y avait plus rien à y faire. Plus rien d’autre qu’attendre que la destinée frappe à la porte de ce taudis pour me faire rejoindre mes ancêtres. Et c’est ce qu’elle ne tarda pas à faire.

[10/02/2070 09:37:28 UTC] Seattle, Downtown, International District, club Penumbra

Y a un proverbe de la rue qui dit : plus ça change, plus c’est la même chose. C’est la première pensée qui m’était venue quand j’étais retourné dans le centre ville de Seattle. Après dix ans dans les quartiers de haute sécurité de Darrington à Everett, j’avais d’abord cru qu’on était rentré dans la quatrième dimension : plus rien ne m’étais familier ici. Les endroits que j’avais fréquentés avaient fermés pour la plupart ou changés de proprio. Je m’étais souvenu des paroles passéistes de mon Indien de grand père, avec ses fameux « de mon temps ». Et je m’étais dis que je me faisais vieux, moi aussi. Faut dire, cinquante ans quand on est runner, c’est pas rien. Et pourtant j’étais encore là, à traîner ma gueule de Sioux au Penumbra, un club aussi ancien que moi. J’avais tenté d’accéder à ma messagerie via ces nouveaux commlinks « sans fils », et j’avais quasiment perdu la vue avec toutes ces infos matricielles sur imprimées à mes lunettes de soleil. Y avait quatre filles dans le club qui m’avaient filées leurs coordonnées par message, un « anonyme » qui me demandait si j’étais intéressé par une relation « virile », on me proposait tout le programme de la soirée « rétro » du samedi, et même de passer ma commande directement depuis ma place.

Depuis que ce petit accessoire était devenu l’indispensable compagnon du costard moyen, j’avais décidé d’essayer, pour faire une surprise à ma fille, Lisa. Dans son dernier courrier elle m’en avait parlé, et m’avait même fournie ses coordonnées de messagerie ainsi que son numéro pour que je puisse lui passer un visio quand je sortirais. Faut dire que la tech’ c’était son truc, à Lisa. À douze ans, normal vous me direz. Elle était pratiquement née avec ses machins sur les yeux. Ses copines et elles devaient se servir de ces trucs à longueur de temps sans sourciller, les lunettes dernières modes sûrement greffées vingt quatre heures par jour en se baladant dans la rue. Après avoir tenté de la contacter pour la cinquième fois, je m’étais aperçu que j’avais reçu un message sur ma boite. C’était un message vidéo anonyme. Étrangement, une sourde angoisse m’avait étreint. J’avais ouvert fiévreusement le fichier. Un visage eurasien malheureusement familier était assis devant un bureau d’un anthracite qui semblait recouvrir aussi tous les murs. Il parlait lentement, dans un anglais teinté d’accent mandarin :

« Comme l’on se retrouve, cher Monsieur Night Tiger. Il semblerait que vous ayez été très pris ces derniers temps, au point de délaisser votre famille. Je me suis donc permis de m’en occuper pour vous. ». Sueur froide. L’image de ma Lisa, attachée à une chaise. Son joli visage abîmé par les larmes. Pas de marques de coups, mais les vêtements déchirés par endroit. Tiens, étrange… Culpabilité. Colère. Haine. Impuissance. Malgré tout, j’avais continué de regarder, au rythme de la nausée qui me retournait le cerveau. Retour sur Mr.Wong et son accent merdique :

« Nous pouvons sûrement trouver un terrain d’entente, n’est-ce pas ? ». Son sourire blanchâtre me collait la gerbe. « Vous avez quelque chose qui m’appartient, et j’ai quelque chose qui vous appartient. Faisons échange, voulez-vous ? ». Je n’étais pas arrivé à le croire. Décidément, on ne peut jamais être sûr de rien, même en étant prudent.

« Si mon marché vous intéresse, vous avez exactement 24h à partir de réception de ce message pour vous rendre à Hong Kong et attendre la suite de mes instructions. Passé ce délai, votre fille sera morte». Malgré la piste lunaire du Penumbra et l’ambiance agréable, je ne pensai plus ni à cette soirée, pas plus qu’à ce que finissait de raconter Wong. J’étais passé en mode planification. Je devais visionner en détail cette vidéo, passer des visios à des gens à qui tout ça allait plaire, prendre des renseignements, réserver une place pour le premier vol pour Hong Kong et récupérer une fausse identité pour passer la sécurité de l’aéroport du Seatac et de Lap Kok. Heureusement, je venais de payer pour me faire effacer mon SIN criminel en sortant de prison. La moitié des économies de toute une vie de shadowrunning. Je bénissais mes comptes dans la Ligue des caraïbes, et même le commlink, qui allait me permettre de faire tout ça tout en réglant ma note au Penumbra sans même bouger de ma place.

[10/02/2070 16:06:59 UTC] Hong Kong, île de Lantau, aéroport international de Chep Lap Kok

C’est fou ce qu’on peut faire avec des nuyens. Mon nouveau look de sarariman en costard noir de chez Vashon Island me gênait encore un peu, mais j’arrivais presque à passer inaperçu. Pour une fois, mes cheveux noirs et mon teint d’origine sioux allaient me servir de camouflage. J’étais assis sur un des sièges de la salle d’embarquement, buvant une de mes bouteilles d’eau minérale. J’attendais les instructions de M.Wong, qui ne tardèrent pas. Rendez-vous virtuel au Cloud Nine dans cinq minutes. Heureusement que j’avais un peu creusé l’utilisation de la matrice sans fil pendant le vol. C’était un de ces nouveaux clubs où vous pouviez vous rendre virtuellement, et même projeter votre image physiquement dans le club grâce à des holos projecteurs. Je connectais les trodes discrètement, et je commençais la plongée dans cet univers virtuel, jusqu’à mon point de chute. Je rentrais sans problème (vu le prix que j’avais mis dans cette identité, c’était pas un mal). C’était la première fois que je rentrais dans un club virtuel. Ça fait assez bizarre de voir un décor, entendre la musique, sentir les pulsations des basses, sans y être réellement. Les icônes alentours étaient en train de danser, et je voyais à la fois des gens réels et des icônes de personnes virtuelles partageant le même espace. Je n’étais pas là depuis deux minutes qu’une centaine de spams avaient envahi mon champ de vision. Des publicités, mais surtout des messages de clients, me saluant, me demandant un rendez-vous, ou tout simplement des curieux. Fallait vraiment que j’apprenne à régler le firewall de ce truc. En consultant la biographie publique de mon PAN, je compris que Zero Cool, le hacker qui m’avait filé cette fausse identité, m’avait fait une sale blague. J’étais sensé être plein aux as, corpo et célibataire à la recherche d’une compagnie pour la nuit. Je me jurais de régler mes comptes avec lui quand tout ça serait fini, et modifiais mon profil afin de ne plus trop attirer l’attention sur moi.

Un message de Wong me demandait de le rejoindre dans une des arrières salles du club où il m’attendait. Il avait un sourire qui ne me plaisait pas. Mais il fallait que je lui laisse penser qu’il avait l’avantage. Après les cérémonies d’usage dans une rencontre Shadowrunner / Johnson, il m’avait demandé de lui donner la preuve que j’avais encore l’enregistrement que je lui avais volé dix ans auparavant. Ce que je fis. Après avoir fait vérifier le code de cryptage, il était passé à son ultimatum. Il voulait que je récupère des données et que je les efface du serveur interne d’un immeuble de bureau de Downtown. Il m’expliqua son plan, j’enregistrais les données qu’il me filait, mais je ne l’écoutais pas vraiment. J’avais attendu la suite. « Votre fille vous accompagnera. Elle dispose d’un certain don avec les machines… ». Mes soupçons s’étaient confirmés. Ma fille était une mutante de la matrice. Avant on disait otaku. Maintenant on disait technomancien. Wong comptait l’utiliser pour faire pression sur moi et être sûr que je ne prendrais pas de risques. Ce qui me consolait, c’est qu’il avait dû avoir des problèmes pour la contrôler. Ça arrangeait mes affaires. « Bien sûr, ne comptez pas prendre la fuite. Vous savez quels sont mes moyens, Monsieur Night Tiger. Je ne plaisante pas. ». Je m’en était un peu douté. Il m’avait alors dit que l’émetteur de la bombe corticale implanté dans la tête de ma fille ne pouvait être désactivé que par un signal très précis.

Je connaissais déjà cette histoire, je l’avais déjà vécue. Ce fils de pute de Wong le savait lui aussi, et il comptait bien là-dessus. J’acceptais toute cette mission en bloc, et demandais qu’on me rende ma fille tout de suite. Dans les cinq minutes suivantes, une Suzuki s’était arrêtée, l’homme qui la conduisait avait récupéré la puce originale de l’enregistrement, et ma fille avait reparue à l’angle quelques secondes plus tard. Je l’avais serrée dans mes bras. Elle avait pleuré, en me disant qu’elle ne comprenait rien à ce qui se passait, qu’elle s’était faite kidnapper à la sortie de l’école. Mon dieu ce qu’elle était mignonne. Le portrait de sa mère en miniature. Malgré les larmes, son visage était le parfait mariage d’un amérindien et d’une asiatique. Belle comme un ange… J’avais fait semblant de la rassurer un peu, puis je lui avais expliquée qu’elle allait devoir venir avec moi pour pirater un bureau de Hong-Kong. Une heure et un resto plus tard, elle avait semblé presque excitée par cette « mission ». Pauvre petite, elle n’avait pas encore compris. Il était temps de préparer ma mort. Dix ans auparavant, je n’avais pas pu sauver ma femme. Alors j’avais décidé de sauver au moins ma fille. Quel qu’en soit le prix.

[11/02/2070 16:10 :44 UTC] un entrepôt désaffecté de Hong Kong

Ce qui restait de mes anciens compagnons d’armes de Hong Kong avaient tous répondus présents. Ça faisait presque du bien de se sentir entouré. Ma fille avait regardé Kouen, le mage de l’équipe, comme s’il sortait d’une tridéo. C’est vrai qu’avec son look de ganger elfe, on aurait dit un des membres du gang des Ancients. Sauf que c’était un mage wu-jen chinois. Kali était là aussi, ma contrebandière ork préférée. Son accent russe la rendait encore plus rude que son apparence d’agent secret. Elle m’avait parlée avec un débit tellement rapide que j’avais été obligé de me concentrer pour traduire son chinois :

« Tu te rends compte qu’elle risque d’y rester si on s’y prend mal ? » elle chuchotait, mais avec l’écho de l’entrepôt Lisa avait entendu. Elle faisait semblant de ne pas écouter.

« On fera en sorte que ça n’arrive pas, ma belle. Et de toute manière, je n’ai pas le choix. »

Elle hochait la tête, comme à chaque fois qu’elle réfléchissait. Elle me regarda avec tristesse, et baissa encore d’un ton :

« Kouen et moi, on voulait te dire, pour Sally… On en a jamais reparlé depuis, mais… ». je l’avais coupée avant qu’elle ne termine :

« Je sais ». C’était tout ce qu’il y avait à dire. Je savais qu’ils auraient voulus la sauver. Tout le monde l’aurait voulu. Mais il n’y avait plus rien à y faire. Culpabilité. Colère. Impuissance. J’avais détourné le regard, et m’étais adressé à Kouen :

« Où en est la phase de planification ? ». L’elfe m’avait affiché son sourire amical :

« Avec les renseignements donnés par Wong, ce sera du gateau. Le bureau du nine squared sera bientôt aussi vide que mon appart’ de Kowloon. On a appelé Stick, il nous a fourni tous le matos que t’avais demandé, omae : id, armes, système de contre surveillance et d’infiltration. La totale. Il m’a demander aussi de te souhaiter une bonne année du Tigre. » J’eus sûrement un léger sourire. Sacré stick. Prenant ma énième bouteille d’eau minérale de la soirée dans mon sac, d’un geste répété milles fois pour ne pas qu’il soit trop flagrant, j’avais refermé soigneusement et enchaîné :

« Bon, le détail du plan, Kouen ». Le mage avait allumé l’holo-projecteur, affichant le tridi de l’immeuble, et avait reprit d’une voix presque monocorde, tandis que je buvais :

« Tout est indiqué, les tours de garde, notre point d’entrée » avait-il dit en marquant du doigt le petit point luminescent rouge. Avec la télécommande il nous avait affiché le plan des égouts. « Comme d’habitude, c’est le plus crade, mais c’est là qu’est la faiblesse de sécurité. Ça fait partie de l’ancien système de canalisation. Même eux ignorent que ça passe en dessous. On prend ici, on explose discrètement ce bout de mur ». Il avait eut un sourire à l’intention de kali, puis avait conclu : « Et on passe par le système de ventilation, là. ». On n’avait pas vraiment eut le temps de faire dans la finesse, et de toute façon, je connaissais déjà ce plan. C’était grosso modo le même qu’il y avait dix ans, à quelques nuances près. Ce n’était plus le même immeuble, ce n’était plus avec un deck qu’on allait s’y prendre, et ce n’était pas ma femme qui allait hacker le bureau, mais ma fille.

Comme s’il avait entendu, Kouen avait ajouté : « Ne t’inquiète pas pour Lisa, Night, on la prendra en charge de A jusqu’à Z. Elle aura qu’une chose à faire, c’est d’accéder au réseau interne. Comme vous le savez, le bureau est isolé par des peintures qui bloquent le wifi. Mais une fois à l’intérieur, et vu que nous avons une super technomancienne, je pense pas que ça lui pose de problème. Hein mon petit sucre ? ». Visiblement, Lisa n’avait suivi que d’une oreille distraite. Là, on aurait presque pu croire qu’elle rougissait, mais c’était de fierté, sans aucun doute. Elle tenait vraiment de sa mère. Elle avait l’air crevée, malgré le resto que je lui avais offert.

« Euh, je crois oui… » Avait-elle finalement répondue à l’intention de son mage de parrain. Le plan était en route. On avait tout préparé, afin que tout se passe pour le mieux, pour nous comme pour elle. Je la regardais tourner anxieusement, faisant les cents pas autour de mon sac de sport. Si j’avais deviné juste, tout se passerait bien et on s’en sortirait tous vivants. J’avais déjà dit ça. Dans un autre entrepôt, à une autre époque. Et ma femme en était morte. Après une heure de mises au point dans tous les sens, on s’était séparés en se souhaitant bonne année, chance et prospérité. Je ramassais mon sac, et emmenais ma fille dans un hôtel sûr pour la nuit. C’était pas une vie pour une gamine de douze ans. Mais là, j’étais à cours d’options. Elle se ferait bouffer comme un ravioli frit si je ne la protégeais pas. Je refermais mon sac en sortant de l’entrepôt, rangeais nos affaires dans le coffre de la vieille Ford Americar, et on était partis en trombe. Ça embaumait la menthe dans toute la caisse.

[11/02/2070 21:02:00 UTC] Hong Kong, île de tsing Yi, hôtel Dynasty mansion, chambre 4

Cet hôtel avait vraiment couronné une journée de merde. J’avais été presque désolé d’avoir entraîné Lisa au Dynasty. Après tout, elle aurait tout le temps de voir des horreurs d’ici peu, pourquoi lui en rajouter. Mais il avait fallu composer. Je lui avais laissé la paillasse qui essayait de ressembler à un vrai lit, et j’avais pris ma place sur le sol crasseux. Je l’écoutais respirer tandis qu’elle essayait de faire croire qu’elle dormais paisiblement En fait elle était tendue. Je m’étais passer toute la nuit les enregistrements qu’on avait fait de ma fille pendant que j’étais en taule. Grimm, un pote qui était dans le circuit et qui avait deux filles, me les avait fait en douce et me les avait fait parvenir à Darrington. Je m’apercevais que je ne connaissais ma fille que grâce à ces enregistrements. Je savais qu’elle ne me considérerait jamais comme son père. Elle me jouait la comédie, mais malgré les deux cents dix de QI qu’on lui prêtait depuis l’âge de son premier test à dix ans, elle ne pouvait pas berner son vieux père.

Mais ça, elle ne le comprendrais qu’à la fin. Du moins, si j’arrivais à survivre jusque là. Mais je pouvais rien lui reprocher, elle avait été trimballée de foyer en foyer depuis ses neufs ans. Elle avait pas eut la vie facile, la kid. J’aurais voulu lui éviter ce qu’elle était en train de vivre maintenant, alors je l’avais tenue loin de moi. Visiblement, j’avais pas utilisé la bonne méthode. Je l’avais regardé dormir, sentant qu’elle était sur ses gardes. Elle avait un petit cran d’arrêt dans sa poche de parka militaire à capuche toute déchirée. Elle avait dû croire que je l’avais pas remarqué. C’était presque mignon de la voir serrer le manche dans sa poche pour se rassurer. À son âge, moi c’était avec un poignard que je me blottissais dans le squat du gang. À chacun ses nounours, après tout. Ensuite, j’étais sorti acheter de la bouffe pour ma petite fille, et dans le même temps j’en avais profiter pour mettre en place les détails de la phase deux de mon plan, après avoir vérifié qu’on ne me suivait pas et changé encore de commlink. Maintenant que le mensonge était bien implanté, il fallait changer un peu la donne avant que la partie ne commence.

[12/02/2070 15:07:14 UTC] Hong Kong, quelque part dans Central District

La foule compacte de la nouvelle année chinoise s’amassait dans les rues de toute la ville pour commençant à poser l’ambiance des festivités. Pendant ce temps, postés dans l’appart’ désaffecté d’une rue adjacente, on avait fini de préparer les nôtres.

« Bon, tout est clair pour toi, Lisa ? ». La voix de Kouen était aussi tendue que son gilet pare-balle noir anti-reflet. Il regardait ma fille d’un air presque gêné, et me jeta un air accusateur à la figure. Je n’étais pas d’humeur à ce qu’il ne se montre pas pro.

« Ca fait trois fois que tu le lui répètes, Ko, je pense qu’elle a spotée, là, c’est bon». Une certaine tension passa dans l’air, qui se déchargea quand Kali dit :

« Yo, fermez la tous les deux, la petite est déjà assez stressée comme ça. Bon, finissez de vous équiper, moi j’me charge de la p’tite ». Elle était parfaite même dans son rôle de mère poule. Incroyable. Pour une ork moitié russe qui avait une carrure de body builder, ça frisait le délire. Et pourtant ça fonctionna. Lisa sembla se détendre, et sourit à Kali. Pendant qu’elle jouaient à qui mieux mieux, j’enfilais mon pare-balle, vérifiais que la lame de mon fineblade était correctement aiguisée, que ce Predator avec silencieux n’allait pas s’enrayer à la première peccadille. Je le chargeais en balle APDS, juste au cas où, et je remerciais mentalement sticker de sa manne providentielle. Dernière vérification du matériel de surveillance, histoire de voir si tout fonctionne… Tout à l’air ok. Tandis que j’étais en train de mettre mon gilet pare balle, je priais pour que mes pouvoirs d’adeptes n’aient pas trop diminués en prison. Loup semblait toujours me prêter sa force, mais je n’avais pas pu m’entraîner autant que je l’aurais voulu. Mes réflexes étaient diminués, je le sentais. C’est ce moment là qu’avait choisit Kouen pour me prendre à part :

« T’es conscient que t’es un grand malade, Night ? ». Il avait prononcé ça le plus doucement possible, mais je sentais que mon vieil ami se foutait que Lisa écoute ou pas, finalement.

J’arborais mon sourire le plus sympathique de mon répertoire :

«Ouais, Ko. Mais c’est pour ça que tu m’aimes, non ? ». Il ne répondit pas, me jeta un regard assez froid, mais surtout inquiet, avant de repartir vérifier encore une fois le matos. Ne me lâche pas, vieux frère, c’est vraiment pas le moment.

Quelques minutes plus tard, quatre silhouettes vêtues de noir, dont une qui aurait pu passer pour un nain, filaient vers un immeuble de bureau, mais surtout à la rencontre de la croisée des destins.

[12/02/2070 15:33:13 UTC] Hong Kong, 3e étage d’un immeuble de bureau, quelque part dans Central District

Tandis que je faisais descendre Lisa depuis la bouche d’aération du 3e, je me disais que le groupe terroriste du 9×9 de Hong Kong allait faire une attaque quand il apprendrait notre intrusion. Ils se croyaient à l’abri parce qu’ils basaient leur réussite sur des cellules lâches et surtout discrète. C’était sans compter sur la taupe qui nous avait tout balancée. Je lançais le signal en subvocalisant sur mon communicateur : « Début de la phase 3, les enfants ». Ma fille, aussi à l’aise que si elle avait fait ça toute sa vie, me fit un signe de tête avant de commencer à se concentrer. Je ne savais pas jusqu’où allaient ses dons. À ce qu’on en disait, les technomanciens étaient capables de se connecter à la matrice simplement par l’esprit. Quelques secondes plus tard, elle leva ses yeux noisettes sur moi : « c’est bon, les Koons» subvocalisa-t-elle. Une vraie pro. J’activais mon boîtier spécial, et passais en fréquence cryptée, en espérant qu’elle ne remarquerait rien. À mon appel numérique répondit une voix brouillée : « C’est ok. Je mets ton plan C en place, mon ami.». Zero Cool était aussi un professionnel, et surtout une personne de confiance. Le plan C était en route, du moins je l’espérais. Lisa dit d’une voix légèrement plus forte : « oh non, quelqu’un cherche à…. », elle semblait vivement concentrée tout à coup, comme déconnectée. Des coups de feux. Je savais que cela venait de l’endroit où Kali et Kouen nous attendaient. « Merde, Night, les drones nous ont repérés, on … Frrrrrrr … ». Coupure de communication. C’est là que ça avait commencé…

[12/02/2070 17:37:05 UTC] Hong-Kong, île de tsing Yi, hôtel Dynasty mansion, chambre 4

Retour à la chambre 4, sa ventilation pourrie et ses odeurs suspectes. Vous vous rappelez ? C’est ici que j’avais commencé mon récit de cette run qui avait mal tournée. Et c’est ici que cela devait finir. Quelqu’un venait donc de frapper à la porte. Je ralentissais le pas. L’odeur de la mort ? Quatre coups, quatre coup, un coup. Un membre de l’équipe. Je poussais un profond soupir, sorti mon Predator, et allait regarder l’écran de vidéo contrôle. Je vis ma fille, ensanglantée. J’ouvrais en trombe et la serrais dans mes bras, comme si c’était la dernière fois. Et ça l’était. Elle me regarda, le visage livide derrière ses franges violettes. « Papa… ». Je savourais cet instant de bonheur. Elle ne m’avait quasiment pas adressé la parole pendant tout cette aventure, et là, elle m’appelait papa pour la première fois. « …Papa, je comprend pas ce qui c’est… », Elle crispa la mâchoire. Blessure superficielle de l’avant bras, ça irait. « J’ai pas fait de copie du fichier, papa… Mais on nous a balancés, c’est sûr… On a plus rien pour faire pression… Toi, t’as fais une copie, dis ? ».Ma fille parlait comme un runner. Ça m’aurait presque rendu fier, si je n’avais pas su tout ce que je savais sur le sujet. « Si, j’en ai fait une… Prends ça. », je lui donnais la puce. « Planques la à un endroit sûr, et surtout ne la confie à personne. C’est ta monnaie d’échange, au cas où. On doit dégager vite fait avant de se faire slammer. » Je m’ouvrais machinalement une bouteille d’eau minérale sortie de mon sac, en stressant pour la suite. Il était temps d’en finir avec tout ça…

Je crachais soudain le reste de mon eau. Convulsions, tremblements, je me roulais par terre, immobile. Je me sentais tout à coup ridicule, là, les membres tétanisés. J’entendis alors la chose que je redoutais le plus. Un rire presque démoniaque. Et il sortait de la bouche de ma petite fille. Elle se mit à califourchon sur mon torse, regarda mes pupilles, et me fixa d’un air… satisfaite : « Alors, cette eau minérale, elle était à ton goût, omae ? ». Elle me frappa de son pied avec une telle violence qu’elle me fit sauter deux dents. « J’y ai mis un ancien poison militaire à effet lent dedans, rien que pour toi. Je ne suis pas une gentille fille ? ». Et dire qu’elle n’avait que douze ans. Je m’étais préparé à sa haine et à son mépris pendant tout mon emprisonnement. Pourtant ses paroles me faisaient plus souffrir que toutes les tortures que j’avais pu subir. Elle poursuivait, comme une machine : « Inodore, incolore, une fois ingéré, ça a les propriétés du curare, et ça empêche les plaies de se refermer en créant un déficit en facteur IX. J’voulais pas que tu puisses résister, alors j’ai été prudente, tu vois ? ».

Elle eut un sourire mauvais avant de se pencher à mon oreille : « Mais je voulais que tu vois tout ça. Tu vas payer pour maman. Tu l’as tuée. J’ai fini par l’apprendre, tu vois ? Et tu vas souffrir autant qu’elle a souffert, et même plus encore. Et je vais te regarder mourir… Les héros sont morts papa. Toi et tes runners de pacotille, vous vous prenez pour les défenseurs des valeurs. C’est la magie, les Dragons et le reste. Vous vous êtes crus dans une tridéo sûrement. Y a pas de héros, pas d’histoire merveilleuse, pas de lutins ni de princesse à sauver. Y a qu’du béton et de la pourriture, papa, et j’en suis la digne progéniture… ». Une larme coula le long de ma joue. Douze ans. Elle se leva lentement, mit une paire de gant en plastex blanc, empoigna mon Predator, et mit le silencieux. Avec un sourire presque angélique, elle m’observait, une dernière fois : « t’inquiètes pas, ça fera bien mal… » elle s’appliqua à viser le sternum : « créves». Le coup me brûla la poitrine. Les enfants sont durs à cet âge là. Dernier sursaut. Noir total.

Epilogue

Ma Chérie,

Si tu reçois cette lettre, c’est que je suis mort. Enfin, pas tout a fait. Je suis cliniquement mort pendant deux minutes trente. Mais l’équipe de soin que j’avais engagée et Kali ont réussis à me ranimer à temps. Tu croyais l’avoir tuer avec le drone du système de sécu de l’immeuble ? Mauvais calcul. Ce que tu as vu, ce sont deux illusions créées par magie. Quasiment impossible de faire la différence, même en vision thermographique, l’illusion de Kouen affectait aussi les senseurs. Tu pensais que le poison aurait ma peau ? Encore un mauvais calcul, vu que le coup des bouteilles, c’était un piège bien grossier dans lequel tu es tombée les deux pieds devant. Je me doutais que tu voudrais me faire souffrir d’abord. Et j’avais entendu parler de tes exploits en chimie, et de cette manie d’empoisonner les animaux. Oui, je t’ai surveillé toutes ces années, j’ai pris soin de toi. Indirectement, comme j’ai pu. J’ai vu ta remise de diplôme, même si ce n’était pas moi qui étais là. Tu es une fille très brillante, ma chérie.

Mais dans le shadowrunning, tu débutes. Ce que tu ne savais pas, c’est que dans les opérations menées par les forces spéciales sioux, j’ai fais pas mal de prises d’otages. Et de fausses prises d’otages aussi. On apprend vite à faire la différence. Positions, expressions, tics nerveux. Et tout dans la vidéo que vous m’avez envoyés, toi et Wong, sonnait faux. Ta mère aussi a cru pouvoir me berner. Elle a cru qu’elle nous aurait. Mais c’est moi qui l’ai eue. Elle savait qu’elle se ferait descendre si on la découvrait. Y a pas beaucoup de règles dans ce métier, mais la trahison… Ça se punit durement dans les Ombres. J’ai préféré le faire moi-même, plutôt que de laisser faire Kali. Elle était comme toi : pleine de haine et de rancœur. C’est de ma faute, je suppose. Je n’ai pas été un très bon mari, et un encore moins bon père. Ne t’inquiètes pas pour Wong. On lui a réglé son compte Ou plutôt c’est le 9×9 qui l’a fait. Ils n’ont pas aimé découvrir que Wong jouait double jeu depuis des années. Je me doutais bien qu’il ne voudrait pas que je m’en sorte, et c’est pour ça qu’il t’a envoyé, pensant que je te dirais si j’avais d’autres copies du fichier. J’espère que les flics de HK ne t’ont pas fait trop de mal. Mais ils plaisantent pas avec les terroristes présumés, surtout le 9×9. Même mineur, t’en a pour au moins cinq ans ferme. C’est moi qui ai dépensé une bonne somme pour que tu ne sois pas dans une maison de correction qui soit un bagne. Et cette lettre est le dernier cadeau que je t’offre. L’année du tigre commence tandis que le tigre de la nuit meure. Essaies de ne pas être trop malheureuse, et ne rentres pas dans les Ombres trop vite, même si je sais que c’est le chemin que tu veux emprunter. Bonne chance.

Ton père qui t’aime.

« Bienvenue sur le vol 465 de Paradise Airlines. Notre compagnie est fière de pouvoir vous faire partager son premier vol suborbital. Ce voyage durera très exactement… ». Je n’écoute plus, et j’enlève ces maudites lunettes de commlink pleines de logos et de spams. Je règle le siège et je me détend. Jamais vu la Ligue des caraïbes, c’est le moment ou jamais. Une renaissance du tigre ? Comme avait dit mon grand père avant que je ne le tue : « L’avantage avec le grand cycle de la vie, c’est que c’est pas comme tes maudites tridéos. Tu verras jamais marqué le mot Fin... ».

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Nouvelle gagnante – deuxième place – du concours Shadowrun.fr Noël 2006 .

« [12/02/2070 – 17:37:05 UTC] Hong-Kong, île de tsing Yi, hôtel Dynasty mansion, chambre 4

« L’année du Tigre de métal. C’est à ça que je réfléchissais dans le silence masqué par la ventilation, torse nu, assis sur cette chose que les propriétaires de cette chaîne d’hôtel infâme osaient appeler un lit. Remarquez, pour un runner en fin de carrière, le décor était parfait. J’avais connu des cellules plus reluisantes, l’air conditionné était nauséabond et n’arrivait pas tout à fait à rafraîchir cette moiteur qui collait à tous les pores de la peau, bien que ce fût plus supportable à cette époque de l’année… »

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Bertrand Debeaux 2006-12-26T19:59:44Z 2007-02-05T14:28:00Z Mona est plus belle la nuit tag:shadowrun.fr,2006-12-26:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/11505cc19e7083689922c31a1c8cb6a1 Cette nouvelle a gagné le concours Shadowrun.fr de Noël 2006 ; à la première place.

Mona est plus belle la nuit.

La nuit était bien avancée, il pleuvait depuis des heures.

Mona faisait du phishing entre Downtown East et Brownside, elle travaillait pour Ringo depuis quatre ans.

Elle utilisait la réalité augmentée pour accrocher ses clients, c’était ni plus ni moins que du racolage à l’ancienne mais il lui avait fallu un moment pour piger le truc.

Avant, tout ce qu’elle connaissait du virtuel, c’était les BTL, une puce remplie avec des enregistrements simsens ; ce qu’elle préférait c’était revivre les grands moments de Maria Mercurial, elle était elle tant qu’elle pouvait se payer ses doses.

La gloire, la dépression, la drogue, les mecs, la musique, la gloire, la dépression…

Depuis plusieurs mois, Ringo la bassinait pour qu’elle travaille en phishing, mais à part s’enfiler une puce BTL, tout ce qui était virtuel, cyberspace la gonflait.

Ringo, c’était pas un mauvais gars, elle en avait vu des pires, mais quand il parlait business avec une fille, il savait devenir méchant.

Il roulait pour les Cutters et portait un costard comme tous les autres, en moins bien. C’était pas un caïd, loin de là. Ringo, il parlait toujours d’un gros coup qui le mettrait en selle, il avait toujours de bonnes idées, personne lui laissait sa chance ou alors ça foirait parce qu’il en avait pas de la chance. Il faisait ce qu’il pouvait, se démenait, mais ses histoires faisaient sourire les autres ; ses combines, personne voulait les suivre. Ils comprenaient rien selon Ringo ; un jour, ils verraient, il leur montrerait qu’il lui disait.

Elle, elle riait pas, d’abord parce qu’il lui aurait collé une baigne et puis parce qu’elle les trouvait méchants de toujours se foutre de sa gueule ; il était pas méchant Ringo lui au moins.

Il l’avait forcée à faire les trois huit, à réduire ses doses pour payer ses implants, de quoi maîtriser la réalité augmentée sans utiliser de trodes ; il disait qu’avec ça une fille ça gagne rien, les trodes c’était bon pour la défonce mais pas pour faire le trottoir. Il lui avait basardé tout son matos.

Elle lui en avait voulu au début, surtout quand elle était en manque.

Laverne lui avait conseillé de la fermer, elle connaissait bien Ringo, elle savait quand fallait la ramener et quand fallait la fermer. Laverne, c’était la plus vieille de celles qui travaillaient pour Ringo, elle avait du métier et se trompait jamais surtout quand ça concernait Ringo.

Alors Mona avait accepté l’opération, ils étaient allés ensemble avec Ringo dans une clinique illégale de Tacoma. Avant ça, il lui avait payé des frites dans un restaurant du centre, y’avait de la vraie viande, elle en avait repris deux fois. Il lui avait offert un bracelet acheté à la sauvette à un jamaïcain, ça brillait comme de l’or. Il l’avait fait opérer, un module sim pour percevoir, les BTL, la réalité virtuelle et un commlink pour le travail.

Ça marchait avec des Ondes, c’était la révolution qu’il disait Ringo, plus besoin de se brancher : tout le monde connecté, 24h sur 24. Ils allaient être riches et il lui payerait une chirurgie, ils partiraient loin d’ici, en Californie Libre ou à Miami dans la Ligue des Caraïbes, son rêve avec Ringo c’était Cancun.

Cadeau, il lui avait fait faire des yeux model « Mercurial », il avait payé de sa poche, c’était un bon gars, Ringo, quand il travaillait pas.

Avec ça, elle voyait comme avant bien sûr, mais avec un filtre en plus, un écran, qui était pas là et qui était là, un truc superposé à ce qu’elle regardait, la réalité augmentée.

Au début, ça lui collait la gerbe, elle croyait qu’elle allait devenir folle avec ce truc, c’était insupportable.

Y’avait plein d’infos qu’elle pigeait pas et Ringo non plus d’ailleurs, et pourtant c’était un malin, lui.

Il s’était arraché les cheveux à lui expliquer comment que ça marchait.

Y’avait des fonctions utiles quand même.

Elle pouvait entrer en « chat » avec ses copines, papoter avec Laverne même si elle était dans une autre rue, elle pouvait aussi encaisser discrétos un client, comme ça sans créditube, ni biffetons. Elle pouvait télécharger tranquille ses BTL plutôt que les acheter en vrai aux fourgues des « Crush».

Tout ça grâce à son PAN, une sorte d’aura qu’on voyait pas, qui tournait autour d’elle et qui lui servait à envoyer et recevoir des signaux, d’autres PAN.

Elle ouvrait, fermait ses fenêtres, choisissait la couleur, agrandissait les icônes, c’était son petit monde à elle, perso.

Comme un écran mais toujours là en transparence devant elle.

Et puis y’avait le phishing, c’était dérivé d’un truc de hacker qu’il lui avait dit, Ringo.

Dans la rue, le pékin moyen, il aime pas qu’on l’emmerde sur son petit écran virtuel. Pour éviter les emmerdes, les sollicitations, tout le monde a un firewall, pour bloquer tout ce merdier.

Elle-même en avait un. C’est vrai que le quartier rouge où elle travaille, c’est déjà bourré de spams, elle passait son temps à les chasser comme on chasse les mouches. Les pubs des corpos, les invitations, les promos.

Ça devenait invivable, le firewall pouvait aider à bloquer une partie des nuisances, sans couper son PAN, ce qui était malpoli et parfois illégal.

Le truc c’est qu’elle, bah, elle faisait partie des solliciteurs, elle scannait les PAN des promeneurs avec un outil qui lui indiquait les bons clients, les mecs blindés, les solvables.

Elle avait choisi qu’un petit cœur flotte au-dessus d’eux, pas qu’elle les aimait, ah ça non, mais ça faisait plus joli que le nuyen qu’avait choisi Ringo.

Après ça, fallait attirer leur attention, pas comme avant en tortillant le bas des reins, mais en passant leur firewall, c’est là que commençait le phishing.

Pour ça, elle avait un outil illégal, ça imitait un appel que le client autorisait, il croyait répondre à son banquier, à sa femme ou à son patron, et hop, il avait un étalage des spécialités de Mona, ses tarifs et un petit mot gentil avec en bonus des sensations agréables pour emballer le tout.

C’était marrant, y’en a qui se payaient une poubelle, un passant ou un trottoir en recevant le phishing, d’autres étaient agacés et coupaient leur PAN, et puis y’a ceux qui cédaient, ceux qui payeraient.

C’est les Russes qui avaient implanté le phishing dans le quartier, ils demandaient rien, juste que les filles travaillent avec leurs outils, leurs brise-glace à eux, et qu’elles touchent pas aux merdes des Yaks ou des Coréens.

Les Russes ils avaient un petit génie qui travaillait pour eux, c’est lui qui avait inventé l’outil, c’est lui qui le mettait à jour, c’est grâce à lui que le truc marchait toujours. Il faisait un tour du quartier de temps en temps, il passait juste dans le coin, encadré par deux porte-flingues russes. Dimitri, un petit mec mignon, avec une tignasse blonde, presque un gamin.

Il était toujours suivi par un mouton électrique, c’était pas en vrai, elle le voyait que sur son écran virtuel, mais c’était joli. Quand il faisait sa balade, fallait l’ignorer, pour pas que les flics remontent aux Russes, Ringo avait bien insisté, fallait surtout pas s’approcher de lui, ni lui causer, sinon c’est à lui que les Russes causeraient et il voulait pas d’ennui avec eux. Quand il passait devant elle, elle se sentait toute chose, c’est comme si l’air vibrait autour de lui, Dimitri il faisait cet effet à toutes les filles de la rue.

Elle adorait la mise à jour : Dimitri vidait les spams qu’elle avait pas pu virer, tout remarchait comme au premier jour. Entre deux mises à jour, au bout d’un moment, son écran se brouillait, tout ralentissait, son phishing marchait moins bien, elle faisait moins de clients.

Le petit Génie, il réglait tous ces problèmes sans même la regarder. Ringo disait que le gosse était un mutant, pas un ork ou un elfe, ni même un mage, un vrai mutant, un enfant de la matrice.

Il avait pas besoin de passer sur le billard pour utiliser la réalité virtuelle, pas besoin de commlink, il la voyait, il la sentait.

Les ondes, c’était comme un sens pour lui, il brisait les glaces avec sa volonté, il programmait, déprogrammait comme ça à l’instinct.

Il devait avoir son âge le gamin. Il regardait jamais personne, pourtant il avait des beaux yeux, des vrais en plus, bleus comme la mer des tridéos.

Ringo disait qu’ils étaient malins les Russes, et il s’y connaissait Ringo.

Il disait que s’ils demandaient rien c’est que l’outil, le truc qui permettait le phishing, ça leur gagnait des sous, tout seul presque.

Ça profitait du client, ça lui vidait un peu de son compte quand il autorisait la transaction avec elle.

C’était technique, Ringo voulait pas entrer dans les détails, mais ça marchait.

Et le client, il se plaignait jamais, parce que sinon tout le monde saurait où il avait perdu ses nuyens et le client, il préférait rester discret.

Ce qu’elle avait saisi, c’était l’essentiel, que la BTL passait mieux comme ça, et qu’elle pouvait accoster des mecs sans même leur parler, juste en utilisant son commlink.

Fini le tapin à l’ancienne, ses tarifs s’affichaient directement, le client pouvait même acheter un souvenir de sa nuit, à se repasser en simsens tout seul pour revivre le truc.

Il pleuvait, il faisait nuit, elle se faisait chier, Laverne était montée avec son petit noir bien habillé, poli et tout, un gentlemen avec des manières, c’était un de ses réguliers à Laverne, Mona pouvait même pas discuter avec elle pour passer le temps.

Laverne, elle avait moins de clients qu’elle, mais elle avait ses réguliers, des mecs propres et délicats, elle savait y faire avec ses michetons, Laverne.

On se gelait en pleine rue avec cette pluie, mais pas question de se mettre au sec dans un bar : Ringo, il aimait pas ça qu’on lambine pendant le turbin.

Pas un chat, normal avec un temps pourri comme ça.

Et puis elle avait mal aux pieds à force de rester debout pendant des heures. Ça, pour inventer des moyens de se faire payer et de racoler plus efficacement, ils étaient doués les macs, mais pour ce qui est du mal aux pieds, elles étaient restées au 20e siècle. Pas étonnant ; eux, ils restaient pas debout pendant des plombes.

Tiens, en voilà un, elle aurait juré qu’ y’a deux secondes, il apparaissait pas comme solvable, mais pourtant un petit cœur en or tournoyait bien au-dessus de sa tête. Un cœur en or, il devait être plein aux as.

Elle l’appellerait « Chien Battu » lui, à cause de son air triste et fatigué, elle donnait toujours des petits noms à ses michetons ; c’était un truc que lui avait donné Laverne, ça aidait pour le travail, ça créait une distance et ça les rendait moins dégoûtants.

Y’avait « Monsieur Tatami », « La Taupe », « Le Tout Mou », « Le Manchot. », « Petit Ours », « Croque Jambon », «L’Express »...

Elle était déjà montée avec un cœur platine en début de nuit. Sa première fois avec un platine, un japonais barbu, « Gros Chat » qu’elle l’avait surnommé à cause qu’il avait l’air malin, c’était un ponte, pour sûr, il avait même lâché un pourliche, une gante qu’on disait dans le métier.

Son premier platine, et là elle tombait sur un cœur en or, c’était pas croyable, y’avait peut-être une erreur, un bug dans son commlink. Son cœur se trompait jamais pourtant, il devait être blindé de nuyens celui-là.

C’était une drôle de nuit, ça la changerait des sararimen au cœur bronze ou argent tout gris, deux gros poissons dans même journée, c’était du pain béni. En plus, le mec semblait intéressé, il mordait à l’hameçon.

C’est Ringo qu’allait être content, Laverne lui avait dit qu’elle avait la cote avec lui, elle était sa meilleure gagneuse, la plus jeune aussi.

Elle terminait son PepperWiz, c’était son soda préféré avant le Crash 2.0. Ces imbéciles de la compagnie, ils avaient perdu la recette ; c’était pas le seul truc qu’on avait perdu ce jour-là, des milliers de données, d’informations, évaporées. Tout avait buggé, le réseau mondial avait implosé, comme ça, du jour au lendemain, un vrai bordel comme disait Laverne.

Y’avait eu des grèves, plus personne n’était payé, y’a que les gros pontes de la rue qu’étaient contents. Pendant un moment, tout avait tourné grâce au marché noir et même les costards payaient le prix fort pour des trucs rares.

Les Russes en avaient profité pour mettre la main sur son quartier, ils arrosaient les flics le temps de faire le ménage et de virer les Yakuzas. Les flics, ils étaient pas payés depuis des mois, ils n’attendaient que ça. En plus, grâce aux Russes, les Yakuzas foutaient le camp, les flics, ils étaient bien contents.

Ça changeait pas grand chose pour elle et les autres filles : plutôt que des japonais, c’était des Russes qui vidaient les compteurs. Au début, Ringo et les mecs du gangs avaient bien râlés un peu mais tout était rentré dans l’ordre rapidement.

Le client, l’avait pas l’air d’un complet gris comme les autres, il avait pas de costard d’abord, et puis il avait mauvais genre : mal rasé et les yeux cernés, peut-être une star du show-biz, un producteur ?

C’était son rêve un producteur, un mec qui verrait qu’elle a du talent, qui tomberait amoureux et ferait d’elle une star, comme Armando Hernandez avec Maria Mercurial. Maria, elle lui ressemblait. Elle s’en était sortie, elle ; pourtant elle avait pas commencé mieux.

Elle rajusta sa robe trop courte en lycra rose imitation python, crachat son chewing-gum dans le caniveau et lui fit un joli sourire comme lui avait appris Ringo.

Bon, il était moins beau qu’Armando et moins bien fringué, mais elle s’en foutait, s’il faisait d’elle une star, elle s’y ferait.

Il avait une démarche chaloupée, il portait un flingue, à peine discret, juste assez caché pour que les flics l’emmerdent pas et juste assez visible pour que les autres lui foutent la paix.

C’était un métisse, japonais-gaijin sûrement.

Il avait plusieurs jacks implantés sur la tempe, portait un vrai cuir avec des franges et un t-shirt épais thermoformé.

Pas un mot, pas un sourire, ça lui allait bien « Chien Battu », il payait d’avance en créditant son commlink : rien pour les Russes, il avait bloqué leur outil de phishing.

C’est la première fois que ça arrivait, il devait avoir un commlink dernier cri ou des outils plus puissants que les Russes.

Elle s’en foutait, elle avait eu son compte, elle, et en avance même. Malgré ses manières de cow-boy, c’était un rupin, pour sûr, personne la payait en avance. Même les cadres, ils avaient peur de se faire michetonner. Mais Ringo, il donnait pas là dedans ; l’extorsion, il laissait ça aux autres, ses filles faisaient leur travail honnêtement, il avait pas besoin d’escroquer les clients. Il disait que michetonner un client, ça faisait du mal au business, que tout le monde y perdait, c’était des méthodes de voyous ; lui, il était au-dessus de ça, il voulait du travail sérieux et des clients heureux.

Le mec l’avait attrapée par le bras, il serrait trop fort, sans ménagement, toujours pas un mot.

« Eh mon gros loup, où tu vas ? Moi, je travaille ici. On monte au « Blue Rose Motel » sinon mon mac, i’ va te faire des histoires. »

Il était en train de parler à quelqu’un d’autre, son outil le lui indiquait, les Russes lui avaient installé un truc qui repérait les appels passés par ses clients pour repérer les flics infiltrés, les argousins, les taupes et les indics.

« – Tu l’as Cerbère ?

– Ouais. Son mac se doute d’un truc, il nous suit.

– On t’attend dans le van, passe par la porte de derrière, par l’hôtel, Tao s’occupe de lui. »

Elle commença à se débattre, ça tournait mal.

« Lui faites pas de mal, laissez-moi partir ! »

Le client la regardait comme s’il était surpris.

« Elle lit mes com. sécurisées, elle est maillée et foutrement bien. Ils ont certainement un truc pour la retrouver où qu’elle soit, un marqueur RIFD, y’a pas de doute. »

« Bouge-toi Cerbère, on décolle. TJ allume les brouilleurs »

Il l’avait poussée sans ménagement à travers l’hôtel borgne où elle faisait ses passes.

Il traversa le hall en lui tordant le bras dans le dos, ça lui faisait mal, à l’accueil y’avait pas Pete, le taulier. À sa place, assise sur le bureau de la réception, y’avait une orque habillée en rose bonbon avec des dentelles de partout, elle portait deux gros flingues comme celui de Ringo, en plus clinquants et plus lourds.

Elle adressa un clin d’oeil au « client » de Mona.

En passant, il lui balança par-dessus l’épaule : « Des balles gel, Tao, le tue pas. »

Elle sourit, dévoilant ses crocs.

« T’inquiète, Cerbère, je vais pas gâcher des balles pour un mac à la petite semaine. »

Elle avait l’accent chinois.

Dans l’arrière cour du « Blue Rose Motel », y’avait un van tous feux éteints. Un gamin plus jeune qu’elle attendait appuyé sur le volant avec un cigare au coin de la bouche, il siffla vulgairement dans sa direction quand son « client » la poussa violemment dans le van.

Ce con de jap lui avait ruiné sa robe et elle avait les genoux qui brûlaient.

Dedans, y’avait un elfe qui aurait put être beau gosse s’il lui manquait pas un chicot au râtelier, ça lui faisait un sourire de sale gosse.

Il portait les couleurs des « Ancients », c’était peut-être une déclaration de guerre aux Cutters, fallait que ça tombe sur elle.

Ça sentait la bouffe mexicaine, la sueur et le tabac froid.

L’elfe s’adressa au gamin : « TJ, ça arrive ces brouilleurs ?! Je veux pas de problème avec les Russes. Que personne ne nous retrouve. »

Le gamin s’agita sur les écrans de réalité augmentée qui contrôlaient le van.

« C’est OK peau douce, on passe en sous-marin. Je prends les commandes à l’ancienne, je vais dérouiller le volant. »

Les écrans du van s’étaient volatilisés.

Au même moment, elle perdait toutes ses fenêtres de réalité augmentée, plus de boîte à mail, plus de porte-monnaie, plus d’écran, plus d’outil, plus rien ne marchait, elle se sentait toute nue.

Elle voyait comme avant ses opérations, elle était coupée du monde, déconnectée, ça faisait tout drôle.

Elle était perdue sans la réalité augmentée.

Trois coups de feux étouffés dans l’hôtel, un corps qui tombe lourdement.

« Ringo ! »

Deux coups frappés sur la taule du van et la grosse voix de l’orque.

« Démarre, TJ. Il a son compte. »

En sautant en route dans le van, elle avait fait grincer les amortisseurs ; elle changeait ses chargeurs avec des gestes rapides.

Son « client » avait l’air d’être tout aussi perdu qu’elle.

« G-Storm ! C’est quoi ce bordel ? J’y vois plus rien, je suis déconnecté. »

L’elfe souriait : « Cerbère, y’a plus besoin du réseau, t’as fait du bon travail, je veux pas être retrouvé. »

Elle commençait à vraiment flipper, ils avaient buté Ringo et ils l’emmenaient sans une explication.

« Vous voulez quoi, merde ?! J’ai rien fait. » Sa voie déraillait comme dans une bonne scène de simsens, elle éprouvait elle-même des émotions, ça lui tordait les tripes.

L’elfe prit sa main dans la sienne, il avait enlevé son gant de cuir, ses mains ruisselaient d’une lumière paresseuse, bleue électrique.

C’était un chaman ou un mage, Ringo disait que c’était pareil, l’essentiel c’était de ne pas s’approcher. Ils faisaient des trucs pas nets, pas de la même façon mais pour un résultat identique. Ringo disait que c’était la même différence qu’entre un Colt et un Fichetty ; celui qui prenait la balle, il se fouettait pas mal de savoir la marque.

Elle se crispait.

L’elfe se pencha vers elle.

« N’aie pas peur, beauté, il va rien t’arriver, ton mac est pas mort, il s’en sortira. Il va falloir que tu coopères. Tout va bien se passer si tu m’écoutes bien attentivement. Tu en es capable hein ; c’est quoi ton petit nom ? »

« Mona. » Elle avait le même ton qu’après un sermon fait par Ringo.

Il tenait toujours sa main, ce n’était pas désagréable.

Il reprenait : « Alors écoute-moi bien attentivement, Mona. »

Il lui montait une photo sur papier glacé, elle en avait pas vu depuis des années. C’était « Gros Chat », son client platine du début de la nuit.

« Tu le reconnais ? » Il connaissait la réponse.

« Oui, je l’ai monté tout à l’heure, mon premier fiancé de la nuit. »

Il restait calme, pas menaçant.

« Bien Mona. Eh bien, ce monsieur, tu lui as piqué un truc et ça lui a pas plu du tout, alors on va te le reprendre sans faire d’histoires. »

Elle se recula contre le fond du van qui roulait à toute vitesse, conduit à la main, ça se sentait.

« J’ai rien fait moi ! Ringo, il veut pas qu’on pique aux clients ! C’est pas moi. »

Il manquait plus que ça, c’était peut-être une pute, une junky, mais pas une voleuse ! Merde, pour qui il se prenait l’elfe, avec ses airs de bon samaritain ?

Il souriait, restait calme.

« Techniquement, c’est vrai, c’est pas toi, c’est les Russes qui l’ont volé, mais c’est toi qui l’a. »

Le van s’arrêta dans un crissement de pneus.

«On y est, G-Storm. » Le gamin avait lâché le volant, il allumait un cigare, retourné vers l’arrière du van.

L’elfe souriait. « Ok TJ, coupe les brouilleurs. Cerbère, ça te laisse combien de temps avant que les Russes triangulent notre position ? »

« Chien Battu », son « client » qu’ils appelaient Cerbère, rallumait son commlink. « Quinze minutes à tout casser, ça me laisse le temps, facile, de brûler son firewall, de récupérer les données volées à Suzuki et d’effacer le tout. »

« Ok. Mona, rallume ton commlink, il fonctionne. Maintenant, n’aie pas peur, tu ne vas rien sentir. »

Elle s’exécuta sans rechigner. Tout revenait à la normale, elle récupérait ses écrans, elle avait envie de joindre Laverne pour l’appeler au secours, mais elle savait que le mec le verrait aussi sec.

Le petit cœur en or au dessus de « Chien Battu » avait disparu.

C’était comme pendant une des mises à jour de Dimitri, il s’immisçait dans ses données, flirtait avec son firewall, l’air frissonnait entre eux, rien ne lui résistait.

Elle sentait son souffle s’accélérer, elle haletait, ses paumes étaient moites.

Ça se termina brutalement, ses fenêtres palpitaient, y’avait pas un bruit dans le van.

Cerbère mit fin au silence gênant.

« C’est bon, elle est clean, j’ai les données de Suzuki. »

Tao ouvrit la porte latérale à la volée.

« On la balance ici ? »

Mona regarda l’elfe, l’air indigné, suppliante, il avait l’air gentil.

« Ouais, balance-la, on se casse. »

L’orque la choppa par les cheveux.

« Tu descends ici, pétasse, et tu nous oublies. »

Ils étaient partis en trombe, happés par la nuit qui se terminait.

Il pleuvait toujours, elle avait un talon cassé. Quelle bande de connards, quand même, on était à Everett, à l’autre bout du métroplexe.

Laverne allait pas la croire, elle se demandait ce qu’ils avaient dû effacer de son commlink, ça devait être grave pour qu’un ponte corpo traite avec des mecs comme eux. Il devait être vraiment désespéré.

Le soleil se levait, elle était trempée, elle boitait. Quelle nuit de merde !

Elle se paya un taxi, y’avait pas de chauffeur. Dommage, elle était d’humeur à causer, c’était pas commun ,quand même, une histoire pareille.

Le commlink de Laverne sonnait occupé.

Ringo répondait pas non plus. Il avait laissé un message sur son commlink.

Sur l’enregistrement, il était agité, comme s’il avait pris de la novacoke, ça lui arrivait les vendredis soirs, mais on était lundi.

Son costume bon marché était trempé, il était essoufflé, ça se passait dans le squat.

Il s’était servi une verre de synthalchool, il tournait en rond, i’ savait pas par où commencer.

« ‘coute bien Mona, y’a un pépin, un truc rapport à ce qui t’est arrivé. Les Russes, i’ sont en pétard, ça craint. Je crois qu’i’ m’ont dans le pif, rapport que j’ai perdu un truc que je sais pas de quoi ils causent. »

« I’ t’cherchent aussi, c’est grave Mona. »

Il lui parlait en accentuant les mots, comme quand il lui expliquait un truc compliqué et qu’elle pigeait pas tout de suite.

Il vida son verre cul sec.

« On va se revoir, bébé, écoute bien ce que je vais te dire, faut qu’on décanille vite fait, bien fait

« Garde ce que tu as gagné aujourd’hui, c’est à toi. Prends un taxi tout de suite pour l’aéroport, prends le premier avion pour tu sais où.

« Mais avant ça, faut que tu jettes le bracelet que je t’ai offert, celui en or presque vrai.

« Tu le balances n’importe où et tu te barres le plus loin possible, compris !? J’t’en achèterai d’autres, j’ai un plan d’enfer pour nous remettre à flot une fois là-bas, un truc béton. »

Sur l’enregistrement, il faisait sa valise, il avait les mains qui tremblaient.

« Appelle pas Laverne, appelle personne, fais ce que je t’ai dit, te plante pas pour une fois. On se retrouve là-bas. »

Elle avait laissé le bracelet dans le taxi, c’était du gâchis, mais si Ringo disait de le faire, il devait avoir ses raisons, il était malin, Ringo, quand il voulait.

Par contre, elle avait toutes ses fringues au squat, elle pouvait pas partir comme ça, un talon cassé, avec rien à se mettre.

Il serait peut-être là-bas, Ringo. Il gueulerait peut-être un peu au début, mais elle ferait sa moue et il oublierait, il était pas méchant, c’était pas un sale type dans le fond.

Elle prendrait juste une valise, rien de plus, peut-être ses BTL. L’avion, elle l’avait jamais pris, ça lui faisait peur, et puis y’avait les simsens de Maria, elle pouvait pas partir sans. Ringo pouvait comprendre.

En rentrant, elle l’avait trouvé dans le squat, le corps mutilé, y’avait une hache dans l’évier.

Il était presque beau dans la lumière du matin, ses cheveux noirs répandus sur le lino, la bouche ouverte, les pieds nus et froids.

Elle resta assise sur le lit, à regarder la valise en croco de Ringo. Elle pleurait pas, c’est pas qu’elle l’aimait, Ringo, mais il était pas méchant quand il travaillait pas.

Il l’avait bien tabassée deux ou trois fois mais il méritait pas de finir comme ça : crevé tout seul, avec la hache dans l’évier et tout ce sang partout.

Elle avait les yeux dans le vague, perdus, sur un autre horizon.

Elle avait envie d’être loin, loin d’ici, pas finir comme Laverne, trop vieille pour faire autre chose.

Prendre l’avion, voir la mer, elle n’avait jamais vu la mer.

Le soleil se levait sur Cancun, magnifique.

Elle marchait sur la plage.

Elle avait les pieds dans l’eau tiède. Sa peau était douce et bronzée, elle contrastait avec les implants de chrome glacé qui remontaient dans le creux de ses reins.

Le vent jouait dans ses cheveux, agitant ses boucles sauvages.

Oubliés, tous ses soucis de Seattle.

Elle se sentait libre, enfin, presque heureuse, ses premières maquettes étaient au mixage, elle avait placé sa voix, elle tenait enfin quelque chose.

Son producteur l’avait appelé, ça allait révolutionner la musique, personne ne s’en remettrait.

Ses gardes du corps restaient au loin, discrets.

Elle pensait à sa vie d’avant, à celles qu’elle avait laissées là-bas sur le trottoir. À tous ses clients qui la reconnaîtrait malgré la chirurgie.

C’était terminé tout ça, jamais plus elle ferait le tapin, elle appartenait plus à personne. Parfois, ça lui faisait peur.

Sur la plage, Armando courait à sa rencontre, ils s’enlacèrent, elle se laissa basculer par son étreinte puissante. Sa chevelure se répandait sur le sable brûlant.

« Maria… »

« Armando… »

Il l’embrassa fougueusement, le chant onctueux des vagues la berçait.

Le soleil se couchait sur Cancun, magnifique.

Dans la pièce, on n’entendait que son lecteur simsens qui grésillait et la voix étouffée du voisin qui tabassait sa femme.

Ringo était raide depuis longtemps, l’odeur de la mort était happée par l’air conditionné.

Mona bougeait pas, ses yeux étaient vitreux, son souffle se perdait en soupirs fragiles.

La BTL tournait en boucle, c’était sa préférée.

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Nouvelle gagnante – première place – du concours Shadowrun.fr Noël 2006

« La nuit était bien avancée, il pleuvait depuis des heures.
Mona faisait du phishing entre Downtown East et Brownside, elle travaillait pour Ringo, depuis quatre ans. Elle utilisait la réalité augmentée pour accroc… »

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Bertrand Debeaux 2006-12-22T19:17:09Z 2007-02-11T23:28:01Z Le Rapt (suite et fin) tag:shadowrun.fr,2006-12-22:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/5469d10632b5c5fd9597e61e29b9a2ea Le plan était simple, ça se passerait à l’école élémentaire Holm. Le Hacker, Cerbère, convoque la gamine au bureau administratif, grâce à son accréditation de sécurité, ça devrait être du gâteau.
Il pourrait entrer dans le bâtiment avec G-Storm et Tao, l’orque Hongkongaise ; TJ, le gamin interfacé, resterait seul sur les marches pour dompter les deux drones de Lone Star en faction.
Le domicile des Westmore était sous haute surveillance : Cerbère avait été grillé par les glaces à louer de l’ordinateur du domicile, l’alerte avait été donnée et le foyer grouillait de vigiles.
Sa plongée avait au moins permis d’identifier le garde du corps, « Frost ».
Mais il ne leur restait plus que l’école pour extraire la cible.

Ils avaient fait une reconnaissance, devant l’école : deux drones patrouillaient à l’entrée, c’était des drones de Lone Star, l’école privée avait un contrat privilège.
Ils étaient en mode autonome et scannaient les entrants.
Garée en face du bâtiment au milieu d’autres véhicules, une américaine, bien entretenue, mais en fin de vie, attirait leur attention. Elle dénotait, faisait tache.
Ils étaient passés trois fois, faisant le tour du bâtiment, lentement avec le van, et s’étaient garés sur le bas côté, ils étudiaient la possibilité de déclencher une fausse panne juste en bas des escaliers.
C’est à ce moment que Frost s’est invité. Un gaillard blond, le visage mal taillé, les traits profonds, le nez cassé, les yeux comme un ciel d’hiver. Un costume bas de gamme, trop juste pour sa carrure, des pompes usées qui avaient du être classes un jour.
Il avait frappé à la vitre, comme ça, pour demander du feu mine de rien, ils avaient paniqué, il avait compris, il se doutait de quelque chose, pas un doute là-dessus. Le raid matriciel au domicile des Westmore et un van louche qui fait des tours, s’il avait été inquiet, il était désormais sûr que quelque chose se préparait.
Il avait allumé sa clope en fixant G-Storm, il avait planté son regard dans le sien une éternité, et était reparti se caler dans la vieille américaine.
Un vieux cow-boy, rien de plus qu’un putain de cow-boy qui s’est retiré trop tôt et qui s’en mordait les doigts, un mec qui a loupé son dernier rodéo et qui a eu peur de remonter, un mec dangereux, surtout si on lui offrait la chance d’un dernier baroud ; son air fatigué, sa démarche de looser, il avait une revanche à prendre, G-Storm voulait pas la lui offrir, ils devraient jouer serré.
Le mec reculerait pas, comme un vieux cow-boy qui est passé à côté de sa vie, qui avait eu le temps de comprendre qu’entre la légende et l’oubli y’avait qu’un pas et qu’il avait pas eu le cran de le faire, dangereux comme un mec qui sait que c’est sa dernière chance.

Plats de Ramens froids empilés les uns sur les autres, bières Chinoises éventées, et gros nuage de fumée, le gosse fumait des cubains, ça empestait.
Tao nettoyait son Prédator, le pistolet lourd était bien entretenu, le chien avait été limé et la crosse thermoformée pour épouser sa pogne épaisse. Une inscription en Thaï suivait le long canon lustré.
L’autre flingue était posé sur la table, attendant tristement son tour.
Elle mâchonnait le bâtonnet d’une sucette fraise cola, l’air concentrée.
Cerbère terminait une bouteille de Scotch assis dans l’ombre, perdu dans les volutes de fumée bleue. Il avait pas dormi, son aura était sombre et lourde, il avait un mauvais Karma, un truc qui le suivait dans l’air, un truc que l’alcool ne suffirait pas à faire passer.
Il ne parlait que rarement et toujours avec une sorte de résignation monotone, il restait en retrait accoudé au zinc, face à son reflet dans la vitre sale du bar.

Depuis l’aube ils préparaient minutieusement leur opération, la tension était encore palpable ; les traits tirés, G-Storm terminait le tour de table.
« – C’est notre seule chance, si on se plante ici, pas question de poursuivre l’opération, rappelez vous, la priorité c’est de l’extraire sans une égratignure, pas question d’abîmer la marchandise, Miss Johnson a été claire là dessus.
« Faudra aller vite, dans ce coin de Bellevue, la Lone Star a un temps moyen d’intervention de sept minutes, tout le monde s’en tient à son script, pas d’improvisation.
« On bouge d’ici à 13h ; à 14h, elle rentre en cours d’algèbre, c’est au rez-de-chaussée, c’est l’endroit le plus vulnérable du bâtiment. « Frost, c’est le putain de grain de sable, faut s’occuper de lui en priorité, sa caisse est garée devant l’école.
« Cerbère, Frost ne l’a pas extraite ? Elle est toujours en cours ? »
Le hacker avait les yeux rougis et cernés par l’insomnie, il le regardait à travers les fenêtres de réalité virtuelle qui dansaient devant son visage consumé par la fatigue.
« – Nop, elle suit un cours en ce moment même au deuxième étage du bâtiment.  – Garde un œil sur elle, je veux pas de surprises. »

Un projo de la piste de danse illuminait la table de billard sur laquelle ils élaboraient leur plan.
La planque était sûre, oubliée dans les bas fonds de Little Asia, c’était une boîte de strip-tease qui avait fermé peu après le crash 2.0 ; le proprio, un mauvais payeur, était mort nettoyé par des coréens ; Dead Tiger, l’arrangeur de G-Storm, avait été payé pour faire le ménage.
Il avait pas oublié l’endroit et attendu que la poussière se dépose pour en faire une planque, le crash de la matrice en faisait un mystère du cadastre, tout ce qu’il en restait de visible depuis la rue était une porte sale couverte de tags et d’affiches déchirées, nichée dans les sous-sols d’un bâtiment en ruine.
Ils avaient même une douche dans les loges des danseuses, là-bas y’avait pleins de signatures, de dessins obscènes sur les murs et des Codecoms griffonnés suivis d’invitations sulfureuses.
Y’avait des prénoms marqués au rouge à lèvre sur les glaces.
Il restait des costumes de paillettes, de plumes et de frous-frous, du maquillage plein les étagères.
L’endroit s’était arrêté de vivre, d’un coup, sans prévenir, personne n’avait rangé, tout avait été abandonné en l’état.
Ça puait les cosmétiques de contrefaçon et les souvenirs pleins de rêve de star, d’espoir de percer dans l’entertainement ou de plaire à un ponte fortuné.
Dans le coin des miroirs, y’avait des photos accrochées qui avaient perdu leur 3D et leurs couleurs, restaient que des vieux papiers jaunis et ternes, comme des feuilles fanées prêtes à tomber en automne.
Les visages souriants et juvéniles semblaient tristes et fantomatiques.
Dans l’astral, G-Storm entendait encore les rires et les querelles des danseuses. Les amours rapides et les étreintes froides et grossières entre deux portes. Les remontrances du patron et ses mains baladeuses qu’on tolérait parce que la patronne, une chinoise maquillée comme une maquerelle, toujours la clope au bec, lui pourrissait la vie à force de l’engueuler comme s’il était responsable de chacune de ses rides.
Ça puait la mort, le patron Mr Cho avait été exécuté sur la piste de danse après la fermeture, il suppliait son assassin en cantonais juste avant que la balle ne lui explose la cervelle sur un tube des « Stankes ».
Sa femme, battue à mort, derrière le bar, n’avait pas mérité la balle qui lui airait épargné de longues heures d’agonie, brisée.
L’astral en gardait le souvenir, ça l’empêchait de se concentrer, ça ruisselait sur la piste, résonnait dans les couloirs.
Le sang chaud, la cervelle qui s’évapore dans les airs comme une pensée qui se perd, l’odeur de la poudre, et le bang qui marquait un point final à la petite vie du « Show Cho Balroom ».

Cette matinée passée à planifier le rapt d’une gamine corpo lui restait en travers de la gorge, comme un sale goût après avoir vomi. Il fallait que G s’aère, qu’il prenne le large, l’odeur de fumée froide et des restes de bouffe lui collait à la peau.

Il marchait sans but dans les rues industrieuses de Little Asia. La faune avait changée, les portefaix avaient remplacé les oiseaux de nuit, les coursiers se bousculaient comme des lévriers sur un champ de course.
Il portait son vieux cuir des Ancients, son jean était sale, déchiré et moucheté de peinture. Il avait une dégaine de merde, le truc le plus cher sur lui était son sabre imitation katana, un truc fabriqué en série dans une usine en Europe. C’était pour la frime, et pour le fun, il trouvait que ça en jetait, un souvenir du gang.
Avant son incarcération c’était la grosse mode de se taillader au katana en moto, des duels genre chevalerie, une main pour la pétroleuse, une main pour le sabre, le vainqueur était celui qui faisait couler le premier sang.
Des vendeurs à la sauvette, Taïwanais et Philippins, recouvraient le macadam de leur tapis couverts de babioles, contrefaçons habiles et bricolages merdiques de hardware.
Des vieilles vendaient sur ce marché improvisé de la volaille clonée en batteries dans les arrières cours des restaus du centre, c’était illégal comme tout le reste de ce qui était exposé avant les premières patrouilles Lone Star de huit heures.

Il s’isola dans une impasse, le bitume au sol était craquelé et marqué au sol comme si autrefois des voitures y circulaient.
La ruelle était étroite, la vapeur d’une blanchisserie s’échappait d’une trappe grillagée.
Il lui fallait de l’aide, l’aide de la rue. Frost pouvait tout faire foirer.
Un mec lui avait appris à faire ça, un clodo orque de Tarislar, il savait comment leur parler, les faire obéir.
Les lignes tracées en jaune sur le bitume avaient commencé à doucement onduler, comme le dos d’un serpent, lent, silencieux, s’approchant de lui, s’en prenant à ses sens.
Ça sortait de terre, de sous la croûte noire et luisante du macadam, c’était gros, méchant, et malin.
Ça volait à hauteur de poitrine, mi enfoncé dans le sol, comme si l’asphalte était liquide et que la chose ne sortait que le haut du corps.
« Recule putain ! » La voix de G-Storm était tranchante.
La chose ne parlait pas, elle avait vaguement la forme d’un dragon, plutôt le déplacement d’un dragon, car elle n’avait, a proprement parlé, pas de forme.
Elle ne broncha pas, le truc avait du cran, il avait peut-être visé trop haut.
Un amas de bitume dansant, virevoltant à moins d’un mètre de son visage.
Une collerette de tuyauteries rouillée formait une sorte de crinière d’où s’échappait une vapeur brûlante.
Il sentait son haleine chaude et humide, entre l’égout du matin et l’odeur des poubelles froides.
Ce qui aurait pu être sa tête était un masque grimaçant, fait de plomberies urbaines nouées autour d’une borne incendie comme on en voit dans les vieilles tridéos d’avant les 50’s.
Le truc dansait autour de lui légèrement avec une grâce saccadée, comme ces dragons qu’une dizaine de mecs agitent au nouvel an chinois, une masse énorme arrachée à la rue, dégoulinante d’eaux sales, de boue et de bitume.
« Tu m’aideras quand je t’en donnerais l’ordre. Maintenant tu dégages et tu baisses tes yeux quand je t’invoque ou je te crève, là, la gueule sur le trottoir.»
On s’adresse pas à une impasse de Redmond comme à une rue commerciale d’Evrett, ou à une ruelle de Downtown ; un cul de sac comme ça, ça entend des règlements de comptes, des passes vite faites mal faites, ou des truandes de bas étage. On y fourgue, on y vend des spécial samedi soir, on y corrige une gagneuse au rasoir sucré ou on y passe la nuit décalqué à l’éther en insultant tout ce qui dort au chaud dans une piaule, surtout les clebs.
G-Storm était prêt, il saignait du nez et flirtait avec les murs, s’appuyant sur les réverbères pour rentrer.
L’esprit lui obéirait.

TJ avait garé son van loin de l’entrée de l’école, il le sifflerait au dernier moment ; Tao, Cerbère et G-Storm suivaient le gosse.
Ils avaient des oreillettes et une fréquence sécurisée, ils testaient leur liaison ; émission, réception, tout roulait.
La voiture de Frost était là, G-Storm bascula en perception astrale, ce connard allait prendre l’esprit en pleine gueule.
Tout était gris dans la caisse : un vieux relent d’ennui, des volutes de sommeil, merde, il était pas là !

« Frost, j’ai perdu Frost, il est pas là…. »
Première surprise. Mauvaise.
Tao regardait nerveusement autour d’elle : des passants, un vieux rupin qui promène un clone du chien de son enfance, un drone qui aligne des PV en scannant les véhicules à l’arrêt devant l’école, des passants, un clodo vautré sur la première marche de l’escalier de pierre qui mène à l’école, des touristes qui demandent leur chemin…
L’esprit grondait sous terre, il avait pas sa proie et G-Storm avait pas le temps de le remettre dans le droit chemin.

TJ était arrivé en haut des marches avant eux, il était entre les deux drones de Lone Star, ils commençaient à le scanner ; lui, lançait son hameçon, il utilisait un worm Ukrainien qu’il avait reprogrammé.
Il devait craker les deux drones et en faire ses jouets. Il avait promis cinq minutes sans problème, après il serait sûrement éjecté. Il avait expliqué que ça se passerait comme dans un rodéo, il les tiendrait un moment, mais que si l’employé Lone Star en charge des drones s’en rendait compte, et ça arriverait, ça serait pour lui comme pour le cow-boy sur le taureau quand le taureau se rend compte que ses couilles sont coincées par le harnais.
Il prenait le contrôle des bêtes et réinscrivait leur scripte.
Tao lui avait suggéré d’éjecter les chargeurs des drones pour pas qu’ils se retournent contre eux.

Ils avaient donc cinq minutes pour intercepter la fille que le Hacker convoquait déjà au bureau administratif grâce à sa maîtrise du commlink du secrétariat.
Les drones étaient domptés et ils détournèrent les senseurs à leur passage.

Ils entraient laissant TJ seul sur l’escalier, entre les drones.

Ils étaient dans le couloir. On aurait pas dit une école, plutôt un musée. Enfin, l’école, de toute façon, il avait qu’une vague idée de ce à quoi ça pouvait ressembler. La fille marchait à leur rencontre, elle portait son uniforme comme sur la photo, c’était elle, pas de doute. Elle s’arrêta. Oui, évidemment, ils avaient pas l’air de profs…
G-Storm la souleva du sol, lui colla la main sur la bouche, elle avait eu le temps d’hurler un « maman » strident. Vingt-cinq mètres de la sortie.

La ligne Tao/TJ grésillait.
« Tao à TJ, t’as désarmé les drones, blanc bec ? »
« Je suis en train ma belle, mais j… » Rafale, impact, explosion, trois balles explosives, un cri… « Merde ! TJ au sol, je répète TJ au sol. »
Tao dégainait ses breliques, elle se jeta vers la sortie ; G tentait de suivre mais la petite le ralentissait. Cerbère courait derrière lui en cherchant ce qui merdait dans le cyberspace.

Derrière eux, dans le couloir, un beuglement : « Vous croyez aller où avec cette gamine ?!! A plat ventre les mains derrière la tête. »
C’était pas Frost, y’avait pas que des drones qui patrouillaient ici pour Lone Star : l’agent Gibbs avait décroché ce job peinard à deux ans de la retraite, une école élémentaire y’avait pas plus calme dans tout Seattle ; enfin, c’est ce qu’il croyait.
Il était au bout du couloir, dix mètres derrière, en position de tir comme à l’académie : les genoux bien fléchis, les épaules droites.

Ils avaient la fille, le flic tirerait pas. G-Storm reculait doucement vers la sortie…Cerbère le couvrait.
Dehors, dans l’escalier, ça flinguait dans tous les sens. Tao était en silence radio Une chose était sûre, c’est que les drones avaient été repris en main et qu’ils avaient déclenché l’alarme. G-Storm tentait d’arracher l’arme du flic à louer avec son mojo, mais ce vieux con s’accrochait à son flingue.
L’alarme beuglait.
Les portes des classes s’étaient ouvertes à la volée et les gosses se déversaient sagement dans le couloir, une marrée d’écoliers en uniforme avait investit le couloir.
G-Storm perdait le contrôle, ça se compliquait sérieusement.

Dehors, Tao avait vu le petit plaqué au sol, trois balles dans le buffet.
Les drones s’agitaient, c’est pas eux qui avaient tiré. Les flingues au poing, Tao scrutait les environs. Des balles explosives, une rafale courte et bien centrée, un mec seul qui tirait pour tuer, ça venait d’en bas de l’escalier… Un passant à plat ventre les mains sur la tête, une fille qui court se mettre à couvert derrière la rampes de pierre. Le clodo, il était plus avachi mais s’était pas planqué, un filet de fumée sortait de sa gabardine large… « Frost ! »

Cerbère tenait la porte pour G-Storm qui marchait à reculons, ils sortaient à leur tour. Frost avait pris deux balles et était tombé à couvert derrière la rampe de pierre de l’escalier ; Tao virevoltait entre les deux drones, elle était amochée, mais n’avait raté aucune de ses cibles.
En tombant Frost avait laissé une grenade flashbang en souvenir.
Tao terminait sa passe d’arme, les craches plomb braqués vers un des drones.
C’était comme si elle dansait mais avec des flingues, ça ressemblait à des katas. Chaque geste avait un sens, et tout se faisait en fonction de l’orientation des flingues.
Avec ses acrobaties, elle offrait un minimum d’angle de tir à ses adversaires.
Ce qui foutait vraiment le trac, c’est le sourire qu’elle avait quand elle avait une option de tir.

G-Storm cherchait Frost du regard, il était passé en perception astrale pour le voir à travers son couvert. Il pouvait pas lâcher l’esprit sur lui s’il le voyait pas.
C’est à ce moment que la grenade termina sa course sur la pierre froide de l’escalier, tout prêt de Tao. Quand Frost l’avait lancée, la gamine était pas là.
Ils étaient sortis au mauvais endroit, au mauvais moment.
Un bip timide avait précédé la déflagration.
G-Storm voyait ses pieds, le ciel bleu, une couette de la petite Westmore, ses oreilles sifflaient. La réception fut brutale, une douleur brûlante à l’épaule, la petite était encore dans ses bras, inconsciente, il avait pas été loin de tourner de l’œil lui non plus.
Les drones avaient giclés, se crachant violemment dans un parterre de fleurs.
Tao se relevait, cherchant un angle de tir vers Frost qui en avait profité pour se mettre totalement hors de vue, dans l’angle du bâtiment.
TJ rampait vers la route, désorienté par le choc, il avait plusieurs côtes cassées et laissait une traînée sur les marches en bas de l’escalier. Son T-shirt était noir de sang, il lui collait à la peau.
G-Storm avait une grosse envie de se laisser aller, de fermer les yeux, il avait avalé ce qui devait être un morceau de dent, une de ses incisives avait sautée, coupée en biais.
Il pensait au garde à l’intérieur, il allait pas tarder ; en tout cas, il appelait des renforts. Une grenade à la sortie d’une école élémentaire, même si c’était pas une charge anti-personnelle : Lone Star allait pas faire de détail, ils tireraient pour tuer et les médias applaudiraient pour une fois.
C’était décidément pas le moment de tourner de l’œil.

Le van remontait la rue en zigzagant, le gosse avait quand même réussi à le chevaucher dans son état, sa pompe à adrénaline avait dû lâcher un rush au moment de l’explosion.
Tao arrosait la planque de Frost d’un tir de couverture.
Le van pilla juste devant TJ au moment où ses genoux lâchaient, il se rattrapa à son capot comme quand on se cramponne à une épaule amicale.
La porte latérale s’était ouverte à la volée, Cerbère se mettait déjà à couvert.
G se levait, ça tournait tout autour, la petite était lourde, sa tête se balançait comme un ressort cassé.
C’était le moment de lâcher la bête, l’esprit se matérialisa juste devant lui, l’air courroucé.
« Tue-moi ce sale bâtard ! »
En voyant l’esprit s’enrouler autour de son corps déjà bien amoché, G comprit que pour l’esprit, la définition de « sale bâtard » s’approchait plus du mec qui tient une gamine inconsciente dans ses bras que d’un vieux cow-boy qui se cache pour sauver sa peau….
Et puis il avait commencé sa phrase par « Tue-moi… »

Il lui restait plus qu’un ordre pour sauver sa carcasse, fallait pas se planter…
« Casse-toi immédiatement, bouge de là ! Retourne dans ton impasse de merde ! »
Encore un coin de rue qu’il faudrait pas oublier d’éviter.

Ils s’en tiraient avec pertes et fracas.
La petite était vivante, Frost pourrait jamais les rattraper avec son épave et Lone Star n’avait pas chopé la plaque RIFD du van, techniquement ils étaient clean.
Ils avaient fait des détours pour être sûrs de pas être suivis, ça faisait vingt-cinq minutes qu’ils roulaient.

Tao rechargeait son flingue, il lui en restait qu’un, l’autre lui avait explosé dans la main pendant la fusillade.
Cerbère inspectait la fillette.
« Mauvaise nouvelle, elle a des implants, des trucs pas prévus…
« Des yeux cyber avec un module enregistreur, elle a sûrement tout filmé. Il faut que je la pirate, je crois que je peux effacer sa mémoire interne en me branchant de jack à jack pour pas laisser traîner des ondes compromettantes.
« Elle a aussi un RIFD comme celui que tu avais, G. Mais pour l’opération en dilettante, je jette l’éponge, le truc est collé à son commlink interne, faut ouvrir la boîte crânienne, compte pas sur moi sur ce coup-là.
« Ils vont trianguler notre position, Frost a certainement la fréquence, peut-être même que Dona Westmore l’a donnée à Knight Errant ou Lone Star et, si c’est le cas, on est vraiment dans la merde. »

L’hémorragie de TJ était stoppée, un médikit placé par G-Storm maintenait ses fonctions vitales. Ils avaient enlevé les sédatifs, pour qu’il reste conscient, et l’avaient allongé à l’arrière. Il fermait les yeux, relié à son van. Conduits par un mourant qui roulait à tombeau ouvert !

Ils étaient sur Murrow Memorial, le pont qui enjambe le lac Washington en reliant Bellevue à Downtown , un pont interminable, plus de deux kilomètres de long, ils ne pouvaient pas faire demi-tour.
Si un barrage était tendu à l’autre bout, c’était retour direct en prison pour G-Storm. Il avait même pas eu le temps de casser la gueule de son cousin, chienne de vie, ça aurait été sa seule bonne action.
Un vrombissement puissant faisait vibrer les vitres du van, quelque chose de gros se cachait sous le pont…
Tao osait à peine comprendre, G avait un très très mauvais pressentiment….
Soudain, comme un rapace, il surgit. Plusieurs tonnes de métal. Le van avait fait un écart à cause de la dépression créée par les pales gigantesques. Un Ares Dragon, un hélicoptère gargantuesque, lourdement armé.
Cerbère était dans la tête de la petite, TJ avait enfoui sa conscience au plus profond de la machine, il roulait de façon inquiétante, frôlant les autres véhicules, zigzagant de façon incohérente, il tenait à peine la route. Pas mal quand même pour un mec qui a pris trois balles dans le torse.
Le pilote leur mettait la pression, ses pales touchaient presque le toit du van, y’avait des carambolages partout autour d’eux, la grille matricielle qui gérait la circulation paniquait, comprenait pas ce qu’il se passait.
L’hélico tournait autour d’eux, évitant les panneaux et les câbles, il rugissait à chaque passage au-dessus d’eux. Tao gardait ses balles, inutile de tirer sur ce truc.

Soudain, il les dépassa, en rase motte, se cabra et manoeuvra un superbe demi-tour, se plantant là, face à eux. Ses mitrailleuses les avaient verrouillés, s’ils tiraient, il faudrait des jours pour identifier leurs corps.

Forcer le passage ou tout arrêter….
G-Storm avait une boule dans l’estomac, ça turbinait à fond du côté de ses méninges, ses pupilles dansaient la polka.
Il avait pas le droit de se planter…
« Ils bluffent. Tout droit, ralentis pas… »
L’interfacé obéit, sans flancher, ses sourcils froncés par l’effort, le corps baigné de sueur et de sang.
Cerbère savait même pas qu’il risquait sa viande, le firewall de la petite lui causait plus de soucis que prévu.
Tao serrait ses mâchoires puissantes avec un regard mauvais vers lui.
S’il se plantait, il devrait rendre des comptes aux survivants…

C’est eux qui cédèrent : l’hélico s’était effacé au dernier moment ; par contre, un truc énorme en était tombé au passage.
Il passa en vision astrale et se sentit tout de suite menacé par la masse de chair qui venait de s’écraser violemment sur le toit du van.
« Un troll…ou pire….fais gaffe Tao… »
Il eut juste le temps de dégainer son sabre, sans penser un instant au ridicule de se trouver face à un troll avec son jouet.

La porte latérale du van venait de s’ouvrir, presque arrachée. Avant qu’ils n’aient eu le temps de penser à la refermer, Tao prenait le troll en pleine gueule, les deux pieds en avant. Trois cent vingt-six kilo de troll, le complet gris taillé sur mesure, la coupe élégante saccagée par un baudrier bien ajusté. Il avait une épée/rasoir, une lame monofilament tendue sur le tranchant, un truc qui laisse des blessures propres et nette.
Y’avait plus que G-Storm…son sabre et sa belle gueule d’elfe avec une dent cassée. Le troll avait un tatouage sur la main, force spéciale des UCAS, les Trinity, l’équipe de Frost.
G s’en foutait de qui c’était, il sentait surtout que les prochaines secondes risquaient bien d’être ses dernières.
Ils échangèrent une passe d’arme rapide, trop violente pour qu’il garde son sabre en main, son poignet avait casé net, dans un craquement presque comique.
Mais le troll était entré dans sa garde, c’est tout ce qu’il attendait. Il déchargea la foudre, le frappant en pleine poitrine ; un arc électrique dansait entre eux, ça lui brûlait les yeux.
Ça sentait le cramé, y’avait eu un choc, le van avait presque versé sur le côté.
C’était quitte ou double, il osait pas rouvrir les yeux. Un mec normal se serait pas relevé d’une décharge comme ça.
C’était pas un mec normal. Le troll était là devant lui, l’épée braquée sur sa pomme d’Adam.
« On en reste là, je prends la petite, tu bouges pas et tu penses que c’est qu’un mauvais moment à passer. » Il avait une voix rocailleuse, lourde, il parlait lentement comme s’il avait lui-même du mal à comprendre ce qu’il disait.
Ils se regardèrent un moment, face à face.
Le troll se détourna lentement pour prendre la fillette, débranchant le câble qui reliait sa petite tête à celle du hacker. Avec des mouvements doux, presque tendres, il la hissa sur son dos. Sur son épaule, elle ressemblait à une poupée de chiffon.
G pouvait le faire griller et, cette fois, il le manquerait pas. Il tenait à peine debout, troll ou pas troll, il avait accusé le choc et avait presque son compte ; il le cachait bien mais il suffirait d’un geste pour le finir avec son mojo.
Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, son poignet le lançait, mais il était encore d’attaque.

Ce con de Troll l’avait épargné sachant ce qu’il risquait s’il lui tournait le dos. G-Storm comprenait pas, il en restait figé là comme un con, le dos énorme du troll offert sans défenses.
S’il avait été encore dans le gang, il n’aurait même pas hésité, il se serait pas gêné et il aurait été applaudit.
Mais non, il devait être encore plus con que le troll.
Il l’avait laissé partir, c’était fini. Ils avaient joués et ils avaient perdus.
Il rentrait dans les ombres par la petite porte, un looser de plus pour faire bander les Johnson.
Il avait fait son choix, jamais plus il serait un bosozuku, une petite frappe. Il avait trouvé une autre voie.
Ça commençait mal pour un premier contrat, il s’était vautré, y’avait eu de la casse et ils avaient encore moins de nuyens qu’en embarquant.
Il aurait pu le cramer, y’avait même aucune chance qu’il le rate, c’est pas la peur qu’il l’avait retenu, oh non, c’était un autre truc, un truc important, il arrivait pas à comprendre son geste, à mettre des mots dessus, mais il savait que ça changerait sa vie.

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La suite de la nouvelle Le Rapt toujours à ne pas lire si vous comptez jouer The Grab

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Matthieu A. 2006-12-19T18:32:21Z 2006-12-27T02:15:05Z Dossier de personnage Ismo SR4 tag:shadowrun.fr,2006-12-19:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/638930cbc5b9466a60c95113f1b45ce1 Voici la traduction du dossier de personnage créé par Ismo pour SR4. Après avoir cherché en vain la feuille de personnage idéale, il s’est avéré que celle-ci détaillait toutes les catégories qui vont bien, avec une mise en page très agréable à regarder.

Vous pourrez donc faire vivre vos personnages au fil de ces 10 pages, avec une page dédiée au suivi de leur évolution.

Nul n’étant parfait, j’ai certainement commis des erreurs ou des coquilles dans ce document. N’hésitez pas à me contacter pour me les signaler, et je modifierais la chose en conséquence.

Dossier de personnage SR4

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Voici la traduction du dossier de personnage créé par Ismo, traduit par Quarrens, pour SR4.

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Bertrand Debeaux 2006-12-03T21:35:38Z 2006-12-05T00:47:35Z Le rapt tag:shadowrun.fr,2006-12-03:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/92a2cc1f5629cbeacab12a78dfd8513a Il n’était même pas 10pm, quand G-Storm ouvrit les yeux, la chambre dans laquelle il fêtait sa libération anticipée n’était pas exactement le palace qu’il s’imaginait au fond de la cellule 865-885N.

C’était le vieux néon rose complètement anachronique du snack d’en face qui l’avait réveillé à travers le store, il avait raté le soleil, putain après cinq ans sans voir le ciel…

Ça puait la sueur, la bière et le sexe.

Il faut dire que les rues crades de Tarislar n’étaient pas l’endroit idéal pour chercher un petit coin de paradis, sauf en paquet discret à 50 nuyens la dose.

Il avait vraiment fantasmé mieux dans sa piaule, pour sa libération…

Pareil pour Trish, sa chirurgie plastique spéciale Maria Mercurial était visiblement un échec ou alors Maria après un match de combat urbain contre Linda « BangBang » Varoslav.

C’est vrai qu’elle ne prenait que 12 nuyens de l’heure, mais fallait bien avouer que personne n’aurait payé plus, son mac n’y allait pas de main morte, il respectait même pas l’étiquette des princes du macadam : « Jamais la gueule », elle avait deux chicots en moins et le nez cassé, et une de ses foutues oreilles d’elfe coupée.

En plus elle terminait sa nuit sur une BTL périmée, la bave au coin des lèvres, ils s’étaient défoncés une bonne partie de la nuit, il avait eu son compte depuis un moment, et elle restait branchée, après ce qu’ils s’étaient enfilés comme puces cette nuit ça devait être une sacrée junkie.

Après 5 ans passés aux frais de Lone Star, G-Storm n’allait pas se plaindre, le truc le plus sexy qu’il avait vu là-bas c’était une matonne ork « Frida » qui quittait jamais son casque de sécurité et qui oubliait systématiquement de changer la charge de son électro-matraque quand elle passait d’un Troll à un gabarit plus modeste…  » On est tous égaux hein jolie face d’elfe…. »

Elle avait un faible pour lui cette grosse Trogg, pour les elfes en général, elle y allait de bon cœur, mais bon elle était pas raciste, les orques prenaient largement leur dose…

Son commlink était bourré de spams, pas étonnant en passant la soirée dans le quartier rouge de Tarislar, une putain de nuit quand même, bon il en avait zappé la moitié entre le syntalcohol et les beetles mais ce qu’il lui en restait bougeait plus qu’un morceau des Speed Comas.

Quoiqu’il en soit, il était raide, il était rentré avec 7550 Nuyen au centre Lone Star, bien sûr en payant la tridéo 25 nuyens par mois, le linge 4 nuyens, la bouffe et les médocs hors de prix, en plus les enculés de LS, ils faisaient payer le traitement hebdomadaire de nanites pour détecter le rush d’adrénaline qui précède le lancement d’un sort et au cas où balancer des somnifères à dose de cheval. Payer pour se faire enlever son mojo, pourquoi pas faire payer la note d’électricité pour la chaise.

Après une soirée pour fêter sa libération G-Storm était plus raid qu’un Corpo de Cross Applied Technologie après le crash 2.0 de la matrice, il avait même pas de quoi payer la chambre miteuse qui avait hébergé sa nuit avec Tammy ? Sally ?…ouais Trish.

Il enfila ses lunettes RA imitation Gucci aussitôt le mur fût assailli par des vidéo-spam pornos, des faux messages d’amour de racoleuses du coin, trois virus, une réduction de -15% pour une chirurgie plastique humanisante, -20% pour les trolls !!!
Le mur était complètement saturé d’images qui polluaient sa boîte mail…

Spam !!! L’invitation au Kitty’s.
Spam !!! La soirée gratuit pour les filles au Raven’s hall.
Spam !!! La vente flash de Softs de l’échoppe de Ned, tous les Softs à prix soft.
Spam !!! Cerbere, N1002-040 Bloc B…..

Non…recul rapide, Bloc B, le 040, Flint l’orque samouraï…non pas lui….son codétenu, le Jap qui dormait jamais, le Hacker….

Il avait promis de rendre un service à G-Storm à sa sortie en échange de la protection de Ancients….

Son enregistrement tridéo était impeccable et sa ligne sécurisée, il appelait soit disant de Berlin….
« Salut omae, bienvenu dehors, l’air est toujours aussi pourri, les flics Lone Star SS (Sécurité Service.). Toujours la matraque aussi lourde sur les sinless, je t’invite au Sushy’s heaven ce soir j’ai un ami à te présenter, il pourrait bien avoir du boulot pour nous, avant ça, passe à l’Underworld 93, recrute deux personnes, y’a toujours des paumés qui croient que les Johnson recrutent vraiment à l’Underworld de nos jours, pas le temps de trier sur le volet, choisis les pas trop cons quand même. »

Après tout avait été assez vite, la super gonzesse de l’Underworld qui lui avait laissé son codecom et son chewing-gum, l’orque qui l’avait rembarré au bar, elle cherchait des yeux les costards ça faisait pas un doute… En plus son aura était éveillée, pas une mage ni une chamane, une adepte peut-être.

Cinq minutes de parlotte et elle ne parlait toujours pas de ses exploits réels ou supposés, ça s’annonçait plutôt pas mal, elle avait par contre une putain d’accent du pays du Nem.

Pas vêtue à la mode de Seattle, en même temps après 5 ans habillé comme clown par Lone Star il allait pas se risquer à faire une remarque sur son short lycra rose et les dentelles dans ses cheveux, elle était sapée comme une star de J-pop, les flingues en plus.

Comment elle avait fait rentrer ses craches plombs dans une boîte pareille…

Elle venait direct de Hongkong, pas étonnant qu’elle cherche un job dans un nid à Johnson aussi cliché, quel touriste manquerait la Tour machin à Paris, ou la pyramide à Tenochtitlán…

Elle était calme et déterminée, en plus, ce qui ne gâchait rien, elle était plutôt pas mal pour une orque, bon bien sur les crocs ça bloque toujours un peu quand on a pas l’habitude, mais à côté de Trish elle avait pas à rougir…

La piste s’enflammait, et tout le monde trouvait ça normal, un moment il avait failli paniquer, cinq ans au trou, la RA avait toujours son petit effet sur lui…

C’est à ce moment-là qu’il a remarqué le gamin en face du Cutters, comment on pouvait porter aussi mal un costard, ça s’était le plus grand mystère de ce gang de merde !

Un soir avec ses potes des Ancients il en avait cramé deux qui jouaient les starlettes à Puyallup, ils se prenaient pas pour de la merde les Cutters…

Ils portaient le costard pire que les Yaks à la petite semaine de Redmond, et eux ils arrachaient leur manche pour laisser voir leurs muscles cultivés en cuves et leurs tatouages holographiques…

Le Cutters bousculait le mecton avec un air de « toi si on partageait une cellule je te borderais tous les soirs ».

C’est là que le gosse a pété un plomb. G-Storm, comme souvent quand la pression autour de lui montait, était passé instinctivement en perception astrale, il avait jamais vu un tel rush d’adrénaline, l’aura du gamin débordait de tous les côtés, une éruption de violence, si il avait pas perçu les ombres grises dans son essence, il aurait paniqué, des implants…pas de câble, ni de réflexes augmentés…ça passait par le cœur….on arrêtait pas le progrès…

Le gosse semblait aimer les Cutters au moins autant que G-Storm, une lame dans le gosier c’était pas un geste d’amour…une boutonnière en souvenir, un deuxième sourire ça lui ferait pas de mal….
Les caméras de sécurité semblaient éviter le petit nerveux, G-Storm ne croyait pas aux miracles, le gosse cachait bien son jeu avec son jean sale et son T-shirt de poseur Orque, il trafiquait les ondes ou quelqu’un le faisait pour lui….

Il tirait le Cutters par les épaules vers la porte des chiottes juste derrière lui, personne remarquait son manège, faut dire que le DJ elfe, un métisse de « Pasadena FreeCal », faisait un malheur…

Ils le suivirent dans les chiottes, il était en pleine crise de speed, il tremblait, bafouillait, il avait foutu le Cutters dans un chiotte la tête sur l’émail de la cuvette.

Il avait les larmes aux yeux.

« Eh merde il l’a cherché putain de Norm !!! J’ai mis sa truie de cousine en cloque, putain, je pouvais pas savoir que ce peau douce de merde me trouverait si vite !!! »

Il était complètement tilté, il se retourna vers le Cutter qui semblait sourire aux anges la gueule sur le chiotte.

« Je t’ai bien Hez après avoir pluggé ta cousine, hein ! sale baltringue ! »

Il se mit à faire les cent pas à moitié en train de rire et de pleurer, l’adré chutait comme si son corps avait décidé de tirer la chasse, son aura passait du rouge vif à un vert maladif, il prenait sa fin de trip en pleine gueule…

« Faut que j’appelle D-Wagon, il va claquer c’connard d’urgli…. Putain, faut que je me tire, skraa ! J’m’arrache… »

G-Storm savait qu’il faisait peut-être une connerie, sûrement même, mais il voulait bien vendre la gauche aux dealers d’organes et donner la droite à manger aux rats du diable si le môme était pas maillé, et il avait besoin d’un mec comme lui, bon fallait supporter ses jurons en Or’zet, et son caractère explosif mais bon on passe pas chevalier chez les Ancients sans un minimum d’entregent avec les sociopathes…

« J’ai besoin d’un mec comme toi pour un job vite fait, on s’casse avant que la cavalerie arrive…t’a vraiment appelé les secours ??? »

Il l’avait fait… le con, ça avait faillis mal se finir : à la sortie ils étaient attendus par deux videurs de l’Underworld, c’était passé tout juste, heureusement le gamin avait sifflé son Van, une espèce d’épave rouillée à la pluie acide et holotaggée de partout…

L’orque était passée au dessus des deux gorilles aux hormones qui les attendaient de pied ferme, avant que G-Storm ait pu dire un mot, elle avait entamé une volte dans les airs, dégainé ses flingues, et fait péter une balle explosive dans le genoux d’un des deux Trolls videur, le gamin passait en glissant entre les jambes du deuxième, super avec son PAN allumé et son SIN de criminel il était bon pour replonger aussi sec…

Il fallait réfléchir et pas se planter….et puis merde, il fit exploser la mana….et boum 250kg de troll qui voltigent… agression magique de deuxième catégorie, violation de l’interdiction d’incanter…. Il était bon pour 15 ans minimum….

Little Asia, Tacoma, un foutu bordel bouddhiste, avec des Spam qui giclaient de partout, des poulets en cagettes sur des vélos qui traversent des rues bondées, des odeurs de Ramen, des lampions, vrais, en RA ou dans l’astral, des affiches papier en mandarin, des spot pub de Wuxing en cantonnais, des insultes en coréen, bousculades, files d’attentes à l’entrée des boîtes, taxi, pluies acides, parapluie-espace-pub loués aux corpos, double, triple affichage de la RA, mandarin, coréen, cantonais, espagnol, anglais, messages audio qui dépassent le seuil de db autorisé pour les pubs….TROP !!!!

Le Sushy’s heaven était un havre de paix, calme, vide avec le PAN coupé, on pouvait presque se détendre, le patron, un certain Dead Tiger, roulait des makis en discutant avec Cerber, il avait pas changé, le matricule N1002-040 Bloc B souriant comme un maton, pas rasé et l’air sorti d’une nuit blanche.

Il portait un cuir véritable, noir avec des franges sur le côté, des bottes de combat, et un T-Shirt thermoformé en plastex.

Il avait les moyens…ça se voyait, du vrai cuir, ça valait une fortune, même en vache clonée.

Il était sortis deux ans avant G-Strom ça lui avait réussi.

Le vieux roulait son riz calmement, il portait une chemise hawaïenne, un bandeau très serré noué à l’ancienne comme les serveurs dans un des Sushy-bar du centre-ville.

Son majeur avait grandi en culture d’organe, ça se voyait en astral, et au petit renflement de peau qui faisait le tour du doigt à l’endroit où il se l’était coupé….un yak, ça faisait pas un pli… enfin un repentis sûrement, pourquoi un japonais ouvrirait un restaurant en plein Little Asia si il était pas fâché avec son Oyabun…

Des japonais ça ne courait pas les rues à Little Asia, ça pouvait même être dangereux.

Tao, l’orque de Hong Kong, commandait un menu pour deux et discutait en espagnol avec le vieux, le gamin vidait une bière en matant les putes malaisiennes en face du restau.

G-Storm saluait son ex-voisin de cellule, selon l’étiquette carcérale des Ancients, le japonais derrière son bar le dévisageait, ça ne lui plaisait pas…

Miss Johnson attendait dans un restaurant à Tacoma, le Purple Haze, un azzie avec Rattlesnack, Burritos, tacos et chilli à la carte.

Le vieux ne garantissait pas Johnson mais comme il ne les garantissait pas non plus, ça lui semblait cool, en plus Johnson était pressé, pas le temps de faire la fine bouche.

Ça arrangeait tout le monde, le vieux promettait que si ça se passait bien, il leur trouverait des trucs cleans, G-Storm le croyait comme il croit son fourgueur de puce quand il lui dit qu’il l’a bien servi….

TJ tapait la discut’ avec Tao, il la branchait sur la fraternité orque, et la nécessité des frères à s’unir, elle le regardait avec un mélange de méfiance et d’intérêt, à Hongkong, il devait pas y’avoir cette vague de normaux qui se prennent pour des orques qui polluaient Seattle depuis l’émergence du « Goblin Rock ».

Le restau avait un grand parking, il était placé entre deux immenses bio-fermes sous serres, un petit air de campagne sous cellophane avec toujours un arôme bien pollué qui piquait le fond de la gorge.

Le restau avait un standing, ils sentirent dès l’entrée aux regards des complets-gris qu’ils juraient autant qu’une mouche à merde sur le scalpel d’un chirurgien au bloc.

Mr Johnson était en fait Miss Johnson, elle n’aurait pas démérité sur le podium Miss UCAS, des yeux vert profond, en amandes, une japonaise, plutôt grande, les cheveux coupés courts, un Datajck sur la tempe.

G-Storm était sous le charme ; bon, il avait été sous le charme de Trish mais il sortait de cinq ans de taule et avait déjà pris deux BTL dans la gueule et plusieurs bouteilles de syntalcool…

Là, il était clean et vraiment sous le charme, pas simplement vrillé par ses pulsions.

Elle proposait 38 000 nuyens pour un travail rapide : 48 heures, trouver une cible, l’extraire, et la déposer dans un bar du centre-ville à une équipe relais qui prenait le colis en charge.

Personne ne prenait l’initiative de négocier le tarif, pourtant G-Storm savait qu’elle était pressée et qu’elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps à trouver une autre équipe…mais bon, il ne se sentait pas de négocier.

Même quand elle avait sorti la photo, il avait pas bronché : une gamine, en tenue d’écolière, une asiatique de onze ans pas plus, un sourire innocent, une barrette Little Kitty dans les cheveux. Y’avait que la photo, pas d’adresse pas de piste, rien… et 48h pas plus. Elle leur avait fait avaler la pilule sans aucun effort, ça devait se sentir qu’ils avaient un sacré besoin de cash…

L’orque écoutait d’un air concerné en terminant son troisième plat de sojcarné. TJ plongeait dans son décolleté avec la camera de surveillance du restau. C’est à la sortie que tout a commencé à merder.

Pas le temps de faire une bise à Miss Johnson, qu’arrive une vieille Buick de 69, chromée, avec de la fourrure sur le volant, des amortisseurs hydrauliques qui faisaient sauter l’avant de la caisse comme un chien amoureux sur une botte.

Les Chulos. G-Storm ne pouvait pas se tromper, et si le Narco Corrido qui beuglait à leur radio n’évoquait pas un Drive By, il voulait bien être pendu par les cojones, ça allait chauffer dans le voisinage…

C’est Tao qui a tout de suite compris que c’était à eux que la chanson était dédiée, plus précisément à Johnson. Une camionnette, la Buik et un connard d’orque à la face vérolée étaient en embuscade à la sortie du Purple Haze. Avant qu’il ait pu dire un mot, Tao voltigeait en dégainant ses flingues, l’orque, caché entre deux cactus en synthé-plast, enfonçait sa lame dans le joli tailleur de Johnson en lui gueulant « La puta madre lady Jade, puta gringa, Chulos prend ta vie ». Ça voltigeait de partout, les balles, les crissements de pneu, un accident, un cri de douleur, trois minutes et un sort plus tard, il se trouvait les mains sur la gorge de la jolie Johnson qui se vidait de son sang, ça pissait de partout. À l’arrière du Van, ils n’entendaient que les crissements de pneu et les balles qui entament la tôle en staccato irrégulier.

Elle avait dit un mot avant de fermer ses jolis yeux : « Zhang ». G-Storm reprit ses esprits en se collant un StimPatch sur l’épaule, rien de méchant : des bleus et des bosses ; par contre Tao avais pris la Buick de plein fouet et une balle avait traversé sa cuisse….

Espérant que TJ conduise mieux qu’il ne parle, il poussa sa gueulante.

« On se calme !!! Cerbere viole le Commlink de Johnson. Trouve où crèche ce Zhang, Tao occupe toi de Johnson, je vais m’occuper d’eux…TJ ouvre-moi cette putain de porte et mets-nous à l’abri ! »

La porte latérale du Van s’ouvrit dans un glissement violent, la rue défilait à toute vitesse, et dehors on entendait les Sirène de Lone Star.

Tao le regarda d’un air mauvais, jura en argot cantonais. « Tu la tiens, bouffeur de pissenlit, je suis pas nurse, mon truc c’est les flingues. »

Pendant qu’ils s’engueulaient, un roto drone surmonté d’un gyrophare se mit en vol stationnaire juste en face d’eux. Il les braquait et déclamait leur droit en RA sur leur Commlink. Avant qu’ils aient pu faire feu, G-Storm avait fait durcir l’air entre eux et le Drone.

Tao, elle, lui poquait la carlingue de deux balles explosives, pas assez pour descendre l’engin, mais à cette vitesse l’impact envoya valser le drone léger sur un réverbère qu’il embrassa dans une gerbe d’étincelles.

Cerbère s’était maillé, avait grillé le RIFD du Van et orienté les patrouilles LS à l’autre bout de Tacoma, et il avait trouvé Zhang…

Un arrêt dans un garage miteux, quelques soins sommaires, un coup de taser au patron histoire d’être tranquilles.

Le hacker expliquait à G-Storm que LS lui avait laissé un souvenir gravé sur l’os de l’omoplate, une plaquette RIFD de quoi trianguler sa position au moindre écart pendant sa probation…il fallait opérer à l’ancienne et tout ce qu’ils avaient, c’était le Soft d’étudiant en médecine téléchargé par Cerbère et les outils du garage…

Le StimPatch faisait toujours effet mais, franchement, en voyant le hacker blême s’approcher de lui, l’air pas franchement sûr de lui, il avait préféré faire un saut dans l’astral pour voir l’opération de haut, prendre de la distance, planer un moment…

Un coup de peinture, une réparation sommaire de la tôle, juste de quoi avoir l’air clean, le Van était en route.

Retour à Little Asia. Zhang vivait dans une échoppe traditionnelle coincée dans une rue bien pourrie, il vendait des écailles de tortue de mer, et du pénis de tigre en poudre, un vrai foutoir, ça puait l’encens et la poussière.

Johnson allait s’en tirer mais ça prendrait du temps. Le chinois rafistola Tao, qui sombra rapidement…

Médecine chinoise nouvelle génération, la magie en plus ça faisait toute la différence ; évidemment y’avait encore des accros de l’acuponcture…mais ils avaient pas le temps de jouer au porc-épic. G-Storm lui voulait parler aux esprits, il avait peu de temps devant lui, Cerbère était déjà branché et surfait en silence à l’arrière du Van, le gosse bouffait les nouilles que le vieux avais laissé sur le comptoir, y’avait du sang partout.

La gamine s’appelait Catherine Westmore, ils avaient fait des ronds de jambes dans tout Seattle pour avoir les infos, c’était la gosse d’une scientifique corpo, du lourd, recherche et développement de Federated Boeing. Dona Westmore était friquée, elle avait sa table dans de nombreuses boîtes de Little Asia, étrange pour une Gaiijin, mais bon sa fille était métisse. Pas de trace du père par contre, personne n’avait vu Dona pendant deux semaines, elle était même tricard depuis quelques jours des boîtes qu’elles fréquentait.

Cerbère avait hijacké la maison, il avait filmé par les caméras de sécurité, la gamine était bien là mais pas toute seule, maman avait payé du muscle pour servir de chaperon… Le Hacker s’était fait repérer par le service de sécurité matricielle loué par les Westmore, plus possible de capturer la cible à domicile. La matrice était truffée de glace, et une patrouille de flic à louer de Knight Errant était postée au cas où dans le quartier.

Décidément, Dona Westmore ne prenait pas sa sécurité à la légère. On ne se paye pas comme ça un Ex des forces spéciales des UCAS, la vie de Dona n’était pas le long fleuve tranquille qu’on promet aux scientifiques corpos, elle avait merdé quelque part et il était temps de payer l’addition…

Ils travaillaient peut-être pour le père de Catherine…ou pour un concurrent de Federated Boeing. Une chose était claire : Dona s’attendait à quelque chose et elle avait mis les moyens pour s’en prémunir. Frost, Mac Pherson de son vrai nom, ex leader d’équipe d’assaut des Forces spéciales des UCAS, avait monté un groupe de Shadowrunner : les Trinity, ils avaient brillé quelques fois dans les ombres y’a quatre, cinq ans, et ils s’étaient rangés des voitures, il travaillait à temps plein en tant que garde du corps. Bon, il avait dû voir son salaire à la baisse, mais les temps étaient durs à Seattle.

Leur Johnson, « Lady Jade », travaillait en free lance, malgré ces manières de Yak, elle vivait solo, étrange ; en tout cas, elle s’était taillé la part du lion dans le trafic d’armes de Seattle, un si gros marché pour une femme seule et c’était pas la vente de bonbons…Elle menait une vie dangereuse et la rue s’était rappelée à elle, armée d’un rasoir et avec une haleine parfum tequila. Elle avait échappé à la cravate colombienne de peu, espérons qu’elle s’en souvienne le jour de paye…

Deux mondes qui se clashent, une corpo tranquille et le monde de la rue de Little Asia… Ce qui emmerdait G-Storm, c’est qu’en plein milieu du foutoir, y’avait une gamine qui était pour rien et que lui il était payé pour l’enlever….

Ça puait l’embrouille, il aurait peut-être dû rester à vendre des BTL et à protéger son coin de rue crade de Tarislar pour les « Ancients », c’était plus clean comme job : défonces gratuites, et y’avait les fiancées du gang….

Il devrait peut-être parler à son enculé de cousin ; avec son appui, il pourrait peut-être rempiler, reprendre sa place dans la rue… La BTL se terminait, la nuit touchait à sa fin, l’esprit lui avait parlé dans son sommeil, personne ne veillait sur elle dans l’astral…C’était déjà ça…

Six heures, Seattle se lève, les drones d’entretien récurrent la rue au karsher, les filles saluent leur dernier micheton au coin de la rue, comptent avec envie combien elle pourront s’en mettre plein le crâne avec les fruits du turbin, les mac font la moisons, le soleil se lève timidement entre deux nuages toxiques, les zombies corpos se mettent au travail après leur Tai-chi collectif quotidien.

Il reste 35 heures entre eux et les 38000 nuyens, une longue journée…

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Essai romancé d’une partie de SR4, The Grab, issu des Shadowrun missions du site officiel. Vous reconnaîtrez deux archétypes du livre de base SR4, le mage de combat elfe et l’adepte pistolero.

Ne lisez pas si vous voulez jouer The Grab.

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Jérémie Bouillon 2006-11-06T14:58:52Z 2006-12-08T07:12:32Z Conversion de campagne 2050-60 vers 2070 tag:shadowrun.fr,2006-08-13:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/32ba01614d81e4110e00588057aa1421 Introduction

Le but de cette – très longue – aide de jeu est de proposer aux MJ(Meneur de jeu) différentes pistes pour effectuer la conversion des personnages de leur groupe de joueurs de la troisième édition de Shadowrun vers la quatrième. Vous retrouverez l’aide jeu officielle dans l’Écran du Meneur de Jeu de Shadowrun 4, mais il reste très succinct ; celui-ci est bien plus étendu et détaillé.

Il existe deux grandes écoles, l’adaptation et la conversion.

Adaptation : l’on défini par adaptation une transformation des personnages dans « l’univers de 2070 et de SR4 ». La solution la plus simple consiste à faire re-créer par les joueurs leur personnage, en SR4, avec les 400 points de création standards, en ajoutant ensuite le karma qu’ils ont gagné (modulo les désirs du MJ, et les éventuels besoins d’adaptation de la « puissance » des PJ à la nouvelle gamme) et leur équipement et nuyens accumulés (modulo les désirs du MJ et le fait que les prix ont énormément baissés en 2070). Dans cette optique, il n’y a pas vraiment de « passage » des personnages de SR3 vers SR4, les PJ n’en ont pas forcément conscience ; seuls les joueurs sont au courant. Bref, les changements sont tout simplement ignorés par les personnages, ou rétro-actifs : « ça a toujours été ainsi ».

Conversion : ce qui est couvert en détails par la présente aide de jeu. L’on défini par conversion le fait de ne pas changer rétroactivement l’univers ou les personnages (ou le moins possible), mais de faire découvrir ce « nouveau monde 2.0 » aussi bien aux personnages-joueurs qu’aux joueurs, en même temps. Nouveaux théorèmes appliqués des Théories unifiées de la magie, nouvelle matrice sans fil, nouveaux implants moins chers et invasifs, etc. Cela demande plus de travail de la part de tous – et surtout du MJ – mais cela peut aussi apporter plus de profondeur à votre campagne, et éviter les PJ « lisses » et « optimisés » en conservant tout ou parti de leurs anciens acquis même si ils sont obsolètes ou inutiles. Bref, c’est l’option qui donne le rendu le plus « réaliste ».

Saut temporel

Mort durant le Crash 2.0

La « timeline » de SR3 s’arrête en 2064. La plupart des campagnes jouées, sont situées entre 2050 et 2064. Or la période de « saut temporel » entre 2064 et 2070 n’est que très très peu couverte par le livre de base SR4, et les premiers suppléments semblent clairement indiquer qu’il n’y aura pas de description détaillée de la période.

Bien sur, il est toujours possible pour un MJ d’inventer ses propres détails, et de faire avancer normalement sa campagne vers cette date. Mais la rapide progression technologique, le changement des « règles de fonctionnement » de la magie, la Réalité Augmentée, tous ces détails représentent un travail monstrueux si l’on veut faire cette progression au jour le jour. De plus, cela prend beaucoup de temps. Et enfin, tout cela ne sera pas canon (« officiel, écrit par FanPro ») ce qui peut poser à certains MJ des problèmes ou contradictions dans le futur.

Il vaut peut-être mieux dans ce cas suivre le conseil non formulé des auteurs de la quatrième édition, et faire un vrai bond temporel, qui marquera une coupure nette. La première solution pour ce faire consiste à simplement réunir ses joueurs, leur expliquer que vous allez passer à SR4, et adapter les personnages. Mais outre l’aspect un poil artificiel et intellectuel de la chose, vous vous retrouverez à devoir expliquer hors-roleplay à vos joueurs (par opposition à leurs personnages) toutes les nouveautés.

Ci-après, vous trouverez une série d’autres options alternatives, qui permettent de faire ressentir le bond temporel aux joueurs et aux personnages à la fois. Ils fonctionnent tous sur le même modèle : un « blanc » de plusieurs années, en dehors du monde, pour une réintroduction plus ou moins brutale dans ce « monde 2.0 ».

Bien sur, imposer ces options reste relativement artificiel. Mais si la chose est menée avec doigté et un peu de préparation, les joueurs peu au courant des changements de gamme de Shadowrun ne s’en rendront même pas compte ; les autres accepteront « l’astuce » bien mieux qu’elle tourne autour d’une histoire réelle, et d’événements qui arrivent « réellement » à leur personnage.

Prison

Masquamage en prison

Même si on l’oubli souvent, les personnages shadowrunners sont par définition des criminels, et ce qui attend pas mal de criminels c’est la taule, le joint, la cage, la cabane, le frais… bref la prison. Selon les juridictions, trouver 5 ou 6 années de prison est assez facile : un crime grave comme un meurtre avec peu de preuves ou une sortie anticipée (comme cela est extrêmement commun aux UCAS & CAS, rappelons que Seattle est sous juridiction UCAS), ou un crime modéré (coups et blessures, transport d’arme ou de drogue, piratage, etc.) sans passif judiciaire et sans sortie anticipée.

Il « suffit » donc que vos personnages soient groupés et se fasse prendre la main dans le sac (quitte à faire un passage prolongé vers les urgences), ou qu’une force de police dédiée leur en veulent particulièrement et qu’ils puissent être capturés. N’hésitez pas à jouer l’arrestation, quitte à faire croire aux PJ qu’ils ont une porte de sortie, par exemple leur Johnson qui les couvre et pourra les faire sortir ; puis enlevez leur leurs illusions une fois qu’il est trop tard, par exemple en croisant le dit Johnson menotté dans les cellules d’un commissariat.

La prison à l’avantage de faire revenir les joueurs à la réalité de ce qu’affronte leurs personnages, et de vous laisser tout loisir de modifier ces personnages à votre guise. Argent et équipements saisis, santé mentale affectée (particulièrement vrai des personnages éveillés et magiquement actifs, passer 5 ans aveugle avec l’impossibilité de se concentrer et/ou dans une zone de pollution astrale extrême ou avec un masquamage sur le visage laisse des psychiques importantes), blessures mal guéries, etc. Ce qui vous offre l’opportunité de réduire la « puissance » des personnages pour l’adapter à celle attendue à SR4, voir plus bas pour les détails.

Coma

Autre solution facile, créer une blessure telle que les personnages se réveillent des années plus tard dans un lit d’hôpital. La chose est un peu plus artificielle que les autres méthodes, mais énormément plus simple également. Le seul problème est « d’infliger » un long coma sur un groupe complet. Les chances qu’une telle chose se produise sont quand même très minces.

Dans ce cas, vous pouvez vouloir ajouter un peu de piment, pour expliquer le coma. Ancienne magie inconnue, effet paranormal ou de mutation, effet technologique « bizarre ». Par exemple, les personnages peuvent recevoir un contrecoup matriciel ou simsens du Crash 2.0 et se retrouver en un long coma, ce n’est certainement pas plus « anormal » que d’y être transformé en technomancien.

Le coma a également l’avantage d’expliciter facilement la perte de ressources, et d’attributs/compétences.

Métaplans

Harlequin is back ©Brom

Une quête intégrale dans les métaplans (incluant tous les personnages même les non-éveillés) a de très nombreux avantages. C’est d’ailleurs notre solution préférée, même si c’est probablement celle qui demande le plus de travail.

Tout d’abord, le tout repose sur un paradoxe. On ne sait pas comment le temps fonctionne, mais l’on peut facilement imaginer que si il est généralement linéaire voir parallèle, il peut se dérégler. En pratique, une semaine de quête pourrait durer plusieurs années (4 ou 5 dans notre cas) dans le monde physique « réel » des personnages. C’est une astuce temporelle assez classique de la science-fiction, facilement abordable, exploitable, et canon de surcroît. Voilà pour le saut temporel, en prenant conscience qu’une telle quête résout les problèmes d’adaptation au monde ou d’information des personnages. Ils entrent en quête en novembre 2064 (par exemple), y passent une « semaine » depuis leur point de vue, ressortent en janvier 2070. Ils ne voyagent pas dans le temps, simplement l’écoulement du temps était plus « lent » dans les métaplans, pour cette fois-ci. Et quand ils ressortent, ils sont directement confronté à un monde nouveau, changé, upgradé comme disent les jeunes de 2070 :-)

Autre avantage significatif, une longue aventure (ou plusieurs aventures successives) dans un tel environnement peut expliquer des modifications bizarres dues au changement de règles. En effet, dans cette option, la conversion technique de SR3 vers SR4 s’opère au début même de l’aventure dans les métaplans (ou au milieu de l’aventure si vous préférez cela ainsi). Pourquoi ? Il y a deux raisons à cela.

Premièrement, cela vous permet de tester les règles, et vos conversions. Vous et vos joueurs allez découvrir un nouveau système de règles, vous allez sûrement faire des erreurs, mal comprendre tel ou tel point, trouver des erreurs ou être en désaccord et modifier la règle… bref, vous acclimater à un nouveau corpus de règles. Au lieu de faire ces tâtonnements et changements « hors-roleplay », une aventure dans les métaplans vous permet de les incorporer au jeu. Les « règles » changent tout le temps dans les métaplans, rien de grave ou d’anormal à ce que vous changiez certains points de la mécanique du jeu au cours de cette mini-campagne ou que vous ajustiez les conversions des personnages (en ajoutant ou en enlevant des points ici et là).

Ensuite, cela permet à vos joueurs de s’habituer au nouveau système, et à la nouvelle « version » de leur personnage. Lors d’une conversion, les joueurs râlent toujours sur la nouvelle version de leur PJ, le fait que cette fois-ci ils jouent dans un métaplan, une sorte de rêve éveillé dans un monde pas vraiment réel, permet de faire supposer que ce n’est que temporaire, et de les aider à passer ce cap. Après plusieurs séances de jeu avec ce nouveau personnage, certains qui râlaient au début ne penseront peut-être même plus à « ce qui ne va pas » (d’après eux) sur le personnage converti une fois qu’ils réintégreront la réalité du monde physique.

Reste qu’une aventure dans les métaplans n’est pas forcément génératrice de trauma grave, qui pourrait expliquer des blessures physiques ou psychiques permanentes (utilisées pour réduire la « puissance » des personnages et les adapter au nouvel environnement de SR4). Vous pouvez en créer, ou alors cumuler l’option des métaplans avec une autre, par exemple le coma ou être prisonniers de la matrice (avant ou après les métaplans, ou même pendant si vous êtes prêt à rajouter un niveau de paradoxe supplémentaire).

Tout cela est bel et bien, mais le plus dur reste à faire. Une mini-campagne intéressante dans les métaplans, qui justifie l’envoi physique de tout le groupe ne tombe pas du ciel. Ceci dit, cela peut être l’occasion pour vous d’écrire des scénarii bizarres, curieux, différents, voir même de jouer dans des univers absolument pas shadowrun-esque (far west, pirates, space opera, fantasy, post apocalyptique, etc.) pour respirer un peu et tester d’autres choses avant de réintégrer la dure réalité de 2070. Et cela ne s’écrit pas tout seul, ni facilement. Prenez votre courage à deux mains et lancez vous, c’est une option particulièrement gratifiante si elle est réussie.

Une autre option, si vous lisez l’anglais, est de faire jouer la campagne Harlequin’s Back qui est – presque – toute faite pour cela. Les personnages y sont projetés sans qu’on leur demande quoi que ce soit, ne peuvent pas en sortir avant de l’avoir fini, et donne une dimension épique et alternative qui permettra d’encore mieux montrer le contraste avec l’univers glauque et terre-à-terre de la rue à laquelle ils sont habitués (ou s’habitueront si ils menaient la grande vie avant le Crash 2.0 et la perte de leurs économies). La campagne n’est pas faite à l’origine pour être jouée entre 2064 et 2070, mais l’entorse à la timeline est mineure voir inexistante pour les joueurs et leurs personnages. Seul quelqu’un dans les petits papiers de Dunkelzahn pourrait éventuellement voir une différence et vous demandera alors un peu de travail si vous avez déjà intégré la chute de Darke et le détachement du rituel majeur d’avec son locus (si vous n’avez pas compris un mot de cette dernière phrase ne vous inquiétez pas, c’est que l’entorse à la timeline ne vous posera alors aucun problème). Bien sur la campagne n’est pas écrite pour SR4, il faudra donc faire quelques adaptations techniques, mais vu l’ambiance et le but de la campagne la technicité est très largement secondaire et ne devrait pas vous poser de problème. Pensez juste à intégrer quelques nouveautés (matrice sans fil, réalité augmentée, etc.) ici et là (sous forme de métaphore bien sur), par touches.

Prisonniers du Crash 2.0

Pour plus de détails, voir le supplément System Failure (disponible aussi en PDF)

Pour faire court, lors du second Crash de la Matrice, des personnes connectées ont été durement touchées : mort cérébrale, folie, perte de mémoire, dommages, etc. Et d’autres elles sont restées prisonnières à l’intérieur de la Matrice elle-même. L’on ne sait pas bien pourquoi ou comment, même en 2070. Si vous pouvez mettre une telle chose en scène pour vos PJ, vous pouvez faire un black-out de plusieurs années avant de revenir dans un corps (qui pouvait être dans ce qui semblait être un coma profond). Ou vous pouvez aussi développer une mini-campagne purement matricielle, histoire de dépayser votre groupe.

Sorts de longue durée

Un certain nombre de sorts et d’effets magiques peuvent expliquer une « paralysie » très longue. Paralysie, pétrification, sommeil magique, etc. il suffit juste que l’effet « congèle » le corps pour qu’il ne se détériore pas à cause de l’absence de nourriture (la pétrification est un bon choix ici).

Il faut alors expliquer pourquoi l’effet magique dure aussi longtemps, et pourquoi il s’arrête soudainement en 2070. Une solution classique consiste à envoyer les PJ dans un ancien lieu de pouvoir (caverne de dragon, lieu d’emprisonnement d’esprits mauvais comme les grottes australiennes du roman ...Et trouve ta vérité !, etc.) où règne des protections magiques en-dehors des capacités d’un éveillé normal. Les PJ déclenchent ces protections, et se retrouvent… par exemple pétrifiés. Ils peuvent être délivrés par une influence extérieure à la date idoine.

Réincarnation

Sans être décrite dans le canon (ni contredite), c’est une option qui peut intéresser certains MJ. Les personnages joueurs meurent, ou ont une expérience proche de la mort, et sont réincarnés dans de nouveaux corps. Il n’est pas forcément besoin d’expliquer le pourquoi du comment, mais quelques pistes ou théories sont quand même les bienvenues pour éviter un syndrome deus ex machina. Une possibilité est d’avoir des PJ membres du Réseau (« the Network ») ou sous influence de Deus, ou encore des PJ prisonniers de la matrice lors du Crash 2.0 ; et qui se retrouvent « téléchargés » dans un nouveau corps.

Pour les détails, il y a deux grandes possibilités. Les joueurs – ou vous, le MJ – créent des personnages SR4 débutants, et ils gardent simplement la mémoire de leurs anciens personnages. Ou alors faire un mix entre les anciens attributs mentaux et connaissances de leur ancien personnage, et les attributs et capacités physiques de leur nouveau corps.

Dans les deux cas, pensez à bien préparer le terrain privé (amis, familles, contacts, ennemis) pour savoir comment les PNJ pourront réagir, et le terrain public (si jamais les PJ sont assez fous pour aller voir un reporter avec le scoop tabloïd de l’année, et des preuves bien sur).

La gestion des alliés

Si un ou plusieurs PJ dispose d’alliés puissants et entreprenants, le choix d’une option de bond temporel peut devenir délicate. Le plus évident est un esprit allié, il est capable de localiser son « maître » et d’agir ; mais la même remarque s’appliquer aussi à un groupe d’initiation capable de sorcellerie rituelle par exemple. Il faut donc alors trouver une explication pour empêcher ces alliés de délivrer le personnage-joueur.

Plusieurs options règlent ce problème : la quête dans les métaplans rend le personnage inaccessible ou peut aussi intégrer les alliés, le coma ne peut pas forcément être réglé par de la magie, être prisonnier de la matrice est en-dehors du champ d’action d’un allié éveillé, etc. Ce n’est pas forcément difficile de trouver quelque chose de crédible, il faut simplement le prévoir pour éviter de désabuser le joueur concerné.

Quand le chat dort…

Tout perdu dans la Matrice, s'connecte pour de la bouffe

Durant le temps écoulé lors du « saut temporel », beaucoup de choses se sont déroulées, et la vie peut affecter les PJ sur plusieurs points qui sont à considérer.

Ici – comme pour tout le reste d’ailleurs – insistez pour avoir, noir sur blanc, les fiches intégrales des PJ, y compris l’ensemble de leurs contacts, connaissances, équipement, planque, créditubes, compte en banque, etc. Cela vous évitera énormément de problème par la suite avec les « oui mais tu as oublié qu’il y a 14 séances je t’avais dis que je planquais 200 lingots d’or dans une planque super-introuvable-protégée-de-la-mort-qui-tue ». Soyez ferme collègue MJ ! Si ce n’est pas écrit noir sur blanc avant la conversion, ça n’existe pas !

Contacts

Les contacts, amis, ennemis, famille, groupe magique, et autres connaissances d’un personnage ont certainement évolué. Certaines peuvent être mortes, avoir été durement touchées par le Crash 2.0 (blessure, handicap, perte ou gain de statut, d’argent, etc.), ou avoir simplement évolué avec la vie en changeant de situation familiale, de métier, etc. Dans les Ombres, on ne vit généralement pas vieux, cinq ou six années de plus peuvent signifier la nécessaire retraire d’un PNJ par exemple.

Pensez à étudier au cas par cas chaque contact (et allié, ami, famille, etc.) de chaque personnage, et à voir ce qui a pu leur arriver. Appliquez des modifications plausibles, mais aussi appliquez celles que vous souhaitez. Si un personnage est plus « récent » que le reste du groupe et que vous cherchiez un moyen de le mettre à niveau, peut-être que son frère flic de base chez la Lone Star est devenu un Major décoré et célèbre. À l’inverse un personnage qui collectionne les contacts depuis des années pourra voir sa liste réduite par les morts ou les mises à la retraite.

Possessions personnelles

Qu’arrive-t-il à votre maison ou appartement si vous disparaissiez pendant six ans ? Et à tout ce que votre chez-vous contient ? Et à votre voiture, votre compte en banque, etc. Bref, c’est globalement une mauvaise nouvelle pour la plupart des personnages (et plutôt une bonne nouvelle pour le MJ, un shadowrunner qui a le ventre vide en fin de mois est un shadowrunner qui bosse, et donc un joueur qui joue).

Encore une fois, il faut tout prendre au cas par cas. L’argent et les possessions sont-elles en sûreté même pendant six longues années, dont de longs mois de chaos ? Le Crash a-t-il affecté les comptes en banque ? Des membres de la famille (ou des escrocs) ont-ils utilisé les nuyens durement volés pour partir refaire sa vie sur une plage des Caraïbes ? Des squatters ou gangers ont-ils profité de l’absence pour piquer tout ce qui n’était pas vissé au sol dans les planques des Barrens ?

Et si vous n’existiez plus ?

Le Crash 2.0 a affecté beaucoup de données informatiques. Pas au point du premier, et pas tout le monde (Saeder-Krupp s’en est bien tiré entre autre), mais quand même largement. C’est l’occasion pour vous – si vous le souhaitez bien sur – de repartir sur de nouvelles bases, en effaçant des fichiers de la police (privée, municipale ou corporatiste) les informations des 39 scènes de crimes où les PJ ont pu laisser de l’ADN, des balles, des traces, et que vous aviez oublié de noter à l’époque.

Des identités ont pu être effacées, des dossiers criminels, etc. À l’inverse (bien que nettement moins probable) un glitch dans une base de données à pu affecter à un honnête citoyen (la fausse identité en béton d’un PJ) le mandat de quelqu’un d’autre, et il est maintenant officiellement recherché.

Un monde 2.0, des règles modifiées

Tout un groupe

Maintenant que le « background » a été converti, ou du moins couvert par cet article, passons aux aspects techniques. Pas forcément plus simples ou rapides que le background, il va falloir par contre un peu plus de calculs.

Attributs

L’échelle des attributs est la même entre SR3 et SR4, il n’y a donc pas trop de travail à faire sur la conversion, mais il y a toutefois une exception et quelques problèmes.

D’abord l’exception : si l’échelle normale (de 1 à 6 pour un humain) est la même, il était possible à SR3 de dépasser le maximum racial (jusqu’à 9, toujours pour un humain) dans des circonstances et pour des personnages réellement exceptionnels. Certains MJ étaient plus souples que d’autres sur ces circonstances, et se retrouvent avec des monstres vivants sur pieds à gérer. Le plus logique serait d’autoriser un personnage à avoir 7 dans son attribut (avec l’Avantage d’Attribut Exceptionnel) mais cela veut dire qu’il n’y a plus de différence entre avoir 7, 8 ou 9 (toujours pour un humain, dans l’échelle SR3). Il faut donc voir au cas par cas, ou passer par une étape de réduction de puissance (voir plus bas). L’on peut aussi appliquer une échelle similaire à celles des compétences (voir ci-après) si vous avez été vraiment, vraiment généreux (quelle folie !) avec vos PJ.

Premier problème, la Magie. L’attribut de Magie était fixé à 6 (moins les pertes d’essence, de trauma, etc. plus l’initiation) à SR3, c’est un Attribut normal à SR4 allant de 1 à 6 (plus initiation éventuelle). Nous conseillons de faire une conversion simple : 6 était la norme avant, maintenant la norme est 3, mettez 3. Plus bien sur, chaque grade d’initiation, et moins les pertes de magie dues aux trauma, abus sur son corps, implants, etc. Oui à SR4 les trauma ne provoquent plus vraiment de perte de magie, mais c’est à SR4, en 2070. Si vraiment vous y tenez, vous pouvez offrir à vos PJ magiciens l’opportunité d’apprendre comment modifier leur aura ou manipulation de mana pour ignorer ces traumas, bref récupérer leur(s) point(s) de Magie perdu par ce biais.

Ensuite, il y a plus d’Attributs à SR4 qu’à SR3. La solution de simplicité consiste simplement à donner le même score aux Attributs divisés. Par exemple si quelqu’un avait 5 en Intelligence à SR3, il pourrait avoir 5 en Logique et en Intuition à SR4. Mais cela manque un peu de finesse, par exemple beaucoup de combattants type « samouraï des rues » avait un haut score en Intelligence pour des questions bassement techniques (d’Initiative, de Perception, etc.) qui n’ont plus lieu d’être. Dans ce cas vous pouvez ajuster les scores avec un effet de balancier : par exemple si un personnage élevé dans la rue, avec 5 en Intelligence représentant sa perception, son intuition, sa ruse mais peu intellectuel, pourrait avoir à SR4 6 en Intuition mais 3 en Logique (en considérant que le point supérieur à 5 « vaut » plus qu’un seul point en dessous de 5, d’où le score de 3).

Enfin, la Chance (Edge en anglais). À notre avis, le plus simple et efficace consiste à baser le score de base sur le Karma total accumulé par un personnage (nous parlons de chaque point de Karma attribué par le MJ depuis la création du personnage, quel qu’ait été son usage au final), puisqu’ils représentent des choses pas trop éloignées, et similaires techniquement. Ce que vous aurez à faire alors consiste à prendre le personnage SR3 à votre table de jeu avec le plus de Karma total et à voir combien vous voulez lui donner en Chance. Cela dépend de votre table de jeu, l’on pourrait imaginer quelque chose du type « diviser le Karma total par 150 et prendre l’entier restant, minimum 1 » mais c’est un peu trop arbitraire, et cela dépend aussi beaucoup des styles de jeu. Donc si vous voulez donner 4 à votre personnage le plus expérimenté, il suffit ensuite de faire une règle de trois… si ce dernier a 250 point de Karma au total, un autre personnage avec 150 points aurait 2.4 soit 2. Ensuite, si ce personnage avait des Traits particuliers (chanceux ou malchanceux) vous pouvez ajuster le score de Chance pour en tenir compte (en l’augmentant pour un personnage chanceux par exemple). N’oubliez pas de donner 1 aux personnages humains.

À noter qu’il peut être vivement conseiller de réduire les Attributs SR4 d’un personnage, pour coller au nouveau style de jeu, parce que les Attributs sont beaucoup plus « puissants » qu’ils ne l’étaient en SR3. Voyez plus bas.

Compétences

On arrive ici à la partie difficile. Il existe énormément de compétences différentes, il y a beaucoup de changements entre les deux éditions, aussi bien sur les compétences elles-mêmes que sur l’échelle de valeur.

Échelle entre SR3 et SR4

Le cohérent et réaliste consiste probablement à prendre les adjectifs des deux échelles, et à les faire correspondre. Par exemple, à SR3, 5 dans une compétence vous qualifiait de « professionnel ». À SR4, un professionnel à 3 dans une compétence. Rappelons pour mémoire qu’à SR3 il n’y avait pas de limite à l’échelle, qui commençait à 1 et ne s’arrêtait pas… bien qu’une compétence (fut-elle spécialisée) à deux chiffres (à partir de 10) était – enfin en théorie, ahem – plus que rare. Pour information, Dodger (l’un des tous meilleurs deckers mondiaux) en 2061 à l’apogée de sa compétence, était chiffré (??[en]Brainscan, page 134) en Informatique (Decking) à 10 (12). Donc sauf cas absolument exceptionnel et rare, tous les PJ devraient donc être en-dessous de 10, ce qui nous simplifie la tâche.

Ce qui donne :

SR3 SR4
1-2 1
3-4 2
5 3
6 4
7 5
8-9 6
10 7

Cette table a tout de même deux problèmes : d’abord elle ne fait parfois pas de différence entre n et n+1, par exemple entre 1 et 2. Ce n’est pas forcément un problème majeur, et c’est inévitable, mais il faut garder à l’esprit les personnages qui « perdent » un peu à cette conversion (avec cette table ce sont les scores de 2, 4, 9) pour éventuellement compenser plus tard.

Ensuite, elle n’est pas totalement linéaire… si cela est un problème majeur pour vous, vous pouvez choisir de simplement multiplier les scores des compétences SR3 par un coefficient fixe (0.6 semble un bon choix) et d’appliquer le résultat. Mais vous retomberez sur des problèmes d’arrondis, ce qui nous à amené au départ à choisir une table plus précise même si moins linéaire.

Équivalence d’une compétence à une autre

Autre gros morceau, peut-être l’un des plus gros, consiste à convertir une compétence en une autre. C’est parfois simple, Démolition en SR3 reste Démolition en SR4. C’est parfois un casse-tête, Sorcellerie en SR3 devenant 4 compétences distinctes en SR4. Nous allons voir la chose cas par cas, du moins pour les compétences actives du livre de base.

SR3 VF SR3 VO SR4 VF SR4 VO Notes
Athlétisme Athletics Athlétisme GC Athletics SG Conversion en un Groupe de compétences.
Plongée Diving Plongée Diving
Armes Tranchantes Edged Weapons Armes tranchantes Blades
Massues Clubs Armes contondantes Clubs
Armes d’hast/Bâtons Pole arms & staff Arme exotique ou Armes contondantes Exotic Weapons ou Clubs Les armes d’hast rentrent désormais dans Arme exotique, alors que le bâton de combat dans Armes contondantes. À répartir selon l’usage fait par le personnage.
Armes Cyber-implantées Cyber-Implant Combat Armes tranchantes ou Arme exotique Blades ou Exotic Weapons Conversion en Armes tranchantes si utilisé dans la main ou le bras, en Arme exotique si ailleurs (pied, bouche, etc.).
Combat à Mains Nues Unarmed Combat Combat à mains nues Unarmed Combat Comprend les arts martiaux.
Armes de Jet Throwing Weapons Armes de jet Throwing Weapons
Armes de Trait
Armes Lourdes Heavy Weapons ½ Armes lourdes Heavy Weapons Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Combat Sous-Marin Underwater Combat ? ? N’est pas explicitement géré par SR4, conversion probable en Arme exotique de mêlée.
Pistolets Pistols Pistolets Pistols
Pistolets-Mitrailleurs Submachine Guns Armes automatiques Automatics Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Fusils Assault Rifles Armes automatiques Automatics Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Fusils d’Assaut Rifles Armes d’épaule Longarms Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Shotguns Shotgun Armes d’épaule Longarms Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Armes Laser Laser Weapons Arme exotique Exotic Weapons
Fouets Whip Arme exotique Exotic Weapons
Furtivité Stealth Furtivité GC Stealth SG Conversion en un Group de compétences.
Lecture d’Aura Aura Reading Analyse astrale Assensing Même si c’était une compétence complémentaire, il est plus simple de directement convertir la compétence. Si un PJ SR3 ne la possède pas, on lui donnera tout de même 1 point en Analyse astrale, car on ne peut pas s’y défausser.
Explosifs Demolitions Explosifs Demolitions
Artillerie Gunnery Armes de véhicules Gunnery
Armes de Lancement Launch Weapons ½ Armes lourdes Heavy Weapons Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Informatique Computer ½ Informatique, Recherche de données, Cybercombat, Hacking, Software ½ Computer, Data Search, Cybercombat, Hacking, Software Compétence SR3 beaucoup plus large que la compétence SR4. L’on peut vouloir moduler en fonction de l’expérience et de l’usage usuel. Un ex-decker qui ne combat presque jamais dans la matrice aura un faible score de Cybercombat par exemple. La compétence SR4 d’Informatique est à moitié représentée également par la compétence SR3 d’Électronique.
Électronique Electronics Guerre électronique, ½ Hardware, ½ Informatique Electronic Warfare, ½ Hardware, ½ Computer Compétence SR3 beaucoup plus large que la compétence SR4. À noter que Guerre électronique était basé sur l’Électronique à SR3, mais existait aussi en compétence de connaissance complémentaire ; dans ce cas l’on peut vouloir augmenter le score final SR4 de Guerre électronique pour en tenir compte.
Biotech Biotech Premiers soins First Aid
Étiquette Etiquette Étiquette Etiquette
Instruction Instruction Instruction Instruction
Intimidation Intimidation ½ Intimidation ½ Intimidation Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Interrogation Interrogation ½ Intimidation ½ Intimidation Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Leadership Leadership Leadership Leadership
Négociations Negotiation Escroquerie, Négociation Con, Negotiation Compétence SR3 plus large que la compétence SR4.
Invocation Conjuring Bannissement, Contrôle d’esprits, Invocation Banishing, Binding, Summoning Compétence SR3 beaucoup plus large que la compétence SR4. L’on peut vouloir moduler la répartition des scores selon la tradition, par exemple un chaman peut ne pas recevoir de Contrôle d’esprits, un mage hermétique recevoir un score d’Invocation plus faible qu’un chaman.
Sorcellerie Sorcery Combat Astral, Lancement de sort rituel, Lancement de sort, Contresort Astral Combat, Ritual Spellcasting, Spellcasting, Counterspelling Compétence SR3 beaucoup plus large que la compétence SR4. L’on peut vouloir moduler les scores selon l’expérience des PJ, par exemple peu de runners font de la magie rituelle, si votre mage n’en a jamais fait ou presque vous pouvez lui donner 1 (car on ne peut pas s’y défausser) mais c’est tout.
Motos Bike Véhicules terrestres Pilot Ground Craft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Voitures Car Véhicules terrestres Pilot Ground Craft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Hovercrafts Hovercraft Véhicules terrestres Pilot Ground Craft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Bateaux à moteurs Motorboat Véhicules aquatiques Pilot Watercraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Navires Ship Véhicules aquatiques Pilot Watercraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Bateaux à voiles Sailboat Véhicules aquatiques Pilot Watercraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Avions Winged Aircraft Appareils volants Pilot Aircraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Hélicoptères Rotor Aircraft Appareils volants Pilot Aircraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Appareils à Poussées Vectorielle Vector Thrust Aircraft Appareils volants Pilot Aircraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Aérostats Lighter-Than-Air Aircraft Appareils volants Pilot Aircraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.
Sous-Marins Submarine Véhicules aquatiques Pilot Watercraft Compétence SR4 plus large que la compétence SR3.

Note : la mention ½ représente une « demi » compétence. Par exemple SR4 Intimidation est pour moitié composée de SR3 Intimidation et pour l’autre moitié de SR3 Interrogation. Dans ce cas, la solution la plus simple est généralement de convertir la compétence en lui donnant une spécialisation, et d’ajuster le score finale soit égal au score SR3 si l’on veut « avantager » le personnage, soit à la baisse si l’on veut « désavantager » le personnage.

Les conversions en un Groupe de compétence, et d’une manière générales à chaque fois que les compétences SR3 sont plus larges (couvrent plus de sujets) que la compétence SR4, la solution simple consiste simplement à donner un score équivalent. Si un personnage SR3 à 5 en Athlétisme, il aura alors 3 en Athlétisme GC. L’on peut aussi vouloir moduler les scores et les compétences SR4 en fonction de l’expérience et de l’usage fait par le personnage en SR3. Par exemple, un personnage avec à SR3 Athlétisme (5) mais qui ne l’utilise que pour courir pourrait avoir en SR4 Athlétisme GC (2 ou 3) avec une spécialisation en Course.

Une compétence plus large en SR4 qu’en SR3 demande un peu de réflexion, et d’ajustement. Ceci est particulièrement vrai des compétences de pilotage, beaucoup plus larges en SR4 qu’en SR3. Que faire d’un personnage qui en SR3 avait 6 en Moto, et rien d’autre ? L’on peut probablement convertir l’échelle (il passe de 6 à 4), puis lui donner une spécialisation jusqu’à ce niveau ; il aura donc Véhicules terrestres (2) avec une spécialisation en moto (+2, pour un score total de 4 en moto). C’est un « avantage » pour le personnage, et doit donc être noté comme tel.

Les compétences de connaissance se convertissent facilement directement en utilisant l’échelle numérique montrée plus haut. Il faut simplement voir au cas par cas si les connaissances ne sont plus obsolètes. Une connaissance du jazz classique par exemple ne changera pas ; une connaissance sur les grandes figures de la mafia de Seattle ou les huiles de Novatech sera certainement diminuée à cause des changements qui s’y sont produits.

Les compétences de langue elles ne changent pas bien sur ; à l’exception de certains jargons (un jargon matriciel est en tête d’une telle liste par exemple) qui ont pu rapidement évoluer.

Adaptation de la magie

Plusieurs points relatifs aux magiciens seront à adapter lors de la conversion. C’est encore une fois surtout affaire de bon sens, et du style que vous voulez donner à votre campagne, et à votre conversion. Autant si l’on peut facilement comprendre que la technologie change (rapidement), autant c’est plus délicat à faire passer comme message auprès de vos joueurs. D’autant que la chose est parfois sous-entendu dans la gamme (en particulier avec les anciennes règles de SOTA), mais jamais clairement dit noir sur blanc dans le livre de base de SR4.

Premier point délicat, les sorts. Ils sont normalement facile à convertir (prenez simplement le même sort en SR4, regardez dans le supplément Street Magic au besoin), mais si l’un d’entre eux pose problème vous pouvez le refaire en SR4, ou décider arbitrairement que les « algorithmes » de sa formule ne fonctionnent plus en 2070. Leur ancienne « force » n’est plus à prendre en compte, vous pourrez donc vouloir (en particulier si vous avez plusieurs lanceurs de sorts parmi vos PJ) noter les « gains » et « pertes » à la conversion, à coté de ceux des compétences. Une option qui peut intéresser certains MJ, en particulier si vos PJ sont trop expérimentés pour la gamme SR4, est de supprimer les sorts dont l’ancienne « force » est trop faible (1, voir 2). Annoncez que les formules ont légèrement changé, les sorts avec une puissante formule fonctionnent toujours mais pas ceux avec une faible formule.

Second cas encore plus délicat, les esprits. Un esprit allié (ou un esprit libre contrôlé par son Nom si vous avez été assez négligent pour laisser votre PJ mage mettre la main sur un Nom) demandera à être converti comme un PJ à part entière ; voir aura été libéré si le mécanisme de bond temporel que vous avez choisi le permet et si vous désirez le supprimer. Pour les anciens élémentaires liés, le plus simple est probablement de les supprimer. Annoncez par exemple que les métaplans ont connu une révolution en parallèle avec les nouveaux fondements de la conjuration et de la Théorie unifiée de la magie, et qu’une fois que le magicien aura réappris comment invoquer un esprit en accord avec sa Tradition il pourra le faire mais que les anciens esprits ne répondent plus aux appels.

Troisième cas, la Tradition. Tous les anciens chamans, wujens, prêtre vaudou, mages hermétiques, druides, etc. sont désormais des Magiciens avec une Tradition. Il vous faudra donc choisir une tradition pour vos PJ magiciens, et les laisser découvrir le nouveau fonctionnement petit à petit lors de leur introduction à cette nouvelle époque. Cela peut également être l’opportunité d’opérer un léger ajustement de Tradition si l’ancien magicien ne « rentrait pas bien dans les cases » de la magie à SR3 (on peut imaginer qu’un mage hermétique des rues utilise l’Intuition plutôt que la Logique pour résister au Drain, ce genre de choses).

Le reste est relativement facile, les focus se convertissent directement sans problèmes, etc. Si toutefois une technique métamagique pose problème, vous pouvez l’adapter, la recréer, ou simplement annoncer qu’elle ne fonctionne plus et autoriser (ou non, si vous êtes particulièrement méchant) le magicien à en apprendre une nouvelle en remplacement.

Ré-équilibrer la « puissance »

Prisonnier de la matrice

Les personnages « débutants » de SR3 étaient extrêmement puissants, déjà des shadowrunners vétérans. Pour comparaison, l’archétype du « mage de combat » de SR3, converti très basiquement sans fioritures selon les conseils et barèmes donnés plus haut, représente plus de 525 Points de Création à SR4 (rappelons qu’un PJ débutant est censé être à 400PC, un PJ pour une campagne d’élites vétérans est à 500PC). Ceux qui ont joués les précédentes éditions (en particulier la première) s’en souviennent bien.

SR4 corrige le tir, en proposant des personnages réellement débutants (sans qu’ils soient « faibles » ou moins intéressants, bien au contraire) avec surtout une marge de progression possible. Si vous avez de tel personnages autour de votre table, ou si ils sont joués depuis longtemps et ont acquis des quantités pharaoniques de karma, vous pouvez vouloir réduire leur « puissance » pour mieux coller au style SR4.

La plupart des options possibles pour un saut temporel jusqu’en 2070 proposées au début de cet article incluaient des explications possibles pour une telle réduction, généralement sous la forme de trauma durable. On comprend bien que quelqu’un qui passe 5 ans sur un lit d’hôpital ou dans un cachot d’isolement d’une prison en ressort blessé dans sa chair, possiblement dans sa psyché, amoindri. Si vos joueurs renâclent sur ce point (si ils s’en aperçoivent et sortent de leur interprétation de leur personnage pour en parler), le plus simple consiste à leur expliquer calmement que le style de jeu a un peu changé, et que pour préserver l’intérêt des campagnes à venir et donc l’amusement de tous vous souhaitez coller un peu plus à ce nouveau style.

Le détail de ce ré-équilibrage est à voir selon vos goûts, chaque personnage, et ce que vous comptez faire à SR4. Un bon point de départ pourrait être de faire la conversion d’un ou deux personnages les plus « puissants » à votre table, et de voir ce que cela donne comparé à des personnages standards SR4. Ensuite, voyez où vous pouvez ou voulez faire des coupes. Une solution simple mais radicale, peut-être valable pour des groupes extrêmement expérimentés, consiste à enlever un point à chaque attribut et/ou compétence, quel que soit leur score. Radical, mais efficace. Une autre consiste à adapter le ré-équilibrage en fonction des traumas subis… par exemple après 5 ans sur un lit sans bouger, on peut facilement penser qu’un personnage en sort avec des attributs physiques faibles voir minimaux. Etc.

Touches finales

Une fois les conversions effectuées, prenez un peu de recul, éventuellement discutez en autour de vous avec d’autres MJ, ou en ligne sur des forums dédiés à Shadowrun, ce genre de chose. Revoyez le résultat dans son ensemble. Si vous n’êtes pas sur du résultat, l’option de saut temporel des métaplans vous autorise à des corrections ultérieures, fut-elles drastiques, en cours de jeu sans devoir les expliquer hors-roleplay.

Ces touches finales sont aussi une bonne occasion de faire un ré-équilibrage interne entre chaque personnage en fonction des « avantages » ou « désavantages » qu’ils ont reçu durant la conversion. Un personnage qui au final a été plus avantagé que désavantagé pourra être un peu plus ré-équilibré vers le bas, par exemple avec un trauma plus important (ou plus significatif pour lui, perdre un point de force est moins grave pour un mage que pour un adepte des arts martiaux par exemple) ou des pertes externes (contact, équipement, finances, etc.) plus importantes.

Une possibilité intéressante pour certains, peut être de donner des points de karma à dépenser à la fin de la conversion, une fois « en SR4 ». Ces points peuvent permettre aux joueurs d’adapter la version SR4 de leur personnage en fonction de leurs désaccords sur votre vision de la conversion, par exemple pour augmenter telle compétence ou rajouter tel sort. À vous de voir au cas par cas ce qui est faisable, mais n’oubliez pas que ces personnages sortent – normalement – d’un univers assez différent, d’une époque différente. Par exemple un personnage rigger aura toujours son implant d’Interface de Contrôle qui devient inutile, le joueur ne peut pas magiquement l’enlever juste « parce que ça ne sert plus à rien ». Ou un chaman ne peut pas soudainement avoir un esprit lié, alors que la chose est nouvelle pour lui. Ces détails là devront être réglés par le personnage et non le joueur, avec vous, au cours d’une partie. Bien sur vous pouvez faciliter ou accélérer le processus, ou alors le rendre aussi détaillé et réaliste que possible (trouver un charcudoc qui se souvient comment enlever les vieux implants obsolètes, qui lui fera un bon prix, faire l’opération, la convalescence, etc.).

Au final, n’y perdez pas le sommeil tout de même. Le but de tout cela est de s’amuser, et une conversion réussie est une conversion qui garde intact le plaisir de jeu de tous. Les chiffres ne sont que des chiffres, si vous avez choisie de convertir les PJ plutôt que de recommencer une campagne fraîche avec une nouvelle équipe c’est pour garder leur historique, leur personnalité, leur background, pas pour savoir si c’est un 2 ou un 3 marqué dans un coin du papier.

Pour un article d’aide de jeu de cette taille et de cette ampleur, il y a forcément des oublis, des points passés trop rapidement, bref des problèmes. N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous, ou à poster dans nos forums pour pointer ces problèmes, proposer des suggestions. L’aide de jeu ci-dessus sera mise à jour petit à petit avec les problèmes pointés, et les aides suggérées.

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Un long et détaillé guide pour aider les MJ(Meneur de Jeu) à convertir leur groupes de personnages-joueurs de SR3 (ou antérieur) à SR4, et d’un univers des années 2060 à celui de 2070.

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Eloïc Thivant 2006-11-05T15:32:40Z 2006-11-07T17:46:24Z Tables de probabilités pour SR4 tag:shadowrun.fr,2006-11-05:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/78695845e50bfde01b316e3cd050ab40 Histoire de mieux cerner vos chances pour un test, voici une table HTML qui résume le pourcentage de chance de faire au moins k succès sur un lancer de n dés, et deux versions prêtes à imprimer en PDF, dont l’une avec un code couleur.

x12345678910
133,33XXXXXXXXX
255,5611,11XXXXXXXX
370,3725,933,70XXXXXXX
480,2540,7411,111,23XXXXXX
586,8353,9120,994,530,41XXXXX
691,2264,8831,9610,011,780,14XXXX
794,1573,6642,9417,334,530,690,05XXX
896,1080,4953,1825,868,791,970,260,02XX
997,4085,6962,2834,9714,484,240,830,100,01X
1098,2789,6070,0944,0721,317,661,970,340,040,00
1198,8492,4976,5952,7428,9012,213,860,880,140,01
1299,2394,6081,8960,6936,8517,776,641,880,390,05
1399,4996,1586,1367,7644,8024,1310,353,470,880,16
1499,6697,2689,4773,8852,4531,0214,955,761,740,40
1599,7798,0692,0679,0859,5938,1620,308,823,080,85
1699,8598,6394,0683,4166,0945,3126,2612,655,001,59
1799,9099,0495,5886,9671,8652,2332,6117,197,552,73
1899,9399,3296,7489,8376,8958,7839,1522,3310,764,33
1999,9599,5397,6092,1381,2164,8145,6927,9314,626,48
2099,9799,6798,2493,9684,8570,2852,0733,8519,059,19

Et un graphique reprenant les informations de la table :

*
SR4-graphique_probas.pdf

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Table résumant les probabilités de faire un nombre de succès donné à Shadowrun 4 pour un lancer de n dés, en HTML ou PDF

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Julien Le Marinier 2006-11-03T13:11:58Z 2006-11-03T14:56:56Z L’homme aux plans tag:shadowrun.fr,2006-11-03:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/d651fa90f7b7307cfa515d51fdad241d L’homme aux plans est la traduction de la nouvelle The Man with the Plans écrite par Dave Barton, parue en anglais sur le site officiel de Shadowrun.

Je suis devenu invisible et intangible. Personne ne me voit plus. Je continue à faire mon boulot, mais ça ne change rien, ça ne profite plus à personne. Plus maintenant.

Mais j’aime toujours la mer et le bercement des vagues. Au Bleached Whale, ils se marrent et disent que Monty Crane a le mal de terre, et ils ont raison. Vancouver me donne envie de gerber. Je ne me sens bien qu’une fois sur mon bon vieux bateau lorsqu’il sort de la baie.

Je suis invisible. Mes yeux sont braqués sur l’horizon, mes mains tiennent la barre, ma bouche reste muette, seul dans ma petite cabine de pilotage. Et à l’extérieur, mes passagers discutent comme si je n’étais pas là.

« Ce que je dis c’est : pour ce que j’en ai entendu, Skunk ne prendra pas d’argent, » disait le type qui pensait être leur leader, un ork à la peau grêlée. A n’en pas douter, le reste de son corps était infesté de métal. Quelques traces d’un accent de Seattle, je pense. J’ai eu une vieille impression de déjà vu. Mais il avait raison : Skunk ne prendrait pas l’argent. L’argent ne sert à rien dans le Marais. Je savais ce que voudrait Skunk, et je savais que ce ne serait pas joli. Ce n’était pas une simple impression de déjà vu. J’avais vécu ça autrefois. Trop souvent. Peut-être devrais-je les prévenir ?

« Comme ça, on économise une partie de notre propre paie », grogna son ami humain, un punk amérindien au manteau garni de couteaux. « Ça me va bien comme ça. »

La fille elfe avait le teint verdâtre. Elle me plaisait bien, mais qu’est-ce que je pouvais faire pour elle ? La mer était un peu agitée ce matin là et il valait mieux être dehors sur le pont qu’enfermé dans la cabine.

« Et moi je dis qu’il doit bien y avoir une autre façon de –  » sa voix s’était transformée en un murmure rauque tandis que ses yeux regardaient dans ma direction  » – d’obtenir les plans de l’endroit. » Son inquiétude n’avait pas de raison d’être. J’aurais pu remplir les blancs même sans mon oreille bourrée d’électronique. Je sais comment ça se passe avec Arty Skunk. Je suis là depuis le début.

Un nuage d’embruns vint frapper la fille elfe en plein visage. Elle eut un haut-le-cœur et se plia en deux, la main sur la bouche. Mais elle aurait préféré se damner plutôt que de ne pas finir : « Je n’aime pas ce que j’ai entendu dire à propos de ce type, Skunk – » elle fit une pause, le temps de repousser la nausée  »- et je ne préfère pas penser à ce qu’il pourrait nous demander en échange. »

Je m’autorisais un léger sourire, sachant que ma vieille barbe mal taillée le dissimulerait. Un shadowrunner avec des restes de moral. C’était original. Agréablement naïf. Je me suis dit que ce mode de vie devait être nouveau pour elle et qu’elle n’irait pas très loin avec ce genre de bagages. Ça et la pitié.

Un peu plus loin, leur hacker était assis en tailleur à la proue du bateau. Il agitait ses mains dans les airs, comme l’un de ces mordus de Taï Chi dans le parc de Chinatown, sauf que ses mouvements étaient dix fois plus rapides, jonglant avec des écrans d’informations et des signes que lui seul pouvait voir. Je jetais un coup d’œil aux points de repère et aux signes que moi seul peux voir. Derrière nous, sur la droite, les murailles de l’aérodrome fortifié disparaissaient dans les brumes matinales. Les courants brassaient la vase. Il était temps de virer à bâbord toute et de suivre ce qu’il restait de la côte. Et dans quelques secondes…

Comme prévu, le hacker hurla un « Putain, merde ! » et agita ses poings dans le vide. Il se leva et se dirigea vers moi à grands pas.

« Plus de signal ? C’est quoi cette merde ? » cria-t-il à travers la vitre. Je secouais la tête et lui criais en retour : « Hé ! Vous n’en n’aurez pas non plus trop dans le Marais ». Quelques zones par-ci, par-là, mais j’ai peur que les relais sans fils ne soient pas une priorité. »

Il jura, et les autres tripotèrent leurs commlinks pour confirmer ce que leur camarade venait de découvrir. Ils allaient bientôt pleurnicher et râler comme des gamins à qui on a volé leur jouet.

« Pourquoi est-ce qu’on s’éloigne tant ? On voulait aller au Sud, pas à l’Ouest ! » hurla l’ork. Un avion cargo de Wuxing choisit ce moment pour passer au-dessus de nos têtes, poursuivant sa descente en spirale vers l’aérodrome de Vancouver derrière nous. Curieusement, il ne se dirigeait pas directement vers leurs installations.

Espèce de petit punk. Tu crois m’apprendre mon boulot ? Je laissais échapper un soupir entre mes dents serrées.

« Le chemin est plus sûr. Il y a plein de Rangers et de patrouilles frontalières le long du Marais. Ils cherchent les ennuis et les contrebandiers. On a de la chance qu’ils ne nous aient pas déjà arrêté quand on l’a longé. »

De la chance, et dix années à faire la navette avec ce vieux bateau de pêche. Ils m’ont arrêté tellement de fois qu’ils me foutent maintenant la paix à condition que je m’en tienne à cet itinéraire. Ils n’ont jamais suffisamment cherché pour trouver les compartiments dissimulés sous la coque. Heureusement, sinon ça aurait été une toute autre histoire.

Ils ne dirent plus rien pendant un moment, se contentant d’observer les environs. J’ai cru que l’elfe allait se mettre à pleurer quand la Digue a été en vue. Même l’ork a eu du mal à la regarder sans sourciller. Je me rappelle de l’époque où la Digue était encore un symbole d’espoir. Que Dieu me pardonne. C’est un peu comme si j’avais mis ces têtes là moi-même.


Ça faisait plus de dix ans maintenant que Mère Nature avait frappé la zone de Richmond au moyen d’un tremblement de terre hors normes. Nous avons tous pensé qu’il n’était pas d’origine naturelle. L’aérodrome situé au Nord s’en était sorti avec quelques lézardes, et comme vous pouvez vous en douter, les corpos n’ont pas perdu de temps pour les colmater. Mais Richmond, coincé sur le sable entre deux bras de la rivière Fraser, n’a pas eu cette chance. La plupart des bâtiments sont tombés en morceaux. Quelques années et un nouveau tremblement de terre plus tard, et le sol avait subi plus qu’il ne pouvait en tenir. Il s’affaissa de plusieurs mètres, laissant l’eau s’engouffrer de toute part pour envahir ce qui restait encore debout.

Après le premier tremblement de terre, la plupart des survivants avait fui vers les districts avoisinants. Quant aux plus malins, ou plus riches, ils avaient finalement quitté la zone. Les dirigeants des Crows des Cascades s’étaient acquittés d’une danse des morts puis s’étaient lavés les mains de toute cette tragédie. « Il n’y a plus personne, » affirmaient-ils. « Il n’y a plus rien à voir ». C’était faux, en particulier à la frontière du district. Certains n’avaient pas les moyens de partir (les compagnies d’assurance amérindiennes invoquèrent la clause de « catastrophe naturelle » et vendirent leur âme au diable ce jour là), d’autres ne voulaient pas partir, et dans ce monde, certaines personnes sont attirées par la souffrance, comme les mouches sont attirées par la merde. A cela, il avait fallu ajouter les Shedims : un véritable cauchemar. Toutes les victimes de Richmond ne choisirent pas de rester couchées dans la mort.

Il y a six ans, peu de temps avant le Crash de 64, j’avais emmené une autre équipe de shadowrunners par le même itinéraire. Avec le même bateau. Je me souviens encore qu’il y avait aussi un ork qui prétendait être en charge de la bande. Je crois que son nom était Razor. Tout du moins, c’était le nom qu’il m’avait donné. Je ne me rappelle plus trop bien des autres, mais ce sont eux qui ont donné à Arty Skunk sa grande idée. C’est ce jour là que Skunk a eu cette lueur dans le regard.

Razor n’était pas natif de Vancouver non plus, bien qu’il prétendait le contraire. Je pense qu’il n’y était pas arrivé depuis longtemps. J’avais le sentiment qu’aucun d’eux n’y était depuis longtemps. Ils avaient pas mal discuté de leur visite du Vancouver Ridge dans Downtown. A cette époque, ça n’était ouvert que depuis un ou deux ans, mais je ne pense pas que ça ait changé depuis, même après que tant de gens ait perdu de l’argent au cours du Crash. Trois kilomètres des magasins, bars, restaurants et casinos les plus chers du Conseil du Salish-Shidhe. Des piscines, un aquarium, un arboretum dans le hall principal, des salons de beauté et de massages, des galeries d’art, tout ça sous le même toit. Vous voyez le genre. La preuve que le Groupe de Prospérité du Pacifique pouvait promouvoir le glamour et le raffinement même au sein du CSS et de ses amoureux des arbres. Et une gifle pour tout ceux qui tentaient de reconstruire Richmond à moins de quinze kilomètres de là.

Je me rappelle de notre approche du Marais ce jour là. Les conversations qui s’étiolaient et les sourires disparaissant des visages. Un sacré contraste avec le Ridge. Quand je suis rentré dans les terres à l’extrémité Sud de la Digue, ils virent les survivants émaciés pataugeant dans l’eau. Une longue chaîne d’entre eux, harcelée par les mouches, entassant des carcasses rouillées de voitures sur des tas de branches pourrissantes. Il était tentant de croire qu’ils se traînaient comme des zombies, mais dans cet endroit, il était préférable de bien différencier les presque vivants des morts trébuchants.

Je me rappelle la question de Razor : « Que font-ils ? »

Je lui ai répondu : « Ils construisent la Digue. Ils croient qu’ils peuvent assécher Richmond. »

Alors que nous passions auprès d’eux, ses amis et lui ont regardé la scène d’un œil amer. De gigantesques banderoles improvisées étaient déployées sur la Digue, à l’attention des cadres bien portants volant vers l’aérodrome tout proche. « Si vous ne le faites pas, nous le ferons ! » disait l’une d’elles. D’autres étaient moins polies. Je me rappelle de Razor et de ses amis se crispant à la vue d’un homme tenant un fusil d’assaut, debout sur un toit émergeant des eaux croupies. Un deuxième homme armé le rejoignit.

« On reste calme ! » leur dis-je.

« C’est qui ces mecs ? » demanda le jeune type aux étonnants cheveux blancs.

« Vous allez rendre visite à Arty Skunk ? Et bien ces hommes sont les siens, et la Digue est sa grande idée. Il y a pas mal de bandes de crocos qui se feraient un plaisir de venir chasser au milieu de ses gens si les hommes d’Arty n’étaient pas là. Mais nous n’avons rien à craindre. Ils connaissent ce bateau, alors ne jouez pas les trouble-fête. » Razor approuva d’un air entendu. Peut-être que lui-même avait dirigé une communauté fut un temps.

J’avais été payé (et plutôt bien payé – ils n’avaient pas vraiment cherché à marchander) pour emmener la bande jusqu’au QG d’Arty : le toit d’une ancienne école à moitié immergée, pas très loin de la Digue. « L’usine Skunk » comme les gens l’appelaient ici. Le petit foyer communautaire d’Arty.

Je me suis dit qu’il était préférable que j’y entre avec eux. Un visage familier les emmènerait jusqu’à la « salle du trône » d’Arty et ferait les présentations. J’étais presque plus inquiet pour Arty que pour eux ; ils avaient l’air de cobras.

« Nous avons entendu dire que vous aviez fait l’acquisition des plans du Vitus Grand Hotel, » commença Razor.

C’était donc ça. Le VG était l’un des hôtels les plus chers au monde. L’ultime extravagance se dressant à l’extrémité du Vancouver Ridge. Le genre d’endroit où l’on vous ignorait si vous n’aviez pas les moyens de vous offrir une suite. Si ces types planifiaient de s’en prendre au VG, alors c’est qu’ils jouaient vraiment dans la cour des grands. Mais Arty n’était pas du genre à se laisser intimider. Il était lui-même impérieux et intransigeant.

« Nous avons l’intention d’y déposer une réclamation. En quoi vous intéresse-t-il ? »

Je me suis demandé quelle sorte de réclamation il envisageait. Le VG attirait déjà toutes sortes de jalousies, de moqueries et de graffitis – dans la rue, on l’appelait le « VITAS Grand1 » – et ainsi de suite. Mais le VG était bien trop somptueux et classe pour se soucier des petits plaisantins. Et bien trop sécurisé pour que les sbires d’Arty s’y attaquent. Au début, ça m’avait étonné qu’il ait réussi à s’en procurer les plans. Les riches entrepreneurs des Cascades avaient tendance à payer grassement pour maintenir les détails de leurs propriétés loin des yeux du commun des mortels. Mais il y avait toujours quelques amérindiens bien établis éprouvant de la sympathie pour les malheureux habitants du Marais. Et Arty était du genre à capitaliser sur la culpabilité des bourgeois.

Les shadowrunners semblèrent mal à l’aise. A nouveau, Razor prit la parole.

« Nous sommes prêt à payer un bon prix pour les avoir. »

Je me rappelle d’Arty regardant fixement l’antique datapad dans ses mains. C’est à ce moment que j’ai vu cette lueur dans ses yeux.

« L’argent n’a pas beaucoup d’utilité par ici, » a-t-il aboyé. « Par contre… des armes de qualité et des gens qui savent d’en servir… ça, ça peut me servir. »

Je doutais qu’Arty soit la seule source à leur disposition pour obtenir les infos dont ils avaient besoin. Mais avec lui, l’info serait sans risques : la cible ne serait pas alertée. Je pouvais lire la même idée sur le visage de Razor.

« Je vous écoute, » lui répondit-il.

« Il y a un gang qui terrorise mon peuple. » (Mon people ? L’homme ne manquait pas d’ego !). Ils se font appeler les Crocs. King Croc est un troll. Et il y a aussi ses deux lieutenants, dont l’un est un shaman. Ils ont un nid pas très loin d’ici. Rapportez moi… leurs têtes… et en échange, je vous fais cadeau des plans. »

Les sbires d’Arty ont échangé des sourires et des hochements de tête entendus. Les shadowrunners eux aussi ont échangé des regards, et ont demandé quelques instants pour discuter de l’offre entre eux. Je me tenais à l’autre bout de la pièce, osant à peine respirer. Personne ne regretterait de voir les Crocs recevoir ce qu’ils méritaient. J’avais entendu beaucoup de choses à leur sujet : les enlèvements, la drogue, les viols, les destructions, la magie noire. Et bien pire encore. Les Crocs constituaient une menace, mais ces types là semblaient à la hauteur. Oui, je me rappelle nettement avoir souhaité que mes passagers acceptent le marché. A voir l’animation de leurs messes basses, je devinais qu’ils n’étaient pas certains de vouloir accepter. Ils posèrent tout un tas de questions à propos du gang et de ses crimes, et demandèrent à jeter un œil aux plans pour s’assurer que c’était bien ce qu’ils étaient venus chercher. Finalement, Razor s’avança à nouveau.

« Marché conclu, » dit-il.

Je n’avais pas envie de mettre en danger mon bateau, et Arty était bien trop content de leur proposer l’un des siens. Je me suis dit que j’allais traîner dans le coin en attendant. S’ils revenaient vivant, ils auraient payé pour un aller-retour. Quoiqu’il en soit, je pouvais difficilement partir sans voir comment tout ça allait se terminer.

Après leur départ, Arty Skunk se dirigea vers moi et m’entraîna sur le toit adjacent. « Monty » et un brusque signe de tête étaient tout ce dont il était capable comme forme de salutation. Puis il s’arrêta et se tourna vers moi. « Tu crois qu’ils s’en sortiront ? » me demanda-t-il, sans me regarder dans les yeux.

J’ai haussé les épaules. « J’imagine qu’ils ont vu pire. »

Et ça devait être le cas, car ils furent de retour dans la demi-heure suivante, presque sans une égratignure. Une grosse tête et plusieurs corps étaient entassés à la proie du bateau. Mais ils n’avaient pas ramené que les gangers. Il y avait également six victimes traumatisées blotties les unes contre les autres, et le corps sans vie d’une septième – une petite fille. Je n’osais même pas imaginer combien de temps ces gens avaient du croupir dans leur propre saleté dans une cage sous le nid de King Croc, ni le genre d’abus qu’ils avaient du endurer. A cet instant, j’étais prêt à n’importe quelle faveur pour Razor et ses amis, mais ils semblaient prêts à se contenter d’un retour jusqu’à Granville Island avec leurs précieux plans. Tandis que je les accompagnais jusqu’à mon bateau, j’ai jeté un œil vers le toit. La tête adipeuse de King Croc, dont le sang continuait de s’écouler par le cou flasque, me dominait de son nouvel emplacement. Arty Skunk, les dents serrées en un sourire dément, sciait avec difficulté la tête du shaman à l’odeur fétide.


Il avait eu six ans pour ramener Richmond dans le 21^ème^ siècle ! Perdu dans mes souvenirs et tout à ma haine, je n’ai pas vu venir une grosse vague qui frappa le bateau de plein fouet, et l’elfe s’allégea de son petit-déjeuner par-dessus le bastingage.

Skunk ne mit pas longtemps à comprendre qu’il tenait là quelque chose. Et ça ne lui prit pas non plus longtemps pour s’imposer comme celui à qui s’adresser pour obtenir des plans de Vancouver. Puis il y eut le Crash qui ruina beaucoup de gens et détruisit beaucoup d’informations. Et la valeur du stock de Skunk prit une nouvelle dimension au marché noir.

Je lui ai amené bien d’autres shadowrunners depuis Razor et ses amis. J’ai entendu quelques arguments valables. Mais au final, presque tous ont accepté de payer le prix demandé par Skunk. Bien sûr, il aurait pu demander du cash – depuis toujours, il aurait pu – mais il obtenait de bien meilleurs marchés autrement. Arty Skunk ne dirige plus l’extrémité Sud Ouest du Marais – il dirige toute la zone à présent, ou presque, et il terrorise tout le monde. Pourtant, il y a toujours des bandes de crocos dans le Marais. Il y a toujours des drogues et des crimes, des maladies et des esprits tourmentés. La Digue n’a jamais été finie, et aujourd’hui, ce n’est rien de plus qu’une vitrine où l’autoproclamé Homme aux Plans exhibe ses macabres trophées.

Le bateau était ballotté par la mer agitée. Le vent tournait et la brume se dissipait. Les mouettes poussaient leur cri perçant et se chamaillaient dans notre sillage. Mes yeux étaient inlassablement attirés par l’elfe, misérablement accrochée au bastingage, le regard errant sur les décombres émergeant des eaux.

Je n’ai eu un partenaire en affaires qu’une seule fois dans ma vie : une jeune ork astucieuse qui vouait à la mer le même amour que moi et qui se faisait appeler Sounder. Ça n’a pas marché. Elle était trop bavarde pour moi, et je n’étais pas assez ambitieux pour elle. Nous avons décidé de nous séparer sans rancœur, et c’est lors de notre dernier voyage ensemble, alors qu’elle se reposait appuyer contre le bord – à l’endroit exact où se tenait l’elfe à l’instant présent – que Sounder m’a demandé de but en blanc :

« Qu’est-ce que tu veux faire de ta vie, Monty ? »

Je lui ai répondu : « J’économise pour acheter un petit bar au bord d’une plage dans un endroit chaud, loin d’ici. »

Sa réplique ne se fit pas attendre : « Et combien ça vaut un truc comme ça ? »

Sounder adorait poser des questions dans ce genre, à double sens. Pour une raison ou une autre, cette question me revient sans cesse.

J’ai coupé les gaz et le bateau a commencé à dériver avec le courant.

« Hé, qu’est-ce qu’il se passe ? » siffla le hacker. « Tu essaies de nous faire un mauvais tour vieil homme ? ». Il dégaina un pistolet lourd.

Je sortis de ma cabine leur faisant signe de mes mains de rester calme. « Je pense qu’il y a quelque chose que vous devez savoir à propos d’Arty Skunk. »

« Et de quoi s’agit-il ? » dit l’elfe qui semblait reprendre des couleurs.

« Arty Skunk est une ordure. Et il s’est hissé là où il est aujourd’hui en faisant tuer ses ennemis par des gens comme vous pour de misérables fichiers. Il aurait pu régler tout ça depuis longtemps. Mais il ne l’a pas fait. Il ne le fera jamais. »

L’elfe regarda ses compagnons d’un œil perçant, puis coupa court : « Et alors ? »

« Redémarre le bateau vieil homme, » dit l’ork d’un air menaçant.

« Ecoutez-moi. Faites ce que vous avez à faire. Récupérez vos plans. Mais quand vous quitterez l’usine Skunk, je veux que vous fassiez quelque chose pour moi. »

Ils rirent en regardant le vieux rafiot de pêche sur lequel ils se trouvaient.

Je devinais leurs pensées. « J’ai mis de côté un joli magot ces dernières années. A peu près vingt milles nuyens. »

« Contrebandier à la petite semaine, hein ? » ricana l’amérindien. « Tu caches ton trésor dans une grotte depuis le Crash ? »

« L’argent est à vous si vous tuez Arty Skunk avant de partir. »

Ça y est. C’était sorti. Les cartes étaient sur la table. Le poids sur ma poitrine semblait déjà plus léger. Juste pour l’avoir dit.

« Oh, le vilain vieil homme, » ricana le hacker. « Que va penser de toi Monsieur Skunk, hein ? »

Un frisson parcouru mon échine. Pauvre fou. Ils te pendront ton argent de toute façon. Ils te tueront ou menaceront de tout répéter à Skunk.

« Hé, attendez une minute ! » les interrompit l’elfe. Splendide jeune fille elfe. Donne moi l’envie de croire encore en mon prochain.

« Ça fait beaucoup d’argent vieil homme. En fait, plus que ce que nous sommes payés pour ce boulot, » dit-elle en regardant les autres. Ils concédèrent le point d’un léger hochement de tête. « Est-ce que tu es sûr de toi ? Ça mort à tant de valeur à tes yeux ? »

Elle avait des yeux enchanteurs. J’ai commencé à penser qu’elle jouait avec mon esprit, pinçant mes émotions telles des cordes pour en écouter la mélodie. Ça me dérangeait un peu, mais la vérité était que je souhaitais que quelqu’un sache ce que je ressentais, ce que je cachais derrière cette barbe.

« Ça a beaucoup de valeur pour eux, » dis-je en désignant la côte d’un signe de tête.

« Eux ne nous intéressent pas, » dit l’ork. Mais je l’avais observé depuis le début du voyage, et ça ne prenait pas avec moi. Peut-être voulait-il jouer les durs devant le hacker et le punk amérindien ? Je me suis accroché à cet espoir, et j’ai tenté de lui faciliter la tâche :

« Alors intéressez-vous à l’argent. Laissez-moi le soin de m’intéresser à eux. »

Apparemment, je n’étais plus si invisible à présent. Les runners échangèrent des regards pendant quelques instants, sans prononcer un mot. Au début, j’ai cru qu’ils soupesaient l’affaire par de simples expressions faciales, et puis je me suis rappelé de ses réseaux personnels sans fils que les runners partagent de nos jours. Des zéros et des uns étaient en train de décider de mon destin.

Finalement, tous les yeux se tournèrent vers l’ork. Je suppose qu’après tout, c’était bien lui qui dirigeait la bande.

« Marché conclu, » dit-il.

1 (NdT) Il s’agit ici d’un jeu de mot impossible à traduire en français. La traduction française de VITAS est SIVTA, la tristement célèbre maladie qui fit tant de morts lors du siècle écoulé.

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Au large de Vancouver, sur un vieux bateau de pêche, un contrebandier emmène un groupe de shadowrunners à la rencontre d’Arty Skunk, l’homme qui règne sur le Marais, une ancienne ville aujourd’hui sous les eaux.

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Anthony Bruno 2006-08-10T17:52:05Z 2006-08-10T18:02:54Z French Touch tag:shadowrun.fr,2006-08-10:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/41c87a59bd667cdd54f4f893e24e7725 Une nouvelle officielle et canon, sur les Ombres française. Traduction de la nouvelle éponyme publiée sur le site web officiel, par son auteur lui-même !

Télécharger Shadowrun – French Touch.pdf (fichier PDF de 3mo).

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Une nouvelle officielle et canon, sur les Ombres françaises…

Samedi 11 août 2063 – 02:35
La nuit était d’un noir de jais, mais l’autoroute était bien éclairée, et l’Eurocar Westwind filait à plus de cent cinquante à l’heure sur l’A50. Son conducteur aurait très volontiers poussé un peu plus les gaz, mais la Gendarmerie avait bâti sa réputation sur sa capacité à sévir sur les excités de la route : il y avait eu trop de riggers déjantés sur les routes de la Riviera ces dernières années, qui foutaient le bordel dans le trafic parfois dense. Ce n’était pas bon pour l’image de la France, et en plus ça faisait fuir les touristes.

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Jérémie Bouillon 2006-07-27T00:29:16Z 2006-07-27T00:54:51Z Visuel d'écran Wellington tag:shadowrun.fr,2006-07-27:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/1d9c30662bd7eceae0863664c6f8a543 Preview de l'écran Shadowrun.fr Wellington

Voiçi un visuel (recto, coté joueurs) pour un écran personnalisé – quatre volets – de meneur de jeu. Sobre, à part un double logo Shadowrun (le logo de la 4e édition) il ne comporte aucune marque particulière.

Tiré d’un panorama de Donovan Govan (une photographie du centre de Wellington, Nouvelle Zélande), il est plutôt destiné aux MJ qui souhaitent donner un ton « réaliste » autour de leur table, tout en étant parfaitement adapté à l’ambiance classique d’une partie de Shadowrun.

Il se présente sous la forme de quatre images PNG haute résolution (200 DPI) de quelques millimètres plus grandes qu’un format A4 standard pour aider à l’impression sans marges blanches (« à fond perdu ») des imprimantes qui en sont capables. Le tout réuni dans une archive ZIP pour plus de simplicité.

Télécharger Ecran Shadowrun.fr Wellington.zip (fichier ZIP de 18.5mo).

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Un visuel sobre et type « réaliste » pour écran personnalisé de MJ.

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David Lasry 2006-07-09T18:17:00Z 2006-07-11T16:22:40Z Glossaire nippon tag:shadowrun.fr,2006-07-09:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/ba6f25bcb8c11eb5ceae74f4899bdc2a Ce glossaire a pour but de vous proposer des termes et expressions typiquement Japonais (ou dérivés du Japonais) couramment utilisés dans le monde de Shadowrun. Par commodité, nous avons mis une version phonétique entre parenthèse, pour vous faciliter la prononciation et vous éviter un cours de langue assez lourd.

Leçon de politesse : de l’utilisation des suffixes en Japonais

Il existe beaucoup de suffixes que les Japonais utilisent derrière les noms de ceux de qui / à qui ils parlent. Selon le suffixe utilisé, on introduit soit une marque de respect (dûe en général à un rang social plus faible de celui qui parle), soit une marque de supériorité (quand celui qui parle est d’un rang supérieur). Voici un bref récapitulatif des suffixes les plus couramment utilisés( ces suffixes s’utilisent le plus souvent derrière un nom de famille et pas un prénom, car les Japonais n’utilisent que très rarement les prénoms) :

chan (-Tchan) : par exemple Megumi-chan (Mégoumi-tchan). Titre affectueux à utiliser uniquement qu’avec des personnes ou amis très proches ou avec des enfants. Désigne aussi la « petite amie ».

Kun (-koun) : par exemple Nori-kun. Kun est un terme « affectueux » que l’on peut utiliser avec des enfants ou des garçons plus jeunes que vous, et dans certains cas désigne aussi le « petit ami ». Dans un contexte plus « formel », pourrait éventuellement servir à s’adresser à un subordonné plus jeune, quelque soit son sexe (par exemple, M. Shinijima, cadre chez Shiawase, appelle sa secrétaire Mlle Tanaka : Tanaka-kun). Toutefois cette utilisation de Kun (qui correspond à « mon petit »), reste très rare dans le milieu corporatiste.

Kuhai (Kouhaï) : sorte d’apprenti. Kuhai est le pendant de Senpai. Personne inexpérimentée dans un domaine et qui se place sous la tutelle de quelqu’un d’expérimenté ou de plus âgé (école, entreprise…). Ce suffixe est toutefois plus utilisé dans le cadre du dojo, par exemple quand un ceinture noire parle à un débutant qu’il a pris sous son aile.

san : M. Mme ou Mlle quand on l’ajoute derrière un nom de famille, ou simplement un signe de respect derrière un prénom, de à l’âge ou au statut social. C’est la forme la plus courante dans le travail (donc dans le domaine corporatiste) et les relations « courtoises ».

sama : suffixe extrêmement respectueux, employé uniquement pour les personnes ayant un très haut statut social, ou pour les dieux d’une religion. Note : une certaine circonspection règne vis-à-vis de l’usage du suffixe « sama ». Dans le milieu corporatiste par exemple, tout le monde donne du –sama au PDG de l’entreprise , tandis que le vice-président n’a droit qu’à un « san ». Dans la pègre, on appelle un Oyaboun « Oyaboun » , ou à la limite « Oyaboun-san », mais jamais « Oyaboun-sama ». Dans tous les cas, une déférence excessive sera généralement prise pour une insulte).

Senpai (Senpaï) : titre de respect d’un Kouhai envers une personne qui est son supérieur dans une organisation hiérarchisée, comme un collège ou une entreprise. Toutefois, Senpaï est plus fréquemment utilisé pour désigner un « supérieur » dans le Dojo, quelqu’un qui a plus de maîtrise de l’Art martial, et que vous considérez comme une sorte de maître.

Sensei (-Senseï) : titre de respect envers un professeur, un maître, un docteur, ou une personne dont l’expérience dans un certain domaine est officiellement reconnue. Sensei et Senpai on souvent une utilisation assez similaire, mis à part que Sensei à plus le sens de « professeur » (dans le sens érudit et sage) alors que Senpai à plus le sens de « maître » dans tout ce que cela peut avoir de hiérarchisé et formel.

Le langage soutenu (corporatiste)

C’est le vocabulaire le plus « formel » et, de fait, celui qui est le plus utilisé dans les corporations.

Chotto matte kudasai (Chotto matté koudassaï) : s’il vous plaît, patientez un moment ou « Je vous prie de bien vouloir m’excuser un moment ».

Domo arigato gozaimasu (Domo aligato gotsaïmass) : merci mille fois.

Du Itamashite (Dou Itashimashité) : je vous en prie (suand quelqu’un vous remercie).

Dozo (Do zo) : je vous en prie.

Dozo yoroshiku (Dozo yoroshikou) : enchanté de faire votre connaissance.

Gomen nasai / kudasai (nassaï/ Koudassaï) : je suis désolé(e) (dans le sens « je ne recommencerais pas »).

Hajime mashite (Hadjime mashité) : heureux de faire votre connaissance.

Kengeisuboki (Kengeïsoubeki) : bienvenue.

Konnichiwa : bonjour (l’après-midi).

Konbanwa : bonsoir.

Kumiai (Koumiaï) : corporation.

Mata ne (Mata né) : à bientôt (formel).

Moshi moshi : allo (au téléphone).

Ogenki desu ? (Ogenki dess) : comment allez-vous ?

Oha yo gozaimasu (Oha yo gotsaïmass) : sorme soutenue de Oha yo.

Oyasumi (nasai) (oyassoumi (nassaï)) : bonne nuit (avec nasai : forme soutenue).

Sumimasen (Soumimassen) : je suis désolé, excusez-moi (de vous déranger/de vous interrompre).

Sumimasen o-kudasai (Soumimassen o-koudassaï) : équivalent de Sumimasen. Façon très polie et obséquieuse de s’excuser, mais qui ne s’emploie que dans des situations extrêmes.

Shobai wa shobai (shobaï wa shobaï) : les affaires sont les affaires.

Toki wa kane nari (Toki wa kané nari) : le temps c’est de l’argent.

Yokoso (Yo ko so) : Bienvenue (formel).

Le langage familier

Voici une liste des termes et expressions du langage Japonais « courant », le plus usité dans la vie quotidienne. Elle exprime un niveau de langue qui s’il est moins formel que le langage soutenu, reste tout de même correct.

Abunai (Abounaï) : attention ! (le mot en lui-même signifie « dangereux »).

Arigato (Aligato) : merci (on utilise aussi « Domo »)

Amerika-djin (Amerika-jin) : un(e) Américain(e). Le suffixe -jin, personne, peut être ajouté à
n’importe quel pays pour obtenir la nationalité correspondante.

Domo arigato (Domo aligato) : merci beaucoup (informel).

Ga matsu (Ga matsou) : attendez un instant.

Gambe ! (Gambé !) : Cul sec ! (chinois).

Gaijin (Gaïdjin) : barbare / non japonais

Giri : il s’agit d’un réseau d’obligations envers la famille, la société et l’entreprise qui permet au Japonais de garder sa place et de ne pas perdre la face. Sous la féodalité et l’époque Edo, le giri était soumis a des obligations très strictes. Sinon, il devait faire seppuku.

Gomen : je suis désolé (dans le sens « je ne recommencerais pas »). C’est la forme familière de Gomen nassaï/ Kudassaï.

Gochiso sama (deshita) (gotchi sô sama (déch’ta)) : merci pour ce bon repas.

Hajime (Hadjimé) : allons-y / commençons.

Hai (Haï) : oui. Quelquefois a aussi le sens de « c’est vrai ».

Iie (I’ié) : non.

Iru (Irou) : Tirez, feu !

Itadakimasu (Itadakimass’) : bon appétit.

Irasshaimase (ila’cha ï massé) : bienvenue.

Ja mata (Dja mata) : à bientôt.

Ja-ne (Dja-né) : salut ! (Entre bons copains).

Kanpai ! (Kanpaï !) : santé !

Kaze no tayor (kazé no tayor) : (les nouvelles du vent) mon petit doigt me l’a dit.

Kawaruhito (kawarouhito) : mot désignant les métahumains au départ dans un langage fleuri « personne transformée », mais plus proche au final de « sous race ». [NB : Les métahumains étaient très mal vu au Japon, et des déportations en masse ont lieu afin de conserver une forme de « pureté de la race »].

Matte ! (Matté !) : arrêtes !

Miru (Mirou) : regardez

Nani ? : quoi ?

Nan desu ka ? (Nan dess ka ?) : qu’avez vous dit ?

Neh ? : n’est-ce pas ? Quoi ?

Oha yo : bonjour (Le matin). On utilise plutôt Konnichiwa dans le milieu corporatiste ou les relations de travail.

Otaku (Otakou) : forme impersonnelle du tutoiement (un « tu » qu’on ne souhaite pas connaître) / maniaque. L’otaku est un fan acharné, un monomaniaque qui se consacre entièrement à sa passion (mangas, OAVs, armes, etc). A aussi désigné les Technomanciens dans les débuts de leur apparition. Note : historiquement c’est une marque de respect.

Oyasumi (Oyassoumi) : bonne nuit.

Sayonara : au revoir (forme courante).

So Ka : je vois, je comprends.

So desu (So dess) : c’est vrai, c’est exact.

Toire wa doko desu ka ? (Toïré wa doko dess ka?) : où sont les toilettes ?

Watashi wa no namae wa XX desu (Watashi no namaé wa XX dess) : mon nom est XX.

Watashi wa XX : je suis XX.

Le langage vulgaire

Les termes proposés ici sont pour la plupart insultants pour la personne qui les entendra. Au Japon toutefois les insultes sont souvent moins « vulgaires » dans les termes que dans les langues occidentales. Voici les plus usités :

Baka (Bakame (Bakamé) ,Bakana Bakayaro) : idiot (Bakayaro a plus le sens d’imbécile)

Ike (Iké) : Barre-toi!

Kso ! : bon sang ! Merde !

Omae (Omaé) : tu, toi (considéré comme très vulgaire vis-à-vis de la personne). Usuellement pour dire « mon pote », « l’ami ».

Urousai (Ouroussaï) ! : la ferme ! (le sens premier de ce mot est « bruyant »).

Usero (Oussero) : Casses-toi !

Zakennayo (Zakénayo) : fuck you…

Shine (Shiné) : meurs / crève !

Le langage argotique

Nous présentons dans cette section le langage urbain de 2070, tel qu’il peut être employé par les Japonais, ou les non-japonais. En effet nous n’avons répertoriés que les termes d’urbargot, qui peuvent être utilisés par tous les gangs et gens de la rue à travers le monde.

Chann’ : (dérivé du suffixe Chan) équivalent de meuf, Gadji, etc. une fille en général, une petite amie en particulier. Selon le contexte peut avoir une connotation relativement dégradante (« pouf’ »).

Dja : forme urbargotique de Dja-ne.

Gum’ : déformation de Gomen. A le sens du  »’scuze » d’aujourd’hui.

Koon : dérivé de « Kun » (voir ce mot), équivalent de « pote » « membre de mon clan » ou « gars » (un gars que l’on respecte). S’utilise quelquefois dans le même sens que « Boss » ou « killer » à l’heure actuelle.

Mecha : Superlatif genre « ultra », « top » etc. Exemple : « C’est mecha ton truc ! ».

Saï : raccourci argotique de Sayônara.

Shob’ : (dérivé de Shobaï (les affaires)) le bizz’, le deal, etc.

Langage spécifique aux Ombres

Le Yakuza

À l’Origine, le terme Yakuza (prononcer « Yakoutsa ») est une désignation générique des organisations criminelles du Japon. Les Yakuza se subdivisent en quatre syndicats majeurs, qui opèrent au Japon, mais aussi dans toute la zone Pacifique, l’Allemagne et les USA.

Alors que l’origine des organisations remonte probablement au XVe siècle, l’origine du mot « yakuza » est plus récente et vient de la combinaison perdante de trois cartes 8 (ya) 9 (kou) 3 (tsa) au jeu de l’hanafuga, populaire au XVIIe siècle.

Il est donc trés rare que les Goumi/Rengo/Kaï et autres Koumiaï (titres désignant les familles ou clans) se désignent eux-même comme « Yakuza », bien que ce terme, vu par eux, ne signifie pas « vaurien » mais « d’origine humble », car à l’origine le Yakuza était un mouvement populaire de résistance à l’oppression des samouraï.

Voici des termes souvent utilisés dans cette organisation :

Soupai (Soupaï) / Ninja (Nindja) / Shinobi : espion.

Goumon : torture

Ikka : « famille » cellule de l’organisation Yakuza. L’Ikka est dirigée par un Oyaboun.

Kobun (Koboun) : « enfant » . Terme désignant les subordonnés de l’Oyaboun, c’est à dire tout les autres membres de la famille.

Kyuumon (Kyououmon) / Jinmon (Djinmon) : interrogatoire.

Kyodai (Kyodaï) : « frére ». Dans le langage Yakuza, rang « intermédiaire » dans la famille.

Meio (Meïyo) / Kouei (Koueï) : honneur.

Oyabun (Oyaboun) : « pére ». Chef d’un Ikka.

Sahtei-Gashira (Shateï-Gashira) : « petit frére » du waka-gashira, sortes de relais entre les rangs inférieurs et le numéro deux du clan.

Saiko-komon (saïko-komon) : conseiller et proche de l’Oyaboun. Il dirige l’ « Etat-major » de la famille (les avocats, comptables, etc.)

Shatei (Shateï) : « petit frère ». Rang inférieur au Kyodaï dans l’organisation.

Uragiru (Ouragirou) : trahir.

Uragirimono (Ouragirimono) : traitre.

waka-gashira : numéro deux dans la famille aprés l’oyaboun. Il est entouré de Shateï-Gashira, qui ont le même « rang » mais ont moins d’autorité.

Yubitsume (Youbitsoumé) : sorte de cérémoniel qui consiste à se couper une phalange et à l’envoyer à son chef en implorant son pardon. Il peut aussi être fait pour épargner l’un ses « enfants ».

Contrats et argent

Vocabulaire d’importance pour le shadowrunner, voilà de quoi donner quelques mots de vocabulaire courant dans ce genre de transactions :

Anatsu (Ansatsou) / Satsugai (Satsougaï) : assassinat.

gen’kin’ : argent liquide.

gekyuu (gekkyouu) / gessha : salaire mensuel.

Hogo / Aigo (Aïgo) / Kouen : protection.

Hyuban (Hyouban) / Kuhyu (Kouhyou) : réputation / bonne réputation

Keiyaku (Keiyakou): contrat.

kin’sen’ : espéces.

Kotseni (kotséni) : petite monnaie.

Kotsukaisen (kotsoukaïssen’) : argent de poche.

Kuka (kouka) : pièce, monnaie.

Kyuuryu (Kyououryou) / Chingin / Kyuuyo (Kyououyo) : salaire.

Maegari (Maégari) : avance.

Shinei (shiheï) : billet.

shoukyouu / chin’age : augmentation de salaire.

Suutsu (Sououtsou) / Fukusu (Foukoussou) / Ishu (Ishou) : Costume.

Takai desu (Takaï dess) : C’est Cher.

Le combat

Kitoku (kitokou) : agonie, proche de la mort.

Higaisha (higaïsha) : victime, blessé.

Kirekeru (kirerou) : être blessé.

shi : mort, décès.

Shishusha (shishousha) : perte, blessé.

Le monde de la nuit

Prostituée

Pan-pan / Abazure (Abatsuré) / Baita (Baïta)

Yoruno-Onna (Yorouno-Onna) : « fille de la nuit ».

Yotaka : « faucon nocturne ».

Drogue

mayaku (mayakou) : drogue, stupéfiant, narcotique, anesthésique.

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Le manga demeure pour vous obscur ? Vous cherchez vous aussi à donner une teinte légèrement japanisante à vos corporatistes et autres Yakuzas ? « ja ne, omae, tu es à la bonne adresse… »

Un article collaboratif sur le vocabulaire japonais pour Shadowrun, pour joueurs et meneurs de jeu.

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Anthony Bruno 2006-07-02T15:32:00Z 2006-07-02T15:38:23Z Ondes de choc tag:shadowrun.fr,2006-07-02:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/a11a435f1f24540bd54a4432fff8d7d6 Ondes de choc

Ondes de choc est la version condensée en 20 pages de la campagne Schockwellen publiée exclusivement en allemand en 2003, qui couvre principalement la mystérieuse mégacorporation Proteus AG.

Malgré le fait qu’elle n’ait pas été publiée en anglais, la campagne Schockwellen est officielle et canon. Ondes de choc peut donc être utilisé par tous sans craintes, et considéré comme un supplément officiel. Il se présente sous la forme d’un fichier Acrobat PDF, entièrement mis en page et maquetté selon le style SR3, et comprend les illustrations d’origine.

Le supplément a été traduit et adapté par Tony Bruno aidé de Lars Blumenstein et de Ghislain Bonnotte, la maquette est de Thomas Moreaux.

Télécharger Ondes de choc (fichier PDF de 1.7mo).

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Ondes de choc est la traduction condensée en 20 pages de la campagne (officielle) Schockwellen publiée exclusivement en allemand. La mystérieuse mégacorporation Proteus AG y est dévoilée, fournissant une myriade d’idées de scénarios ainsi qu’un background détaillé pour les meneurs de jeu.

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Ghislain Bonotte 2006-05-27T01:08:00Z 2007-05-31T23:31:41Z SR4 archétypes jouables prêt à imprimer tag:shadowrun.fr,2006-05-27:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/72828925d94fc6db288ff8c8337dcdce Lorsque j’ai préparé mes premières démos Shadowrun quatrième édition, j’ai tout de suite vu que j’allais perdre un temps fou dans la phase de choix / création de personnage. Un seul bouquin pour la table, en anglais de surcroît, plus le temps de recopier son personnage sur une fiche vierge, bref, je me voyais pas commencer avant 2 heures !

Je me suis donc lancé dans la préparation des prétirés du livre de base sous forme jouable « clef en main » et en français.

Attention, je ne suis pas maquettiste, j’ai joué avec les tables de Word pour faire mes fiches. Le résultat esthétique n’est pas forcément à la hauteur des attentes de beaucoup. Mais j’ai pu constater à la GenCon Paris que ces fiches étaient appréciées et faisaient gagner pas mal de temps.

J’ai pour l’instant préparé les personnages suivants :

  • Adepte pistolero
  • Brute
  • Chamane éco-radicale
  • Chamane urbaine
  • Chasseur de primes
  • Contrebandière
  • Détective de l’occulte
  • Face
  • Ganger
  • Hacker
  • Mage de combat
  • Samouraï des rues
  • Spécialiste des armes

Chaque fiche inclut l’illustration, mais pas le petit texte introductif, du personnage. Les fiches sont au format PDF.

Fichier SR4-pretires.zip (3MB, téléchargé 4593 fois).

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Fiches prêtes à jouer des personnages prétirés du livre de base Shadowrun quatrième édition, en français, illustrées. Format PDF.

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Jérémie Bouillon 2006-05-08T11:51:00Z 2006-05-08T16:11:13Z Particularités pour PNJ tag:shadowrun.fr,2006-05-08:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/7a3873b2946ef82897ad7df398be4877 Voiçi une petite liste (principalement tirée du Mr Johnson’s Little Black Book) de différentes particularités, tics et habitudes dont vous pouvez vous servir pour colorer un peu vos personnages non-joueur. Sélectionnez à l’avance, ou sur le moment en improvisation quelques tics, ou utilisez-les pour trouver les votres. Attention toutefois à ne pas trop en mettre, il ne faudrait pas transformer vos PNJ en monstres de foire ; de même n’oubliez pas que certaines particularités sont un fort désavantage dans les Ombres où la discrétion et l’anonymat sont les premières lignes de défense.

Particularités visuelles

Illustration de personnage ©FanPro

  • Yeux vairons (deux couleurs différentes),
  • Dreadlocks violettes avec des extensions en fibre optique,
  • Pointe de canine, défense ou corne en or,
  • Piercings multiples et visibles,
  • Cicatrice en travers du visage,
  • Cheveux graisseux,
  • Membre cybernétique apparent en chrome bleuté,
  • Yeux cybernétiques inhabituels (pupille en forme de smiley, d’une seule couleur flashy, etc.),
  • Habillé uniquement en différents tons de rouge,
  • Anormalement petit et susceptible à ce sujet,
  • Particulièrement effeminé (pour un homme) ou viril (pour une femme),
  • Tatouage visible et très spécial,
  • Vêtements has-been (ou à la toute dernière mode),
  • Amblyopie (un œil mal voyant et non correctible),
  • Un seul œil cybernétique apparent,
  • Teint particulièrement pâle,
  • Crâne rasé et « décoré » de cicatrices, tatouages ou de piercings (clous, etc.),
  • Boiteux,
  • Manque d’un ou de plusieurs doigts,
  • Oreille déformée,
  • Restes de nourriture entre ses dents ou dans sa barbe,
  • Porte toujours des t-shirts de concerts,
  • A une prothèse (non cybernétique) apparente pour une de ses jambes,
  • Ongles inhabituellement longs,
  • Myope ou hypermétrope,
  • Parle en faisant toujours de larges gestes,
  • Poils sur le visage (pour une femme),
  • Poils du visage taillés bizarrement (bouc décoloré, favoris stylisés, moustache « 1900 », etc.),
  • Postiche évident pour tous,
  • Porte des lunettes archaïques.

Particularités sonores

Illustration de personnage ©FanPro

  • Voix particulièrement forte ou faible,
  • Tousse fréquemment,
  • Glousse bêtement,
  • Zézaye,
  • Parle avec un accent difficile à comprendre,
  • Fait souvent un mauvais emploi de mots ou d’expressions
  • Emploi des métaphores à tort et à travers,
  • Marmonne,
  • Renifle,
  • Se fredonne à lui-même,
  • Emploi à tout bout de champ la même expression (« tu vois », « oki doki », « certes certes », etc.),
  • Fait – trop – souvent des pauses dans ses phrases, agaçant (« heuuuu », « bennn », « pour ainsi dire heuuu », etc.),
  • Partiellement sourd mais refuse de l’admettre,
  • Parle de façon extrêmement précise,
  • Relève toutes ses phrases avec des jurons,
  • A un accent reconnaissable (New York, Aztlan, états du sud des CAS, italien, etc.),
  • Éternuements à répétitions,
  • A une voix rauque et basse de fumeur.

Particularités olfactives

  • Forte odeur corporelle,
  • Porte trop de parfum (pour couvrir une odeur corporelle ou non),
  • Sent la fumée,
  • Sent l’alcool,
  • A une haleine qui sent la bière,
  • Porte des vêtements sales,
  • A une odeur corporelle anormale (à cause d’un état de GRIME1, d’un traitement médical ou d’un bioware endommagé),
  • Mauvaise haleine,
  • Sent des pieds,
  • Sent toujours le propre et le savon,
  • Porte trop de gel ou autre produit cosmétique odorant,
  • Porte l’odeur de son dernier repas (ail, oignons, etc.),
  • Allergique au savon (ou à la crème de rasage, ou lotion diverse) utilisé par un des runners,
  • Porte une eau de Cologne ou un parfum distinctif,
  • Porte l’odeur de son animal de compagnie,
  • A une odeur d’huile de moteur, ou de machinerie.

Personnalité particulière

Illustration de personnage ©FanPro

  • Terrifié par les microbes,
  • Raciste envers un métatype ou une ethnie particulière,
  • Chauviniste (masculin ou féminin),
  • Insiste toujours pour être assis dos au mur,
  • Utilise systématiquement de l’argent liquide donc plutôt des dollars américains que des nuyens), ne fait pas confiance aux créditubes et aux virements RA ou matriciels,
  • Se ronge les ongles si nerveux,
  • Utilise souvent des phrases tirées de tridéos, de films, de la littérature populaire,
  • Se targue d’être un expert sur un sujet précis et cherche la moindre oppourtunité « d’étaler sa science »,
  • Se fâche facilement si on le corrige sur une erreur,
  • Obsédé par les informations ou l’actualité sportive ; est toujours au courant de la dernière news,
  • À un faible pour quelque chose (demoiselles en détresse, enfants en bas âges, mignons petits animaux de compagnie, les losers, etc.),
  • Particulièrement influencable par la flatterie,
  • Radin,
  • Menteur compulsif,
  • Ne peut s’empêcher de draguer les jolis spécimens du sexe opposé (ou pas) de l’équipe,
  • Agoraphobe (n’aime pas les grands espaces ouverts),
  • Adore les chats (ou un autre animal), en parle tout le temps,
  • Se méfie des appareils technologiques,
  • Se trouve particulièrement attirant(e) (que ce soit vrai ou pas),
  • Effrayé par les trolls et/ou les orks mais refuse de le laisser voir,
  • A tendance à parler trop (y compris de sujets sensibles) si on l’aide un peu,
  • Garde tout, ne jette jamais rien,
  • Extrêmement suspicieux envers autrui,
  • Timide,
  • N’aime pas être touché,
  • Forte poigne,
  • A tendance à expliquer encore, et encore, en détails les choses que tout le mnde a compris la première fois,
  • Condescendant,
  • Adore la musique classique,
  • Alcoolique,
  • Socialement inepte (en particulier avec le sexe opposé),
  • A des goûts culinaires bizarres,
  • Papote souvent à propos des choses sans importance ou relevance,
  • Incapable d’être calmement assis, toujours entrain de remuer, de bouger les jambes, etc.
  • Ne regarde jamais dans les yeux de ses interlocuteurs,
  • Gaucher,
  • Tripote inconsciemment de petits objets (clefs, pendantif, etc.),
  • Écriture illisible.

1 La GRIME est appelée SURGE en anglais : c’est la transformation en, ou parfois l’état de, changelin.

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Vos PNJ sont toujours les mêmes ? Voiçi une liste de tout un tas de particularités, tics et habitudes pour rehausser un peu tout ça. Vos joueurs n’oublieront plus jamais ces personnages qu’ils soient de simples archétypes, des contacts, ou de simples personnages non-joueur !

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Julien Le Marinier 2006-03-24T14:01:00Z 2006-05-20T15:54:01Z Le testament de Dunkelzahn - Version annotée tag:shadowrun.fr,2006-03-24:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/ab08640530ca6ca89da4c76e4680026d Le testament de Dunkelzahn contient de nombreuses références à des lieux, des évènements et des individus / créatures / entités issues du vaste univers de jeu de Shadowrun, et parfois même d’Earthdawn, jeu qui fut longtemps considéré comme présentant le passé de l’univers dans lequel se joue Shadowrun (les deux gammes sont aujourd’hui indépendantes l’une de l’autre). Ma méconnaissance d’Earthdawn, et ma connaissance incomplète de l’univers de Shadowrun, ont pu m’amener à commettre des impairs de traduction ou des interprétations erronées, ce dont je m’excuse par avance. Néanmoins, si certains puristes constatent de telles coquilles, qu’il n’hésite pas à m’en faire part afin que je corrige le texte.

Afin de garantir une certaine homogénéité dans les traductions officieuses de textes plus ou moins canons, et de faciliter la compréhension du lecteur, j’ai choisi d’harmoniser les traductions françaises des artefacts cités dans le testament, avec l’excellente traduction faite par Namergon de la liste des artefacts mise au point par The Ancient Files. J’invite le lecteur à se reporter à cette traduction pour en savoir plus sur ces objets.

Le document qui suit présente l’intégralité du texte du testament auquel ont été ajoutée les annotations de The Ancient Files. Le texte du testament à proprement parler est suivi des annotations puis de la (les) source(s) de ces annotations. J’ai volontairement laissé les titres des sources en anglais, certains suppléments et romans n’ayant pas été traduits en français.

Moi, Dunkelzahn …

... sain de corps et d’esprit, atteste que ce document établit mes dernières volontés et mon testament.

(12.32 Mp effacés)

Dans de le but d’aller directement aux « trucs intéressants » dont nous voulons tous entendre parler, j’ai supprimé la partie légale que contiennent tous les documents de ce type afin de ne laisser que ce qui concerne les legs. Le testament étant essentiellement fait de legs courts à une grande variété de personnes, j’ai laissé le document en lecture seule afin que le texte ne devienne pas un imbroglio illisible de baratin. Les commentaires sur le testament peuvent être postés dans le SIG lié à ce document. Une fois dans cette zone, assurez vous que vos messages sont en rapport avec le sujet ou ils seront détruits sans pitié. Ce sera votre seul avertissement.

Captain Chaos
Transmit le 15 Août 2057, à 12:46:19 (EST)

Concernant l’exécution de mes souhaits

J’ai trouvé le moyen d’accumuler des quantités considérables d’objets Durant ma vie, la plupart du temps contre ma volonté. Je suppose qu’il s’agit d’une caractéristique typique des dragons : acquérir et accumuler des symboles physiques de nos si longs passé et mémoire. Au fond, nous sommes des créatures sentimentales ; je n’ai jamais rencontré un dragon capable de jeter le moindre objet en sa possession, même celui qui a le moins de valeur à ses yeux.

Afin de veiller à la tâche Herculéenne qu’est l’administration de mon ridiculement vaste patrimoine et pour assurer que mes souhaits sont respectés, j’autorise mon exécutrice testamentaire, Nadja Daviar, d’utiliser les sommes nécessaires issues des revenus de mon patrimoine pour créer le Fondation Draco. Cette Fondation possèdera un conseil d’administration, constitué de Melle Daviar et de six autres membres nommés par elle. Les administrateurs veilleront à la gestion de la Fondation et à l’exécution de mes dernières volontés décrites dans ce testament.

Je pense qu’il est nécessaire que je reconnaisse à quel point je romps avec les traditions de mon espèce en arrangeant la distribution de mes possessions en fonction de mes propres instructions. Je dirai simplement que c’est une idée hautement délicate que j’ai empruntée à l’espèce humaine avec pour seule intention d’éviter les traditionnels évènements destructeurs qui surviennent quasi systématiquement après la mort de l’un des nôtres. Je mets en garde ici même ceux de mes frères dragons qui envisageraient de contester ce document, car cela aurait des conséquences dommageables sur notre réputation dans cet age d’Éveil.

J’ai compilé et mis à jour ce document sur une période de plusieurs années, afin de m’assurer que ce testament représente avec précision… et bien, mes dernières volontés. (Ma compréhension est que la plupart des humains utilisent leur testament comme un instrument d’encouragement et de revanche, et il semble que cela soit une excellente idée.) S’il s’avère que je me suis fourvoyé, veuillez considérer mes efforts avec charité, et gardez à l’esprit que je regarde à très long terme. En plus de désigner les bénéficiaires des nombreuses choses que j’ai accumulées et qui serviront de meilleurs intérêts dans d’autres mains, j’ai exprimé des souhaits qui, je l’espère, encourageront le développement de quelques unes des caractéristiques que je préfère chez les métahumains.

J’ai toujours souhaité aider la métahumanité dans sa quête de connaissances, mais un ami m’a rappelé que je ne devrais pas leur refuser ainsi la joie de la découverte. C’est pourquoi j’ai engagé des ressources pour encourager les plus nobles entreprises de l’intellect humain. J’ai découvert au cours de ma longue vie que la vérité est souvent une question d’opinions, et qu’il est possible que de nombreuses vérités soient entre les mains de nombreuses personnes en même temps, sans qu’aucune de ces vérités ne soit meilleure que les autres. Mon souhait est de faire progresser la cause de la vérité à travers le monde autant que je peux faire avancer la connaissance. Le concept selon lequel tous les êtres sont égaux dans les yeux de l’Univers, quelque soit leur apparence ou leur origine, quelques soient leurs croyances, est en contradiction avec des millénaire d’histoire humaine où l’esclavage, la torture et le meurtre étaient le quotidien de ceux qui ne se conformaient pas aux volontés des gouvernants. Le plus étonnant est que des nations fondées sur des principes aussi radicaux ont réussi à survivre et à prospérer jusqu’à nos jours. C’est la raison pour laquelle j’ai destiné certaines ressources au soutien du rêve révolutionnaire qui professe une vision du monde où la justice doit régner pour tous.

À Nadja Daviar, mon interprète de confiance et assistante, gardienne de mes espoirs et de mes rêves pour le futur, qui a parlé pour moi à des millions d’individus de par le monde, je laisse mon immense patrimoine, hormis les objets cités dans ce testament. Je nomme Nadja Daviar exécutrice testamentaire de mon patrimoine et Présidente de la Fondation Draco, charge qui lui permettra de former un conseil d’administration veillant à l’exécution de ce testament en accordance avec mes souhaits.

Nadja Daviar est née en Estonie en 2014, et a passé la majeure partie de son enfance dans un orphelinat. Il y a un vide de 5 ans dans les informations la concernant après qu’elle ait quitté l’orphelinat. On soupçonne que ce trou est soit la conséquence du Crash de 29, soit le résultat d’une habile manipulation de son historique. Daviar réapparaît à Prague en 2035, en possession d’un niveau de vie confortable (d’origine inconnue), qui lui permet de rencontrer un grand nombre de personnes et de voyager à travers l’Europe. En 2039, Dunkelzahn et Daviar se rencontre dans une galerie d’art parisienne, rencontre qui a pour conséquence de faire de Daviar la traductrice et la « voix » de Dunkelzahn dans son émission « Wyrm Talk ». Daviar conserve ce poste auprès de Dunkelzahn pendant 18 ans, puis devient sa responsable de campagne pour les élections de 2057. Après l’assassinat de Dunkelzahn, Daviar devient Vice-présidente des UCAS au côté du Président Kyle Haeffner. Elle crée la Fondation Draco, en accord avec les souhaits de Dunkelzahn, et devient le Président de cette institution.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dunkelzahn: the Mass-Media Dragon, Stranger Souls, Clockwork Asylum, Beyond the Pale.

A Akira Kageyama, je laisse mon condoplex de Vancouver et les sommes disponibles sur un compte établi à son nom.

Akira Kageyama est le fils d’une chanteuse de pop japonaise qui prétendit avoir été féconder par un dragon. Akira possède des compétences inhabituelles qui tendraient à donner de la crédibilité à ce discours. Kageyama était également un consultant en finance pour plusieurs sociétés, ainsi que l’un des Watchers de Dunkelzahn. Il a également reçu la Quatrième Pièce de la Chance via une volonté restée secrète.

Le condoplex de Vancouver semble avoir été bâti par Dunkelzahn sur un coup de tête dans les années 2050 après qu’il ait lu dans un livre d’histoire chinois que les dragons étaient sensés vivre dans des palais sous-marin en cristal. Le condoplex est en effet situé sous l’eau et est entièrement fait de verre. Kelvin, le maître artisan qui a créé ce verre, est devenu un mage de haut niveau après l’éveil et combina ses compétences. On raconte qu’il réussit à fusionner son essence avec le verre, continuant de vivre sous forme astrale dans les murs en cristal du palais.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Tails You Lose

Après bien des recherches et des centaines de sachets de Nuke-and-Pop carbonisés, je laisse 20 millions de nuyens au propriétaire du brevet d’un procédé du vingtième siècle permettant de produire du pop-corn éclatant directement sur une flamme (méthode de choix pour les dragons). Je crois que cela s’appelait Speedy Pop, ou Quick Pop, ou quelque chose dans ce goût. Le propriétaire du brevet doit utiliser cet argent pour renouveler le brevet et reprendre la production.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept, il est possible d’acheter des paquets de grains de maïs à mettre au dessus d’une flamme (ou dans une poêle avec couvercle) afin de la regarder gonfler. Je ne sais pas s’ils sont plus susceptibles de brûler que le pop-corn à mettre au four micro-ondes. Cela peut donner une idée du contrôle que Dunkelzahn a de son souffle enflammé… beaucoup de dragons ont des progrès à faire en matière de degré de cuisson.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Parce que nous qui occupons le monde physique n’y vivons pas seuls, le Fondation Draco a ordre de créer l’Association de Préservation de l’Espace Astral1. Les objectifs de l’APES sont les suivants : gérer les abus potentiels de l’espace astral et ses occupants ; protéger les droits des occupants de l’espace astral ; établir un ensemble de paramètres qui faciliteront une relation de travail entre les esprits et la métahumanité ; et enfin, créer un sanctuaire dans l’espace astral pour les êtres en quête d’un asile sécurisé. L’APES sera administrée par l’Institut Dunkelzahn de Recherche Magique2 (IDRM) en coopération avec tout esprit libre intéressé pour se joindre à ce projet.

L’APES a été organisé par Daviar et la Fondation Draco. Contrairement à d’autres organisations créées par la Fondation Draco, l’APES est principalement soutenue par le grand dragon Hestaby. Bien qu’officiellement placée sous la tutelle de l’IDRM, l’APES est une entité très indépendante… si l’on peut dire ça d’une entité qui fonctionne avec l’argent d’un grand dragon.

Il faut noter que certains des objectifs, tels que la création d’un sanctuaire dans l’espace astral, seraient d’une grande utilité si les Horreurs reviennent.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

A VisionCrafters, je laisse la somme de 20 millions de nuyens pour mener des recherches dans l’optique avancée.

Les applications de l’optique avancée sont nombreuses. Je pense notamment à l’amélioration de la portée de vue des magiciens ou aux propriétés inhabituelles du Leonardo’s deck.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour mener des recherches sur les phénomènes magiques considérés comme dangereux pour la (méta)humanité, tels que les fovae d’Aztlan et la récente tragédie de Chicago, le laisse 4 millions de nuyens devant être administrés par la Fondation Draco.

Les fovae d’Aztlan sont des lieux où le mana est absent, qui pourraient être des effets secondaires des perversions de la magie du sang utilisée dans ce pays. La « tragédie de Chicago » fait à la fois référence à l’invasion massive d’esprits insectes, à la charge tactique nucléaire utilisée pour détruire le nid principal et à la création de la Zone de Confinement.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur Chicago : Burning Bright, Bug City, et Target: UCAS

Pour plus d’info sur les fovae : Aztlan

A Markus Dammembaum, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

Il y a 9 « témoignages » dans le testament, chacun destiné à une personne ayant votée pour l’un des candidats en renvoyant la carte à FASA. Les gagnants ont reçus plusieurs lots sympas, dont des parts dans le capital de certaines sociétés de Shadowrun, comme la Fondation Atlante ou Saeder-Krupp (Mike Mulvihill les a signé en tant que Lowfyr !)

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour la création du Fond de la Sagesse Ancienne pour l’Education, je laisse 10 millions de nuyens. Ce fond offrira aux étudiants des scolarités dans les domaines scientifiques et technologiques, et sera administré par un conseil nommé par la Fondation Draco.

Le Fond de la Sagesse Ancienne pour l’Education est peut-être lié à la chaîne Sagesse Ancienne, une sorte de Discovery Channel orienté vers la magie. Il est intéressant de constater que ces scolarités soient scientifiques ou technologiques, plutôt qu’en archéologie et en magie. Il y a peut-être un message.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

J’offre la propriété de la Première Clé du Pouvoir au premier des deux gouvernements de Tir Tairngire ou de Tír na nÓg, qui rendra public l’histoire personnelle complète de chacun des membres de son gouvernement. Cette divulgation devra être supervisée par la Fondation Draco en accord avec mes instructions. Speratemel rel timaan perest ? Hellon Sperethiel3.

La traduction du Sperethiel donne  » La communication est pour tout un chacun. Partagez le langage ». Il s’agit d’une traduction approximative et je ne sais pas pourquoi la phrase originale contient un point d’interrogation.

La Première Clé du Pouvoir est un artefact magique d’une certaine puissance. Les deux Tirs ont proposé des compensations substantielles pour la récupérer. Pour plus d’info, reportez-vous à l’Index des Artefacts.

Bien que l’offre ait été renouvelée chaque année, aucun des deux Tirs n’a rempli les conditions nécessaires à l’obtention de la clé, et beaucoup pense qu’il s’agit d’un mauvais tour de la part de Dunkelzahn. Il est bon de noter que la Cour de Tír na nÓg a tenté de réclamer la Clé en remettant les fameuses biographies, mais la Fondation Draco a insisté sur le fait qu’elles devaient être publiées officiellement.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Shadows of Europe

A Aden, je laisse le Linceul des Ombres. Puisse son ombre rafraîchir la chaleur du désert où tu vis, tout comme les humeurs qui y prennent vie.

Aden est connu pour son caractère colérique, et était peu disposé à accepter cet objet, à la fois du fait de sa nature, et parce que Dunkelzahn s’est affranchi de la culture draconique via ce testament. Malgré tout, lorsque l’objet lui a été apporté, Aden ne voulait ni le garder, ni laisser un tiers s’en emparer. Il l’enfouit sous les ruines d’une mosquée de la ville de Téhéran (qu’il avait détruite quelques temps auparavant après qu’un Jihad contre les éveillés ait été lancé). Le Linceul est devenu un objet de lutte dans le cadre du Rite de Succession en 2062.

Pour plus d’infos sur les pouvoirs du Linceul, se reporter à l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World, Survival of the Fittest

Afin de réduire le nombre de passants innocents qui sont tués chaque année par des agents ouvrant le feu sur des criminels, je laisse une barre de 2265 grammes à celui, de la Lone Star ou de Knight Errant, qui mettra au point une technologie bon marché, efficace et non mortelle, précise à 100 mètres.

La Lone Star et le Knight Errant sont les deux principaux rivaux sur le marché des forces de sécurité en Amérique du Nord. Ce legs risque d’augmenter encore cette rivalité tout en bénéficiant aux passants innocents, Dunkelzahn joue donc probablement sur plusieurs tableaux en même temps.

Il faut rappeler que le Knight Errant est détenu par Ares Macrotechnology, et est le bébé de Damien Knight. Au regard de leur passé commun, il s’agit peut-être ici d’un mouvement « d’échec » entre le Dragon et Knight.

Petite remarque, une barre d’orichalque de 2265 grammes a une valeur phénoménale, même si l’on considère d’orichalque naturel non raffiné (bien que la composition réelle soit inconnue).

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

En mémoire de John Timmons, ma première voix auprès des peuples du 21ème siècle qui mourut par la faute de la haine et de la mécompréhension, je laisse 12 millions de nuyens pour la création de la Fondation à la Mémoire de John Timmons pour la Progression vers l’Egalité. Cette organisation, dirigée par un comité qui sera nommé par mon exécutrice testamentaire, travaillera à l’avancement de la cause pour l’égalité en droits de tous les individus, quelques soient leur apparence physique, leurs croyance ou leurs origines.

John Timmons était la première « voix » de Dunkelzahn, un jeune étudiant noir en théologie qui se trouvait à Denver lorsque Dunkelzahn s’est éveillé. Timmons prêchait la tolérance et l’acceptation au sein de l’Eglise Protestante d’Amérique du Nord, utilisant sa notoriété de « voix » du Dragon pour faire passer ce message. Timmons a été assassiné d’une balle en pleine tête en 2022 en présence de Dunkelzahn, qui massacra immédiatement le tireur dans un accès de colère. Il a été demandé plus d’une fois à Dunklezahn pourquoi il n’était pas intervenu pour empêcher cet assassinat ou pour soigner les blessures de Timmons (qui faillit survivre), mais Dunkelzahn ne s’exprima jamais sur ce sujet. Des rumeurs affirment que Timmons était sur le point de quitter le dragon et de faire des révélations.

Dunkelzahn semble avoir spécifié que Anne Pennchyk, une femme Ork, ancienne runeuse proche du Général Franklin Yeats, prendrait la direction du Mémorial, poste qu’elle a accepté. Peu de temps après, elle fit venir son groupe de défense des droits des femmes, la Empowerment Coalition, et fait du Mémorial une organisation protectrice de divers groupes de défenses des droits des Eveillés / Métahumains, comme Mères des Métahumains, L’Association Américaine pour la Progression de la Thaumaturgie, et l’Association Nationale pour la Progression des Eveillés.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dunkelzahn: the Mass-Media Dragon

A NewsNet, je laisse 2 millions de nuyens pour enquêter sur les circonstances de ma mort (quelles qu’elles soient) et la réalisation d’un documentaire complet sur les évènements entourant mon décès.

NewsNet étant l’un des principaux producteurs du marché, il est possible que l’histoire d’introduction de Portfolio of a Dragon soit un extrait de ce documentaire.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Lorelei Angel, dont la voix est comme celle des étoiles, je sais de par nos conversations que tu n’as plus besoin de richesses. Ainsi, je laisse 3 millions de nuyens pour faire un don en ton nom à l’association de charité de ton choix.

Lorelei Angel est une shaman Phénix et une rockeuse, l’une de ces rares magiciens qui se concentre sur la musique. Elle agrémente ses spectacles d’illusions. Les magiciens apprécient d’observer les musiciens en astral, tout spécialement si le musicien est lui-même doté du Talent.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Awakenings

Pour l’étude de la magie sous tous ses aspects, je destine 100 millions de nuyens pour la création de l’IDRM. La Fondation Draco nommera une équipe de direction, constituée d’un membre de chacune des entités suivantes : MIT&T, la Fondation Atlante, les Nations des Américains d’Origines, Tír na nÓg, l’Université de Chicago, les Universités en compétition en Californie du Sud et les l’Université du Peuple de Berkeley, l’Institut Lagenzell, le Collège Royal des Magiciens d’Oxford, et mon vieil ami Ehran, également connu comme Le Scribe.

L’Institut Dunkelzahn de Recherche Magique a été créé par la Fondation Draco, et il semble que la FD ait toujours une certaine influence dessus. On pense que l’équipe de direction a été réunie, en tout cas, il est certain qu’Ehran le Scribe a accepté son poste. Les autres membres sont intéressants : un certain nombre d’écoles qui se sont spécialisées en magie, comme le MIT&T, l’Université de Chicago (qui n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis les évènements de Chicago, mais dotée d’une grande expérience), la très libérale Université du Peuple de Berkeley, et les universités en compétitions en Californie du Sud (qui elles aussi ont une forte expérience des dommages magiques). D’autres sont des nations orientées vers la magie et l’écologie, comme les Nations des Américains d’Origines et Tír na nÓg, ou d’autres sont de puissantes organisations magiques, comme le Collège Royal des Magiciens d’Oxford (qui est mentionné pour la première fois) ou la Fondation Atlante. Le plus étrange est l’Institut Lagenzell. Ehran Le Scribe s’est attiré quelques nouveaux ennemis en acceptant ce poste, peu de ces amis elfes le voyant traiter avec des dragons d’un bon œil. L’IDRM a initié de nombreuses recherches incluant notamment des sujets comme les Voids (trous mana ?) de Chicago et les fouilles archéologiques en Lettonie où des imps ont été signalés pour la première fois. Bien qu’ayant l’un de ses membres dans l’équipe de direction, la Fondation Atlante tend à lutter avec becs et ongles contre l’IDRM.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Target: UCAS, Threats 2

A des fins de recherches, je laisse mon corps à L’institut Dunkelzahn de Recherche Magique.

Malheureusement, Dunkelzahn n’a laissé aucun corps derrière lui.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Yakashima Technologies, je laisse la somme de 150 millions de nuyens, à utiliser pour les recherches en biotechnologies et dans le développement de produits profitant aux peuples du monde.

Yakashima Technologies est une Japanacorp AA spécialisée dans les OPA hostiles sur des sociétés marquées par une politique clairement anti-métahumains et pro-humains non-éveillés japonais. Ses acquisitions incluent Biogene Technologies et Farm-the-Sea Inc. Biogene en particulier a été acheté au nez et à la barbe d’Aztechnology, ce qui constitue probablement la raison du lègue de Dunkelzahn : Biogene a été à l’origine de progrès considérables dans les recherches sur les métagènes, y compris dans la modélisation des ADN humain et animal.

En 2063, Yakashima/Biogene a travaillé sur la mise au point d’une chaire synthétique adaptée aux goules, afin de prétendre à un autre lègue de Dunkelzahn mais elle a du faire face à de sérieux revers du fait de l’espionnage industriel.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Man And Machine: Cyberware, State of the Art: 2063

Pour plus d’infos sur Biogene, voir: DNA/DOA

A Aithne Oakforest, je laisse la Rose de Cristal, en espérant qu’il apaisera de vieilles blessures et qu’il soignera les fissures qu’ils ont causées.

Aithne Oakforest est un Prince de Tir Tairngire, anciennement membre du Conseil des Princes, et un elfe immortel. La Rose de Cristal est un artefact d’une grande signification pour les elfes immortels, et peut-être pour Aithne en particulier, qui souffre toujours de séquelles psychologiques de l’époque du Bois de Sang.

Pour plus d’informations sur le Cristal de Rose, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui développera une espèce florale suffisamment résistante pour fleurir et être capable de nettoyer l’atmosphère enfumée de villes comme Tenochtitlán, je laisse 20 millions de nuyens.

Tenochtitlán est tristement connu pour la pollution de l’air qui y règne (les habitants doivent recourir à des masques dotés de filtres à air). Hestaby a annoncé qu’elle relevait le défi, et possède des intérêts dans Starfield Botanical Engineering, une petite entreprise des CAS qui travaille sur la mise au point d’une telle plante ainsi que sur un cactus sous-marin pour un autre lègue de Dunkelzahn.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

Je laisse 100 000 nuyens pour le sauvetage de chacune des personnes suivantes de la Zone de Confinement de Chicago : James Delany, Dr. Edward Oden, Gregory Armtwister, Protacio Corcoran, Katherine Sitsu et Sissel McCarthy

Lors de l’explosion Cermak de Chicago et de l’établissement de la Zone de Confinement, un certain nombre de personnes se sont retrouvées prisonnières, enfermées avec les esprits insectes. L’importance de ces personnes est inconnue.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Brock Higginbotham, je laisse mes intérêts financiers dans l’Hôtel « Le Dôme du Plaisir » à Palm Spring, Etat Libre de Californie, à condition qu’il reste au cratère Ubehebe dans le désert du Mojave d’une pleine lune à la suivante.

Brock Higginbotham est un inconnu, tout comme le sont les mérites de l’hôtel « Le Dôme du Plaisir » de Palm Spring. Par contre, le cratère Ubehebe est un lieu particulièrement inhospitalier dans le désert du Mojave, caractérisé par le manque d’eau et de nourriture, et par des températures exceptionnellement chaudes le jour, et glaciales la nuit, ainsi que part une grande activités des esprits.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’informations sur le cratère Ubehebe, voir California Free State

A Alamais, je laisse le gâteau aux fruits que nous nous sommes échangés chaque Noël depuis 2020. Contrairement à toi, je suis vraiment mort.

Alamais et Dunklezahn jouaient à une sorte de jeu de « chat » draconique, testant les ressources de l’autre en lui faisant livrer un gâteau au fruit pour Noël. Des rumeurs affirmaient qu’Alamais était mort depuis quelques années lors du décès de Dunkelzahn, après avoir été touché par un tir de laser de type militaire.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

A celui qui trouvera le squelette de dragon dont je possède la tête, j’offre deux options. Vous pouvez garder les os, ou les retourner à la Fondation Draco en échange d’une récompense. Toutes découvertes doit être vérifier séparément comme étant des os de dragon, une telle identification devant être menée par un dragon vivant. La Fondation Draco assemblera toutes les pièces de squelette qu’elle recevra et présentera le résultat à l’Institut Smithsonian afin d’instruire le public. Mes recherches, que je sais être incomplètes, indiquent les coordonnées suivantes comme des localisations probables d’os de dragon : Latitude 41°, Longitude 121°; Latitude 41° 50n, Longitude 87° 45w; Latitude 47° 21n, Longitude 122° 12w; Latitude 19° 24n, Longitude 99° 9w; Latitude 65°, Longitude 130°; Latitude 39° 44n, Longitude 104° 59w.

Il n’y a aucune indication sur l’identité du dragon à qui appartenaient ces os ; le grand dragon All-Wings a eu son corps démembré et dispersé, mais pas en Amérique du Nord, à moins que Dunkelzahn et Ghostwalker aient amené les morceaux avec eux. Quoiqu’il en soit, un GPS permet de situer approximativement ces lieux :

Latitude 41°, Longitude 121° : Littoral de Seattle

Latitude 41° 50n, Longitude 87°45w : Amérique du Nord, près de Chicago

Latitude 47° 21n, Longitude 122° 12w : Près de Seattle; peut-être dans les Salish Shides ou à Tir Tairngire

Latitude 19° 24n, Longitude 99° 9w : Les montagnes de l’ouest du plateau mexicain

Latitude 65°, Longitude 130° : Quelque part dans le Conseil Algonkian-Manitou.

Latitude 39° 44n, Longitude 104° 59w : Quelque part dans les NAO, dans la région ou les Rocheuses rencontrent le désert. Peut-être le Nevada ou l’Arizona.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Amy Park, je laisse la propriété du Buhne Building, en reconnaissance pour les meilleurs burgers de l’Etat Libre de Californie.

Le H.H. Buhne Building est un bâtiment historique du littoral californien, qui aurait tout juste 150 ans en 2057.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

[Le paragraphe suivant doit être posté dans un lieu d’accès public de la matrice.] ATTENTION ! A toute personne capable de découvrir « où un Rocher rencontre le Ciel, » les 2 millions de nuyens, les amulettes et les armes qui se trouve à cet endroit est à elle sous réserve qu’elle accomplisse la tâche décrite dans la puce électronique incluse, et ceci dans l’année suivant mon décès. L’animus vous accompagnera pour s’assurer que le travail est fait correctement. Parce que cette tentative est d’un intérêt tout particulier pour moi, j’ai pris un grand nombre de précautions pour m’assurer de sa réussite.

Jusqu’à ce jour, personne n’a trouvé « où un Rocher rencontre le Ciel, » bien que certains considèrent qu’il s’agit d’un des lieux suivants : la Lookout Mountain (UCAS), Denali (Conseil Athabascan), quelque part au Tibet ou dans l’ouest des montagnes de Chine.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Ryumyo, le premier de notre espèce aperçu dans cet age moderne, je laisse mon envie de dérober la chance d’être le tout premier dragon, ainsi que l’Anneau Ouroboros, puisque que c’est l’oiseau matinal qui attrape le ver.

Le Ver Ouroboros était un serpent/dragon mangeant sa propre queue, un symbole d’infini (ou d’équilibre) dans la culture, les mythes et le mysticisme européens. C’est un symbole particulièrement important vis-à-vis de Ryumyo qui utilise la géomancie pour réclamer l’Anneau de Feu.

C’est également une forme pratique pour un anneau quand on y réfléchit. Il est d’ailleurs possible, qu’il soit taillé pour les dragons ; lorsque Jurojin, un serviteur de Ryumyo, vient le récupérer, il repart avec une caisse de plusieurs mètres de large.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

Je laisse 1 million de nuyens à tout groupe ou individu qui assurera le retour chez elle, saine et sauve, de Mary-Beth Tyre. Mary-Beth a été kidnappé le 30 avril 2051, au lendemain de son sixième anniversaire. Elle a été vue pour la dernière fois à Roanoke, Virginie. Sa survie est vitale.

Mary-Beth Tyre a été kidnappée à l’age de six ans et a subi de nombreux sévices. En 2060, elle est sauvée par Assets Inc. qui l’ôte des griffes d’une shaman insecte qui pensait se servir d’elle comme corps d’accueil pour une Reine.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Crossroads, Loose Alliances

A toute personne née le 8 décembre 1980 : présentez vous à la Fondation Draco dés vous le souhaiterez, et la Fondation vous accordera un vœux. Ce siècle devra porter le deuil pour les pertes de celui-ci.

Le 8 décembre 1980 est la date à laquelle John Lennon a été assassiné.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au nom des Six Malavisés, je donne 250 000 nuyens pour créer un fond d’assistance aux victimes de crimes magiques, ainsi qu’à leurs familles et proches.

Je ne sais pas qui sont les « Six Malavisés ».

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Je laisse 500 000 nuyens à l’Association Américaine pour la Progression de la Thaumaturgie, pour éduquer le public sur la nature de la magie. La magie et la science sont des héritages de l’humanité à parts égales, et il ne devrait pas y avoir de querelles entre elles.

L’AAPT définie tous les standards légaux des pratiques magiques dans les UCAS. Le but avoué de Anne Pennchyk est de mettre l’AAPT sous « l’aile » du Fondation Timmons.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’information sur l’AAPT, voir le Grimoire II

A Robert J. Hemedes, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remise par la Fondation Draco.

Robert Hemedes était sur ShadowRN à une époque et il est l’un des gagnants du concours.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A toute personne pouvant prouver qu’elle a serré la main de John F. Kennedy, présentez vous à la Fondation Draco dés vous le souhaiterez, et la Fondation vous accordera un vœux. Il semblait être une personne agréable.

Je ne peux pas m’empêcher de me demander s’il pensait à quelqu’un en particulier lorsqu’il a inclus ce legs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Béatrice Wilder de Paris, je laisse ma retraite de Rikon, près de Zurich. Puisse-t-elle vous apporter la solitude que vous cherchez.

Beatrice Wilder était l’une des « Watchers » de Dunklezahn.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A toute personne en possession d’un talon de ticket pour l’unique incursion de Maria Mercurial dans la country music, ayant eu lieu au My Brother’s Place dans le sprawl de Nashville : présentez vous à la Fondation Draco dés vous le souhaiterez, et la Fondation vous accordera un vœux. Je crois me rappeler que le proverbe dit : méfie toi de ce que tu pourrais souhaiter – car tu pourrais bien l’obtenir.

Maria Mercurial était l’une des chanteuses / musiciennes les plus populaires dans les début de Shadowrun.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur Maria Mercurial, voir Mercurial.

A Robert Khamdeng, je laisse la Pierre Pleureuse de Ta’bel et la puce optique étiquetée « BK-924 » se trouvant dans le second tiroir de mon secrétaire dans ma résidence de Toronto.

Bien que la majorité est d’accord pour dire que Dunklezahn fait référence à Robert « Dr. Bob » Khamdeng, quelques uns pensent que ce legs va à l’ork Kham. Khamdeng est un humain, employé de DocWagon, qui a gagné un prix d’humanisme pour récompenser une décennie de bon travail. Robert Khamdeng a assisté à quelques réunions du Policlub Humanis, mais n’a jamais été intéressé ou affilié à ce groupe.

La Pierre Pleureuse de Ta’bel est un artefact ; pour plus d’infos, voir l’Index des Artefacts. Le contenu de la puce optique est inconnu.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur Robert Khamdeng, voir Missions

A Sean Laverty, je laisse ma propriété de Tir Tairngire. Le jardin qui s’y trouve est assez beau et j’espère qu’il le restera.

Le patrimoine immobilier de Dunkelzahn à Tir Tairngire donnait la fausse impression que deux grands dragons siégeaient au Conseil des Princes. Sean Laverty, un elfe immortel, est lui-même réputé pour ces magnifiques jardins.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur Sean Laverty, voir Tir Tairngire

A George « Locomotive » Fenamore, où qu’il se trouve aujourd’hui, je lègue avec tristesse la boîte fermée en acier portant le numéro 412 dans ma chambre forte de la banque de dépôt Manhattan Citibank. La boîte ne doit pas être ouverte jusqu’à ce qu’il estime que cela soit absolument nécessaire, ou jusqu’à ce que mon camarade parvienne à « survivre » un autre Double Mardi. Je prie pour que les ténèbres cessent pour toi un jour.

Je ne sais pas qui est George « Locomotive » Fenamore ni ce qu’il y a dans la boîte, mais je pense que « Double Mardi » est un terme sportif.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’exécutrice testamentaire de mon testament, Nadja Daviar, je donne plein pouvoir sur les quinze autres boîtes destinées à George Fenamore, ou à ses descendants, si ceux-ci venaient à les réclamer. Dans le cas contraire, à son propre décès, elles devront être détruites ENCORE FERMEES dans le haut fourneau principal à explosion par micro-ondes de Bethlehem, Pennsylvanie.

Je n’ai aucune idée de ce que contiennent ces boîtes.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Bethlehem Steel, je laisse 2 millions de nuyens pour la destruction immédiate de quinze boîtes d’acier, ENCORE FERMEES, lorsque, et si, elles seront livrées au responsable d’équipe du haut fourneau principal, ainsi qu’une somme supplémentaire de 500 000 nuyens au responsable d’équipe comme prime de risque à distribuer aux membres de l’équipe en cas de blessures résultant de cette tâche. Si la tâche est accomplie sans accident, le responsable d’équipe pourra conserver la somme ou la distribuer selon ses souhaits.

Je n’ai toujours aucune idée de ce que contiennent ces foutues boîtes.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Alachia, je laisse la Fleur Eternelle. Je n’en ai plus besoin.

Alachia est une elfe immortelle ayant des liens avec les deux Tirs, et l’histoire qui les relie, elle, Dunkelzahn et la Fleur Eternelle, date du 4ème age. Pour plus d’infos sur la Fleur Eternelle, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui développera une unité robotique auto-motivée qui répond aux spécifications définies par la Fondation Draco, je laisse 10 millions de nuyens pour poursuivre ses recherches.

Ça donne l’impression qu’une Intelligence Artificielle serait nécessaire. Pour ce que j’en sais, personne n’est venu réclamer ce legs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A David Lloyd Ford, je laisse 2,5 millions de nuyens, devant servir à la poursuite de son ministère. Puissent de telles fois toujours illuminer le monde.

David Lloyd Ford, le fondateur du Fordisme, souhaite que chacun prennent soin de ses voisins et il fit de la Jamaïque un exemple d’harmonie interraciale. Ses croyances lui ont valu d’être battu et emprisonné, mais il refuse de s’en prendre à ses opposants. Il milite également pour l’aide aux VVHMH positifs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Cyberpirates!

A Buttercup de Yamatetsu Corporation, je laisse ma collection complète de bandes dessinées par respect pour notre mutuelle appréciation de cette forme d’art. Pas de manga, je sais, mais tu peux faire un effort pour développer un goût pour quelques classiques, mon cher.

Buttercup est un esprit libre et l’un des principaux actionnaires de Yamatetsu Corporation, qui prend l’apparence d’un jeune japonaise de 19 ans. Dunkelzahn et Buttercup se sont opposés par le passé sur l’attitude cavalière des esprits libres envers la métahumanité, mais la situation entre eux semblée s’être améliorée.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Casey Williams, je laisse 4 millions de nuyens. Bonne chasse !

Casey Williams est un des membres du conseil d’administration de la Fondation Atlante, une organisation qui finance des expéditions archéologiques dans le but de retrouver la mythique Atlantide.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Aux mille premiers métahumains sans-SIN se présentant devant les bureaux de le Fondation Draco à Seattle à 10 heures le 12 octobre 2058, j’offre à chacun un SIN valide.

Un geste vers les métahumains peut-être.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au Dr. Miles Swinburne, je laisse mon jeu de tarot. Puissiez-vous bénéficier de la perspicacité qu’il peut vous offrir.

Le Dr. Miles Swinburne est un important érudit qui a participé aux premiers travaux de conceptualisation des théories et de la magie Hermétique, telle quelle est encore utilisée en 2060. Néanmoins, il fut gravement blessé durant les Euro-Guerres, ce qui eu pour effet de réduire à néant ses capacités magiques. Il se considère lui-même comme un mage « grillé ».

Bien que non magique, cet antique jeu de Tarot eu pour effet de réveiller le potentiel magique de Swinburne qui, aidé par le shadowrunner Talon, pu se libérer du blocage mental qui l’empêchait de se servir de ses capacités d’éveillé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Captain Chaos, je laisse le fichier encrypté JackBNimble. Quelques soient les récompenses qu’il révèlera, elles seront vôtre. Je n’ai pas réussi à le décrypter, mais j’ai toujours pensé qu’il contenait une sorte de communication venant d’un autre monde. Bien sûr, je peux me tromper. J’ai également notifié à la Fondation Draco qu’elle devrait pourvoir à votre confort dans le cas où ce fichier vous infligerez une blessure débilitante.

Captain Chaos est toujours en vie et en bonne santé, mais le mystérieux contenu du fichier reste inconnu. Il est possible qu’il contienne le code source du virus du Crash de 29, ce qui expliquerait qu’il puisse avoir des effets débilitants et une communication d’un autre monde (un clin d’œil à William Gibson peut-être).

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’Institut Dunkelzahn de Recherche Magique, je laisse l’équivalent d’une année de rognures de griffes.

Toutes parties d’un grand dragon sont utilisables comme telesma pour la création de focus, mais elles servent également de lien rituel, c’est pourquoi, tous les éléments perdus, comme les rognures de griffes, sont conservés, détruits ou consommés. Les rognures d’ongles d’un grand dragon ont également une certaine valeur, environ 100 000 nuyens chaque, ce qui donnerait à un an de rognure de griffes la valeur de 36,5 million de nuyens.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur les rognures de griffes de Dragons, voir : Cyberpirates!, Dragons of the Sixth World

A Mère des Métahumains, je laisse 1 million de nuyens pour poursuivre leur précieux travail pour promouvoir l’intégration sociale des enfants métahumains nés de parents humains. En aimant et acceptant vos étranges descendants, vous avez montré une sagesse à laquelle nous devrions tous tendre.

MdM est l’un des plus puissants groupes de défense des droits des métahumains. Ann Penchyk essaie de les prendre sous l’aile de la Fondation Timmons.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Noriaki Ikeda, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco

Un autre gagnant du concours

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Carla Brooks, ma compétente conseillère en sécurité et aide de camps, je laisse la dague Dent de Ver, ainsi que la somme de 5 millions de nuyens. J’espère que tu continueras à servir mon patrimoine aussi bien que tu m’as servi.

Cette femme était en charge de la sécurité de Dunkelzahn, et est à présent en charge de celle de son patrimoine. Carla Brooks est une professionnelle très compétente.

La dague Dent de Ver, est en ivoire, comme beaucoup d’artefacts. Pour plus d’infos voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Clockwork Asylum

A Eddie Samuelson, je laisse les actions de mes restaurant La Bella Italia de New York, de l’île du Price Edward et du Lac Louise. Merci de payer une dernière fois l’addition.

Eddie Samuelson est un inconnu. Peut-être Dunkelzahn se contentait de payer ses dettes.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au vicaire Darius Vemizelos, et à l’érudit Zaimis Kaphandaris de Musée Occulte de Crète, je laisse la boîte en acier numéro 212, qui contient l’antique lame de bronze que j’ai surnommé La Lance du Destin. Ce sera à eux de prouver si, oui ou non, ce nom s’y applique. Ou de prouver le contraire. Personnellement, je n’ai jamais vraiment eu le temps de chercher.

En tant que siège de l’une des principales cultures de l’age de Bronze, et étant de plus profondément liée aux mythes et à la magie, le Musée Occulte de Crète est l’endroit idéal pour étudier une ancienne, et potentiellement magique, lame mythique.

La Lance du Destin historique fut utilisée par un légionnaire romain pour percer le cœur du Christ sur le mont Golgotha. On ne sait pas s’il s’agit effectivement de cette lame.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour encourager de nouveau l’arrêt de l’utilisation de la magie du sang par Aztechnology et par d’autres parties, j’offre une prime de 1 million de nuyens pour tout mage du sang capturé vivant et livré à l’Institut Dunkelzahn pour la Recherche Magique dans le but d’étudier les effets de l’utilisation de la magie du sang sur la métahumanité. J’autorise de plus la Fondation Draco à offrir des récompenses en l’échange d’informations vérifiables sur l’utilisation de magie du sang, en fonction de leur intérêt.

Les Azzies se sont plaint de cette requête, mais le Président Haeffner qu’il ne pouvait pas rendre illégaux les chasseurs de primes. La rumeur affirme que la Fondation Draco met à disposition des chasseurs de primes potentiels une liste des personnes les plus recherchées plutôt que de laisser le runner de base lui ramener le corps du premier mage ou shaman qu’il a croisé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Wuxing Inc., je laisse la somme de 200 millions de nuyens dans le cadre de notre accord passé.

Cet afflux de trésorerie, en plus des autres objets reçus grâce aux legs de Dunkelzahn et de la chute de Fuchi, a permis à Wuxing d’entrer à la Cour Corporatiste et d’acquérir le statut de AAA.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Corporate Download

A Yee Chan, je laisse le Tome de Terrin.

Yee Chan est un ork, un puissant shaman, et le maître de la Golden Acorn Society, un temple et une école pour adepte de Chico-Oroville. Récemment, il a organisé l’envoi d’armes, de focus et de telesma aux groupes de résistants d’Oakland et Berkeley, via la triade du Dragon Doré. Le contenu du Tome de Terrin est inconnu, mais il pourrait contenir des informations sur les techniques de Concentration. Depuis qu’il a reçu le Tome de Terrin, Yee Chan ne sort plus du temple. Les rumeurs affirment qu’il a fait le serment de garder le livre et qu’il entraînerait une élite à l’aide des techniques apprises dans le livre.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur la Golden Acorn Society, voir : California Free State. Shadows of North America, [en][en]State of the Art: 2064????, Loose Alliances

A Damien Knight, je laisse mon antique jeu d’échec, mis à part le roi noir. J’espère que tu trouveras un adversaire de valeur. Ça n’a duré que 60 secondes, mon vieil ami, mais quelle aventure !

Dunklezahn et Damien Knight jouaient aux échecs ensemble, et Knight était un joueur de haut niveau. Les deux ont également travaillé ensemble pour permettre l’Achat de la Nanoseconde, une série de transactions boursières de 60 secondes qui fit de Knight et Dunklezahn (au travers de sa société Gavilian Ventures) les actionnaires majoritaires de Ares Macrotechnology. Ce legs est également le reflet d’un changement dans le destin d’Ares, le Roi Noir ayant été donné à Leonard Aurelius. Eve, la fille d’Aurelius, vola la pièce afin de jouer une partie d’échec avec Knight, principalement pour exaspérer son père.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Blood in the Boardroom

Aux laboratoires Gaeatronics de Seattle, je laisse 250 millions de nuyens pour mener des recherches sur la base que traité du Dr. Dawn Crowfeather, « Sur la relation entre le Mana et l’énergie nucléaire ».

Les relations entre le mana et le nucléaire ne sont pas très claires dans Shadowrun. Geatronics a pour objectif la production d’énergie propre, et est bien placée pour étudier les problèmes que la fission et la fusion nucléaire ont sur la manasphère. Les recherches du Dr. Crowfeather ont peut-être aidées à la mise au point des sorts de bouclier et de barrière de radiation.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Darrick Erding, je laisse l’Etendard du Dragon Rouge en reconnaissance de son héritage. Utilise le à bon escient.

Il s’agit d’un ancien PJ de SR (joué par Erik Jameson), un descendant des Rois Gallois qui a connu quelques problèmes avec un dragon rouge.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Aux corporations et aux gouvernements de ce monde, je laisse la formule d’un vaccin pour enfant qui devrait être administré à tous les enfants nés après le 31 octobre 2060.

Le vaccin a été créé à partir d’éléments et d’enzymes présents dans le sang de dragon. Ceux qui ont travaillé au développement de ce vaccin pensaient qu’il apporterait une plus grande longévité à leurs enfants, tandis que d’autres (comme Lofwyr) croyaient que Dunkelzahn tentait de créer une nouvelle race de serviteurs draconiques. Selon l’un des principaux chercheurs, le vaccin pourrait provoquer l’apparition de nouveaux métatypes en présence d’un très haut niveau de mana pour l’activer. Le vaccin fut détruit lors d’un raid de membres du Polyclub Humanis (manipulés par Lofwyr) avant qu’il ne puisse être distribué.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, The Forever Drug

Au Dr. Alan Gordon, je laisse ma première édition de Al Azif. Utilise lieu à bon escient, quand et si, il doit être utilisé.

Le Dr. Alan Gordon était un professeur du MIT&T spécialisé dans l’espace astral et les métaplans. Devenu fou, il fut interné dans un institut psychiatrique pendant quelques temps. A sa sortie, Gordon poursuivit un ambitieux projet de cartographie des métaplans…projet dans lequel il obtint quelques succès. Le Dr. Gordon décéda en 2060 en aidant Talon, un de ses anciens disciples, et la majeure partie de sa cartographie métaplanaire fut détruite.

Concernant le Al-Azif, se reporter à l’Index des artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Crossroads

Au premier qui identifiera la victime sur la photo jointe, et qui amènera ces cinq bourreaux devant la justice, je laisse les codes d’accès à ma propriété de Paris. La Fondation Draco délivrera les codes après réception et vérification du rapport complet d’enquête, comprenant notamment le destin de la victime et des ses bourreaux.

Voici la photo en question :

Quatrième image du testament de Dunkelzahn

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Ehran le Scribe, je laisse ma bibliothèque d’éditions rares, y compris ma collection de Shakespeare.

Ehran le Scribe est un grand amateur de bonne littérature. Certains ont conclu que ce legs prouvait qu’Ehran et le Barde d’Avon sont une seule et même personne, mais en l’absence d’autres preuves, je réserve mon avis sur la question.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Juan Atzcapotzalco d’Aztechnology, je laisse le contenu de la boîte scellée conservée dans un coffre de la Premier Bank de Houston. Elle doit être ouverte le premier jour du prochain festival de Muertos devant avoir lieu en Aztlan (bien qu’interdit par la loi, nous savons tous les deux que ce festival a lieu). Je jure sur mon nom que cette boîte ne renferme aucune menace ni pour vous, ni pour Aztechnology. Ne désobéissez pas à mes instructions, ou le résultat pourrait être bien plus funeste.

Juan Atzcapotzalco vint en personne récupérer la boîte puis disparu.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Universal Omnitech, je laisse la somme de 120 millions de nuyens pour poursuivre leurs recherches en génétique et en bioingénierie.

Universal Omnitech est à la pointe de la recherche en Bioware et Génétech depuis plusieurs années et a développé un partenariat avec Aztechnology.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Plus d’infos sur Universal Omnitech dans: Shadowtech, Man&Machine: Cyberware, State of the Art: 2063, [en][en]State of the Art: 2064????

Au groupe Shield Wall, je laisse 10 millions de nuyens pour finir leur opéra rock, « La Mère de la Mer. »

Shield Wall est un groupe assez connu dans Shadowrun. Ils bouclèrent leur opéra rock « Mère de la Mer » en 2062 malgré de nombreuses difficultés (dont une période de rétablissement de 3 ans d’un de ses membres suite à une accident de voiture quasi-mortel). L’album fut numéro 2 sur la liste des 10 meilleurs albums de 2062.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, State of the Art: 2063

A Federated Boeing, je laisse les droits de propriété de l’île volcanique qui émergera à 301 kilomètres à l’ouest de Petrolia le 3 octobre 2060.

L’île apparut à la date et à l’endroit prédits par Dunkelzahn, mais Federated Boeing ne s’en préoccupa pas du fait de son faible intérêt. Durant l’année de la comète, Wuxing et DeBeers-Omnitech s’installèrent sur l’île qui se révéla riche en Orichalque. Ils furent ensuite expulsés par Federated Boeing.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Year of the Comet

A Dagnaitiowki’sk’owsrin, je laisse la simpuce intitulée « Époque Sanglante » se trouvant dans mes appartements particuliers de VisionQuest.

On suppose que Dagnaitiowski’sk’owsrin est un technicien du son sasquatch qui travaillait à Chicago au sein de l’équipe de production de l’émission « Murphy’s L.A.W. » avant l’explosion du Cermak. « Epoque Sanglante » pourrait être une musique (ou dans ce cas un enregistrement sim) créé par Dunkelzahn, exprimant ses émotions et racontant une histoire d’un autre lieu dans un autre temps. Je ne sais pas si ces infos peuvent être considérées comme canon.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’association des Vendeurs de Talismans Réunis, je laisse le node NA/NOCAL/RED-0789, tous les matériels et logiciels associés, et mon contrat de maintenance de Etheric Computing Services. Si la VTR ne mettait pas sur le marché le Monocle Matriciel avant le 1er janvier 2060, ce legs serait transmis aux laboratoires Mendocina de Xerxes Positive Research Tank.

Comme son nom l’indique, cette association s’occupe de la vente de talismans. Le node se trouve dans le nord de l’Etat Libre de Californie, où l’association est particulièrement intéressée par la gestion du bois rouge, une source potentielle de Telesma. Le Monocle Matriciel, bien que sonnant comme un accessoire technologique pourrait en fait être un focus permettant de maintenir un sort de matrice tels que ceux d’Earthdawn ou comme les techniques métamagiques de filtrage. La date est passée et les laboratoires Mendocina de Xerxes Positive Research Tank ont pris possession du node et du devoir de mettre sur le marché le Monocle. Ces mêmes laboratoires ont hérité du Filet de Neptune dans un autre legs du dragon.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Fionnuala O’Donnell, je laisse mon sac Chivas Regal rempli de pièces d’or. (Je sais, que ce n’est pas exactement la coutume, mais une pleine marmite me semblait… excessif.)

Les O’Donnell sont de la famille Dannan-Mor de Tír na nÓg. Bien que Dunkelzahn semble jouer le leprechaun, donner un sac de Scotch à des irlandais est probablement une farce.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Helena Rossum, je laisse 10 millions de nuyens et mes sincères excuses pour ce que le Destin vous a réservé à cette fois-ci. Afin de lutter contre la prolifération des shamans toxiques, j’offre une prime de 1 million de nuyens pour tout shaman toxique capturé vivant et livré à l’Institut Dunkelzahn de Recherche Magique, dans le but d’étudier les effets de la toxicité de la présence physique et astrale de tels shamans, et sur comment en retour, ils impactent le monde physique et l’astral.

Aucune idée de qui est Helena Rossum ou sur le mauvais tour que lui a joué le Destin.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Parce que je crois que nous n’éradiquerons pas le poison des shamans toxiques tant que nous n’aurons pas éliminé les poisons de cette terre, j’offre de plus des récompenses substantielles à ceux qui ont la volonté et la capacité de dépolluer diverses zones du globe. Toute partie intéressée devrait contacter la Fondation Draco pour obtenir des fonds et une description des conditions liées à ces fonds.

Tout comme pour la requête sur les Mages de Sang, la Fondation Draco est suspectée de remettre aux chasseurs de prime une liste des shamans les plus recherchés. Récemment, la FD a payé pour deux shamans toxiques accusés de suivre le totem « Radiation », ainsi que pour leurs acolytes.
La FD paye également des entreprises pour nettoyer certains lieux. Hestaby possède des actions dans l’une de ces entreprises, Harbough Detox Labs, qui fonctionne uniquement avec des primes obtenues pour ce genre de travail.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

A celui qui créera une machine usant du mouvement perpétuel sans l’aide de la magie, je laisse un carnet jusqu’ici inconnu de Léonard de Vinci.

Il s’agit peut-être d’un coup-bas à destination de l’elfe Leonardo. Hestaby possède des parts dans une société appelée MechAnima qui travaille sur ce legs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

A Smedley Pembrenton III, je laisse la discothèque Avalon de Boston et toutes les actions, ainsi que les titres, qui y sont associés.

Egalement connu sous le pseudo « Boom », il s’agit d’un shadowrunner dans les livres de Steve Kenson (mais aussi un ancien PJ de son groupe) et l’un des Watchers de Dunkelzahn.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Crossroads, Ragnarock, The Burning Time

A Henry Higgins, je laisse ma bouteille de Château Lauren 1862. A votre santé mon ami4.

Henry Higgins était l’un des Watchers de Dunkelzahn.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Joseph Runk, je laisse 200 000 nuyens dans le but unique d’étudier au MIT&T, et à condition qu’il obtienne le titre de Major en Sciences Cognitives et en Etudes Thaumaturgiques.

Le Massachusetts Insitute of Technology and Thaumaturgy est mondialement renommé à la fois pour ses enseignements techniques et magiques. Je n’ai aucune idée de qui peut être cette personne, même s’il semble probable qu’elle ait des aptitudes magiques.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Hestaby, je laisse la clé encryptée de ma base de données privée de la Zurich Orbital. Utilise la connaissance que tu y trouveras à bon escient, comme je sais que tu le feras.

Le Grand Dragon Hestaby et Dunkelzahn entretenaient de très bons rapports. Grâce à ces données et aux conseils qui y été liés, Hestaby a pu surprendre l’ensemble des présents au Rite de Succession.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Survival of the Fittest

A Leonard Aurelius de Ares Macrotechnology, je laisse le roi noir de mon antique jeu d’échec. J’espère que tu te révèleras être un adversaire de valeur.

Au Fond d’Instruction du Mémorial Randall Grant, je laisse 1 million de nuyens pour soutenir l’éducation de candidats prometteurs mais dépourvus de ressources financières, faisant preuve d’un potentiel magique.

Le Dr. Randall Grant a été l’un des premiers à obtenir un doctorat en thaumaturgy théorique ; bien que riche d’un important savoir magique, il ne possédait pas d’aptitudes magiques. Les théories de Grant tiennent une place importante dans le développement des théories magiques. Il est mort en 2036, apparemment assassiné par Alamos 20 000.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur Randall Grant, voir le Grimoire II

A Inazo Aneki de Renraku, je laisse le Sceau des Gants Verts, qui vous permettra à vous ou à votre représentant d’entrer au Tibet. Utilisez votre temps en ces lieux comme vous le souhaitez, mais n’abusez pas de votre privilège ou vous souffrirez de vos méfaits.

En 2059, Inazo Aneki est attaqué par Deus dans la Matrice, attaque au cours de laquelle son esprit fut gravement abîmé. Renraku utilisa le Sceau des Gants Verts pour confier Aneki aux bons soins d’un groupe de moines tibétains qui entreprirent de le soigner. Ils y étaient partiellement parvenus lorsque Renraku rappela Aneki.

Le Sceau des Gants Verts était nécessaire pour pénétrer au Tibet, le pays étant isolé du reste du monde par une barrière mystique connue sous le nom de Voile.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Renraku: Arcology Shutdown, Brainscan

A Bob Cardino, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

Un autre gagnant du concours

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A James Telestrian III, je laisse mon original de Gainsborough et de « La Tempête » de Shakespeare, seconde édition, de ma collection comme preuve que toute beauté en ce monde n’a qu’une seule vraie source, mais de nombreuses formes d’expression.

James Telestrian III est un mystérieux citoyen elfe, bien qu’apparemment mortel, de Tir Tairngire, et propriétaire de Telestrian Industries. Les raisons de ce legs ne sont pas claires, bien qu’il ait pu joueur en faveur de Telestrian dans sa requête d’obtenir le siège laissé vacant par Ehran Le Scribe au Conseil des Princes.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur la famille Telestrian, voir : Tir Tairngire, Shadows of North America, House of the Sun, Lone Wolf

A Giselda Harby, je laisse ma maison de Myer’s Flat, ainsi que toutes ses défenses.

Giselda Harby est une inconnue, mais Myer’s Flat est une petite ville assez populaire de l’Etat Libre de Californie.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Jane Foster, je te laisse l’anneau dragon que tu portes, un petit témoignage d’estime de la part d’un vieux ver, ainsi que mon éternel respect. Tu es réellement digne de ton héritage et j’espère que tu es une preuve de ce qu’il adviendra pour nous.

Jane « Frosty » Foster est la fille illégitime d’Ehran Le Scribe, et la pupille d’Harlequin. Dunklezahn et elle ne se sont rencontrés qu’une seule fois. L’anneau dragon est un anneau très lourd en platine en forme de dragon enroulé. C’est également un focus de pouvoir. Il est devenu son bien le plus précieux.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Harlequin, Harlequin’s Back, Wyrm Talk (??Entretien avec un dragon )

A la première communauté goule légalement reconnue par les Nations Unis, je laisse 2 millions de nuyens, pour faire avancer la compréhension et la tolérance envers les goules en tant que race et pour leur permettre de vivre en paix avec les autres métahumains.

La Nation Goule d’Asamando en Afrique de l’Ouest a tenté d’obtenir ce legs mais n’a toujours pas été reconnue.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Cyberpirates!, Year of the Comet

A Jill Taylor, je laisse le Manuel de Tradeus – si tu peux le trouver. Commence dans Canal Park.

Aucun information ni sur Jill Taylor, ni sur le Manuel de Tradeus, bien que les deux soient suspectés d’être liés à la magie.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A la boîte de nuit Tokyo Shoe de Seattle, je laisse ma collection complète de la 1ère édition de Godgira et des films qui s’y réfèrent. Que votre club rugisse encore longtemps.

Il ne faut pas confondre le Tokyo Shoe Nightclub avec le Rubber Suit, une lieu fréquenté par les Yakusa représentant un Tokyo miniature constamment assailli par des monstres géants et habité par un esprit de l’air se manifestant sous la forme d’un homme portant une combinaison de dinosaure en latex.

Godjira est ce que les américains appellent Godzilla.

Il s’agit probablement d’un clin d’œil d’un lézard géant cracheur de feu à un autre.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Hualpa, qui a toujours accompli tant de choses, je laisse les Manuscrits Elémentaires d’Ak’ke’ar. Bien qu’ils ne nous concernent pas, ils peuvent nous apporter une grande sagesse. Puisse tes efforts permanents pour protéger ce que les autres pourraient détruire soient couronnés de succès.

Hualpa reçu les parchemins et les confia un temps au MIT&T pour étude. Les parchemins furent volés puis, plus tard, rendus à Hualpa dans le cadre du Rite de Succession.

La rumeur attribut ces parchemins à l’élémentaliste Ak’lea’ar, qui aurait été un PJ dans les parties de Steve Kenson. Plus d’infos sur les parchemins sont présentés dans l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Corporate Punishment, Survival of the Fittest, Dragons of the Sixth World

A Tan Tien Inc., je laisse 50 millions de nuyens et toutes les données relatives à mes expérimentations de connexions cérébrales directes.

Tan Tien Inc. Est une corpo chinoise combinant des travaux dans les domaines biologiques et technologiques avec de forts préjugés anti-magie, préférant l’utilisation d’animaux paranormaux dotés d’implants. Leurs recherches se concentrent sur l’interface cérébrale ; l’une de leurs installations située en Afrique de l’Ouest contient des rats équipés de datajacks… et possédant une ADN de satyre. Il se pourrait que Tan Tien utilise les fonds obtenus par le legs de Dunkelzahn pour réclamer un autre legs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Predator and Prey

A Jeremy Goldsmith, je laisse la recette de cookies au beurre de cacahuètes de Mme Grundland, ainsi que les marques déposés et les droits qui s’y rapportent. J’espère que vous les apprécierez autant que je les ai apprécié.

La nuit où Dunklezahn fut assassiné, il venait juste de quitter la fête d’inauguration tenue par les cookies au beurre de cacahuètes de Mme Grundland.

On prétend que, Dunklezahn assistant à une vente de pâtisserie dans une école aurait apprécié les encas préparés par Jeremy et lui aurait demandé sa recette. Ce legs serait donc une façon pour Dunklezahn de lui rendre la pareil.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Laura RedFeather, lieu de résidence inconnu, je lègue un Firelight dernier cri. Je consacre également 1 million de nuyens à l’embauche de personnels, de préférence de l’équipe D, pour lui livrer le Firelight si elle n’est pas réapparue pour réclamer son héritage au bout d’un mois.

Redfeather pourrait être le decker connu sous le pseudo « Firelight ». On peut en déduire que le Firelight dont il est question est un cyberdeck.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Janet Chee, je laisse ma propriété près de Devil’s Hat, à condition que les collines et les canyons restent en l’état. Dans le cas où des modifications seraient apportées à ce territoire, la propriété serait immédiatement transférée à la nation Ute afin d’y établir un parc naturel.

Aucune idée sur qui Janet Chee peut être.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Matthew Taylor, je laisse ma Thunderbird Turbo Coupe de 2017. Qu’elle t’apporte autant de plaisir qu’elle m’en a apportée.

Peut-être s’agit-il d’une personne reliée à Jill Taylor, mais il se peut que ce soit une simple coïncidence.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Lionel George Astor, je laisse le Faucon Maltais, en gratitude pour m’avoir fait découvrir le film du même nom. Je laisse également 30 000 nuyens aux Amis du Film Noir – J’espère que votre projet de transfert vidéo-à-puce avance correctement.

Il semble qu’Astor ait prêté le Faucon Maltais au Smithsonian, où il a été volé puis transporté jusqu’à Denver, avec sur sa piste des agents du FBI. Malheureusement, ces agents furent impliqués dans une affaire liée à l’apparition de la première Pièce de la Chance à Denver à la même époque et le sort de la statue est à présent inconnu.

Si vous n’avez ni vu, ni lu le livre « Le Faucon Maltais », vous devriez le faire pour comprendre pleinement l’ironie de ce legs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Miles Lanier, directeur de Fuchi Internal Security, je laisse 4 millions d’actions de la corporation Renraku, ainsi que le siège au conseil d’administration auquel ces actions donnent droit.

Miles Lanier est un ami de longue date de Richard Villiers, l’une des trois têtes de Fuchi. Lanier accepta ce legs ainsi que le siège chez Renraku. Ce fut le début d’importants conflits entre les deux corporations, les connaissances de Lanier étant utilisées contre son ancienne corporation. Au final, Villiers et Laniers retirèrent leurs billes des deux corpos provoquant d’importants dégâts chez Renraku et vidant les comptes de Fuchi, ce qui conduisit directement à la mort de cette dernière. Ils créèrent ensuite leur propre mégacorp : Novatech. On ne sait pas si Dunklezahn avait prévu ces évènements, mais c’est probable.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Blood in the Boardroom, Corporate Download

Au premier qui développera une connexion matricielle efficace et opérationnelle pour les dauphins, les éléphants et/ou les satyres, et les dragons, je laisse les codes d’accès à quatre comptes de la Zurich-Orbital et une visite personnelle de Lofwyr.

Comme il l’a déjà été dit plus tôt, Tan Tien semble travailler sur une connexion avec les satyres.

Une petite société connue sous le nom de Emerging Futures travaillait sur la possibilité de connecter des animaux paranormaux avec la Matrice dans le cadre du projet Cerebus. Eliohann, le jeune dragon occidental utilisé pour les expériences finales, reçu une série de datajacks puis fini par racheter la société. Celle-ci travailla en partenariat avec Ares pendant un temps. Récemment, Eliohann a vendu Emerging Futures à Transys Neuronet, et il pourrait être en mesure de réclamer le legs grâce à ses datajacks.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets
Pour plus d’infos sur Eliohann, voir : Dragon Hunt, Dragons of the Sixth World

A Lowfyr, je laisse le Joyau de Mémoire et un conseil : réfléchis à tes œuvres et la possibilité que, aux yeux de l’Univers, tu ne vailles ni plus, ni moins que n’importe quelle créature sur cette Terre. J’ai essayé, et cela a merveilleusement bien fonctionné.

Le Joyau de la Mémoire est un artefact draconique relativement puissant, et lié au statut de Loremaster. Pour plus d’information, voir l’index des Artefacts.

Depuis la mort de Dunklezahn, Lowfyr a tout fait pour conserver le Joyau de la Mémoire et celui-ci joua un rôle crucial dans le Rite de Succession.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Survival of the Fittest, Dragons of the Sixth World, The Forever Drug

A Toshi Akimura, je laisse ma propriété dans le Quartier Français de la Nouvelle-Orléans et l’accès au compte que j’ai établi à son nom.

Toshi Akimura est un arrangeur connu de la Nouvelle-Orléans, et l’un des watchers de Dunklezahn. Son héritage contient le Dragon’s Lair casino, le plus grand casino de la Nouvelle-Orléans. Akimura a également posté des textes sur Shadowland concernant la Nouvelle-Orléans à l’invitation de Captain Chaos.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Target: Smuggler Havens

A la corporation Manadyne, je laisse la somme de 80 millions de nuyens pour poursuivre leurs recherches magiques dans le cadre de notre accord passé.

Manadyne est une corpo de recherche en magie dont les installations font concurrence aux megacorporations. La rumeur prétend qu’un Anima remplace aujourd’hui la fondatrice de cette corpo, le Dr. Caroline Winter. Parallèlement, on notera que Cale Winter, le frère de Caroline, est le fondateur d’une corporation en technologie matricielle nommée Mangadyne, à la fois une transformation du nom de la société de sa sœur et le reflet de l’iconographie de sa propre société de logiciel.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Kara Lazear, je laisse 160 000 nuyens et le titre de propriété du 1428 Elm Street, Phoenix, Conseil Corporatiste Pueblo.

Kara Lazear était le tuteur de Morgan Leroy Hall, dont la garde a été confiée à Mealla del Marco. On ne sait rien de plus concernant Lazear.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Niall O’Connor : je salue ta dévotion dans la diffusion de la vérité et donc, je te laisse l’Anneau de Vérité. Puisse-t-il te donner la voix de la prophétie comme les bardes d’autrefois.

Niall O’Connor est un elfe, et un membre du clan O’Connor des Danaan-Mor de Tir na nÓg. C’est lui qui le premier fit filtrer des informations concernant Tir na nÓg vers la communauté des ombres et le monde dans son ensemble, ce qui le contraint à fuir loin des siens. Niall a peut-être été un initié du Sentiers des Bardes, mais il a également été fortement soupçonné d’appartenir au Sentier de Righ. Les pouvoirs de l’Anneau de Vérité sont inconnus, mais il pourrait donner accès à certains des pouvoirs de Bardes mentionnés dans le supplément Tir na nÓg.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Tír na nÓg, Shadows of Europe, Nosferatu

Au premier qui trouvera ce qui se cache derrière la porte de la pièce 5B78 de la Pyramide Aztechnology de Tenochtitlán et diffuse ses trouvailles sur Shadowland, je laisse 5 millions de nuyens ou une aide médicale jusqu’à la fin de sa vie, en fonction de ce qui semble le plus approprié.

Aucune idée concernant ce qui se trouve derrière cette porte. Dunkelzahn était l’un des principaux actionnaires d’Aztechnology, ce qui expliquerait qu’il ait su ce qu’elle dissimulait.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Lung, je laisse la Deuxième Pièce de la Chance dans l’espoir qu’il puisse bénéficier de la vision à long terme telle que je l’ai eue.

Lung est un Grand Dragon Oriental d’une puissance considérable, d’un grand âge et possédant de vastes connaissances. De façon assez appropriée, la Pièce de la Chance qu’il a reçue représente la longévité. Lung est à la recherche de deux des trois autres pièces.

L’Index des Artefacts donne plus d’informations concernant les Pièces de la Chance, leur histoire et leurs pouvoirs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World, Tails You Lose

A Karl Kochvar, je laisse la chaîne des Théâtre Goodman. Que tes créations se développent encore et toujours.

Le théâtre Goodman est un lieu connu de Chicago, la ville dans laquelle les bureaux de FASA sont situés.

Karl Kochvae est (ou du moins était) un décorateur du théâtre. C’est également la personne qui a créé et construit le « FASA Temple », la structure dans laquelle les évènements FASA étaient organisés à la GenCon de 1993 à 1998.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Padraic Byrne de l’Université de Galway, je laisse 130 000 nuyens et mes excuses pour la fenêtre cassée.

Padraic Byrne est un inconnu. Quant à l’université de Galway, elle est située dans la ville de Galway à Tir na nÓg.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Maureen Williams, je laisse le compte 0456 967 0145 8620 de la Banque Virtuelle de la Silicon Valley, dans le but d’établir une école gratuite à Orkland.

Lorsqu’elle reçu ce legs, Mme Williams quitta Los Angeles pour San Francisco et y établit le Centre Communautaire d’Orkland. Elle embaucha Robert Page pour décrypter le texte que Dunklezahn avait légué à ce dernier. Le CCO est devenu un lieu de rencontre pour les différents groupes de résistants métahumains de San Francisco, et sert également d’école. On y enseigne le Or’zet, le langage que Page a finalement décodé en 2061. Le CCO a été frappé par Saito quand ce dernier a pris le pouvoir, mais il existe toujours.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, State of the Art: 2064

A James Meiers, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

James D. Meiers alias Infict des forums Dumpshock, reçu une part des actions Renraku signée par Aneki. Selon ce certificat James Meiers vit sur le territoire du Conseil Corporatiste Pueblo.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Afin de promouvoir l’harmonie entre les races, j’autorise la Fondation Draco à établir et remettre des donations aux écoles qui ont réussi à mettre en place un environnement d’apprentissage multiracial dans les faubourgs les plus désavantagés des villes suivantes : Seattle, New York, Atlanta, Denver, Dallas/Fort Worth, La Nouvelle-Orléeans et Milwaukee.

Un joli geste métahumanitaire.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Rebel Enterprise Investments, je laisse la somme de 20 millions de nuyens pour leurs investissements continus et leur croissance.

Aucune information sur Rebel Enterprise Investments.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Mealla Del Marco, je confie la garde de Morgan Leroy Hall jusqu’à sa majorité à l’age de dix huit ans, à condition qu’il soit élevé et scolarisé dans les UCAS. Si cette condition n’est pas remplie, sa garde sera confiée à Kara Lazear. Je confiance dans votre capacité à prendre soin de lui comme il se doit, et peut-être en retour aurez vous le fils que vous méritez.

Il pourrait s’agir de l’ex-femme d’Aithne Oakforest, Mealla Oakforest, née Maria Del Marco. La garde de Morgan lui aurait été confiée alors qu’il avait 4 ans. Il pourrait également s’agir d’un commentaire au sujet de son fils, Glasgian Oakforest, qui est (ou était) un insupportable gamin bagarreur. On ne sait rien de Morgan Leroy Hall, bien qu’il ait été dit qu’il pouvait s’agir d’un elfe immortel, au même titre que Jane Foster.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Morgan Leroy Hall, lorsqu’il atteindra sa majorité à l’age de dix huit ans le 28 juin 2071, je laisse toutes mes actions de mon portefeuille Florence. D’ici à cette échéance, aucune transaction ne doit avoir lieu concernant ces actions. Tous les votes auxquels ces titres donnent droit seront assurés par le tuteur légal de Morgan. Je laisse également 1 million de nuyens sur un compte qui sera géré par son tuteur légal pour assurer sa garde et sa scolarisation jusqu’à son vingt et unième anniversaire, date à laquelle le solde du compte sera transféré à Morgan.

Le contenu du portefeuille Florence est inconnu. Un calcul simple permet de dire que Morgan Leroy Hall serait né en 2053. Une année riche en évènements, mais la signification de cette date de naissance est inconnue. Il pourrait en fait s’agir de la date à laquelle ses gènes d’elfe immortel se seraient réveillés (sous réserve qu’il soit un EI).

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui déterminera ce que représentent les photos (jointes) de Mars prises par la NASA juste avant son rachat par Ares Macrotechnology, et qui pourra prouver ses théories auprès de la Fondation Draco, je laisse 1% d’intérêt dans Ares.

Première image du testament de Dunkelzahn

Sonde de sécurité NASA • Test Zeta • 27 octobre 2001 • Priorité Bleu Alpha • Autorisation Top Secret… • ...Détruire si compromis

Deuxième image du testament de Dunkelzahn

ARES Espace • Projet CYDONIA • Système T 2111.03 (Sous itinéraire) Noeud Détruit • 8 Décembre 2042 • Autorisation Ecarlate uniquement… • ... Détruire si compromis

Troisième image du testament de Dunkelzahn

Sonde sentinelle NASA • Test Alpha • 8 août 2001 • Priorité Bleu Alpha • Autorisation Top Secret… • ... Détruire si compromis

En 2001, une mission de la NASA s’est rendu sur Mars et récupéra un certain nombre de données grâce à l’utilisation de sondes robot. Les résultats ne furent pas rendus publiques, mais une autre mission top secrète, composée d’humains et nommée Opération Discovery fut planifiée et eut lieu en 2011. L’équipe, composée de 8 hommes commença son étude et ses prélèvements. Quoiqu’il arriva, un dysfonctionnement inconnu frappa le principal module martien le 24 décembre 2011. Les 3 astronautes qui survécurent retournèrent sur Terre avec leurs échantillons en pleine année du Chaos.

Les fonds consacrés au projet furent à l’origine d’un scandale financier et conduisirent directement au rachat de la NASA par Ares Macrotechnology en 2016. Ares envoya sa propre sonde inhabitée en 2040 dans le cadre du projet Cydonia. Afin de protéger les informations du projet Discovery, des agents des UCAS sabotèrent les informations rapportées par la sonde Ares.

La première image vient de l’opération Discovery et montre des structures de forme pyramidale sur la surface martienne. Ces structures sont réelles et des échantillons des pierres qui les composent ont été ramenés sur Terre.

La seconde image a été truquée par les agents des UCAS et a remplacé les données détruites du projet Cydonia. Elle montre une soucoupe volante datant de 1950 ainsi que des équipements de la mission Apollo.

La troisième image provient elle aussi de l’opération Discovery et montre à la fois les structures pyramidales et le squelette d’une créature inconnue. Des échantillons de ses os ont été ramenés sur Terre. Pour ce que l’on en sait, cette créature n’est pas un dragon.
On ne sait pas si le 1% d’Ares a été ou non réclamé, mais il pourrait être resté au sein de la « famille » Ares. Certains individus ou groupes, comme la cellule MUFON à qui on attribut le sabotage du projet Cydonia, connaissent au moins une partie de la vérité.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Missions, State of the Art: 2064

A Meynt-Zai Industries, je laisse tous les droits de propriété, les fonds et les actions de Proteus Subsystems à condition qu’Adam Goines se voit attribuer le poste de Vice-Président/Directeur Général.

Meynt-Zai Industries est une société qui s’est d’abord fait connaître grâce à la protéine terrarhodopsin utilisée pour les mémoires des cyberdecks. Proteus Subsystems (aucun lien avec Proteus AG) est une société de microtronique. L’intérêt de combiner les deux technologies n’est néanmoins pas clair.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui réussira à expliquer l’existence, les capacités et les origines des enfants de la Matrice connus sous le nom d’Otakus, je laisse 5 millions de nuyens pour poursuivre des recherches sur la relation entre l’esprit et la machine.

L’existence des Otakus a été publiquement connue deux ans après la mort de Dunklezahn. De nombreuses théories ont vu le jour sur les origines et les capacités des Otakus, mais pour ce que j’en sais, personne n’a réclamé le legs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’infos sur les otakus, voir : Echoes of the Crash.

A Mme. Leslie Lockart, je laisse 800 000 nuyens à utiliser pour son éducation et sa scolarisation, ainsi que des copies de tous les sims dans lesquels sa mère a tourné.

Leslie est la fille de la Simstar Euphoria, alias Amanda Lockhart. Etant donné qu’Euphoria avait seulement 21 ans lors de sa mort en 2050, Leslie aurait eu au moins 7 ans en 2057, peut-être même plus si Euphoria a été enceinte pendant son adolescence.

Euphoria décéda lorsque un shaman insecte tenta de faire pénétrer en elle un esprit insecte. L’enregistrement Simsens de son sauvetage, « Against the Hive Masters » est devenu un classique.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Queen Euphoria, State of the Art: 2063

A Phoenix Biotechnologies, je laisse 20 millions de nuyens pour utiliser dans leurs recherches sur les différences comportementales entre les hommes et les femmes.

Techniquement, Phoenix Biotechnologies est une filiale du Conseil Corporatiste Pueblo, travaillant principalement sur les technologies génétiques, les soins magiques et les traitements contre la stérilité.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Muirico, je laisse le règne sur l’espace astral et les lieux physiques un kilomètre autour des taillis rabougris toujours verts de ma propriété de l’Ile du Prince Edward.

Muirico est un esprit libre dont le domaine est un ensemble de taillis rabougris derrière la propriété de l’Ile du Prince Edward. Il est connu pour posséder le pouvoir de Portail Astral.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, The Forever Drug

A Abraxas Industries, je laisse la somme de 100 millions de nuyens pour poursuivre leurs investissements et leur croissance.

Une inconnue. Le mot Abraxas fait référence à un gnostique égyptien ainsi qu’à une forme de charme ou de mot magique. C’est pourquoi il n’est pas impossible que cette société travaille dans le domaine de la magie.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Neuf Vies, qui a été vu pour la dernière fois dans la taverne Lucky Strike dans les faubourgs de Tacoma, je laisse 10 000 nuyens. En espérant que vous utiliserez mieux ce don que le précédent. (Vous devez juste apprendre à être moins insouciants.)

Neuf Vies est un autre groupe de musique classique Shadowrun. Le Lucky Strike est un autre pub classique de Shadowrun.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Londa Cannon de l’Ohio, je laisse ma photo dédicacée d’Elvis à bord du vaisseau mère. J’espère qu’elle lui apportera la même inspiration (et conclusions) qu’à moi.

Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas…

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui développera un système de communication opérationnelle entre les métahumains et les dauphins, éléphants et/ou satyres, je laisse 40 millions de nuyens et l’île Caïman de son choix.

Dunklezahn a acheté toutes les îles Caïman. Les dauphins et les éléphants sont connus pour posséder un cerveau de grosse taille, ce qui induit une intelligence supérieure à la moyenne. Les satyres sont apparentés aux orks et pourrait raisonner comme des métahumains.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Richard Villiers de la corporation Fuchi, je laisse mes actions Fuchi Corp. Pour qu’il en fasse ce qu’il en souhaite.

Ces actions se montaient à 100000 parts, soit à peu près 2% du capital de Fuchi, ce qui donna à Villiers un léger avantage sur Nakatomi et Yamana, les deux autres têtes de Fuchi. Villiers se sépara de lui-même de ses parts avant que Fuchi ne soit officiellement dissolu.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Blood in the Boardroom

A Perianwyr, je laisse ce qui reste de ma collection musicale. J’apprécie grandement ceux qui préfèrent amasser les beautés et les arts, car ce sont les plus grands trésors que nous avons.

Perianwyr est un petit Dragon Occidental, partenaire de longue date de l’assassin Kyle Morgan, et un grand amateur de musique. Récemment, Perianwyr s’est associé aux Weekday Eclipse, un club de Denver passant des musiques live.

La collection musicale de Dunklezahn est un entrepôt contenant des médias de toutes sortes, dont des K7 de démos, des enregistrements d’auditions, et des inédits. Sa valeur est estimée avec au moins 8 zéros derrière le premier chiffre.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

A Mina Graff-Beloit ou son descendant le plus âgé encore en vie, je laisse un billet à ordre pour les sommes détenus par VisionQuest dans diverses filiales appartenant à Saeder-Krupp.

Wilhemina Graff-Beloit est la veuve de Michel Beloit, et c’est elle qui a bâti Saeder-Krupp avant que Lofwyr ne l’achète. Elle a essayé une fois de récupérer son entreprise et Lofwyr l’a clairement mise en garde contre une autre tentative. Depuis, Mina vit dans la Zurich-Orbital, complotant contre le dragon jusqu’à son dernier souffle.

Le billet à ordre que Dunklezahn lui a laissé (à l’ordre de VisionQuest, l’une des corpos de média de Dunklezahn) poussa Lofwyr à racheter la corporation de la Banque Suisse. Une réaction rapide de Mina causa d’importantes pertes financières à Lofwyr dans ce rachat.

Graff-Beloit est décédée le 25 janvier 2063. Sous réserve qu’elle n’ait pas donné le billet à ordre à l’un de ses enfants, Deitrich ou Anikka Beloit, Zurich-Orbital en hérita. Deitrich travaille avec Proteus AG, tandis qu’Anikka partage la même obsession que sa mère : détruire Lofwyr.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

A Richard Edmond « Red » Thompson, je laisse la carte grise du GMC Riverine Delta Devil customisé ; il possède déjà l’habilité nécessaire.

Je ne sais rien concernant Red.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Bradley Beavers, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

Un autre gagnant du concours

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui mettra au point un remède contre les formes existantes de grippes, tout spécialement la rare mais mortelles grippe draconique, je laisse la moitié de mes actions dans la corporation Howard Bristol-Meyers Squibb.

Comme tout virus, la grippe est difficile à soigner car elle mute régulièrement. Je suppose que la grippe draconique est une version éveillée de la grippe standard. La corpo citée possède deux branches, l’une étant spécialisée dans les équipements pour hôpitaux et l’autre dans les membres orthopédiques.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Reliable Imaging, je lègue 300 000 nuyens pour re-créer un fond destiné au projet de simrig multi-phase.

Cette toute petite société est apparemment extrêmement paranoïaque concernant sa sécurité, ses sept employés portant tous des noms clairement fictifs. On suppose que le simrig multi-phase doit permettre des sensations extrêmement réaliste, et permettant même à l’utilisateur de programmer des sensations jusque là inconnues. On prétend que l’utilisation d’une Intelligence Artificielle serait nécessaire pour programmer et enregistrer de tels résultats. Il n’y a aucun élément permettant d’affirmer que Dunklezahn a pris contact avec quelqu’un de cette société par le passé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Lucien Cross de Cross Applied Technologies, je laisse l’œuvre inconnue de De Vinci appelée « Séraphim ».

Cross Applied Technologies est bien connu pour posséder le meilleur service d’espionnage au monde, le Séraphim, qui répond directement à Lucien Cross. S’agit-il d’un coup dans le dos de Leonardo ou d’une moquerie envers Lucien Cross, ou les deux, ou aucun ? Difficile à dire.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A la station tridéo KSAF basée à Seattle, je laisse 4 millions de nuyens dans le seul but d’embaucher des reporters freelance, 12 millions de nuyens pour améliorer sa sécurité, et 10 millions de nuyens pour constituer un fond pour rémunérer les indics. Ces fonds doivent être utilisés avant la nuit de la Saint Sylvestre 2059 ou les sommes restantes devront être reversées à mon patrimoine. Je laisse également le contenu de la bibliothèque de ma chambre à coucher dans ma maison du Maine, ainsi que des instructions sur l’ordre dans lequel les livres devraient être lus.

KSAF est une petite station trideo indépendante qui recevait d’étranges instructions. Grâce à ces mystérieuses instructions, cette station a été en mesure de couvrir quelques uns des moments les plus importants de la jeune histoire du sixième monde. Bien que l’origine des instructions soit toujours restée inconnue, ce legs semble indiquer que Dunklezahn alimentait la station en informations acquises grâce à son intelligence, son expérience et peut-être des facultés de divination. KSAF continue à être présente de façon tout à fait inattendue sur les lieux d’évènements importants.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Threats

Au premier qui créera un mécanisme artificiel capable de produire et de maintenir un effet magique sans l’assistance d’un magicien ou d’un esprit, je laisse 8 millions de nuyens pour poursuivre des recherches dans la fusion entre magie et technologie.

Hestaby a des parts dans une corporation nommée MechAnima qui travaille sur cette requête.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

A Sharon Chiang-Wu, je laisse la Troisième Pièce de la Chance.

Sharon Chang-Wu est la femme de Wu Lung-Wei, le PDG de Wuxing. Elle donna naissance à des quintuplés en 2061.

La troisième Pièce de la Chance représente la « Fertilité ». Pour plus d’informations sur les Pièces et leur histoire, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Year of the Comet

Si les propriétaires des bas-reliefs sculptés connus sous le nom « Reliefs 1-12 d’une cave de l’âge du pré-bronze » apportent ces pièces au Musée d’Art Moderne, l’actuel assistant responsable de la restauration des collections de sculpture prouvera que ces douze pièces peuvent être assemblés en une seule œuvre. En échange, les propriétaires recevront, à parts égales, toutes recettes issues de la vente de ma première et unique tentative de sculpture d’expression libre. (Je dois reconnaître que j’ai été très déçu par le résultat de cette incursion dans une forme d’art inhabituelle, et j’ai bien peur d’avoir perdu mon sang froid et de l’avoir fracassée. Imaginez ma stupeur lorsque je découvris que les morceaux étaient considérés comme de l’art !)

Il s’agit peut-être d’une subtile manière de laisser entendre aux habitants du sixième monde que des civilisations inconnues d’eux ont préalablement existé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Rhonabwy, je laisse le Rossignol d’Argent. Une pâle copie de cette voie merveilleuse, mais néanmoins un régal pour une oreille connaisseuse.

Rhonabwy est un Grand Dragon Occidentales vivant au Pays de Galles, et un grand amateur de musique et plus particulièrement de chant. Plus récemment, cet objet est devenu un enjeu de compétition durant le Rite de Succession.

Pour plus d’informations sur le Rossignol d’Argent, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Survival of the Fittest, Dragons of the Sixth World

A Sierra Inc., je lègue mes 17 300 acres de terre dans le nord de la Californie afin de constituer une réserve pour la faune locale. Aucune modification ne devra être faite sur ces terres, et aucune créature ne devra être retirée quelles que soient les circonstances sans sa permission express.

Sierra Inc. est l’une des principales organisations environnementalistes, actuellement dirigée par l’ancien candidat aux présidentiels : Arthur Vogel. Les bois du nord de la Californie borde le territoire de Tir Tairngire, et contiennent probablement des Séquoias et des espèces paranimales rares sur lesquels les trafiquants de talismans aimeraient bien mettre la main.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Tamara Gordon, je laisse ma collection de romances gothiques. Puisse-t-elle y trouver de l’inspiration.

Tamara Gordon est une inconnue mais elle pourrait avoir un lien avec Alan Gordon. Compte tenu de la formulation, il pourrait s’agir d’un écrivain ou d’une artiste.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au gouvernement d’Amazonie, je laisse l’Orchidée Blême et les Cendres du Grand Arbre. Utilisez les pour aider le monde à se protéger de lui-même, mais n’oubliez pas les leçons du passé ou ne prétendez pas que votre sagesse est plus grande que celle de la Nature.

L’Amazonie est connue pour être une nation intéressée par la magie et l’écologie. Pour plus d’informations sur l’Orchidée Blême et les Cendres du Grand Arbre, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Sophie Yarborough, je laisse le diamant Espoir. S’il te plaît, pardonne moi de ne t’avoir jamais donné l’anneau que je t’avais promis mais les circonstances se sont liguées contre nous. Ne crains pas la soi-disant malédiction que porterait cette pierre, car ce que nous avons partagé est assez fort pour surmonter les années de peur accumulées et l’avidité qui marque cet objet. Tu étais souvent dans les pensées et mes rêves.

Le diamant Espoir est une grosse pierre, provenant elle-même d’une pierre plus grande constituant l’œil de la statue d’un dieu singe. Il est largement connu que ce diamant est maudit et qu’il dernièrement la propriété du Smithsonian. On suppose que Dunkelzahn l’aurait acheté peu de temps après avoir été élu Président, bien que la façon exacte dont il a acquis la pierre reste inconnue.

Hélas, on ne connaît rien de la relation entre Dunkelzahn et Sophie Yardburough, même si le texte laisse entendre qu’ils étaient intimes.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui pourra expliquer dans leurs intégralités les bases des capacités magiques de l’homo sapiens et fournir une documentation de ses recherches et de ses découvertes, je laisse 10 millions de nuyens pour poursuivre le développement de la compréhension et l’avancement dans le monde des capacités magiques en général.

Pour ce que j’en sais, ce legs n’a pas encore été réclamé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Sierra Inc., je laisse 2 millions de nuyens pour les aider à protéger l’environnement de l’exploitation.

Sierra Inc. est une organisation dédiée à la protection de la nature. Ce financement devrait lui permettre de sécuriser les terres que Dunkelzahn lui a léguées dans le nord de la Californie.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui passera 24 heures dans le château de Glamis à la pleine lune, je laisse le château, son mobilier et les terrains qui lui sont historiquement rattachés. « Les belles choses du jour tendent à s’alanguir et à somnoler / Tandis que les sombres agents de la nuit s’éveillent pour leurs proies. »

Il s’agit d’un château écossais célèbre, et le lieu supposé où la pièce MacBeth de Shakespeare se déroule. Les dernières du legs sont directement extraites du texte de l’œuvre, Acte 3, Scène 2.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Theodore Winslow de la Lone Star Security Services, je laisse une antique étoile de shérif portée par Wyatt Earp, pour lui rappeler que ce n’est pas le tournage de OK Corral.

Theodore W. D. Winslow est le PDG de la Lone Star. L’étoile a probablement pour but de commenter l’inutile brutalité dont la Lone Star a pu faire usage dans certaines circonstances.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Lone Star Sourcebook

A la Fondation Atlante, je laisse 5 millions de nuyens pour poursuivre leur quête de vérité. Je laisse également une phalange de St. Dunstan (le vrai), pour lui rappeler que la vérité n’est pas toujours facile à séparer de la fiction.

La Fondation Atlante est une organisation dédiée à la découverte d’Atlantis, comme son nom l’indique, et elle initie chaque année un grand nombre de fouilles archéologiques dans ce but. Elle utilise également ses Croisés Mystiques pour obtenir les objets et informations qu’elle ne pourrait obtenir légalement.

Dunstan de Canterbury est un Saint catholique à qui la légende attribut le don de prophétie. Sa phalange est une relique qui possède peut-être des pouvoirs associés à sa propre vie et à son don.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui capturera et réussira à élever des fourmis à miel équatorienne, je laisse 8 millions de nuyens pour l’expansion du programme d’élevage.

Les fourmis à miel sont un type de fourmis qui stockent de la nourriture et de l’eau dans leur abdomen. Les amérindiens les ont longtemps considérés comme une délicieuse sucrerie. Je ne sais rien concernant des qualités particulières de l’espèce équatorienne.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A SilveryK, je laisse mon programme privé d’ouvre-boîtes. Tu sais où le trouver dans la Matrice, et les CI ont été programmées afin d’accepter ton identité dans le cas où je décèderais. Amuse toi bien. Je suis si content de ne pas être là pour voir ce que tu en feras.

SilveryK, également connue sous le nom de Kimberly Robinson, est une talentueuse decker et programmeuse humaine albinos. Elle était également l’un des Watchers de Dunkelzahn. Le programme d’ouvre-boîtes que lui a donné Dunkelzahn est supposé être un exceptionnel programme anti-GLACE et l’on dit que SilveryK l’aurait partagé avec le Nexus de Denver lorsqu’elle l’aurait rejoins en 2058. En 2061, elle a été vu avec des membres de la Fondation Draco après l’apparition de Gostwalker à Denver.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Target:Matrix, Year of the Comet

A la corporation Aztechnology, je laisse le Sacristain des Mondes, sous réserve que la corporation et le gouvernement d’Aztlan bannissent la pratique de la magie du sang sur les territoires sous leur juridiction moins d’un an après ma mort et de se soumettre à une enquête extérieure pour vérifier l’interdiction, les enquêteurs étant désignés et ne rendant compte qu’à la Fondation Draco.

Pour ce que j’en sais, ce legs n’a pas encore été réclamé. Pour plus d’information sur le Sacristain des Mondes, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A la personne portant le SIN 5T2G-8U6V-PK02 : présentez-vous à la Fondation Draco n’importe quel mercredi entre 10h00 et 10h15, et la Fondation vous accordera un souhait. Cette offre est valable un an à compter de ma mort. Je crois me rappeler que le proverbe dit : méfie toi de ce que tu pourrais souhaiter – car tu pourrais bien l’obtenir.

Il s’agit du premier exemple de SIN que nous ayons. Je ne sais pas qui le porte et si son souhait a été exaucé ou non.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Lugh Surehand, je laisse le Torque de Rhiannon. Puisses-tu le porter en bonne santé et ton pays ainsi prospérer.

Lugh Surehand est un elfe immortel et les Haut Prince de Tir Tairngire. Pour plus d’information sur le Torque de Rhiannon, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui trouvera mon repère dans les montagnes du Caucase, je laisse son contenu, y compris les indices sur la localisation de deux autres repères. Dans le troisième repère, vous trouverez une caisse remplie de parchemins bruns. Retournez cette caisse non-ouverte à la Fondation Draco, et vous recevrez ma patte de prece porte-bonheur. Qu’elle vous apporte la chance qu’elle m’a donnée.

Au temps d’Earthdawn, Dunkelzahn avait un repaire dans les montagnes du Caucase. Je ne sais pas ce que cette caisse de parchemins contient exactement et si elle a été trouvée. Un prece une sorte de lapin éveillé cannibale. Une patte de prece est donc plus ou moins un porte bonheur comme la classique patte de lapin.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’actuel chef des houngans de la Ligue des Caraïbes, je laisse l’équivalent d’une année de rognures de griffes.

Comme il l’a déjà été dit, laisse l’équivalent d’une année de rognures de griffes représente une ressource financière et magique considérable. Justin Rochefort a été déclaré chef des houngans par la voix d’Ogoun le 31 décembre 2060. Il a été tué deux jours plus tard avant de pouvoir récupérer les rognures de griffes. Depuis, aucun chef de hougan n’a survécu assez longtemps pour réclamer le legs.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Cyberpirates!, Year of the Comet

Aux Filles du Cercle, je laisse la Licorne d’Onyx dans l’espoir qu’elles trouveront son vrai propriétaire. Si elles n’y arrivent pas dans l’année qui suit ma mort, elle redeviendra la propriété de la Fondation Draco.

Je n’ai aucune idée sur qui sont les Filles du Cercle, ni sur ce qu’est le Licorne d’Onyx, ou si le propriétaire a été trouvé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Holly Brighton, ma chère amie et l’un des humains le plus exceptionnel qu’il m’ait été la chance de connaître, je laisse la propriété de Lake Louise et du parc à thème VisionQuest, ainsi que ses filiales. Mon souhait est qu’elle reste vivre là comme elle l’a fait ces dernières années.

Il s’agit de la reporter qui fut la première à interviewer Dunkelzahn après son réveil à Denver. Les deux entretinrent des relations professionnelles durant de longues années. Lake Louise abrite le repaire public de Dunkelzahn et VisionQuest est le parc à thème qui y a été construit.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dunkelzahn: The Mass Media Dragon

A David Dollinger, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

Un autre gagnant du concours

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’insaisissable TX, dont je sais qu’elle existe, je laisse 10 millions de nuyens à la condition qu’elle sorte de l’ombre et se signale au gouvernement des UCAS pour des tests et des entraînements. Je lui offre toutes les assurances qu’aucun mal ne lui sera fait. De plus, j’autorise mon exécutrice testamentaire à offrir cette même somme à tout individu, ou groupe de personnes, capable de trouver TX et de la ramener, en vie et en bonne santé, à n’importe quelle installation militaire des UCAS. J’autorise que 10 millions de nuyens de plus soient utilisés pour embaucher des individus qualifiés pour l’escorter en toute sécurité jusque chez elle et, si nécessaire, pour venger tout mauvais traitement dont elle aurait été victime.

Je n’ai malheureusement aucune idée sur qui est TX.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A la première société qui créera de la chair synthétique comestible pour goules, je laisse 2 millions de nuyens pour développer et terminer plusieurs lignes de production.

La corporation Yakashima, par l’intermédiaire de leur filiale Biogene, travaille sur cette requête. Les rumeurs affirment que cette corpo aux tendances racistes espère en fait créer une nouvelle lignée cannibale plutôt que d’aider réellement les goules.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, State of the Art: 2063

A Melody Tyger, je laisse la somme de 10 millions de nuyens pour terminer et financer la tournée mondiale de son spectacle  » Effrayante Symétrie ». Vous mots vibrent de vérité, rendant leur écoute d’une grande valeur. Ne laissez personne vous réduire au silence.

Surnommée “l’enregistrement préféré de Dunkelzahn�?, l’album Effrayante Symétrie (ce titre est un jeu de mots lié à un poème de William Blake) de Melody Tyger reçu la récompense d’album de double orichalque. Les paroles des chansons de Tyger s’attardent sur des sujets sociaux.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, State of the Art: 2063

Au premier qui trouvera ce qui se cache derrière la porte de la pièce 1835 de l’Arcologie Renraku de Seattle et rapporte ses trouvailles à la Fondation Draco, je laisse 5 millions de nuyens.

Cette requête a été réévaluée à 8 millions de nuyens depuis la fermeture de l’arcologie.

La pièce 1835 n’existe pas physiquement dans l’arcologie, mais existe au cœur de son système matriciel interne. L’énigmatique elfe immortel Leonardo a créé cette pièce pour rechercher les signes d’une intelligence artificielle dans le système.

On ne sait pas officiellement si ce legs a été réclamé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Renraku: Arcology Shutdown, Brainscan

A Jawwad Nakhan, je laisse 3 millions de nuyens dans l’unique but de poursuivre ses recherches sur les effets du Mana sur les éléments latents, à condition qu’il diffuse au grand public ses résultats.

Il est possible que ces recherches aient un lien soit avec la GRIME, soit avec l’EGI.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’informations sur la GRIME et sur l’EGI, voir : Shadowtech, Year of the Comet, State of the Art: 2063

Au premier qui mettra au point un objet magique qui puisse être utilisé par un non-éveillé, je laisse le bloc d’orichalque de taille moyenne qui se trouve mon tiroir à chaussettes de Lake Louise.

Je ne sais pas si ce legs a déjà été réclamé. Je ne sais pas non plus à quoi correspond le terme « de taille moyenne » lorsque l’on se réfère à de l’orichalque, ni pourquoi un dragon a besoin d’un tiroir à chaussettes.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Carras Communications, je lègue 1 million de nuyens pour commercialiser leurs produits.

Une minuscule société qui a mis au point des dispositifs de communication basse fréquence de grande puissance, qui ne sont que peu utilisés pour le moment et donc très utile pour les shadowrunners et assimilés.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Robert Page, je laisse ma copie d’un texte ancien qui prouve que les elfes ne sont pas la seule race à posséder une langue à part entière. Soyez fier de votre héritage et continuez à promouvoir les droits de votre peuple, car les orks ont toujours combattu pour s’élever au-dessus de la position à laquelle les autres auraient voulu les laisser. Puisse ce document vous aider dans votre combat vers les sommets.

Le Codex Or’zet, selon son nom exact, et un très ancien livre dont les pages sont en métal et contenant le même message en Spéréthiel et dans un langage inconnu qu’on présume être l’ancien langage ork.

Maureen Williams s’est attaché au décryptage de ce texte avec l’aide de la Fondation Draco. Ce langage a été rapidement diffusé, ce qui fut une chance, Saito ayant emprisonné la plupart des linguistes et brûlé les originaux de leurs travaux. Robert Page et le Codex original ont depuis disparu.

Du temps d’Earthdawn, il existait deux langues orks : le Or’zat (ork ancien) et le Or’zet (ork moderne ou des voyageurs orks). Le livre semble écrit dans la seconde langue, mais son auteur reste inconnu (la plupart des livres fait de pages métalliques ont pour origine Theran).

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, State of the Art: 2064

Au premier qui établira une communauté d’au moins 100 personnes vivant en autarcie dans l’océan, je laisse 5 millions de nuyens.

Proteus AG a été le premier à réclamer ce legs en se référant à leur Arcoblocks, mais ont été déboutés. C’est finalement Yamatetsu Corporation qui l’a emporté grâce à ses AquaDomes de Soa Tome. Mais on s’est rendu compte que la plupart des corpos préféraient ne pas révéler l’existence de leurs aqualogies pour la mesquine somme de 5 millions de nuyens.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Cyberpirates!, Target: Smuggler Havens, Target: Wastelands

A Jenna Ni’Fairra, je laisse le Livre des Feuilles. Ceux qui n’apprennent rien de l’histoire sont condamnés à la répéter, selon les humains. C’est la vérité, et il semble qu’il est peut-être temps pour nous tous d’apprendre.

Jenna Ni’Fairra est l’une des Princes de Tir Tairngire, member du Conseil des Princes. Il n’existe aucune information concernant le Livre des Feuilles.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au Massachusetts Institute of Technology and Thaumaturgy, je laisse tous mes livres de ma bibliothèque de New York dont le copyright date d’avant 1960.

Le MIT&T est une université de renom mondial dés qu’il s’agit de sujets magiques et techniques. Le contenu de ce livre est inconnu, mais il pourrait présenter des travaux précoces sur des dispositifs technologiques ou des techniques magiques.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui revitalisera trois espèces de flore ou de faune actuellement en voie de disparition et qui les réimplantera dans leur environnement d’origine, ou qui les adaptera à un nouvel environnement, je laisse 30 millions de nuyens, ainsi que des fonds, fournis par la Fondation Draco, pour poursuivre les recherches.

Pour ce que j’en sais, ce legs n’a pas encore été réclamé.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Maria Mercurial, je laisse ma collection de vieux albums de jazz et de blues. Qu’ils vous apportent autant de plaisir que votre musique m’en a apportée.

Maria Mercurial est l’une des musiciennes les plus connues du monde de Shadowrun, si ce n’est la plus connue, tout particulièrement parmi les « vieux »

Maria Mercurial is one of, if not the, most well known musicians in the Shadowrun universe, especially among old players of the game.

A Wu Lung-Wei, je laisse le Dragon en Jade du Vent et du Feu.

Wu Lung-Wei est le PDG de Wuxing Inc. Il est connu pour être un géomanceur et apparemment un adepte social. Il a installé le Dragon en Jade du Vent et du Feu au sein de son siège de Hong Kong, un site de pouvoir important, de façon à y concentrer le mana selon des pratiques de géomancie. L’esprit libre Buttercup engagea un groupe de runners, pour le compte d’un tiers, dans le but d’altérer le flux mana à proximité de la statue pour marquer des points contre Lung et Ryumyo durant le Rite de Succession.

Pour plus d’informations concernant le Dragon en Jade du Vent et du Feu, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Corporate Download, Year of the Comet, Survival of the Fittest

Au premier qui réussira à cultiver le kiwi brésilien en-dehors de son environnement d’origine, je laisse 10 millions de nuyens, ainsi que des fonds, fournis par la Fondation Draco, pour poursuivre les recherches.

Les rumeurs disent que le kiwi brésilien a des propriétés hallucinogènes, mais il est également infesté par une espèce d’araignée éveillée. Certaines sociétés ont tenté sa culture mais sans succès à ce jour.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Predators and Prey

Au gouvernement des UCAS, je laisse la Tapisserie du Destin, afin qu’elle soit exposée au domicile de son Président comme rappel du pouvoir avec lequel le Destin peut changer nos vies.

La Tapisserie du Destin a été acceptée et trône dans la Maison Blanche, où le Président Haeffner aime la contempler. Pour plus d’informations concernant la Tapisserie du Destin, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A la corporation Gunderson de Miami, je laisse à l’actuel Directeur Général toutes les actions dans la société afin qu’il en fasse l’utilisation qu’il souhaite, à condition qu’il poursuive sans interruption le travail conformément à notre accord oral du 17 juillet 2056. Et j’ajoute mes vœux de chance.

Gunderson Corporation était une AA possédant en secret un superordinateur sous-marin. Mais Art Dankwalther décida de s’en servir comme cible d’exercice et elle a été gravement impactée.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Threats 2, Shadowboxer

Au premier qui trouvera ce qui se cache derrière la porte de la pièce 429 des bureaux Saeder-Krupp de Berlin et rapporte ses trouvailles à Lofwyr, je laisse la Flèche du Tueur de Dragon Rouge.

Berlin est une ville libre des Etats Alliés Allemands, une expérience anarchique. Malheureusement, l’expérience prit fin en 2055 quand de larges portions de la ville furent prises par des enclaves corporatistes, et que les anarchistes furent enclavés ensemble.

On ignore ce que contient cette pièce, ou ce qu’est, ou fait, la Flèche du Tueur de Dragon Rouge (sous réserve que ce nom soit exact).

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Shadows of Europe

A Craig Sanchez, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

Dunklezahn lia l’esprit Buttercup à l’esprit et au corps d’un vieil ork pendant une année et un jour pour lui donner une leçon. Ce legs lui permet d’envoyer à cet ork, Sanchez, de quoi se cacher de Buttercup au cas où celui-ci chercherait à se venger. Buttercup retrouva malgré tout Sanchez, mais pour le protéger et non pour se venger.

Pour plus d’informations concernant le legs à Craig Sanchez, voir l’Index des Artefacts.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Blood in the Boardroom

Pour une période de dix jours à compter du 14 février 2057, Lars J. Matthews ne possédera plus aucun statut légal. Il sera dépouillé de toutes preuves d’existence légale, y compris d’un SIN, des créditubes, de contrat DocWagon, de compte en banque, etc… A l’individu ou au groupe qui mettra fin à l’existence physique de Lars J. Matthews durant ces dix jours, je laisse tous les biens de Matthews et 1 million de nuyens pour un travail bien mené. Si M. Matthews survie et réussi à prouver son identité, son statut légal et toutes ses possessions lui seront rendus. On ne te l’a jamais dit ? Ne traite jamais avec un dragon, Lars.

Aucune idée de ce qui arriva à Lars.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A la Société de Mythologie Joseph Campbell, je laisse 500 000 nuyens pour faire perdurer les travaux et les rêves du Professeur Campbell.

Joseph Campbell était mondialement connu pour ses contributions aux théories sur la mythologie.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au descendant le plus direct soit de Howard Carter, soit de George Herbert, cinquième Comte de Carnarvon, à celui qui se présentera le premier, je laisse le nez du Grand Sphinx de Gizé.

On dit que le nez du Grand Sphinx de Gizé tomba suite à un coup de canon tiré pendant un exercice des troupes napoléoniennes. Howard Carter et George Herbert étaient des archéologues et égyptologues connus.

Ce nez pourrait ou non avoir un lien avec le Sphinx Théran.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’équipe d’Urban Brawl les Dragons de la Montagne, je laisse la propriété de la franchise aux membres de l’équipe et à son manager, afin qu’elle soit divisée équitablement entre eux. Vous m’avez constamment impressionné avec votre mental et ténacité.

Dunkelzahn Enterprises possède l’équipe en question comme on pourrait s’en douter.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Shadowbeat

Au premier qui réussira à faire pousser des cactus sur le fond d’un océan et qui produira une acre de blé en orbite basse, je laisse 20 millions de nuyens.

Hestaby a proposé d’ajouter la même somme, et possède des intérêts dans Starfield Botanical Engineering, une petite société des CAS qui cherche à obtenir ce legs en se concentrant actuellement sur la pousse de cactus sous-marins. Aztechnology travaille également sur la pousse de blé en orbite basse dans une de ses stations mais n’a qu’un champ équivalent les 2/3 d’une acre.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Target: Wastelands, Dragons of the Sixth World

A Terri Ann Riberio, je laisse la propriété de la station vidéo KZHN de Los Angeles, Etat Libre de Californie et toutes mes actions de MegaMedia, ainsi que des studios Brilliant Genesis et Amalgamated. De plus, je laisse 30 millions de nuyens à Mme Riberio pour produire un film biographique sur ma vie dans ces temps modernes. Terri, vous avez toujours diffusé la vérité et entretenu les rêves et j’espère que vous poursuivrez dans ces deux voies dans le futur.

Je ne sais pas qui est Terri Ann Riberio, ni ce qu’est la station video KZHN de Los Angeles. MegaMedia, les studios Brillant Genesis et Amalgamated sont des sociétés majeures de production Simsense et Tridéo, probablement les meilleures sur le marché et de farouches concurrents. On ne sait pas si Ribeiro a terminé cette biographie ou non.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’Association du Nouveau Vin, je laisse les terres et les bâtiments de l’Eglise des Croisés.

L’Association du Nouveau Vin est une organisation du renouveau chrétien. Je ne connais rien de particulier concernant l’Eglise des Croisés, mais il y a clairement un lien entre les deux.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au propriétaire de la Nissan Jackrabbit bleu ciel qui a été écrasé par un morceau de plastibéton le 26 octobre 2045, je laisse ma Ford Mustang décapotable rouge de 1964. Désolé pour la gêne occasionnée – j’ai été pris de démangeaisons que je n’arrivais pas à atteindre, et je me suis accroché à un coin de bâtiment avec une de mes griffes.

La Chrysler-Nissan Jackrabbit est l’une des voitures les plus courantes de l’univers de Shadowrun, tandis qu’une Ford Mustang décapotable rouge de 1964 est une pure voiture de rêve qui a bien plus de valeur qu’une Jackrabbit.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A la division MetaErgonomic de Yamatetsu, je laisse Mountain King Engineering ; les deux devraient bénéficier de ce mariage.

Yamatetsu, une mécacorpo AAA, s’est souvent présentée comme pro-méta, produisant des objets adaptés aux nains et aux trolls (ce qui le but de la division MetaErgonomic). Je ne sais pas ce qu’est Mountain King Engineering ou quel est son activité, bien qu’il soit probable que les deux soient complémentaires.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au patriarche de l’Eglise Orthodoxe Russe, je laisse la boîte en filigrane d’or et d’émail contenant le cœur de Raspoutine.

Raspoutine était un mystique, et il a souvent été surnommé « Le Moine Fou ». Il était un conseiller des derniers Tsars Russes et a été assassiné le 16 décembre 1916. Sa mort a été rocambolesque, puisqu’il a été empoisonné, a reçu plusieurs balles dans le corps, a été frappé à la tête avec une barre de fer, et enfin attaché puis jeté dans une rivière gelée à travers un trou creusé à sa surface. Il fut retrouvé quelques temps plus tard, mort de froid en tentant de retirer ses entraves. Au cours de son autopsie, son cœur a été retiré et est conservé à l’Académie Militaire de Médecine jusqu’à sa mystérieuse disparition en 1930.

L’Eglise Orthodoxe Russe est vieille de plus de 1000 ans, mais le statut de patriarche a été créé en 1917.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au peuple des UCAS, je laisse l’Ile du Prince Edward et ma propriété qui s’y trouve, y compris les sommes nécessaires à l’entretien à perpétuité de mon patrimoine en tant que parc public. La propriété de l’Ile reviendra à ses résidents.

Ce legs fut mal interprété et des habitants amérindiens de l’île ont tenté une révolte visant à en faire un NAO, qui échoua en 2060.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, The Forever Drug

A Zor Entertainment, je laisse 3 millions de nuyens pour agrandir ses studios d’enregistrement et la commercialisation de ses labels.

Le seul élément notable concernant la filiale Zor Entertainment a été de diffusé les ouvres musicales de Dark Angel, un mage elfe musicien qui reprit des d’anciennes balades elfiques à la sauce rock avec un certain succès. Il disparut dans des conditions mystérieuses après le lancement de son album « Earth Dawn ».

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dark Angel

Au gouvernement provisoire du Yucatan, je laisse 3 millions de nuyens et l’espoir qu’un jour leur lutte pour la liberté soit couronnée de succès.

Le Yucatan, une province d’Aztlan, est le siège d’une violente rébellion contre Aztlan / Aztechnology depuis plus de dix ans. Cette guerre prit un très mauvais tour durant l’année de la comète lorsqu’Aztechnology utilisa des produits chimiques toxiques contre les rebelles et leur environnement, ce qui provoqua une réaction violente de la manasphère, causant des tremblements de terre et des affrontements avec des esprits de la terre et des esprits toxiques. Les rumeurs disent que Pobre, le dragon à plumes à la tête des rebelles, aurait ingéré une grande quantité de ces produits toxiques et serait de plus en plus incontrôlable.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Aztlan, Year of the Comet, Target: Wastelands, Dragons of the Sixth World

A Xerxes Positive Research Tank, en particulier à son laboratoire de Mendocino, je laisse le Filet de Neptune.

Xerxes Positive Research Tank appartient à Cross Applied Technologies. On ne sait rien de particulier concernant le laboratoire de Mendocino et le Filet de Neptune, mais le legs pour le Monocle Matriciel leur est échu.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Keiiha, des centaures de Lake Louise, je laisse les prairies et les forêts dans lesquelles votre peuple vie. Prends bien soin d’eux mon vieil ami.

Plusieurs Grands Dragons emploient des centaures comme créature de garde, et Dunkelzahn ne faisait pas exception à la règle pour relever le niveau de sécurité autour de Lake Louise.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Paranormal Animals of Europe

Au Nexus de Shadowland, je laisse la propriété et le contrôle de certains sites GTL, dont la localisation, les codes et les titres lui ont déjà été transmis avec ma signature électronique. Vous avez réellement « fait de chaque province votre connaissance, » et le monde en a grandement profité. Utilisez ces ressources avec sagesse, afin que cela continue.

Le Nexus est sans aucun doute le plus grand havre de données de la planète. Shadowland en particulier est une des facettes du Nexus en interaction avec les runners et leurs semblables. Les données laissées par Dunkelzahn ont probablement étaient largement utilisées.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets
Pour plus d’informations concernant le Nexus, voir : Denver Boxed Set, Matrix, Target: Matrix

A la Communauté d’Ariane, je laisse l’équivalent d’une année de rognures de griffes.

La Communauté d’Ariane est une petite loge Wicca existant depuis très longtemps, qui possède à présent des ressources considérables grâce à ce legs d’une valeur de 36,5 millions de nuyens.

Dans la mythologie grecque, Ariane est la fille de Minos et de Perséphone. Elle aida Thésée à ressortir du labyrinthe où il tua le Minotaure, grâce au fil qu’elle lui avait donné.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’informations concernant la Communauté d’Ariane, voir : Grimoire, Grimoire II, Magic in the Shadows

A Arleesh, qui, je le sais, n’a que faire des objets de ce monde, je laisse l’espoir que tes efforts seront couronnés de succès. Tu auras la complète coopération de la Fondation Draco quand cela te sera utile.

Arleesh est un Grand Dragon à plume dont la principale occupation consiste à détruire des artefacts nuisibles pour la métahumanité et pour la Terre dans son ensemble.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Pour plus d’informations concernant Arleesh, voir : Bottled Demon, Survival of the Fittest, Dragons of the Sixth World

A l’Université de Cheyenne, je laisse 100 000 nuyens et une carte détaillée d’un site archéologique près de la ville de Oraibi. Excavez soigneusement.

Oraibi est un haut lieu cultural Hopi et Pueblo, vieux d’environ 1000 ans et localisé dans ce qui était le nord de l’Arizona.

L’université de Cheyenne, dans les Nations Sioux, est surtout connue pour ses programmes high-tech plutôt que pour un quelconque intérêt pour l’archéologie.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Shadows of North America

A Thomas Nolan, je laisse ma maison à l’extérieur de Vancouver et les terrains qui l’entourent. Je crois que tu trouveras la bibliothèque bien garnie et la sécurité adéquate.

Thomas Nolan est un inconnu. Peut-être apprécie-t-il la solitude et la lecture.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Aina, ma chère amie qui a temps souffert, je laisse la chose la plus importante que j’ai à offrir : l’espoir. Espoir de changement, espoir de vie et espoir de beauté. C’est une qualité rare de nos jours et de cet age, et peut-être la chose que je puisse offrir qui a le plus de valeur. J’insiste pour que tu rejoignes la Fondation Draco et que tu fasses ainsi un pas pour rejoindre le monde. L’espoir ne doit plus faire partie des espèces en voie de disparition.

Aina Dupree est une elfe immortelle qui a bien plus souffert des Horreurs que ses congeners. Bien qu’initialement hésitante, elle a finalement accepté le poste de vice-président de la Fondation Draco.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Year of the Comet, Dragons of the Sixth World

A Jan Petersen de Saeder-Krupp Aerospace, je laisse un billet à ordre pour les sommes détenus en mon nom par le Vice-Président de la corporation Ressha, une filiale de Shiawase.

La division Aérospace de Saeder-Krupp est la descendante le l’Agence Spatiale Européenne, est a fait de Saeder-Krupp l’un des principaux prétendants dans ce domaine. La corporation Ressha apparaît comme étant une filiale de Shiawase, une des principales AAA, beaucoup moins avancée dans le domaine spatial.

Jan Peterson est un inconnu. Bien que la raison d’être de Ressha soit inconnue, « Ressha » signifie « Train » en japonais.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Oliver McClure de Québec Ville, je laisse mes actions et droits de votes dans Aztechnology ainsi que le siège au conseil d’administration auquel elles donnent droit. Cela a été rafraîchissant de découvrir un homme profondément honnête, vivant en harmonie avec cette époque, chose rendue si difficile. J’espère que vous saurez apporter votre bonne influence sur le conseil, et peut-être leurs rappellerez-vous le magnifique éclat de l’âme métahumaine.

Il est surprenant que Dunkelzahn possède assez d’actions d’Aztechnology pour posséder un siège au conseil d’administration, et encore plus, qu’il le laisse à un inconnu comme Oliver McClure.

A ce jour, McClure a survécu à plusieurs tentatives d’assassinat et continue à prendre part aux votes du conseil d’administration.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Corporate Download

A Sirrurg, le Destructeur : bien que nous ne nous soyons jamais compris l’un l’autre, je respecte tes convictions. Comme je sais que tu n’attaches de valeur à rien d’autre de ma part, je te laisse mon respect, et c’est tout.

Sirrurg est un dragon solitaire qui pense que seuls les plus forts peuvent survivre. Il a aidé à la fondation d’Amazonie, et depuis, il semble s’être mis à chasser un groupe de chasseur qui tué les dragons pendant le dernier cycle descendant.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Dragons of the Sixth World

Je laisse Gavilan Ventures à Nadja Daviar et la nomme Directrice par intérim de cette corporation. Je laisse également à ma chère amie une enveloppe cachetée contenant les détails de mes plans à sept ans pour cette affaire.

Gavilan Ventures est une holding possédant une grande quantité d’actions Ares, que Dunkelzahn a acquis lors du l’opération de la nanoseconde, lorsqu’il aida Damien Knight (né David Gavilan) à acheter la majorité des parts de Ares Macrotechnology. Dunkelzahn utilisa Gavilan Ventures durant des années pour contrer Knight, et légua ensuite le tout à Nadja Daviar. Daviar avait à l’origine acceptée de confier l’usage de ses actions à Knight pour une période de deux ans, une période suffisamment longue pour qu’il puisse forcer son vieux rival, Leonard Aurelius, à quitter Ares. Le premier plan septennal de Dunkelzahn pour Gavilan Ventures se termine en 2064.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Blood in the Boardroom, Corporate Download

A Arthur Vogel, je laisse mon siège au conseil d’administration d’Ares Macrotechnology. Lisez tous les rapports qui vous sont remis, et jugez des effets des actions de la corporation l’esprit ouvert. Je crois que vous verrez l’erreur fondamentale de la voie toxique. Continuez le juste combat – cette fois-ci sérieusement.

Arthur Vogel est un avocat nain millionnaire connu pour ses fortes convictions écologistes, et pour avoir été candidat lors de l’élection présidentielle des UCAS de 2057. Il est également le président de Sierra Inc.

Lorsqu’il quitta Ares, Léonard Aurélius vendit ses actions à Arthur Vogel…mais on ignore tout sur la façon dont Vogel s’est procuré les millions de nuyens nécessaires à cet achat.

Il est possible qu’il ait été influencé par des shamans toxiques dans le cadre des liens étroits que Vogel entretient avec des éco-groupes, ce qui justifierait le commentaire de Dunkelzahn.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Blood in the Boardroom

A Glenn Dudley, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

Un autre gagnant du concours. Egalement connu sous les alias de Dream et de Fortune sur les forums Dumpshock. Il a reçu une action de la Fondation Atlante, et aurait voté pour Dunkelzahn.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Lady Brane Deigh, je laisse un antique jeu de cartes des voies. Puissent-elles illuminer ta sagesse dans les temps à venir et te mettre en contact avec le passé que tu affectionnes tant.

Lady Brane Deigh, une elfe immortelle, est la Reine de la Cour de Seelie de Tír na nÓg.

Les cartes des voies est une invention elfique proche du tarot, mais basées sur les Voies elfiques. Elles sont souvent utilisées comme objet ou focus lors de divinations.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Tír na nÓg, Shadows of Europe

A Toshiro Mitsuhama de Mitsuhama Computer Technologies, je laisse un ancestral katana forgé par maître épéiste Masamune. Que sa qualité vous rappelle la valeur de l’art et la beauté associée aux qualités d’honneur, de courage et de loyauté.

Toshiro Mitsuhama est le PDG de Mitsuhama, fils du fondateur de la corpo, Taiga « Le tigra » Mitsuhama.

Masamune est le nom de deux personnages (père et fils) du jeu video Final Fantasy, des célèbres forgerons dont les épées possédaient une sorte de volonté, si ce n’est d’intelligence.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Corporate Shadowfiles, Corporate Download

A la Haute Société des Magiciens Sandusky, je laisse 25 millions de nuyens pour mener à bien la requête suivante, en accord avec les instructions ici présentées. La Fondation Draco fournira à la HSMS une liste de mes cinq esprits alliés préférés, un à chaque fois, et une liste de cinq individus. La société doit invoquer chaque esprit et lui demander de réaliser une tâche spécifique, telle que définie ci-dessous. Afin de protéger les droits des esprits, l’invocateur doit accepter de se soumettre à une dose de laés, qui lui sera administrée par un représentant de la Fondation Draco, immédiatement après l’invocation. Une fois son service rendu, l’allié sera libre de partir.

Un esprit allié possédera le chat appartenant à Maude Greider durant une année, ce qui correspond à l’espérance de vie actuelle de Mme Greider. L’esprit tiendra compagnie de Mme Greider, qui croit déjà que son chat lui parle. Cet arrangement a pour simple but que sa conviction devienne réalité. Que vos derniers jours soient paisibles, Maude – vous méritez un peu de paix.

Un esprit allié utilisera son pouvoir d’Accident contre Tara Bills trois fois par semaine durant un an. Si elle survie, peut-être apprendra-t-elle la compassion pour ceux qui sont dans les ambulances qu’elle poursuit. Et ne t’inquiète pas, tu te feras de nouveaux amis quand quelques années auront passé.

Un esprit allié utilisera son pouvoir de lien pour empêcher Howard Folkner de quitter sa femme, sa belle-mère, ses employés et tous ceux dont l’opinion et les conseils ont été ignorés pendant des années. Apprends l’humilité, Howie – ton entêtement à prendre des décisions efficaces unilatérales n’est pas si bon. Il y a des choses que tu dois faire dans ta vie, et il est clair que tu ne vas pas prendre de toi-même la décision de les faire. Apprends à tirer avantages de tes atouts.

Un esprit allié utilisera son pouvoir Aliénation sur David Meyerhoff pour une période de sept semaines.

Un esprit allié maintiendra un lien télépathique constant avec Stefan Rubloff pendant un an et un jour. L’esprit lui fournira toute assistance nécessaire que son pouvoir lui permet et demander par M. Rubloff pendant cette période de temps ; de plus, toutes les 20 minutes, l’esprit fournira une mise à jour de sa position et des évènements et personnes sous son observation. « Pour chaque action, il y a une réaction opposée de niveau égal. »

L’objectif de ce legs semble autant provenir de considérations métahumains que d’amour. Aucun des noms cités, pas même concernant le groupe magique, n’ont été entendu auparavant.

La question qui reste est : cet esprit a-t-il été créé / invoqué par Dunkelzahn pour l’occasion, ou s’agit-il d’un esprit libre allié dont il se sert ? Certains des pouvoirs sont inhabituels pour un esprit allié, ce qui pousserait dans le sens d’une création par des techniques différentes. Le laés est une drogue utilisée pour effacer la mémoire pour protéger le vrai nom d’un esprit.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Enrico Hernandez, je laisse les photos qui se trouvent dans mon coffre de la branche Glendale de la banque Angeles Fidelity.

Je ne sais pas qui est Enrico Hernandez, ni ce qui se trouve sur les photos. La banque se trouve à Los Angeles.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Au premier qui retrouvera les joyaux de la couronne russe, je laisse ce trésor, exceptés le sceptre la couronne, que la Fondation Draco retournera aux descendants de ses propriétaires d’origine. Selon mes recherches, les bijoux ont été illégalement sortis du pays à l’intérieur d’un des neuf pianos ayant appartenu au palais royal. Les bijoux n’étaient pas dans les quatre pianos dont j’ai fait l’acquisition. Il y en trois autres que je n’ai pas réussi à retrouver, et deux qui sont la propriété de collectionneurs privés.

Je ne sais rien concernant les joyaux de la couronne Russe, ni où ils se trouvent. Néanmoins, il semble bien que des descendants des Romanovs (la lignée royale Russe) soient encore en vie.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Aux gitans du nord de la Californie, je demande à ce qu’ils se présentent au barrage de Shasta le 21 juin 2058, date à laquelle Hestaby distribuera les droits de propriété des terres de Californie qui m’appartiennent et sur lesquelles ils pourront rester en permanence.

La Californie du Nord est connue pour ses populations de nomades et de vagabonds que l’on réunit sous le nom de Gypsys. Hestaby a effectivement offert la propriété de ces terres à ces nomades pour qu’ils s’y installent.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Shadows of North America

A Abigail Ceccion, je lègue une douzaine de roses du complexe d’horticulture de Nouvelle-Zélande, qui lui seront remises en mains propres à sa résidence chaque semaine jusqu’à la fin de sa vie. Peut-être qu’à présent, espèce de foutu shaman, reconnaîtras-tu que je n’oublie jamais une promesse. Ou une dette. Quoiqu’il en soit, je ne comprends absolument pas comment tu as récupéré ce quatrième As sans l’aide d’une grande magie.

Abigail Ceccion semble être un shaman dote d’une certaine chance au poker. On ne sait rien d’autre d’elle.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A l’Université du Peuple de l’Etat Libre de Californie, je laisse le code d’accès d’un lieu dans la Matrice, qu’à mon avis, vous trouverez assez utile. Tous mes vœux les plus sincères pour la poursuite de votre existence et votre succès.

L’Université du Peuple de l’Etat Libre de Californie est une organisation constituée de volontaires, des membres de l’Alliance du 25 Octobre et d’autres groupes rebelles qui travaillent à l’auto-éducation. Le lieu offert par Dunkelzahn était idéal pour stocker et traiter un grand nombre de données, pour développer un environnement éducatif. Cette base de données est constamment nourrie par une armada de programmes de recherches qui épluchent les sources d’informations à la recherche de toutes données utiles.

Un membre de l’Université du Peuple siège également au conseil d’administration de l’IDRM.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, California Free State, Target: Matrix

A Lawrence Edward Grafton, je laisse une rente annuelle de 50 000 nuyens tant qu’il restera chaste. (Bon courage.)

On ne sait rien concernant Lawrence Grafton.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A chacun de ceux dont la Fondation Draco reconnaîtra qu’ils ont mis au point des inventions nécessaires à la vie et au voyage dans l’espace profond, je laisse 50 millions de nuyens pour poursuivre les recherches.

Un legs très vague auquel un grand nombre de corporations pourrait raisonnablement prétendre.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Art Dankwalther, je laisse la somme de 34 586 224 739,58 dollars UCAS. Selon mes calculs et ma comptabilité de conversion de la monnaie d’origine, de l’inflation, et des 1% d’intérêt annuel, cela rembourse ma dette envers votre ancêtre pour la pièce d’or qu’il a eu la bonté de me prêter pour le dernier repas que nous avons partagé.

Art Dankwalther était un employé de Fuchi qui a été licencié et est devenu accro aux BTL. La Fondation Draco le sortie de la rue, lui fit faire une cure de désintoxication et lui donna son argent (dont le gouvernement préleva une belle part malgré tous les efforts de la Fondation Draco pour les en empêcher). Art profita quelques temps de ses millions avant de rencontrer Richard Villiers, et de développer une haine profonde pour l’individu qui personnifié à ses yeux Fuchi et qui était la cause de son licenciement.

Art utilisa ses fonds pour investir et se développer dans le domaine de ma santé avec l’intention de détruire Novatech. Toutefois, avant de s’en prendre à une AAA, Art s’attaqua à une A qu’il démantela aisément. Sa seconde cible fut Gunderson Corp, une AA. Grâce à une stratégie audacieuse, Gunderson existe toujours, mais survie à peine. Art doit d’abord en finir avec Gunderson avant de pouvoir s’en prendre à Novatech…bien qu’il est déjà commencé à causer des soucis et des difficultés financières à Villiers.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Threats 2, State of the Art: 2064

A Josey Anne Miller, je laisse l’antidote étiqueté DDE2, actuellement stocké dans le réfrigérateur de mon bureau chez Gavilan Ventures. Tu sauras quand l’utiliser.

Aucune idée sur qui est Josey Anne Miller ou concernant l’usage possible de l’antidote.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

Début février 2058, la Fondation Draco sponsorisera deux compétitions annuelles ayant pour but de repousser les frontières de la connaissance, en se concentrant sur les applications pratiques. Ces concours seront ouverts au public, sans coût d’inscription et sans qualifications requises. Les vainqueurs recevront un brevet établi à leur nom par la Fondation Draco, et des ressources supplémentaires pour le développement si nécessaire.

La première compétition (la date sera annoncée ultérieurement) jugera les innovations magique, dans des catégories (non-exhaustives) telles que Création de sorts, Théorie magique, Objets magiques et Exploration astrale. La seconde compétition jugera des innovations technologiques, dans des catégories (non exhaustives) telles que Technologie d’interfaçage, Technologie spatiale, Technologie matricielle, Technologie médicale et Cybernétique. Cette compétition aura lieu environ six mois après la première.

On ne sait rien concernant ces concours.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Bradley Smith, je laisse un petit témoignage de mon estime, qui sera remis par la Fondation Draco.

Un autre gagnant du concours

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Vlad Curcio, je laisse mon accès illimité à vie à Virtual World Disney. Je suis heureux que nous nous soyons rentrés dedans à l’automne dernier, et j’espère que tu t’es remis de cette fracture. « It’s a small world, après tout. »

Apparemment, Disney a survécu et continu de se développer. On ne sait rien concernant Vlad CURCIO.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets

A Ryanthusar, je laisse mon cœur, que tu trouveras dans ma résidence de Lake Louise.

« Ryanthusar » est le surnom que Dunkelzahn avait donné à Ryan « Quicksilver » Mercury, un adepte drake d’une certaine puissance, entraîné par Dunkelzahn et Harlequin. Ryan est un membre de Assets, Inc. l’un des groupes de shadowrunners les plus puissants au monde, qui travaille exclusivement pour la Fondation Draco.

Le Cœur du Dragon est un artefact magique, de la taille d’un cœur de dragon, fait d’orichalque pur. Pour plus d’informations sur le sujet, voir l’Index des Artefacts.

Le Cœur du Dragon fut volé de Lake Louise par les Croisés Mystiques après la mort de Dunkelzahn. Ryan Mercury le récupéra avant de le perdre à nouveau. Finalement, le cyberzombie Billy, aidé de l’esprit Léthé, utilisèrent le Cœur du Dragon pour détruire le Pont.

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Threats 2, Stranger Souls, Cloackwork Asylum, Beyond the Pale, Crossroads, Loose Alliances

Au dernier Chevalier de l’Aiguille des Pleurs5, je laisse l’armure complète portée par Richard Cœur de Lion lors de sa croisade, car c’est à Toi de mener la prochaine. Je te laisse également l’épée Excalibur – malheureusement, je n’ai pas réussi à la retrouver jusqu’ici. A quiconque trouvera Excalibur, apportez la à la Fondation Draco pour recevoir une récompense. La Fondation Draco te retournera l’épée immédiatement, mon chevalier.

Caimbeuel Har’lea’Quinn est le dernier chevalier de l’Aiguille Ecarlate de la Cité des Aiguilles. Harlequin est un elfe immortel, maître épéiste, et le plus puissant magicien métahumain sur cette terre.

Après s’être rendu à la Fondation Draco et avoir répondu à quelques questions pour prouver son identité, l’armure de Richard Cœur de Lion lui fut livrée à sa demeure, le Château d’If, au large des côtes françaises. La Fondation Draco est toujours à la recherche de l’épée Excalibur. Pour en savoir plus sur cette épée, voir l’Index des Artefacts

Portfolio of a Dragon: Dunkelzahn’s Secrets, Clockwork Asylum, Post Mortem.

Le testament a été écrit – par Steve Kenson, sous la supervision de Mike Mulvihill – pour le supplément Dunkelzahn: Portfolio of a Dragon, dont il en est le cœur. Devant l’importance considérable du testament, auquel de très nombreux suppléments de FASA puis de FanPro font référence, il a été librement diffusé sur l’internet pour ceux qui n’ont pas pu acheter le supplément d’origine avant qu’il soit épuisé (commentaire rédigé par Jérémie Bouillon ).


1 Astral Space Preservation Society (ASPS)

2 Dunkelzahn Institute of Magical Research (DIMR)

3 Communication is for all to have. Share the language. (Translation provided by The Ancient Files.)

4 [Ndt] En français dans le texte.

5 [Ndt] À l’origine Crying Spire qui a souvent été traduit (de façon non officielle) en français par « flèche hurlante » ce qui est inexact.

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Le testament de Dunkelzahn – ou du moins sa partie public – tel qu’il avait été publié par Captain Chaos sur Shadowland auquel a été ajouté les commentaires de The Ancient Files un passionné qui a recroisé les informations des différents suppléments et romans parus pour Shadowrun, donnant ainsi un éclairage nouveau au testament. Traduction française.

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Romaric Chartier 2006-03-18T16:51:00Z 2006-03-18T23:25:12Z Aube rouge et Peur bleu tag:shadowrun.fr,2006-02-24:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/3e92ac0d61fcf728c358310777a52e13
Cliquez ici pour agrandir l’illustration

Par Romaric Chartier (alias Fallen, romaricc@free.fr , http://www.forum1001mondes.fr.st)
Illustration par Fredd, (fred.dalphin@laposte.net , http://www.illustraction.com )

La série tridéo « Mad, Shark & Bimbo © » pulvérise les scores d’audience !

Les Simsens « un bras de trop © », « Bazooka III Chill in Hell © », « Aube rouge & peur bleu © », « Quelques brutes pour une rose © » et « le macchabée était au rendez-vous © » font un tabac !

© : Copyright, production « Star Prod ».

Voici la description des personnages de la série

  • Mad est un humain avec peu de cyber apparent (datajack et interface d’arme). 1,75m. La quarantaine grisonnante il est le vieux loup expérimenté de la bande. Ses spécialités sont l’investigation et les actions commando. Particulièrement doué au tir, il ne se sépare jamais de son précieux colt manhunter. Il s’habille en costume décontracté, pas de cravate (inspiration : Gibs dans la série NCIS).
  • Shark est un jeune Troll, typé Italien. 2,50m. Sa mâchoire inférieure est un remplacement en chrome qui lui donne un air de requin. D’un naturel enthousiaste pour ne pas dire enflammé, il est l’expert en conduite, armes lourdes et explosifs du groupe. Il s’habille en paramilitaire / combinaison de camouflage urbain.
  • Bimbo est une elfe, typée Suédoise. 2,00m. Pas de cyber apparent. Elle est d’une grande beauté et s’habille généralement très sexy, en cuir moulant coloré (rouge, bleu, jaune, …). C’est l’experte en infiltration, en charme et en corps à corps.

Réalisateur de la série : Georges Nills : humain grisonnant et bedonnant.

Directeur de Star Prod : Karl Henkel : humain typé allemand, déteste les contrariétés.

Star Prod est une filiale de Fuchi.

Synopsis du scénario

Bimbo, la célèbre actrice de la série «Mad, Shark et Bimbo » a disparu entre deux scènes lors du tournage… Peut-être est-ce un kidnapping ? Le producteur est prêt à tout pour la retrouver au plus vite.

Ce scénario ne contient pas de référence aux jets de dés à effectuer ni aux caractéristiques des PNJs. Vous pourrez ainsi maîtriser librement en utilisant vos règles sans contrainte. Pour les PNJs utilisez les archétypes qui s’en approchent le plus.

La suite est strictement réservée aux MJs souhaitant faire jouer ce scénario.

Ce qui ce cache dans l’ombre…

  • depuis deux ans Georges Nills est le macro d’actrices et d’acteurs simsens qu’il envoie coucher avec des hommes importants. Ce service d’escorte est très lucratif mais lorsqu’un client décide d’arrêter, Nills devient un maître chanteur, menaçant de montrer les vidéos compromettantes au public. C’est le cas de John Spark, un politicien promis à un glorieux avenir, qui est l’une des victimes de Nills depuis près d’un an.
  • le jour J, matinée de tournage dans Seattle : Courses poursuites, cascades et explosions ! « Bazooka IV, une situation vraiment explosive ! © » serra un must assurément !
  • à 10h15 John Spark vient dire au producteur Georges Nills que son chantage ne prend plus. Il serra le prochain maire de Seattle et démentira tout ce que pourrait dire Nills à son sujet.
  • à 10H30 Nills tue Spark dans une ruelle proche du tournage. Seule Bimbo est témoin de la scène.
  • à 10H45 le tournage devrait reprendre mais Bimbo est introuvable ! Nills comprend qu’elle a été témoin de la scène et est prêt à tout pour la retrouver, morte de préférence !
  • depuis, Bimbo fuit en laissant le moins de traces possibles. Nills fait croire à une indisposition passagère (un caprice de star) et embauche des runners pour la lui ramener.

Rencontre avec Mister Johnson

Les runners sont contactés par leur arrangeur habituel, qui leur propose une Run pour un Mr Johnson : retrouver une personne disparue, probablement kidnappée ou exfiltrée. Bon salaire à la clef. Le rendez-vous est à 14H00 au bar « the quick, the dead and the still moving ».

George Nills rejoint les runners au bar et se présente. Il n’y va pas par quatre chemins : Bimbo a disparu ce matin lors du tournage de la série « Mad, Shark & Bimbo © », à eux de la lui ramener au plus vite ! Pour le moment Nills fait diversion, il fait croire que l’actrice est actuellement indisposée mais cela ne pourra pas durer éternellement…

Si par malheur Bimbo venait à mourir, les runners serraient tout de même payés, à condition de lui ramener le corps. Il explique que la mort de l’actrice est moins problématique que sa disparition car les assurances pourront couvrir le manque à gagner. (si les runners voient là l’occasion d’un peu de boucherie, alors Nills a réussit son coup)

Pour le salaire, Nills leur offre 5000¥ chacun plus un recueil de puces simsens des films de Bimbo. Si cela est trop peu au goût des runners, il leur propose également de tourner des petits rôles dans les prochains films du studio (les runners n’aimant généralement pas être connu du publique, il est peu probable que cette proposition leur plaise). Il peut également promettre une prime de 10000¥ à se partager si Bimbo lui est ramenée avant le lendemain soir, morte ou vive.

Chaque runner se voit remettre une photo dédicacée de Bimbo et un pass valide 3 jours pour les studios « Star Prod » . Il donne également un numéro de téléphone pour lui faire des rapports réguliers et l’adresse de l’appartement de Bimbo .

Si les runners pensent à demander où Bimbo a été vue pour la derniére fois, Nills leur indique les lieux du tournage , dans le cartier de Tacoma.

L’appartement de Bimbo

Le modeste appartement a été fouillé : tout est sans dessus dessous. En écoutant le répondeur, les runners peuvent obtenir l’identité du petit ami de Bimbo : Nills Sparow . Son adresse et son numéro de téléphone sont marqués sur un post-it non loin de là. Les runners n’apprendrons pas grand-chose de plus ici.

Les lieux sont surveillés par la Section 3 du UIS (United Intelligence Service), l’équivalent du FBI. La section 3 n’a pas mis longtemps pour faire le rapprochement entre le tournage et ce meurtre. Après une rapide investigation ils ont découvert que Bimbo était en fuite depuis le meurtre à peu près… Voila le suspect idéal ! Même si son mobile reste encore inconnu.

Les runners étant pour le moins suspects, la Section 3 interviendra alors qu’ils allaient quitter l’appartement. Ils arrivent arme à la main en leur criant de se rendre (« FREEZE ! DON’T MOOVE ! »). Les runners devraient coopérer s’ils ne veulent pas avoir trop d’ennuis ! Cela dit il est possible de s’échapper et/ou de combattre mais ils seront alors recherchés activement. S’ils combattent, il pourra être utile de faire un prisonnier et de l’interroger. S’ils se rendent ou s’ils sont fait prisonniers, la Section 3 les interrogera pour voir quelles sont leurs implications dans le meurtre de John Spark ainsi que tout ce qu’ils pourront dire au sujet de Bimbo. Etant donné que les runners ne sont pas impliqués, ils devraient être vite relâchés… Sauf s’ils ont tué des agents ou s’ils sont des criminels déjà activement recherchés. La Section 3 leur fera comprendre que Bimbo est leur suspect principal et que les runners ne devraient donc pas interférer davantage dans leur enquête (Cause toujours mon pote !).

Les studios Star Prod

En restant vigilants sur ce qu’ils disent, ils peuvent rencontrer des acteurs, des maquilleurs, des techniciens, d’autres réalisateurs, etc. Ceux qui avaient l’habitude de travailler avec Bimbo savent qu’elle avait un petit ami (Mills Sparow ) et peuvent donner l’adresse où le trouver. Ils peuvent également se faire indiquer les lieux du tournage lorsque l’actrice a commencé à être indisposée, sa roulotte est encore sur place. Personne ne l’a revue depuis.

Dans le cas où les runners crient sur les toits que Bimbo a disparu, ça risque de devenir la pagaille ! Le plus grave étant que Nills sera fou de rage envers les runners ! Il change les régles en leur imposant de ramener Bimbo avant minuit. Si les runners échouent, Nills sera renvoyé dans la honte la plus totale ! Il n’aura alors plus qu’un objectif dans la vie : tuer Bimbo et les runners (en embauchant des assassins par exemple).

Un runner charismatique ou ayant bonne allure pourrait facilement rencontrer une actrice qui le trouverait à son goût. (Facilitez les choses dans ce sens) « vous êtes si réel » « c’est une vraie cicatrice ? C’est trop chou ! »

L’actrice propose un rendez-vous le soir même (et serait vraiment très déçue que ça ne soit pas possible) au restaurant Belmont. Impossible d’y entrer si l’on n’est pas en tenue de soirée. Comptez 1000¥ par repas, soit 2000¥ en tout puisque c’est le runner qui invite !

Inutile de trop vous étendre sur le repas, le runner n’apprendra pas grand-chose sur Bimbo sinon qu’elles étaient très bonnes amies… C’est une sorte d’intermède détente. Après le repas (si le runner est raisonnablement galant), l’actrice insiste pour être raccompagnée… sur le pas de l’immeuble, après un baiser langoureux elle insiste pour que le runner vienne prendre un café chez elle. Après du champagne et maintes embrassades, dans son luxueux appartement, l’actrice fond en larmes !

Si le runner prend la peine de la consoler, il apprendra qu’elle l’aime beaucoup mais qu’elle ne peut pas aller plus loin avec lui ! (Cruelle déception, non ?) Elle pourra alors lui avouer que Nills la force à coucher avec des hommes importants pour les corrompre. Si elle refusait, il la ferait renvoyer ! (Voila qui devrait amener les runners à réviser leur opinion à propos de leur employeur)

S’ils interrogent Nills à ce sujet, il démentira vigoureusement. Par la suite il s’arrangera pour faire éliminer l’actrice trop bavarde… ainsi que les runners devenus trop curieux !

Les lieux du tournage

Il ne reste que quelques camions du studio et des roulottes, dont celle de Bimbo. Il reste une poignée de gardes pour empêcher d’éventuels passants de venir voir de trop près. Sur présentation du pass, ils coopèrent avec les runners. N’étant arrivés qu’en début d’après-midi, ils ne savent rien au sujet de Bimbo. Les acteurs et techniciens sont actuellement soit au studio soit chez eux. (cf. Les studios « Star Prod » )

Dans la roulotte de Bimbo, tout laisse à penser que le kidnapping a bel et bien eu lieu ! Il y a des traces de luttes évidentes : des bibelots sont tombés, des posters sont déchirés et il reste du sang séché sur le rebord d’une table. Si les runners fouillent un peu, ils peuvent facilement se rendre compte qu’il manque des vêtements, chaussures et le nécessaire pour la toilette et le maquillage.

En réalité Bimbo a mis en scène ce kidnapping pour brouiller les pistes. Le sang séché est bien le sien si les runners pensent à l’analyser. Une analyse poussée (par un doc des rues par exemple) leur révélera que le sang n’était pas frais, il provient d’une prise de sang antérieure au « kidnapping ». Des runners attentifs comprendront donc qu’il s’agit d’une mascarade.

Un runner pensant à faire le tour du cartier et à poser des questions aux locaux peut découvrir quelques petites choses intéressantes… Des SDF ont ainsi un vague souvenir (qu’il faudra rafraîchir à coup de nuyens, d’alcool bon marché et de persuasion) de Bimbo (sans trace de lutte ni blessures) quittant la scène de tournage avec un sac de voyage bien remplit. Elle semblait légèrement paniquée et pressée de quitter les lieux. Ils ne savent pas où elle est partie.

Le petit ami

Le richissime Mills Sparow est le chef du département Marketing de Fuchi. Il réside dans un appartement très luxueux (il occupe tout un étage d’un grand hôtel). Il n’est au courant de rien en ce qui concerne la disparition de Bimbo donc là encore les runners marchent sur des œufs ! Bimbo ne fréquentait Sparow que pour favoriser sa carrière et bénéficier de richesses non négligeables. Elle ne ressent rien pour lui et ne le préviendra à aucun moment. Elle passait environ quatre jours par semaine dans cet appartement grand luxe.

Si Sparow vient à comprendre ce qui s’est passé, ça risque de faire un sacré grabuge ! Si les runners s’en sont fait un allié, il leur demandera de retrouver Bimbo et de la lui ramener intacte ! Pour cela il offre une prime de 50’000¥ (à partager par le groupe), non négociable. Libre aux runners d’accepter mais s’ils refusent, Sparow prévient sa corpo qui enverra deux groupes d’enquête, musclés (qui ne manquerons pas de vouloir « interroger » les runners).

Si les runners pensent à prévenir leur employeur, il leur demandera de ne pas tenir compte de cette offre qui leur a été faite. Il est prêt à s’aligner sur la même prime que Sparow (mais lui il leur fournit un salaire en plus). En cas de refus, il va jusqu’à doubler la récompense (100’000¥ donc) mais dans ce cas il ne paiera pas les runners, il embauchera des assassins bien plus raisonnables qu’eux, pour les éliminer lorsqu’ils ramèneront Bimbo. S’il pense que les runners qu’il a embauchés ne sont plus fiables, il fera intervenir la Lone Star par le biais de l’inspecteur Kyle Chlasskov qu’il fait chanté depuis quelques temps déjà. Chlasskov devra alors ramener le cadavre de Bimbo rapidement et écarter les runners devenus incontrôlables, ce qu’il fera du mieux possible, avec toute la logistique de la Lone Star si nécessaire.

Le meurtre de John Spark

En écoutant les infos (évitez toutefois d’attirer l’attention des runners trop tôt sur ce ) , ou en faisant une recherche à ce sujet, les runners peuvent apprendre que le candidat en vogue pour les prochaines élections municipales de Seattle, John Spark , vient d’être retrouvé mort dans une ruelle de Tacoma, Seattle.

En poussant plus loin les investigations, grâce à un contact reporter ou policier par exemple, les runners pourront découvrir que la scène du crime est située juste à coté des lieux du tournage où Bimbo a disparu. Est-elle la meurtrière ? Peut-être n’est-elle que le témoin du crime ? À moins que ces deux histoires n’aient rien en commun ? Toutes les hypothèses sont possibles, les runners devraient peut-être enquêter sur cette nouvelle piste : qui est le meurtrier de John Spark ?

Qui est le meurtrier de John Spark ?

Voila une investigation peu évidente mais qui pourrait résoudre rapidement cette Run.

Spark avait peu d’ennemis. Il s’agit essentiellement des autres candidats souhaitant devenir maires, ce qui inclus le maire actuel. Cette piste n’est pourtant pas la bonne. Les runners devraient vite se rendre compte que Spark n’était pas suffisamment menaçant pour représenter un réel obstacle aux autres candidats : il ne dominait les sondages que de quelques points.
La vie privée de Spark le fait apparaître tel un saint ! Pas de casier judiciaire, petite vie de famille calme (une jeune femme débordant d’amour et une petite fille adorable)… Tout cela parait presque trop parfait… Et c’est le cas !

En vérifiant le planning de Spark, qui est disponible pour un bon decker ou en infiltrant son bureau de travail, on peut s’apercevoir qu’il s’absentait une fois par mois pendant une heure pour voir un certain « Mr Singer». Le rendez-vous avait lieux généralement dans des lieux publics. En vérifiant les enregistrements des caméras de sécurité (là encore nos runners devront se montrer ingénieux pour obtenir l’info) ils pourront voir Spark donner une enveloppe à Nills à chaque fois. Cette enveloppe coïncide avec un retrait en liquide sur le compte de Spark de 10000¥ à chaque fois.

A partir de là il est possible de pousser l’investigation du côté de Nills, en particulier aux studios « star prod » et d’apprendre la vérité au sujet de Nills. Si Nills meurt ou est arrêté, Bimbo réapparaîtra et pourra même témoigner contre lui. Les Runners auront alors la satisfaction d’avoir été des justiciers dans les ombres de Seattle ! Cela dit il est peu probable qu’ils reçoivent un salaire ou de la réputation en agissant de la sorte… Mais c’est ainsi qu’ils gagneront le plus de Karma !

Une recherche magique ?

Bimbo est dans une planque hermétique à la magie : les murs sont recouverts de Biofibres. Il est donc impossible de suivre sa trace dans l’astral… (Vous ne pensiez quand même pas vous en sortir aussi facilement ! Si ?)

Si les runners cherchent à vous compliquer la vie en cherchant à enquêter à l’endroit où la piste s’arrête, libre à eux. Cela dit Bimbo change de planque régulièrement, sous couverture d’un sort de masque lancé par un de ses contacts magicien. Cette piste est donc définitivement impossible à suivre… (« Non non, n’insistez pas et réfléchissez un peu au lieu de vouloir la facilité ! »)

Mais où est Bimbo ?

Elle est bien cachée en attendant que le jeu se calme un peu. Alors comment la retrouver ? Il existe trois solutions (peut-être même plus, auxquelles je n’ais pas pensé…) :

  1. lui passer un coup de téléphone et la localiser lorsqu’elle décrochera… mais elle ne décrochera que si un de ses proches cherchent à la joindre (c’est-à-dire soit Sparow, son petit ami, soit une copine actrice).
  2. attendre qu’elle utilise son créditube. Ce qu’elle fera bien entendu en dernier recours. Il faut donc que les runners surveillent attentivement ses mouvements financiers (un programme en mode routine peut très bien faire l’affaire). C’est donc lorsque les runners ne s’y attendent plus que cela se produit : Bimbo s’est arrêtée à une borne et vide son compte aussi vite que possible. Dès que c’est fait elle monte sur sa moto et file à vive allure. Avec cette réserve de nuyens elle pourra tenir aussi longtemps qu’elle veut. Cela dit l’opération est longue et les runners devraient pouvoir arriver juste avant son départ. C’est l’occasion d’une superbe course poursuite à laquelle se mêleront tous les poursuivants de Bimbo ! Les runners bien entendu, un hélico de la Section 3 et éventuellement la lone star et/ou les équipes d’intervention de Fuchi (s’ils en ont reçu l’ordre, cf. Le petit ami ).Faites en sorte que ce soit grandiose et plein d’émotions ! Il serait préférable que la course se termine par soit la capture de Bimbo par les runners, soit son échappée si les runners sont largués en route.
  3. Si les runners ont épuisé les deux solutions ci-dessus ou qu’ils n’y pensent pas, prévoyez un « coup de pouce du MJ » ! Un de leurs contacts pourrait ainsi leur téléphoner pour leur apprendre que Bimbo a été reconnue par un livreur de pizza (lors d’une livraison justement). Il est donc possible d’obtenir l’adresse de sa planque. Attention toutefois à ne pas frustrer les runners, faites en sorte si possible que ce soit eux qui aient fini par avoir l’illumination ! Par exemple vous pouvez leur glisser subtilement qu’ils ont faim avec toutes ses histoires… et éventuellement insister sur le fait que tout le monde doit bien manger un jour…

Miss Bimbo I présume ?

Si les runners récupèrent Bimbo en vie et lui explique leur mission, Bimbo les suppliera de la laisser fuir… et leur racontera toute l’histoire !

S’il est contacté Nills démentira vigoureusement cette version des faits et expliquera aux runners qu’il s’agit là du scénario du film qu’ils tournaient. Bimbo utilise des puces conditionnant son comportement pour que son jeu d’actrice soit parfait ! Cette puce est sans doute défectueuse et l’actrice ne sait plus reconnaître la réalité de la fiction. C’est bien entendu une tentative de bluff mais ça reste suffisamment crédible pour faire tomber les runners dans le panneau.

S’ils vérifient auprès d’un doc des rues (ou équivalent), ils verront que Bimbo n’utilise pas ce genre de technologie. Toutefois attention car la vérification est fastidieuse et risque de les trahir auprès des autres poursuivants de Bimbo.

Le final

  1. Si les runners se loupent sur toute la ligne, Bimbo disparaît de la circulation et coupe les ponts avec son ancienne vie. Peut-être un jour les runners en entendront-ils à nouveau parler ? Mystère ! Nills est très mécontent de leur échec ! Il contact l’inspecteur Kyle Chlasskov de la Lone Star en dernier recours, et fait croire à un kidnapping cette fois-ci. Les runners auront droit à une mauvaise réputation ainsi qu’à la visite d’un assassin ou deux, de petites envergures.
  2. Si les runners choisissent de confier Bimbo à la Section 3 (quoi ? des runners au service de l’ordre ? on aura tout vu décidément !), elle sera placée sous protection et pourra témoigner contre Nills. Nills sera accusé de meurtre, de chantage et de proxénétisme. Etant donné ses ennemis, il n’arrivera pas vivant au tribunal, un sniper lui réglera son compte avant qu’il puisse dévoiler ses secrets.
  3. Si les runners choisissent de confier Bimbo à Sparow, celui-ci les récompense généreusement ! Ils sont désormais bien vus par Fuchi. Finalement Sparow convaincra Bimbo de tout dire à la Section 3… voir les répercutions ci-dessus ( 2. ).
  4. Si les runners ramènent Bimbo a Nills, ce dernier sera plus qu’heureux ! Surtout si elle est morte. Si les runners s’étaient montrés trop gourmands, ils sont accueillis par des assassins sinon Nills leur donne leur argent en les remerciant. Les journaux diffuseront alors la nouvelle de la mort tragique de Bimbo ! Nills restera impuni et poursuivra ses crimes en toute impunité !

Appliquez les règles normales de distribution de karma en gardant à l’esprit que :
La scène finale 1. est un échec total.
La scène finale 2. est succès.
La scène finale 3. est succès total.
La scène finale 4. est demi-succès.

Résoudre la Run en découvrant qui est le meurtrier de John Spark compte comme un double succès… Félicitation à vos joueurs !

Cliquez ici pour obtenir la version word du scénario

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Bimbo, la célèbre actrice de la série « Mad, Shark et Bimbo © » a disparu entre deux scènes lors du tournage… Peut-être est-ce un kidnapping ? Le producteur est prêt à tout pour la retrouver au plus vite !

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Jérémie Bouillon 2005-12-08T14:26:00Z 2006-03-17T04:35:18Z Les Guerres du desert tag:shadowrun.fr,2005-12-07:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/980e0380821afe37db5afc9473ed31bf J’ai trouvé un vrai spécialiste pour vous donner un scan complet sur les Guerres du désert (ou Desert Wars) —  le colonel Ziemann, anciennement chez Ares Arms. Ceux d’entre vous qui suivent religieusement les Guerres du désert sur la tridéo peuvent se souvenir de lui du Desert Challenge VI à la télé en 2051 où il fut récompensé du MVS (Most Valuable Soldier, le meilleur soldat quoi) pour avoir enregistré quarante huit frags (y compris quatre panzers) en un seul engagement de moins de quinze minutes. Ceux qui sont plus branchés mercenariat peuvent avoir entendu parler de ses nombreux exploits après son époque Ares Arms, comme par exemple le siège de Subic Bay il y a quelques mois à peine. Avec plus de huit années d’expérience en planification et exécution de mission d’armes combinées dans les Guerres du désert, il a gagné le droit de présenter son turf ici.

Captain Chaos
Transmis le 16 septembre 2062 à 04:34:00 (PST)

Auteur : Colonel Ziemann

À moins que vous soyez un luddite anti-tech, vous avez entendu parler des Guerres du désert, la compétition corporatiste qui est devenue le spectacle sportif le plus important et le plus lucratif au monde.

Histoire

Cadavre des dunes ©FanPro

Les Guerres du désert font remonter leurs origines à la « guerre des dix minutes » entre la Libye et Israël en 2004. Quand la Libye a attaqué Israël avec des armes chimiques, et qu’Israël a répliqué en atomisant – littéralement – la Libye pour de bon. L’Égypte absorba les restes irradiés de la Libye tandis que ses ressortissants fuyaient dans des ghettos à travers l’Afrique et le Moyen-Orient.

D’après l’histoire enregistrée, plusieurs décennies plus tard un couple de corporations eurent vent d’une technologie militaire top secrète qui resterait encore dans un labo d’armement planqué en Libye, qui aurait été manqué à la fois par les israélites et les inspecteurs des Nations-Unies. Les deux corpos envoyèrent des équipes pour obtenir le nouveau jouet et quand elles se rentrèrent dedans, le tout se transforma en une bataille en plein milieu du désert. Les médias eurent vent de l’affaire et envoyèrent la bataille sur les ondes, pour au final obtenir une audience colossale. C’est alors que les corpos réalisèrent qu’elles pouvaient faire plus de pognon diffusant les combats entre leurs forces militaires et de sécurité que tout ce qu’elles pouvaient espérer récupérer des ruines libyennes (soit-disant la technologie qui était à l’origine de tout ça est partie en pièces durant les combats de toutes façons).

Bien sur la seule partie de vraie dans ce conte est que les corpos ont commencé leurs jeux de guerre dans le désert libyen et que c’était télévisé. Le reste est de la pub corporatiste et de la légende urbaine. Les Guerres du désert ont été planifiées comme telles depuis le début. Encore une fois, les mégacorpos ont trouvé un usage pour ce qui était autrement un bout de terre sans intérêt qui maintenant sert à entraîner leur personnel de sécurité et faire de l’argent en même temps.

Findler-Man

La Cour Corporatiste passa rapidement un accord avec le gouvernement égyptien pour un usage à long terme du désert libyen comme terrain d’entraînement du personnel de sécurité corporatiste (et de leurs forces militaires) aussi bien que comme plateau pour les Guerres du désert. L’idée prit rapidement, et les Guerres du désert devinrent un évènement annuel, avec des escarmouches organisées pendant le reste de l’année et des exercices d’entraînement pratiquement en permanence. C’est comme si la poussée de violence nucléaire d’origine en Libye (sans parler des années d’activité terroriste) avait chargé l’air là-bas avec un appétit de sang.

Oublie la poésie et reviens-en aux faits mec.

Jaxon

En fait, Ziemann a plutôt raison. J’ai été en Libye et je dois dire qu’il y a presque quelque chose dans l’air qui rend les gens plus agressifs. Peut-être que c’est juste le fait que tout le monde là-bas est un troufion corporatiste d’un genre ou d’un autre, mais ils semblent être toujours à l’affût d’une bagarre. J’ai cru comprendre que les problèmes disciplinaires sont monnaie courante durant les Guerres du désert et que même des soldats exemplaires sortent parfois des rails quand ils sont assignés à la Libye.

Hangfire

Les corpos ont certainement fait une bonne affaire avec les Guerres du désert. Ils paient des clopinettes pour l’usage complet du désert libyen, vu qu’il ne vaut rien pour quiconque. Ils peuvent y entraîner leur personnel, et même utiliser les ruines de quelques villes pour l’entraînement au combat urbain. Ensuite ils vendent les droits télévisuels le merchandising, obtiennent des accords commerciaux, etc. faisant un profit non négligeable de ce qui devrait être une dépense.

Foxfire

Du sang pour l’audimat

Vous êtes affalé devant la tridéo, une bière de soja glacée dans une main et des mini krill salés dans l’autre. Et arrive l’émission hebdomadaire des Guerres du désert. Les analystes vous couvrent de statistiques et de données sur le dernier joujou high-tech utilisé par les deux camps dans la mission en cours. Si vous êtes un revendeur d’armes accrédité vous pouvez accéder aux canaux parallèles avec les vraies spécifications, des liens catalogues et des offres spéciales d’achat. Pendant ce temps, le canal principal passe aux sessions de planification où les commandants de terrain reçoivent leurs derniers ordres avant d’y aller. Des reporters discutent avec le dernier groupe de cybersoldats en train de s’équiper pendant que leurs statistiques professionnelles et des clips vidéo s’affichent en incrustation. Les blagues volent bas et chaque équipe ne mâche pas ses mots sur leurs adversaires.

Une fois l’atmosphère incrustée sur vos rétines et votre testostérone, vous êtes submergés par une bonne dose de pubs à plusieurs millions de néoyens, et le match commence à son début. Un menu interactif vous permet de choisir l’angle de vue du champ de bataille, y compris une vue tactique globale, les drones médias, ou la chaise interfacée d’un commandant. Ou alors vous enfichez votre jack et plongez dans le flux simsense de votre soldat favori tandis qu’il saute au cœur de l’action. Le temps que ce soit fini, vous êtes couvert de sueur et avez l’impression d’avoir personnellement botté des culs et fait des frags par vous-même.

C’est le monde merveilleux des Guerres du désert, depuis les matchs de pré-saison jusqu’à la bataille finale qui décide du vainqueur du « Desert Challenge » ! Et il y en a pour tous les goûts : rancoeur, intrigues, feuilletons, effets spéciaux et les morts régulières pour vous tenir scotché à votre tridéo pour quatre mois et quelques.

Ok, mais concrètement ? Les corpos utilisent des balles réelles ou quoi ? Je peux pas croire qu’ils gâchent réellement personnel et matériel juste pour un peu de télé, et je sais que j’ai vu certains soldats « mourir » uniquement pour réapparaître dans le match suivant. Ils se la jouent comme si c’était vrai, mais comment ça marche réellement ?

Truman

En fait, c’est un mixe. Toute la pré-saison et la plupart des matchs réguliers utilisent des systèmes high-tech de jeux de guerre pour simuler les effets d’un véritable combat. On y trouve des balles gel, traceurs, flash-bangs et une tonne de gadgets non mortels (enfin, pas intentionnellement mortels). Pas mal de corpos utilisent des équipes spéciales d’effets spéciaux pour simuler sang, tripes et destructions. Mais en réalité, chaque soldat et unité est relié à un système qui l’informe quand il est mort, bloque les contrôles d’un véhicule et silence les senseurs, etc. Par contre les compétiteurs peuvent mutuellement décider de monter les enjeux et d’utiliser des tirs réels. Ça arrive rarement, sauf pour les match de championnat. Depuis plus de cinq ans maintenant, c’est devenu une habitude pour le championnat d’être totalement réel, du début à la fin. Donc quand tu vois un type se faire bousiller dans l’un des matchs principaux, il retournera chez lui dans un sac en plastique tout ce qu’il y a de plus réel.

Ditka

Pourquoi est-ce que les corpos dépensent des millions de yens pour entretenir vos divertissements ? Avant tout, les Guerres du désert sont une promo du tonnerre qui fait exploser les ventes d’armement. Les acheteurs d’armes du monde entier, depuis les leaders des pays en voie de développement aux dictateurs et seigneurs de guerre du tiers monde, tous gardent un œil sur les matchs et quelle nouvelle technologie transporte un gagnant au club des vainqueurs.
Ensuite, les Guerres du désert sont le plus gros événement sportif de l’année, dépassant même le football et l’urban brawl autant en audience qu’en promo. Les droits de diffusion pour le championnat du Desert Challenge de l’année dernière sont montés jusqu’à cinq cent quatre-vingt neuf millions de néoyens. Les spots de pub de soixante secondes qui passent durant les quatre heures du championnat se sont vendus vingt millions de néoyens pièce et ont été vus par neuf cents millions de gens à travers le monde. Tout le monde aime un vainqueur, et une victoire au championnat sera transformée en ventes monstrueuses derrière.

Enfin, il y a des raisons pratiques qui font que les Guerres du désert sont financièrement intéressantes pour les corpos : les tests en situation réelle de combat de leurs nouveaux jouets, entraînement et expérience pour leurs forces de sécurité et la possibilité de tester de nouvelles idées et tactiques en même temps que de jeter un œil sur tout ce que font leurs concurrents.

Les matchs

La majorité des matchs officiels des Guerres du désert ont lieu dans le nord du Sahara (Algérie, la partie de l’Égypte qui fut la Libye, et la partie du Sahara appelée le désert libyen). La zone principale est Tamanrasset dans le sud de l’Algérie dans les montagnes Ahaggar. Au fur et à mesure que les Guerres du désert ont grandi en popularité, Tamanrasset a été reconstruit pour pouvoir accueillir les médias, les bases mégacorpos, les antennes mercenaires et les fans. D’énormes blockhaus ont été remis à jour avec du béton armé et des câbles monofilament. Durant les championnats, la population de la ville passe d’un quart de million à plus d’un million. On trouve à la pelle militaires et politiciens à cette époque alors qu’ils sont à la recherche du dernier matériel sorti qui sera en vente dans l’année à venir. Les mesures de sécurité sont partagées par l’ensemble des Dix, utilisant toutes les mesures nécessaires à la protection contre de potentielles attaques terroristes.

J’ai bien compris ça ? Un important pourcentage des bouchers de la planète se réunissent au même endroit chaque année pour leur orgie militaire personnelle ? Une bonne petite tête nucléaire résoudrait bien des problèmes récurrents du Sixième Monde.

Radical

Ça a été essayé. Les corpos ont des satellites géosynchrones au-dessus de la ville, qui surveillent chaque mètre de la zone urbaine et de ses environs. La meilleure sécurité existante est en place pour empêcher tout cet équipement militaire dernier cri de disparaître dans les mauvaises mains et pour prévenir tout terroriste qui tenterait de piquer l’attention des médias que les corpos se réservent. L’année dernière le tir croisé entre deux équipes anti-snipers qui pensaient que l’autre équipe étaient des terroristes valait a lui seul le prix d’entrée.

Canuck

Le Desert Challenge est le jeu de tous les jeux. Toutes les mégacorpos AA sont invitées à participer et placent des forces (voir même plus d’une force, comme Ares le fait régulièrement) pour les quatre mois de la saison. La pré-saison est faite de jeux d’entraînement, d’échanges de soldats, et autres trucs pour fans. Une organisation trans-corporatiste appelée la Commission des Guerres du désert décide des évènements de la saison, conjointement avec les membres appointés par la Cour Corporatiste. Au début de la saison, chaque force se déplace jusqu’à une zone précise du désert où elles établissent une base d’opération. Ces forces restent engagées durant l’ensemble de la saison, bien que le règlement autorise renforts et réapprovisionnements.

La saison en elle-même consiste en des objectifs de missions passés à diverses forces. Les missions sont de tous types. Des sections d’infanterie peuvent avoir à prendre et contrôler un territoire ou pénétrer dans des campements ennemis pour détruire des objectifs ou secourir des otages. Les unités mécanisées et de panzers sont occupées entres elles, ou sont placées en position de défense statique. Les unités aériennes concourent dans des duels aériens, des missions de soutien air-sol ou des assauts anti-tanks. Les équipes matricielles infiltrent les nœuds ennemis, implantent des virus, vol des données, brouillent les communications et combattent glaces et deckers adverses. Un système complexe décide des points attribués pour les objectifs réussis et les touches.

Les matchs matriciels sont de plus en plus populaires, auprès du grand public comme des corpos. Le public est fan à cause de la diversités des challenges ; les corpos parce que c’est le segment qui offre le meilleur retour sur investissement en yens (peu d’investissements, gros gains). Les ventes de logiciels et de matos matriciel vivent et meurent en fonction de leurs performances dans ces batailles épiques.

Gleeful

Des jeux moins lucratifs mais tout aussi dangereux prennent place durant le reste de l’année, y compris le Mercernary Challenge (merc contre merc) et l’Open Challenge (corpo, merc et même parfois les armes de nations états).

Le prix du challenge mercenaire est suffisamment intéressant pour attirer certains des meilleurs talents du monde entier. L’année dernière il était à un million de yens pour le premier, un demi million pour le second. Le vainqueur de l’Open Challenge empoche deux millions mais les corpos l’utilise comme une opportunité de montrer à quel point leur équipement et leurs troupes sont supérieures à ce qui reste de l’opposition. Et au jour d’aujourd’hui, les corpos ne se sont pas encore plantées.

Steel Lynx

En coulisse

Sniper des dunes ©Fanpro

Bien sur, on sait tous qu’il y a plus en coulisse. En réalité, les Guerres du désert occupent l’ensemble du Sahara, bien que la zone qui fut à une époque la Libye soit le terrain de chasse favori. Des années de pestilence (d’abord le sida, puis le SIVTA), la guerre, l’exploitation et la famine ont lourdement déstabilisés la région. Des gouvernements fantoches et des seigneurs de guerre locaux ne sont pas de taille à lutter contre la poigne de fer des mégacorpos, qui vont où elles veulent quand et comment elles veulent. La vie (ou un bon paquet de vies) peut se finir abruptement dans cette partie du monde.

Les Guerres du désert privées sont principalement une série de conflits entre les différentes factions locales, chacune soutenue par l’une des mégacorpos. C’est là que les vrais tests de terrain prennent places, où la valeur des nouveaux équipements militaires est notée en fonction du sang versé et des dommages causés. Les prix de ces jeux sont les poches restantes de ressources non exploitées – pour les vainqueurs ; les réfugiés et la chair à canon affamée sont toujours les perdants. Il arrive aussi que deux corpos décident de trancher un différent par un combat de terrain. C’est plutôt rare, mais cela arrive suffisamment pour laisser des carcasses brûlées de panzer dernier cri dans le désert.

Oh arrête un peu. Ce n’est pas le moyen-âge. Des hommes d’affaires professionnels ne se regardent pas en chien de fusil au-dessus de la table de négociations pour se dire « Réglons ça en montant une petite guerre entre nous, d’accord ? ». C’est totalement ridicule. Ce n’est tout simplement pas rentable, et ça reste encore la principale motivation.

Reality Czech

La globalisation mégacorporatiste tient bien plus du féodalisme que la plupart des gens veulent admettre. Je reconnais que l’idée de résoudre un différent sur un champ de bataille est bizarre, mais c’est bien le genre de décisions que l’on peut attendre d’une bande de geeks haut placés qui déstabilisent des gouvernements pour un salaire. Bien sur ils peuvent y perdre quelque chose, mais la contrepartie en entraînement en situation réelle, les tests de terrains et la collecte d’informations le valent souvent bien.

Wooby

Les combats continuels ont laissé leurs empreintes sur le sable du désert. Des épaves des batailles, des zones chimiquement contaminées et bien pires jonchent la région. Le déplacement des dunes recouvre champs de mines non signalisés et munitions intactes, mettant en danger les indigènes et les voyageurs. Les charognards (le modèle métahumain) sont attirés à ces endroits dans l’espoir de récupérer un peu de matériel. Tanks à moitiés détruits, hélicoptères crashés, armes de poing abandonnées —on parle bien d’une immense décharge de sable ici. Les frontières politiques changent régulièrement par contre, donc on ne sait jamais trop sur les terres de qui on marche. Et puis il y a toujours la possibilité que votre campement soit dans la zone choisie pour contenir le prochain match non annoncé des Guerres du désert.

Shadowrunner des dunes

Bon alors, qu’est-ce que l’on peut attendre de tout cela ? Pas mal de choses. Depuis le lancement des Guerres du désert, toutes les types de runs possibles et imaginables ont été contractées : vol de prototypes, extractions offensives de stars mercenaires, glisser un petit quelque chose dans le ravitaillement en eau d’une équipe pour l’assouplir un peu, sabotage de flux des médias, et la liste continue. Ces runs sont en général payées 50% à 75% au-dessus de la norme et il y a de bonnes chances que le Johnson ne vous double pas. Par contre seule la crème est acceptée exigée. Les poseurs et les débutants peuvent passer leur chemin, parce qu’ici il n’y a pas de seconde chance. Comprenez bien que vous n’aurez pas à faire joujou avec un quelconque flic-à-louer à huit yens de l’heure ; ici l’opposition c’est des soldats vétérans armés avec le top du matériel militaire dernier cri.

Faites-vous une faveur et relisez encore ce dernier paragraphe — c’est parole d’évangiles. L’opposition est largement une catégorie au-dessus de d’habitude, y compris les SRT Knight Errant, et transporte assez de puissance de feu pour transformer un panzer en cure-dents en trois secondes. Si vous commencez à recevoir ce genre de contrats, vous êtes entré chez les majors. Des équipes parfaitement huilées couvrant toutes les bases – magique, matricielle, rigging et physique – sont requises. Si votre équipe pêche un peu sur l’un de ces tableaux, bah vos os blanchiront joliment sous le soleil du désert.

ReLode

Le renseignement satellitaire est un atout en or dans le désert. Contrairement à Seattle, où il y a une couverture nuageuse la majeure partie de l’année, le Sahara est complètement ouvert et lisible. Des corpos comme Ares et S-K utilisent leur important réseau de satellites espions à leur avantage. Ça paie de correctement gérer le positionnement satellitaire, d’autant plus que vous êtes proche de votre cible. D’un autre coté, les corpos ne vont pas échanger leurs informations entre elles, donc si Ares vous repère en train de vous préparer à tomber sur une équipe S-K, il y a de bonnes chances qu’ils vont s’installer confortablement et jouir du spectacle.

Jones

... et ensuite vous intercepte et vous soulage de votre précieux butin pendant que vous sortez de là.

Grey Knight

Loin des matchs à méga-nuyens, il y a plein de boulot plus ou moins propre à faire, en particulier pour les mercenaires. Les corpos ont besoin de runners pour accomplir des missions pour lesquelles les locaux ou leurs propres forces ne sont pas équipés — sans parler du fait qu’ils peuvent jouer les innocents lorsqu’ils s’attaquent à des corpos rivales. Vu la nature chaotique de la région et le fait que les étrangers ont tendance à se démarquer de la foule, je recommande vivement d’arranger des plans d’évacuation d’urgence.

Et enfin, la chasse au trésor est toujours une possibilité, bien que les gains varient grandement. La question est généralement d’arriver à un champ de bataille récente en premier, récupérer ce que vous pouvez et vous sortir de là avant que les locaux et les corpos ne vous repère. Ou alors il y a l’approche « ratissage des dunes » si l’on a la patience, qui marche encore mieux si vous avez pu localiser un site que d’autres charognards ont raté (à cause de la distance, de la météo ou d’autres raisons).

Les corpos sont souvent prêtes à sortir leurs nuyens pour du matériel de récupération, même endommagé, juste pour pouvoir jeter un œil sur ce que les gourous R&D rivaux ont inventé. Et ce qu’un récupérateur ne peut pas vendre à une corpo, les fixers et seigneurs de guerre locaux l’achèteront certainement. Qui sait, cette caisse de munitions APDS sur laquelle vous enchérissez en ce moment peut avoir été récupérée dans une carcasse du désert.

Desert Rat

Le document est également disponible au format PDF : Les guerres du désert.pdf. Fichier de 290ko.

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Bon nombre de PNJ – et de PJ – ont des liens avec les fameuses « Guerres du désert » ( Desert Wars ), ou en sont des « vétérans ». Mais sans avoir d’informations précises sur ce quelles sont exactement. C’est désormais corrigé, avec cette traduction française intégrale de la section du même nom tirée du supplément Target: Wastelands.

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Jérémie Bouillon 2005-11-13T21:43:00Z 2007-03-18T19:44:27Z Shadowrun 3 : guide rapide d'initiation en francais tag:shadowrun.fr,2005-11-13:937fbf0ef978ef148e08d9afaffda64b/66258ae63e7102a73e68841bd8a529cf Introduction au Guide d'initiation rapide ©FanPro et Thomas Moreaux pour la version française Bienvenue dans Shadowrun, le jeu de science-fiction/fantasy le plus réussi de tous les temps ! Le vibrant univers fictif de Shadowrun divertit les joueurs et les lecteurs depuis plus de quinze ans. Les règles du jeu en sont maintenant à leur troisième édition. Des millions de mots ont été publiés sur Shadowrun dans des suppléments et des romans, et de nouveaux livres sont publiés plusieurs fois par an.

Se plonger directement dans le jeu peut être intimidant pour un nouveau joueur, particulièrement s’il a entendu parler de cet univers grandiose mais n’a jamais participé à un jeu de rôles. Avec cette idée en tête, FanPro a publié le produit que vous êtes en train de lire, le Guide rapide d’initiation à Shadowrun, et nous l’avons traduit et mis en page pour vous en français.

Le Guide rapide d’initiation contient tout ce dont vous avez besoin pour entrer dans le monde et le jeu de Shadowrun. Il commence par vous présenter le monde en 2060, l’année durant laquelle se déroule le jeu. Puis s’ensuit un passage en revue des termes, règles et mécanismes de base du jeu. Une fois les bases apprises, vous pourrez vous plonger dans les aspects plus techniques traitant du combat, de la magie et de certains des équipements les plus courants du jeu.

Pour vous aider à mettre ces règles en pratique, nous vous fournissons huit personnages et une mini-aventure complète, Un prototype convoité. Avec ce matériel, vous pouvez préparer et jouer votre première aventure de Shadowrun en une soirée.

Les règles du Guide rapide d’initiation sont extraites des règles de Shadowrun, Troisième Édition. Une fois que vous les aurez lues et que vous aurez joué l’aventure, vous serez prêt à passer à Shadowrun, Troisième Édition et à vous joindre aux quinze prochaines années d’aventure !

Pour jouer avec le Guide rapide d’initiation à Shadowrun, vous aurez besoin d’une poignée de dés à six faces, d’un crayon, d’un peu d’imagination ; et bien sur du Guide rapide d’initiation en lui-même. Il est en téléchargement au format Adobe Acrobat PDF et pèse un peu plus de 2mo pour 67 pages.

Fichier Shadowrun 3 - Guide rapide d'initiation - francais.pdf (3MB, téléchargé 17859 fois).

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Traduction française intégrale du Quick Start Rules de FanPro. Totalement mis en page, identique à l’original. Idéal pour débuter dans l’univers de Shadowrun en douceur, et sans sortir un petit ¥ de sa poche.

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